29 juin 2018

Un Sindbad nocturne, par Salah Stetié

Salah Stetié présente le poème de Roger Garaudy "A contre-nuit"

... Donc Protée est aussi Orphée. L'homme à la richesse
intérieure si profuse qu'elle a pu en sembler contradictoire à
ceux pour qui la contradiction est dommageable - alors que, tension et nostalgie, elle est l'un des moteurs de l'être -, cet homme à mesure qu'il avance dans la vie, et que la vie devient voie et destin, cet homme se veut simple et il  expérimente en lui-même, là où véritablement il est, une simplicité : à la façon sauvage et naïve dont l'herbe pousse. La poésie, je le dis, est l'acte du plus simple. Elle est soit le fait d'une éruption, d'une irruption brutale de l'enfoui dans notre plein jour de "civilisés", c'est-à-dire d'amputés définitifs d'une dimension en nous qui est la plus créatrice et que la "civilisation" a pour principale mission de tuer, soit elle est, la poésie, un retour à pas lents, par chemins et sentiers contemplatifs, vers le pays silencieux de l'origine : de toute façon il s'agit, pour qui s'accomplit lyriquement dans la violence élémentaire ou dans le recueillement propitiatoire, de se débarrasser de tout l'encombrant et de tout l'inutile pour satisfaire à l'essentiel. Orphée regroupe autour de lui les animaux et jusqu'aux plus fauves d'entre eux, c'est-à-dire autant de pouvoirs simples. Simple, donc, mais non primitive, la poésie avance le visage nu devant le point du jour : en ce sens, elle est première. Il me semble que la quête de Roger Garaudy depuis toujours s'identifie à cette recherche, chez quelques-uns urgente et impérative, de cela qui est le jour d'avant, jour premier qui fut, rêve-t-on, justice et justesse et paix entre les hommes, justice et justesse et paix entre le coeur de l'homme et sa conscience - au double sens intellectuel et moral du mot conscience -, harmonie et paix et justesse entre le coeur de l'homme et le cosmos. A l'inverse d'un Kafka prophétisant sombrement : "Le Messie ne viendra pas le dernier jour, mais le jour d'après", Garaudy restera, à travers les mille accidents d'une vie toute d'engagements passionnés et tendus, l'homme de l'espérance intacte.

23 juin 2018

Et puis encore...Par Roger Garaudy



Christophe prit conscience de sa destinée qui
Picasso. La Danse. 1925
était de charrier, entre les frères ennemis, comme
une artère, toutes les forces de vie de l'une à
l'autre rive.
Romain ROLLAND, Jean-Christophe

Je relis ces pages et je revis ma vie. Avec le
sentiment que tout est à refaire, et la certitude que
si c'était à refaire je referais le même chemin. Non
pas que j'aie atteint le but, mais parce que je crois
que c'est dans cette direction qu'il fallait marcher.
A dix-sept ans, au sortir du lycée, et quittant
pour toujours un ami, nous avons échangé nos
« portraits »; je terminais le mien par cette définition:
je suis une sphère qui court après son centre.
Je n'ai pas cessé de l'être. Mais j'ai pris conscience
que le centre c'est cette course même.
Je voudrais partir de là pour désigner l'essentiel.
Ce livre est fait de cris. Parce qu'il est fait de vie.
Tous ces cris partent de la même vision ou de la
même indéracinable foi à laquelle je suis parvenu à
travers un demi-siècle de tâtonnements.
Elle était là, toujours, sans doute depuis le
commencement, et je n'arrivais pas à la saisir. Je
retrouve dans les élucubrations de mes carnets du
temps où j'étais élève au lycée Henri IV (j'avais dix-
huit ans), l'esquisse de ce que j'appelais pompeusement
« philosophie de l'amamus » ! C'était une
sorte d'anti-Descartes : la première certitude n'est
pas cogito, je pense. Mais amamus, nous aimons!

19 juin 2018

"Une histoire de l'avenir..."


DOUBLE CLIQUER SUR L'IMAGE POUR UNE MEILLEURE LECTURE


Projet de présentation du livre "Mon tour du siècle en solitaire" [archives personnelles de RG]

16 juin 2018

Réflexions sur "l'affaire Garaudy"

Je vous envoie ce travail bien modeste inspiré par l’affaire Garaudy [La publication des Mythes fondateurs de la politique israélienne et le lynchage médiatique et judiciaire qui s’ensuivit, NDLR]


Commençons par ce qu’il est convenu d’appeler la pensée unique. Voici des extraits d’une superbe conférence qui traite sereinement de ce thème épineux et polémique :

« Ceux qui se sont donné pour but d’empêcher la libre confrontation des idées se font gloire de ne pas débattre (…), parce que le refus du débat épargne d’avoir à réfuter, c’est-à-dire permet de faire l’économie d’une discussion intellectuelle dont, il faut bien le dire, les tenants de la bien-pensance ont aujourd’hui rarement les moyens. (…) On ne réfute plus les idées qu’on dénonce, on se contente de les déclarer inconvenantes ou insupportables. La condamnation morale dispense d’un examen des hypothèses ou des principes sous l’horizon du vrai et du faux. Il n’y a plus d’idées justes ou fausses, mais des idées conformes, en résonance avec l’esprit du temps, et des idées non conformes, dénoncées comme intolérables. (…) Un livre peut ainsi être dénoncé, même si ce qu’il contient correspond à la réalité. » (Alain de Benoist, 2003 ; le texte intégral de la conférence est disponible gratuitement sur Internet)

14 juin 2018

Piqûre de rappel...

MISE AU POINT (déjà publiée sur Facebook, mais ce genre de rappel n'est jamais inutile pour que chacun comprenne bien le sens de mon "intervention" sur internet) : 
Mon  engagement  "garaudiste"   est "historique" puisqu'il date de la fin des années 60.  Sur la toile et les réseaux sociaux, il est clairement indiqué dans l'intro de mon profil Facebook où j'indique que je gère la page "Roger Garaudy A contre nuit" liée à un groupe public (« Roger Garaudy Dialogues ») et au présent blog « Roger Garaudy A contre nuit ». 
Sur ce blog , qui est critique et non pas d'un adepte vers son gourou, j'indique non moins clairement en plusieurs endroits (par ex ici  ou ici) que je ne partage pas le point de vue de Roger Garaudy sur tous les sujets. 
Que son oeuvre soit ignorée, déformée, caricaturée, boycottée, ne me semble cependant ni juste ni justifié - même si la "justice" s’est prononcée défavorablement sur un point, et un seul, de cette œuvre aux multiples facettes - car nous pouvons aussi y trouver des analyses et des propositions pour aider à comprendre le monde et y construire un avenir à visage humain. 

Je suis de ceux qui pensent qu'Internet peut servir (aussi) à instruire les gens: le seul sujet où j’ai, par mes connaissances et mes relations, quelque chose à apporter aux autres dans le cadre d’un dialogue véritable, fait d'enrichissements réciproques, est la vie et l'oeuvre de ce philosophe-militant. C'est donc autour de lui que j'ai construit la majeure partie de mon intervention sur la toile. Libre à chacun de s’y intéresser ou pas, les arguments étant par ailleurs acceptés quels qu'ils soient y compris vigoureusement critiques, les (rares) allusions perfides, sous-entendus diffamatoires et insultes au contraire rejetés systématiquement.

06 juin 2018

"Un morceau de vrai pain..."

Acheter le livre
Lettre de Roger Garaudy à Bernard Moitessier
Suite à la lecture du manuscrit de « Tamata et l’alliance » (paru en 1993 chez Arthaud)

Le 17 février 1988
Cher Bernard Moitessier,
Votre manuscrit, ce serait peu de dire que je l’ai lu : je l’ai lu, je le mache et le remache, comme lorsque m’arrivait, en prison, un morceau de vrai pain, celui qui fait chaud dans les veines et vous refait sentir vos racines avec la vie.
Cet univers d’enfant que vous portez en vous, où tout parle, se parle, et vous parle…Ce n’est pas seulement avec Xaï que vous parlez « de l’intérieur »…Cette connivence, cette fraternité avec la forêt et l’écureuil, avec la mer et ses dauphins, les yeux de la pirogue et les crabes transparents, le « bonheur de la terre » qui pousse en vous, par vos pieds, [illisible]pareils à des racines.
Dans vos pages, comme chez vous vendredi dernier, j’entends le chant d’univers, secret perdu pour qui n’a vécu que dans dans des maisons de pierre.
L’univers devenu notre corps indivisible, que vous rendez présent :  «nage seulement dans ce nuage, où ton corps se transforme en danse de l’eau», et l’on devient la fibre, et l’on entre dans la fente pour calfater.
Et ce sentiment que «nous participons ensemble à un acte créateur», que nous vivons la naissance ou la révélation d’un dieu chaque fois qu’un effort nous tire un peu plus haut que nous-même…comme le fruit devient «sacré» pour l’enfant qu’il appelle à dépasser sa force et sa mort, à la pointe du cocotier.
Ce monde où les dieux sont là, pas comme ceux d’Homère pour regarder du dehors nos combats, mais pour y participer…L’alliance avec eux pour «vivre autrement».
Je garde cette image de vous, simulant le macaque au doigt pointé vers là-haut, où passent les dieux, ce sautillement, ce cri, et vos pieds vous tirant sur leurs racines.
Votre vie et votre livre réveillent «le secret de ces choses qu’on fait naître de rien en regardant l’essentiel».
Comment le dire autrement qu’avec vos mots ? Votre écriture est autre chose qu’un style : une manière de vivre. La toucher ou la retoucher serait la faire mentir. Mr Bernard Moitessier est tout d’une pièce ; il ne se négocie pas, il ne se livre pas (sauf lorsqu’il le fait lui-même comme dans votre deuxième Version du Prologue). Il est là, en bloc, comme l’Himalaya, à prendre où à laisser.
Je prends, et surtout je suis pris, à pleins bras.

Fraternellement,
Roger Garaudy



[Archives personnelles de RG] 

03 juin 2018

1913-1995. Ebauche de biographie.

 Il n'est pas facile de définir un homme tel que Roger Garaudy tant le personnage
possède de facettes1. Il est vrai qu'il s'est produit en ce siècle plus de changement
qu'en cinq mille ans d'histoire écrite. Que peut-on donc dire d'un homme qui non
seulement a eu la chance d'assister à ces prodigieuses mutations, mais qui de surcroît
en a été pleinement acteur? De son propre aveu, la grande affaire de sa vie fut d'en
trouver le sens et celui de l'histoire...2
Roger Garaudy est né à l'aube de la première guerre mondiale (le 17 Juillet
1913) d'une mère ouvrière modiste et d'un père employé comptable. Son père étant
revenu mutilé de la guerre 14-18, il fut boursier, pupille de la nation pendant toute sa
scolarité. Il fait ses études au lycée de Marseille, au lycée Henry IV de Paris puis à la
faculté de lettres d'Aix et celle de Strasbourg.
Roger Garaudy a 20 ans lorsque Hitler devint chancelier. Ses années de
jeunesse furent marquées par les convulsions d'un monde au prise entre les
bouleversements économiques et les déchirements politiques. L'année 1933 est donc
pour lui l'année des grands engagements : c'est en tant que chrétien qu'il demande
son adhésion au parti communiste français.
En 1936, il obtient son agrégation de philosophie. De là, il part pour Albi où
l'attend un poste de professeur, l'année suivante il est élu membre du bureau fédéral
de la fédération communiste du Tarn. De ces années d'immédiat avant guerre deux
rencontres marquèrent sa vie:
- A Noailles, il est présenté à Maurice Thorez, alors secrétaire général du parti
communiste français. Cette rencontre jouera un rôle décisif dans l'engagement
politique de Roger Garaudy car ce dernier ne cessera d'être un ami et un conseiller
critique, lui permettant de déjouer le pièges des hautes responsabilités politiques.
- Au printemps 1939 il adresse à Romain Rolland son premier essai littéraire, Le
premier jour de ma vie (roman d'amour entre une mystique et un militant). Une
réponse de 8 pages3 l'exhortant à poursuivre l'oeuvre de Christophe en "reliant les
grandes forces de vie" préfaça à jamais la mission dont que s'attribua Roger Garaudy.
Lorsque la guerre éclate, Roger Garaudy est versé dans une division d'infanterie
nord-africaine en raison de son lourd dossier de R.P (Propagandiste révolutionnaire). Il
gagnera une croix de guerre et deux citations sur le front. Le 14 septembre 1940, il
est arrêté pour avoir tenté de reconstituer clandestinement le parti communiste. Sur le
procès verbal d'arrestation était inscrit :"individu dangereux pour la défense nationale
et la sécurité publique".
Roger Garaudy passera 33 mois en déportation. Cette expérience de la mort
restera fondamentale pour son existence car elle lui permettra de mettre sa vie en
perspective. La transcendance du vécu donnera désormais une profondeur toute autre
à l'oeuvre de ce philosophe. Durant ces mois de geôle, il donnera des cours sur les
prophètes à un auditoire hétéroclite, souvent ouvrier et généralement athée.
Libéré le 16 juin 1943, Roger Garaudy sera pour 2 mois rédacteur en chef du
journal parlé de Radio-France [A Alger, NDLR]. Il en sera renvoyé pour avoir dénoncé les lenteurs de l'ouverture d'un second front. Il prend alors un poste de professeur au lycée Delacroix qu'il quitte très vite à la demande d'André Marty (dirigeant de la délégation du PCF en Algérie) dont il devient le proche collaborateur. Il devient aussi pour une année,
directeur du plus grand hebdomadaire d'alors, Liberté. En octobre 1944 Roger
Garaudy rentre clandestinement en France.
Dès la libération il devient permanent du Parti Communiste. Responsable
communiste, il sera élu député du Tarn en 1945 et restera parlementaire jusqu'en
1962. Durant cette période il restera un communiste militant et s'illustrera dans des
actions telles que la résurrection de la verrerie ouvrière d'AIbi en 1946, ou la grève des
mineurs de Carnaux en 1948. La même année, après des recherches approfondies
dans les archives vaticanes, il publie un reportage critique sur la hiérarchie catholique.
En 1949 il parcourt 14 pays d'Amérique Latine. Parti en compagnie de Paul
Eluard4, il se fera dans ces pays des amitiés précieuses dont Pablo Neruda ou le
général Cardenas. A son retour Roger Garaudy publie un reportage réquisitoire contre
l'exploitation et l'oppression de l'Amérique Latine.
De 1951 à 1955, Roger Garaudy est en Vacance parlementaire en raison de la
nouvelle loi électorale. Ces années sont mises à profit pour soutenir le 25 juin 1953,
sous la présidence de Gaston Bachelard, une thèse ayant pour thème la théorie de la
connaissance chez Helvétius. La même année, il part pour l'U.R.S.S. en tant que
correspondant du journal l'Humanité. Il met à profit cette année non seulement pour
parcourir le pays, mais aussi pour préparer un nouveau doctorat ayant pour thème la
liberté. Cette thèse, soutenue le 5 juillet 1954 devant l'institut de philosophie de
l'académie des sciences de l'U.R.S.S., lui vaut d'être le premier Français reçu docteur
es sciences [en URSS, précision ajoutée par RG].
Dès 1955 Roger Garaudy reprend, jusqu'en 1962, sa place dans l'hémicycle de
l'assemblée nationale. Il sera d'ailleurs vice-président5 de cette assemblée de 1956 à
1958. C'est à cette même époque qu'il prend conscience de la possibilité d'un dialogue
entre les grands courants de la pensée contemporaine. Cette nouvelle espérance le
conduit à écrire Perspective de l'homme en 1959. Dès cet instant des dialogues
prennent place entre catholique, Marxistes et existentialistes. Pendant près de dix
années Roger Garaudy sera un des principaux acteurs des débats qui eurent lieu
entre théologiens chrétiens et philosophes Marxistes. Dans cet esprit il crée en 1960
le Centre d'Etude et de Recherche Marxiste (CERM); Centre qu'il présidera pendant
dix ans. Et il organise dans le même sens les semaines de la pensée Marxiste.
1962 marque la fin de la carrière parlementaire de Roger Garaudy. Elu sénateur
en 1960, il quittera ses fonctions dès 1962 parce qu'il s'ennuie. Il qualifiera d'ailleurs lui
même ces quatorze années "d'années perdues au parlement". Libéré de ses mandats
politiques Roger Garaudy poursuit sa carrière d'universitaire et d'intellectuel engagé.
En 1965 il publie De l'anathème au dialogue, petit livre qui sera pour tous le livre clé du
dialogue entre chrétiens et marxistes.
L'année 68 qui fut l'année des folles espérances pour des milliers de personnes,
fut l'année où les rêves communistes de Roger Garaudy se brisèrent. Lors du coup de
Prague l'année suivante, le divorce entre Roger Garaudy et les hautes sphères
dirigeantes du parti se consomme lorsqu'il condamne l'intervention des troupes
soviétiques en Tchécoslovaquie. Un blâme public est publié contre lui dans
l'Humanité.
Le 6 février 1970, lors du dix-neuvième congrès du PCF Roger Garaudy résume
ses thèses entérinant ainsi la rupture avec les instances dirigeantes de parti. Il est
aussitôt dessaisi de toutes ses responsabilités (Bureau politique dont il était membre
depuis 12 ans, comité central où il avait été élu dès 1945, ainsi que le CERM dont il
était le fondateur), après la publication d'un livre blanc {Toute la vérité) où il fait le bilan
de son rôle dans le parti depuis 1960, il est définitivement exclu du parti.
Roger Garaudy se consacre alors pleinement à l'enseignement. Il donne ainsi
jusqu'à sa retraite des cours d'histoire de la philosophie et de théologie à la faculté
Arago de Paris ainsi que des cours d'esthétique à Poitiers. Il s'intéresse de plus en
plus à l'art qu'il définit comme le "langage du sacré". Il publiera plusieurs études sur la
peinture, la sculpture, la poésie, l'architecture et la danse dont Danser sa vie en 1973.
Dans le même temps, il s'initie à la pensée africaine et conçoit, écrit et réalise un long
métrage {Dyonisos noir) où il dégage l'apport des cultures africaines à la civilisation
universelle. Les voyages continuent et il pénètre les mystères de l'Asie en passant par
la Chine et le Japon.
1979 marque un nouveau tournant dans l'existence de Roger Garaudy. C'est
l'année où il lance son Appel aux vivants. Plus qu'un best-seller (190 000 exemplaires
seront vendus) ce livre est un véritable projet politique pour offrir un avenir humain à
l'homme. Et, deux années avant l'échéance présidentielle, il annonce sa candidature à
cette élection.
Les années 80 marquent aussi la rupture avec la pensée purement occidentale.
Depuis plusieurs années déjà Roger Garaudy percevait dans le Coran la continuité
des messages de la Torah et des Evangiles. A ce sujet, il publiait en 1981 Promesse de
l'Islam où il expliquait ce qu'était pour lui le message du Prophète. Le 2 juillet 1982,
une nouvelle page se tourne : Roger Garaudy se convertit à la foi Musulmane. Depuis
ce jour il n'a de cesse que d'en dénoncer les interprétations erronées qui ont cours à
notre Époque. Les voyages prennent la direction des terres d'Islam : Jordanie, Liban,
Iran, Irak, Turquie, Malaisie etc ) * ..
En 1983 Roger Garaudy publie l'affaire Israël (suivie par Palestine terre des
messages divins) où, s'appuyant sur des documents incontestés, i! établit la non
légitimité historique des revendications israéliennes pour la possession de la terre de
Palestine. La publication de ces ouvrages signera son arrêt de mort médiatique en
France.
En 1984, la mairie de Cordoue offrira la Tour Calahorra à Roger Garaudy afin qu'il
y crée un musée consacré à l'apport de la culture musulmane en Espagne. Ce musée
dont il est encore à l'heure actuelle président d'honneur reçoit plus de cent mille
visiteurs par an.
En 1989 il publie ses mémoires sous le titre évocateur de "Mon tour du siècle en
solitaire". Trois années plus tard Roger Garaudy dresse un bilan de notre société
actuelle dans deux livres, les Fossoyeurs et Intégrismes, où il met en lumière les grands
dangers qui menacent l'avenir humain.
Son dernier livre, Avons nous besoin de Dieu? replace Roger Garaudy sur l'avant-scène
des intellectuels. Malgré les réticences de la hiérarchie catholique, sa
démonstration sur Saint-Paul est approuvée par les plus grands théologiens [« de grands théologiens », rectifie RG]. De même cette question fondamentale, "Avons nous besoin de Dieu?", relance le débat entre la politique et la théologie.
Actuellement deux livres sont en préparation. L'un {Souviens-toi) consacré à
l'URSS [du temps de sa splendeur va sortir ces jours-ci]; l'autre (Le débat du siècle)
poursuivra les pistes lancées par Avons nous besoin de Dieu?.


A. Z
Juin 1995
[Archives de RG]