27 janvier 2017

La parole à l'accusation...

[Les "libéraux" sont les adorateurs de la religion du marché, du capitalo-parlementarisme, de l'américanisme et du sionisme qui vont avec. Ils ont leurs "complotistes". Le complot ? Une prétendue convergence entre communistes, islamistes et fascistes. Ci-dessous un exemple de ces divagations documentées. Roger Garaudy se voit ici attribué le rôle de pivot au centre de ce complot ! A lire parce que nous ne voulons rien cacher de ce qui se dit ou s'écrit à propos de l'intellectuel et homme d'action hors-norme que fut Garaudy. NDLR]




ROUGES-BRUNS-VERTS: L'ETRANGE ALLIANCE
RESUME :Le modèle politico-économique occidental - démocratie et économie de marché - a toujours été détesté par les tenants de trois types de totalitarismes : les Rouges (communistes), les Verts (islamistes) et les Bruns (fascistes). Aujourd'hui, ces trois mouvances a priori ennemies s'entendent de mieux en mieux. Vaincues par l'Histoire, l'extrême gauche et l'extrême droite tentent de se raccrocher à un islamisme politique en plein essor. A son tour, le fondamentalisme musulman reprend à son compte la terminologie de ses nouveaux alliés, stigmatisant aussi bien le capitalisme tant honni par les gauchistes que le " complot sioniste ", vieille lune de l'extrême droite. Unis dans leur haine des Etats-Unis et d'Israël, les Rouges, les Bruns et les Verts voient également leurs cellules terroristes respectives opérer un rapprochement opérationnel. Voilà un adversaire à trois têtes que l'Occident ferait mieux de prendre très au sérieux...

EXTRAIT
Le rôle central de Roger Garaudy

En Suède, l'alliance rouge-brun-vert est incarnée par l'organisation de l'opposant islamiste marocain Ahmed Rami, président de l'Union islamique suédoise. Maître d'œuvre de la connexion islamiste-négationniste en Europe, Ahmed Rami publie Les Protocoles des Sages de Sion et développe l'idée selon laquelle " l'islam se trouve actuellement sur la première ligne de front dans la résistance contre la domination juive et peut aujourd'hui apporter les réponses aux problèmes posés par la faillite de l'hégémonie juive occidentale ". Sur le site Internet de Rami, Radio islam, les révisionnistes Serge Thion et Robert Faurisson tiennent des tribunes régulières dans lesquelles ils font l'éloge du groupe terroriste Djihad islamique. Ahmed Rami collabore également avec Ernest Zündel, le chef de file du mouvement négationniste néo-nazi au Canada, ainsi qu'avec le révisionniste Ditlieb Felderer en Suède, membre du Congrès de Malmö. Dans une rhétorique empruntée à l'extrême gauche, Rami explique que " l'Occident n'a aucun intérêt à soutenir Israël, qui constitue le dernier colonialisme archaïque et le dernier apartheid. Le soutien contre nature de l'Occident à Israël est le fait du pouvoir illégitime de la mafia sioniste qui décide de la politique intérieure et extérieure de tous les pays occidentaux ". Et Rami de citer Roger (" Raja ") Garaudy comme référence suprême de la " résistance occidentale ".

Ce célèbre philosophe ex-communiste et converti à l'islam depuis les années 1980 a joué un rôle considérable dans le rapprochement rouge-brun-vert. Ses écrits négationnistes, antisionistes et américanophobes ont réuni des personnalités aussi opposées au départ que les révisionnistes Serge Thion et Robert Faurisson (issu des rangs de l'extrême gauche avant d'être récupéré par l'extrême droite et les islamistes), les militants " nationaux-bolchéviques " et néo-nazis et les antisionistes radicaux de l'ultra-gauche trotskiste, maoïste et bordighiste. Nouvelle figure de proue du négationnisme, Garaudy, dirigeant d'une organisation nommée Retour à l'islam, a reçu un soutien enthousiaste du monde arabo-musulman (ce qui avait également été le cas pour d'autres négationnistes, comme Robert Faurisson). Interdit dans de nombreux pays occidentaux, son ouvrage Les Mythes fondateurs de la politique israélienne se diffusera comme une traînée de poudre en terre d'islam : avec des centaines de milliers d'exemplaires vendus, Les Mythes fondateurs est un best-seller dans le monde arabe. Rien d'étonnant, dès lors, à ce que Garaudy ait été reçu en héros à la Foire internationale du livre du Caire, le 15 février 1998. Il profitera de cette occasion pour dénoncer devant des centaines d'intellectuels " le pouvoir sioniste qui contrôle 95 % des médias occidentaux ". Pendant son procès, en février 1998 (au terme duquel il sera condamné à neuf mois de prison avec sursis et 160 000 francs d'amende pour contestation de crimes contre l'humanité et diffamation raciale), il recevra l'appui non seulement de militants d'extrême gauche et d'activistes révisionnistes néo-nazis, mais aussi de dizaines d'intellectuels et de journalistes islamistes et arabes. Les religieux iraniens s'indigneront que l'on puisse à la fois traîner en justice le " pauvre philosophe musulman Roger Garaudy " et protester contre la fatwa visant l'auteur des Versets sataniques. Le syndicat des journalistes égyptiens prendra officiellement la défense de Garaudy en déclarant qu'il allait être " jugé conformément à une loi antidémocratique [la loi Gayssot] qui interdit la liberté de recherche sur certains aspects de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale ". Des pays musulmans les plus sécularisés aux républiques ou monarchies islamiques les plus fondamentalistes, l'engouement pour les thèses négationnistes de Garaudy - qui viennent renforcer une propagande pro-palestinienne en pleine radicalisation - est immense. Récipiendaire, en 1985, du Prix islamique Fayçal remis par le roi saoudien en remerciement de son action en faveur de l'islam, Garaudy est intronisé nouveau héraut de la cause antisioniste. Philosophe communiste devenu musulman et adulé par l'extrême droite, Roger Garaudy incarne à lui seul le pivot révisionniste autour duquel convergent les trois totalitarismes rouge, brun et vert au nom d'identiques détestations et haines obsessionnelles. Une convergence néo-totalitaire d'autant plus inquiétante que les cautions morales, philosophiques et même ecclésiastiques de Garaudy sont des "autorités progressistes" aussi populaires que Noam Chomsky, l'abbé Pierre, José Bové ou Tariq Ramadan : toutes ces personnalités ont défendu l'auteur des Mythes fondateurs, chacune à sa façon, dans des samizdats, des colloques, des sites Internet, des appels au soutien, des comités de défense, etc.

Alexandre Del Valle
Géopolitologue