31 mai 2015

Philosophe ou révolutionnaire ?

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Dans Le Monde diplomatique de novembre 1972, une critique du livre "L’Alternative"

 

Le marxiste Roger Garaudy établit la synthèse de ses idées dans une sorte de testament politique à l’intention des nouvelles générations issues de mai 1968.
La cause fondamentale de son désaccord avec le parti communiste français, qu’il a quitté en 1970, est bien connue. Pour Garaudy, le capitalisme ne correspond plus au modèle théorique établi par Marx il y a un siècle : l’analyse marxiste doit changer. Et ce n’est pas trahir la pensée de Marx que de chercher les prolongements qui permettront à sa vision socialiste de s’épanouir en tenant compte de réalités nouvelles, insoupçonnées il y a un siècle, comme par exemple l’ampleur extraordinaire du système bureaucratique qui, en Europe orientale, a ruiné l’expérience communiste.
Renoncer au dualisme philosophique hérité de l’antiquité gréco-latine et qui a engendré la société de classes. Aménager les systèmes d’enseignement et, surtout, donner la priorité au travail de formation et d’éducation des masses là où elles peuvent se pratiquer quotidiennement, à l’abri des pouvoirs établis, c’est-à-dire dans les lieux de travail. Développer la conscience du nouveau « bloc historique » alliant travailleurs intellectuels et manuels. Ces idées maîtresses auraient, pour l’auteur, l’avantage de déboucher sur une société socialiste — l’ « alternative » — sans qu’il soit nécessaire de recourir à la révolution violente. En bref, on dira que Roger Garaudy s’exprime davantage en philosophe qu’en révolutionnaire.

P. M.

29 mai 2015

Le 29 mai 2005 le peuple de France disait NON à la "Constitution européenne" réintroduite par un "coup d'Etat" parlementaire les 4 et 8 février 2008

Le site de la Compagnie Jolie Môme: http://www.cie-joliemome.org/

Pour une synthèse du marxisme et du christianisme

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Pour une synthèse du marxisme et du christianisme,
La longue marche

par Yves Florenne , mai 1975
Le dernier livre de Roger Garaudy est une manière de testament. Non pas au sens de testament politique ou philosophique, mais de au sens religieux, prophétique : témoignage essentiel, parole – cette « parole d’homme » est parole de Dieu dite par l’homme – acte de foi, annonce de la « bonne nouvelle » (1). Ce caractère qui marque le livre tout entier est contenu tout entier aussi dans les dernières lignes tracées comme des inscriptions sur la clef de voûte :
« Le socialisme et le communisme ont donné un visage à l’espérance des hommes.

 » ... Ma tâche de communiste est de lui rendre ce visage.
 » ... Vivre selon la loi fondamentale de l’être : l’amour.

 » Je suis chrétien. »
Le communiste et le chrétien se rencontrent pour exceller dans l’exercice de la confession publique, mais, cette fois, le public est vaste. Ainsi brille à nos yeux, dans son ultime intensité, sans éclipses ni vacillements, cette « lumière » dont Roger Garaudy atteste qu’elle l’éclaire depuis quarante ans, et qu’il a reflétée dans une trentaine de livres. Et il est bien vrai qu’on retrouve à travers ces livres, avec cette « loi fondamentale » de l’amour, la dénonciation inlassable du dualisme, véritable péché originel, et l’affirmation d’une trinité : Foi – Poésie–Révolution, qui se manifeste dans la certitude que la création doit être continuée par les hommes ; ce qui s’exprime par un leitmotiv dont l’involontaire répétition est elle-même révélatrice : « l’émergence poétique de l’homme ». Conséquence : « J’appelle politique conservatrice toute politique prétendant apporter aux masses, du dehors et d’en haut. leur avenir et leur sens. (Sont explicitement visés « le parti et ses chefs ».) J’appelle révolutionnaire toute politique fondée sur les possibilités créatrices de chaque homme et de tout homme. »
Aussi, pour ce « militant de la création », « l’acte de création artistique est peut-être à la fois le modèle de l’action révolutionnaire et de la foi chrétienne ». Idées et convictions qui se trouvaient déjà dans ses romans de jeunesse, Antée et le Huitième Jour de la création (2), et se retrouvent naturellement dans ses essais d’esthétique et d’éthique (3).

28 mai 2015

Que faire ?



Enfin ! un programme concret pour résoudre nos problèmes vitaux : le chômage, la faim dans le monde, l'immigration, la paix.
Enfin ! un grand dessein pour offrir à notre jeunesse une autre issue que la drogue ou la délinquance ou le suicide, dans un « monde cassé » :
- entre le Nord et le Sud,
- entre les élus et les exclus.
Que faire ?
En finir avec l'Europe américaine de Maastricht et de l'Euro.
1 - Changer l'économie : par un boycott du monothéisme du marché, ne rien acheter aux États-Unis (depuis le Coca Cola jusqu'à leurs films), ni à leurs sous-traitants israéliens.
L'économie américaine ne peut supporter la perte d'un ou deux milliards de clients.
2 - Changer la politique : en face de partis de droite ou de gauche qui pataugent, sans projet, dans la soumission aux U . S . A . ; retrouver, contre la nouvelle occupation, le clivage entre résistants et collabos.
3 - Changer l'éducation : nos jeunes refusent une insertion dans le désordre établi par une école qui en perpétue les mythes et ne leur ouvre aucun avenir.
4 - Changer la vie : les religions divisent, la foi unit.
Pour que la vie ait un sens, la grande mutation est nécessaire : le passage d'un monde cassé à une unité non impériale mais symphonique du monde par un développement solidaire, par un changement radical des rapports NORD-SUD.

ROGER GARAUDY
4ème de couverture de L'avenir mode d'emploi
1 9 9 8

27 mai 2015

Le marché ou la vie !


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S'agit-il d'une guerre entre l'islam et le christianisme ?

Non. D'une guerre entre l'athéisme et la foi ? Non plus.

L'affrontement principal, c'est entre le « monothéisme du

marché », c'est-à-dire de l'argent, et tous ceux qui veulent que

leur vie ait un sens.

La survie du monde en dépend : l'exclusion et l'inégalité,

entre le nord et le sud de la planète, entre ceux qui ont et

ceux qui n'ont pas, coûte l'équivalent de morts d'un

Hiroshima tous les deux jours.

Comment mettre fin à cette course à l'abîme ?
(4ème de couverture du livre)






Vers une guerre de religion ? Le débat du siècle
Roger Garaudy Avril 1995

Roger Garaudy, soulignant la cassure du monde entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas, ces 20 % de riches et ces 80 % de pauvres, met en garde contre le « monde du non-sens ». Les « deux pôles du Nord et du Sud sont des terres glacées où ne règnent que la nuit et la mort », écrit-il. Face à cette dérive suicidaire, les grandes spiritualités se montrent impuissantes. En fait, selon lui, les religions traditionnelles se sont fermées dans leurs interdits et leurs exclusives, projetant en Dieu les volontés de puissance des hommes. Citant Paul Claudel, il précise que le nom de Dieu a été « trop souvent prostitué au pouvoir et à l’injustice ». En fait, le monothéisme du marché engendre le culte de maintes idoles : celles de l’argent, du pouvoir, des nationalismes, des intégrismes. Si donc « c’est de la conscience des hommes que commencent toutes les grandes mutations de l’humanité, comme en témoignent les grandes levées spirituelles du bouddhisme, du christianisme, de l’islam, de la Réforme, comme les grandes révolutions », contre le « monothéisme du marché » aujourd’hui tout puissant, la tâche la plus urgente est de rassembler tous ceux pour qui la vie a un sens. Ceci exige une véritable « reconversion ». Tel est le vrai débat du siècle.

25 mai 2015

Le rouge et le tricolore. Un article d'Alain Badiou sur "Le Monde.fr"



Le rouge et le tricolore


Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure du capitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui le régente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figure reconnue de l’universalité.
Dans ce contexte désespérant s’est montée une sorte de pièce historique en trompe-l’œil. Sur la trame générale de « l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre « l’islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent, d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individus surarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelque Dieu ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de la démocratie, des expéditions militaires internationales sauvages, détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye, Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant des milliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec les bandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits, des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrent les grandes compagnies.
C’est une imposture de présenter ces guerres et leurs retombées criminelles comme la contradiction principale du monde contemporain, celle qui irait au fond des choses. Les troupes et polices de la « guerre antiterroriste », les bandes armées qui se réclament d’un islam mortifère et tous les Etats sans exception appartiennent aujourd’hui au même monde, celui du capitalisme prédateur.
Diverses identités factices, se considérant chacune comme supérieure aux autres, se taillent férocement dans ce monde unifié des lambeaux de domination locale. On a du même monde réel, où les intérêts des agents sont partout les mêmes, la version libérale de l’Occident, la version autoritaire et nationaliste de la Chine ou de la Russie de Poutine, la version théocratique des Emirats, la version fascisante des bandes armées… Les populations sont partout sommées de défendre unanimement la version que le pouvoir local soutient.
Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, la prise en main du destin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc la nouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’idée communiste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échelle mondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats à l’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstraction monétaire, et finalement les identités et contre-identités qui ravagent les esprits et en appellent à la mort.

Propriété ...


22 mai 2015

L'amour, par Roger Garaudy

Otto Mueller (expressionniste allemand). Deux soeurs. Non daté



« Etre pour les autres, est l'unique expérience de la
transcendance », disait Bonhoeffer. La plus décisive est
en effet celle de l'amour, parce qu'elle est la première
brèche dans le monde des choses dans lequel nous
enferment les postulats du positivisme. Nous ne
sommes pas entourés que d'objets, d'une nature
inerte, dont nous aurions seulement à devenir « maîtres
et possesseurs », ainsi que le voulait Descartes.
Dans ce qui nous entoure, il y a des visages, et,
derrière eux, ce qui n'est pas seulement un objet, un
« non-moi », mais des sujets. Un visage n'est pas
seulement une image, mais un signe. Un signe qui
désigne, au-delà de ce qui est perçu, une présence et
son sens : du défi ou de l'humilité, de la colère ou de
l'amour.
Le moi, comme l'écrivait Martin Buber, rencontre
un « tu ». Ce n'est pas une chose que je peux saisir
par un concept, ce n'est pas un instrument ou un
rival.

20 mai 2015

AVIS AUX LECTEURS

DEPUIS LE  6 MARS  2015 UNE CHAINE "YOU TUBE" PORTE LE NOM "ROGER GARAUDY".  L'ADMINISTRATEUR DE CE BLOG ET LA FAMILLE DE ROGER GARAUDY N'ONT RIEN A VOIR AVEC ELLE  ET DESAPPROUVENT L'APPROPRIATION DE "ROGER GARAUDY" COMME NOM D'AUTEUR DE LA CHAINE

Pour une civilisation mondiale digne, libre et responsable

 
Matisse. La danse. 1909

Nous sommes de ceux chez qui la misère dans l’abondance n’a éteint ni le désir de vivre dignement, ni la volonté de lutter sans éclat, contre les ravages que l’humanité s’inflige. Ce que nous voulons est ridiculement prétentieux vu l’état de nos forces face à l’époque. Mais, finalement, pas plus démesuré que les attitudes de ceux qui s’aveuglent devant la course morbide qui nous en-traîne, et espèrent tirer leur épingle du jeu par des procédés toujours désespérés. Nous savons, nous, que notre destin est scellé à celui de tous : vouloir la liberté aujourd’hui, c’est dessiner l’horizon d’un changement radical de la société actuelle. Nous ne parlons pas de celui effectué constamment par le capitalisme historique qui, pour ne rien changer, bouleverse tout, ni de celui que planifierait une clique politique, aussi bien intentionnée soit-elle ; mais d’une rupture claire menée par l’ensemble de la population.
Il ne s’agit pas de montrer qu’une telle auto-transformation est possible ou probable : elle est déjà survenue plusieurs fois dans l’histoire. Il nous faut la rendre aujourd’hui de nouveau effective, autant que faire se peut et avec le temps qu’il faudra. Les implications, difficultés et risques d’un tel projet sont énormes, mais il a l’insigne avantage sur l’évolution contemporaine de ne pas être immanquablement suicidaire. Il appelle un travail long et difficile sur ce qui partout nous entoure, sur ce que nous faisons, ce que nous sommes profondément. Ce chantier commencé par nos prédécesseurs est interminable : nous ne sommes ni les premiers, ni les seuls, ni les meilleurs à l’entreprendre. Il sourd de chacun d’entre nous comme une exigence de sens perpétuellement questionné, qui, à elle seule, est une arme massive contre l’effondrement progressif de tout ce en quoi nous croyons, cette montée de l’insignifiance.
Nous voulons, pour toutes les sociétés, une démocratie directe, radicale, réelle, celle des peuples et des gens impliqués dans une activité collective explicite réfléchie et délibérée. Aujourd’hui, partout, c’est une minorité qui décide pour ses propres fins : ce sont les lobbies économiques des clans et des mafias accompagnant les structures politiques bureaucratiques, mondiales et corrompues, que les pouvoirs médiatiques appellent « démocratie représentative » et « libéralisme » : Les forces dominantes aujourd’hui, ce sont les fantasmes primaires de toute-puissance, de dominations, d’accumulation et de maîtrise illimitées qui se propagent dans toutes les cultures en ravageant la planète.
Seul un réveil des populations et leur gestion de leur propres affaires pourra poser les réels problèmes qui les traversent, hors des alternatives infernales de l’idéologie dominante : il s’agit de s’auto-limiter en détruisant l’obsession du pouvoir par des assemblées souveraines et des mandats révocables et en freinant l’accumulation illimitée par l’égalité des salaires et la discussion collective des besoins. C’est la seule manière de vivre la prudence dans le domaine techno-scientifique, la frugalité dans la consommation et la sagesse dans les affaires publiques, grandes ou petites. De telles valeurs de civilisations ne peuvent être incarnées que par une collectivité responsable et lucide où les informations, les décisions et les mises en oeuvres collectives et concertées supposent et permettent une imagination pratique et une activité créatrice. Une société capable d’une telle auto-organisation ne pourra se faire, d’abord, que par la reprise, la réinvention et la métamorphose d’attitudes encore bien vivantes dans les zones, régions, pays dits « sous-développés » mais que l’occident dissous impitoyablement dans le culte de la croissance : solidarité, don, entraide, convivialité, hospitalité, constituent l’essence d’une société digne, une socialité, qu’il s’agit de rendre critique.
Certains rêvent à une société parfaite, un royaume de la liberté, un paradis terrestre sans intermédiaires entre les hommes, où chacun s’accorderait à tous sans pouvoirs ni violences qui surgirait simplement de la destruction de ce qui nous entoure aujourd’hui. Ces songes incohérents sont des mystifications et constituent l’arme principale de toute les barbaries. Aucune formule miracle n’existe quant à l’organisation des hommes entre eux. L’attente d’une telle Solution nous est parfaitement étrangère : il ne s’agit ni de s’en remettre aux masses lors d’une mobilisation éphémère, ni de cadenasser l’avenir suivant un plan inamovible. L’exigence de liberté qui nous anime nous interdit de désespérer d’une humanité dont le suicide programmé serait inhérente à une « nature humaine » ou de croire en un salut qu’incarnerait une classe sociale ou une entité métaphysique : les hommes, qu’ils le voient ou non, créent leur histoire sans garants ultimes contre leurs monstruosités mais également sans obstacles insurmontables à leur génie créatif. Il s’agit alors d’assumer notre position : Nous voulons une société capable de se considérer comme étant sa propre création.
Nos sociétés contemporaines tendent à recouvrir cette évidence en imposant des fonctionnements indiscutables malgré leurs contorsions idéologiques. Mais quartiers, villages et communes, entreprises et hôpitaux, écoles et université, associations et organisations, n’existent et ne perdurent, de fait, que par notre sensibilité, notre créativité et notre intelligence, contre les directives, règles, lois absurdes des bureaucrates qui nous ramènent perpétuellement à l’état d’objets obéissants. Chacun est sans cesse sommé de s’intégrer et de s’insérer toujours plus tout en éprouvant constamment l’exclusion et le rejet, a moins d’intégrer personnellement cette contradiction fondamentale par l’hypocrisie, l’irresponsabilité et le cynisme. Il est impossible de croire encore aux vertus manageriales du « développement personnel », de la « participation » et du « dialogue » alors que la manipulation et le mépris règnent sans partage. Partout, alors, la vie en commun est vécue comme une contrainte impossible et chacun se replie sur ce qu’il croit être « sa » vie privée : c’est cela, réellement, qu’on appelle « l’individualisme », ce malaise permanent des corps et des esprits pétris d’une angoisse profonde et solitaire. Notre conformisme se nourrit de ces impossibilités : la consommation infinie, la technologie incontrôlée, le confort impossible, la compétition sans bornes.

19 mai 2015

Afrique: cultures, identités, développement, dialogue



CULTURE AFRICAINE, IDENTITE CULTURELLE, DEVELOPPEMENT, DIALOGUE DES CULTURES
Publié le 27 juillet 2011 par ESPACERDA
 

Aborder le problème de la culture est une opération délicate dans la mesure où ce mot a des résonances extrêmement différentes. Nous sommes dans une période de crise de civilisation qui est le résultat d’une crise de culture. Une question qui revient constamment c’est de savoir si l’Afrique a une culture propre et à quoi peut servir celle-ci. Mais au fond qu’est-ce que la culture ? Comme en tout autre domaine aujourd’hui en Occident la plus grande confusion règne à ce sujet.
Nous ne reprendrons pas ici le débat autour de ce mot. Nous faisons nôtre la définition qu’en donne Marie-Claire Gousseau lorsqu’elle écrit : « La culture est faite de savoir, somme des connaissances humaines, transmise par l’enseignement, assimilée par l’Education ; elle anime les communautés naturelles, en particulier les métiers par le canal des techniques ; elle suscite l’harmonie sociale, nécessite un véritable humanisme, ne vit qu’ordonnée aux notions d’Etre, de Vrai, de Bien, de Beau ; elle s’incarne dans les peuples, les nations, les patries et y crée un art de vivre en société aux visages multiples qui forme cependant par son unité profonde le patrimoine universel qui est la civilisation » (M. C. Gousseau- Qu’est-ce que la culture ?, Paris 1969). Nous retiendrons de cette définition que le caractère universel de la culture, diverse cependant en ses incarnations dans le temps et dans l’espace, en fait le patrimoine de tous les hommes donc des peuples d’Afrique.

La culture africaine fut longtemps niée dans la mesure où l’on parlait de sauvages au lieu de cultures. Différente, la culture africaine est plus ancienne que la culture occidentale. Les historiens nous enseignent que le Noir est au centre même d’un miracle qu’il faut avoir la loyauté de mettre à sa place, c’est le miracle égyptien. Nous dirons le « miracle nègre ». Le miracle grec, ce mot gonflé de suffisance que l’Europe doit à Renan, recouvre un ensemble de réalités historiques qui ne sont pas seulement postérieures au fait égyptien mais en sont issues.
Pendant toute la période égéenne, l’influence culturelle nègre a été prédominante à un moment où les Blancs étaient des plus frustes et il faudra attendre des millénaires pour que les Indo-Européens puissent valablement profiter des leçons de l’Egypte nègre. La technique y avait atteint un degré élevé de perfection. Les corps de métiers y étaient variés céramistes, orfèvres, tapissiers, etc. On y fabriquait des tissus par des procédés qu’on retrouve aujourd’hui en Afrique Noire. C’est dans la Vallée du Nil que naquirent presque toutes les conceptions théogoniques purement africaines.
Hermétiques et empreintes d’un profond mysticisme, c’est là qu’elles ont conservé leur pureté originelle, leur grandeur et leur poésie. Grandeur, poésie et mysticisme qui peuvent soutenir la comparaison avec ce qu’enseignent les « Védas » et tous les Evangiles du monde.

17 mai 2015

El integrismo cientificista y retrógrado es también uno de los indicios y uno de los agentes de la desintegración de la cultura occidental

El integrismo cientificista: visto por Roger Garaudy

Esta concepción de la laicidad, contaminada por el positivismo, y de la modernidad confundida con la negación de la trascendencia y la comunidad, ha provocado un fracaso moral de Occidente.
Como todos los integrismos, los dogmas de este cientificismo totalitario son arcaicos. El positivismo científico se basa en una concepción de la ciencia que ha perimido hace más de un siglo: la concepción mecanicista de Auguste Comte, según la cual el mundo está constituido por conjuntos terminados que actúan entre sí según fuerzas rigurosamente mensurables, en un espacio inmutable y en un tiempo lineal, todo lo cual existe al margen del hombre y sus interrogantes. Este mundo, sin el hombre es hoy tan arcaico como el atomismo de Epicuro, que tiene dos mil años.
En la primera mitad de este siglo, el desarrollo de las ciencias nos ha hecho comprender, mediante el descubrimiento de la teoría de la relatividad y de la física cuántica, que no estamos ante el mundo como ante algo dado sino como ante una obra a crear, que nace constantemente. Estas dos teorías, base de toda física moderna, han cambiado radicalmente nuestra visión.
En la perspectiva de la física cuántica, la noción de “objeto” idéntico a sí mismo, separado de los demás objetos y del hombre, ha desaparecido: el observador es un participante, el universo es una urdimbre de interrelaciones donde cada subconjunto sólo se define por sus lazos con el conjunto. La relatividad, donde la masa ya no es una manifestación de la energía, nos presenta el cosmos como un océano donde la inaprensible”materia” sólo se revela mediante su actividad.
Einstein, quien tuvo la experiencia trágica de este sismo de la razón al destruir todos los conceptos de la física clásica, escribió en Mi visión del mundo:”Era como si el suelo se derrumbara bajo nuestros pasos, sin que quedase nada concreto, ninguna parte sobre la cual apoyarse, sobre la cual construir. Identidad, objeto, causalidad, espacio, tiempo: toda esta estructura tranquilizadora de lo racional se desplomaba”.
Basado en una concepción retrógrada y obsoleta de la ciencia, el cientificismo se ha transformado en una especie de superstición o, mejor dicho, de integrismo totalitario, fundado sobre el postulado de que la “ciencia” puede resolver todos los problemas. Lo que ella no puede mensurar, verificar ni predecir no existe. Este positivismo reduccionista excluye las dimensiones más elevadas de la vida: el amor, la creación artística, la fe.
Este integrismo cientificista y retrógrado es también uno de los indicios y uno de los agentes de la desintegración de la cultura occidental, pues alimenta una mentalidad tecnocrática. El despliegue de nuestro poder técnico, sin reflexionar sobre los objetivos humanos, conduce a la destrucción del hombre y su planeta y no a su desarrollo viviente.
Lo que hoy se ha convenido en llamar “marxismo”- y que es sólo la perversión del marxismo- lleva los estigmas de este cientificismo positivista de Occidente. (Garaudy, 1990/195: 26).


Garaudy, R. (1995). Los Integrismos de Roger Garaudy Ensayo sobre los fundamentalismos en el mundo. (Gardiani, C. Traducción). Barcelona: Gedisa Editorial (Trabajo original publicado 1990).


15 mai 2015

Comment parler de la foi à un homme irréligieux ?




Georges Rouault. Crucifixion. Vers 1939
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« Comment annoncer l'Évangile à un homme irréligieux ? »
C'est la question que se posait le pasteur Bonhoeffer.
Ce n'est point un hasard si les questions ultimes de la théologie
et de ses renouvellements les plus inattendus en notre siècle
ont été posées par le pasteur Dietrich Bonhoeffer en sa
prison de Berlin-Tegel, entre le jour de son arrestation le 5 avril
1943 et le jour de son exécution par la Gestapo le 9 avril 1945.
« Les gens religieux parlent de Dieu quand les connaissances
humaines se heurtent à leurs limites ou quand les forces
humaines font défaut..., soit pour résoudre en apparence des
problèmes insolubles, ou bien pour le faire intervenir comme
la force capable de subvenir à l'impuissance humaine ; bref, ils
exploitent la faiblesse et les limites de l'homme... J'aimerais
parler de l'homme non aux limites, mais au centre, non dans
la faiblesse mais dans la force... La foi en la résurrection n'est
pas la solution du problème de la mort... Dieu nous fait savoir
qu'il nous fait vivre en tant qu'hommes qui parviennent à vivre
sans Dieu. Le Dieu qui est avec nous est celui qui nous abandonne
(Me 15, 34: "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as tu
abandonné?")1 . »
« Comment annoncer l'Evangile à un homme irréligieux ? »
Ce problème est plus que jamais le nôtre au milieu des nouvelles
faillites de l'homme.
1. Dietrich Bonhoeffer, Résistance et soumission, Éd. Labor et Fides,
Genève, 1963, p. 123 et 162 (Lettre du 16 juillet 1944).
Seule est possible une théologie fondamentale, c'est-à-dire
dégageant les fondements de la foi à partir d'expériences
humaines. A toute question de l'homme il ne peut être
répondu qu'à partir d'une expérience de l'homme. Y compris
la question de la foi.
Impossible donc de partir de la révélation comme si elle était
un fait.
Nous sommes contraints, par chaque rencontre avec
l'athéisme, de prendre conscience qu'elle est un postulat avant
d'être une expérience.