27 novembre 2020

Réfléchir...disent-ils

« Le mensonge et la crédulité s’accouplent et engendrent l’Opinion. » (Paul Valéry)


« Nous avons oublié que, si nous devons résister à la passivité, c’est certes pour nous-mêmes mais surtout pour ceux qui nous survivront. Et c’est donc bien notre peur de regarder plus loin que nous (...) qui nous a rendus si complaisants. Tous coupables d’avoir négligé notre premier devoir : transmettre à nos enfants, par l’exemple des combats que nous aurons menés pour le vrai et le beau, le désir de construire un monde meilleur que celui que nous leur aurons laissé. Nous sommes devenus cons parce que nous avons renoncé à cultiver notre intelligence commune comme on cultive un champ pour nourrir les siens. Oubliés le questionnement ferme, le raisonnement rigoureux, la réfutation exigeante ; toutes activités tenues aujourd’hui pour ringardes et terriblement ennuyeuses, remplacées par le plaisir immédiat, l’imprécision et la lâcheté. » (Alain Bentolila, "Comment sommes-nous devenus si cons ?", Éd. First, 2014, p. 7-8)


« Sommes-nous bien informés ? Je n’exagère pas quand j’affirme que de la réponse à cette question, dépend le sort de l’humanité. » (Arnold Toynbee)


« Les informations et la vérité ne sont pas la même chose, et doivent être clairement distinguées. » (Walter Lippmann, "Public Opinion", 1922)


« Dans la vie, il y a certains événements sur lesquels on évite simplement de se poser trop de questions. Peut-être parce qu’on a trop peur de la réponse. » (George Pendle)


« La crise de notre monde a en partie pour cause la soumission du plus grand nombre à une vision des choses déterminée par les médias de masse. Les images sont relayées dans l’ensemble du monde, et la voix des hommes humains ne peut se faire entendre. (…) Si le monde s’enfonce ainsi dans un chaos d’images sans autre élément d’explication, alors la crise ne peut que s’approfondir. Nous nous abîmerons alors dans un temps de troubles où des princes isolés prendront les décisions, ils nous montreront des spectacles que nous applaudirons, dont nous nous étonnerons, ou nous indignerons, sans en comprendre le sens. Le monde ne peut échapper à cet abîme que si chacun de nous réussit à comprendre et réagir. Pour cela, il faut d’abord être libre de sa pensée. » (Martin Gray, "Vivre debout", Éd. Pocket, 1997, p. 193-194)



« Le monde ne sera sauvé, s’il peut l’être, que par des insoumis. » (André Gide)

(Citations proposées par notre ami A.D, merci à lui)

17 novembre 2020

Politique, esthétique, foi, philosophie: une approche critique de l'oeuvre de Roger Garaudy (1913-2012)dont je ne partage pas toutes les thèses - en particulier sur la shoah, pour lesquelles il fut jugé - , mais qui est actuellement réduite au seul livre condamné et ignorée dans son ensemble.


Contre le monothéisme du marché et tous les intégrismes,
 ma ligne éditoriale va de Marx - 
"Transformation révolutionnaire de la société" ou "ruine commune" (1) ! - à Teilhard de Chardin -"tout ce qui est foi monte, et tout ce qui monte converge"(2).
"L'histoire pose les problèmes et c'est la vérité du matérialisme historique; les prophètes répondent, et c'est la vérité de l'Esprit"(R.G.).

A contre-nuit est à la fois le titre d'une oeuvre poétique de Roger Garaudy, celui de la revue de l'Association pour le dialogue des cultures qu'il inspirait, et une formule souvent reprise par lui car elle indique bien le sens et les risques du combat qui fut le sien. A contre-nuit c'est aussi l'esprit de ce blog qui veut sortir une oeuvre de l'enfer des bibliothèques.

Alain Raynaud
© Droits réservés

05 août 2020

Karl Marx. Thèses sur Feuerbach (1845)

Dans le débat sur l'humanisme qui agita le Parti communiste français dans le milieu et la fin des années 1960, les "Thèses" de Marx sur Ludwig Feuerbach occupèrent une place importante du fait des interprétations différentes qu'en donnèrent les tenants d'un "humanisme marxiste", comme Roger Garaudy et ceux d'un "anti-humanisme théorique" de Marx, comme Louis Althusser.

I / Le grand défaut de tout le matérialisme passé (y compris celui de Feuerbach), c'est que la chose concrète, le réel, le sensible, n'y est saisi que sous la forme de l'objet ou de la contemplation, non comme activité humaine sensible, comme pratique; non pas subjectivement. Voilà pourquoi le côté actif se trouve développé abstraitement, en opposition au matérialisme, par l'idéalisme : celui-ci ignore naturellement la réelle activité sensible comme telle. Feuerbach veut des objets sensibles, réellement distincts des objets pensés : mais il ne saisit pas l'activité humaine elle-même comme activité objective. C'est pourquoi il ne considère, dans l'Essence du christianisme, que le comportement théorique comme véritablement humain, tandis que la pratique n'est conçue et saisie que dans sa manifestation sordidement judaïque [158]. Il ne comprend donc pas la signification de l'activité « révolutionnaire », de l'activité « pratiquement critique ».

II/  La question de savoir si le penser humain peut prétendre à la vérité objective n'est pas une question de théorie, mais une question pratique. C'est dans la pratique que l'homme doit prouver la vérité, c'est-à-dire la réalité et la puissance, l'ici-bas de sa pensée. La querelle de la réalité ou de l'irréalité du penser — qui est isolé de la pratique — est un problème purement scolastique.

III / La doctrine matérialiste de la transformation par le milieu et par l'éducation oublie que le milieu est transformé par les hommes et que l'éducateur doit lui-même être éduqué. Aussi lui faut-il diviser la société en deux parties, dont l'une est au-dessus de la société. La coïncidence de la transformation du milieu et de l'activité humaine ou de la transformation de l'homme par lui-même ne peut être saisie et comprise rationnellement que comme praxis révolutionnaire.

IV/ Feuerbach part du fait de l'aliénation religieuse de soi, du dédoublement du monde en un monde religieux et un monde profane. Son travail consiste à dissoudre le monde religieux dans son assise profane. Mais si l'assise profane se détache d'elle-même et se fixe dans les nues, tel un royaume indépendant, cela ne peut s'expliquer que par le déchirement de soi et par la contradiction à soi-même de cette assise profane. Il faut donc tout autant comprendre cette assise en elle-même, dans sa contradiction, que la révolutionner pratiquement. Ainsi, une fois que l'on a découvert, par exemple, que la famille terrestre est le secret de la Sainte Famille, c'est la première elle-même qui doit être anéantie en théorie et en pratique.

V/ Peu satisfait du penser abstrait, Feuerbach veut la contemplation ; toutefois, il ne conçoit pas le sensible comme activité pratique humaine et sensible.

VI/ Feuerbach réduit l'essence de la religion à l'essence humaine. Mais l'essence humaine n'est point chose abstraite, inhérente à l'individu isolé. Elle est, dans sa réalité, l'ensemble des relations sociales. N'abordant pas la critique de cette essence réelle, Feuerbach est obligé : 1° de faire abstraction du cours historique et de fixer le sentiment religieux pour soi, en supposant un individu abstraitement — isolément — humain ; 2° de ne concevoir l'essence que comme « genre », comme généralité intérieure, muette, qui relie de manière naturelle la multitude des individus.

VII/ C'est pourquoi Feuerbach ne voit pas que le « sentiment religieux » est lui-même un produit social et que l'individu abstrait qu'il analyse appartient à une forme de société bien déterminée.

VIII/  Toute vie sociale est essentiellement pratique. Tous les mystères qui entraînent la théorie vers le mysticisme trouvent leur solution rationnelle dans la pratique humaine et dans la compréhension de cette pratique.

IX/  Le résultat suprême auquel parvient le matérialisme contemplatif — c'est-à-dire le matérialisme qui ne conçoit pas le sensible comme activité pratique —, c'est la théorie des individus isolés et de la société civile.

X/ L'ancien matérialisme se situe au point de vue de la société bourgeoise. Le nouveau matérialisme se situe au point de vue de la société humaine, ou de l'humanité sociale.

XI/  Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de diverses manières; ce qui importe, c'est de le transformer.


                                                        [Traduction de Maximilien RUBEL, avec Louis EVRARD et Louis JANOVER]

"Le Père Teilhard de Chardin...", par Roger Garaudy

Le Père Teilhard de Chardin, en découvrant le point où le mouvement de la recherche scientifique et le mouvement de la foi se rejoignent et fusionnent jusqu’à n’être plus qu’un seul mouvement de l’homme tout entier, a ouvert une voie nouvelle. J’avoue n’en avoir pas d’abord aperçu la portée, ni dans mes « Perspectives de l’homme », ni même dans mon livre « De l’anathème au dialogue », où je sépare trop la connaissance et la foi.
Dans la perspective de l’orthogénèse de fond du Père Teilhard, dans ce mouvement ascendant défini par la « loi de complexité-conscience », et dont l’homme est le plus beau phylum et le plus beau fruit, l’esprit humain saisit d’une même vue, par la science l’unité et le sens de l’évolution qui le porte et, par la révélation qui éclaire prospectivement sa route, l’unité de l’alpha et de l’omega, l’unité de la Révélation et de la parousie finale, si bien que la distinction provisoire de la connaissance et de la foi s’abolit peu à peu : la foi devenant de plus en plus transparente à la pensée claire jusqu’à ce que, dans la vision béatifique de l’homme, jusque là pèlerin du temps, enveloppe d’un seul regard d’éternité, triomphant de la mort, l’unité totale de l’univers et de l’esprit. Ce regard, qui est à la fois celui de son intelligence la plus lucide et de sa foi la plus pure, saisit dans l’unité de la connaissance et de l’amour, la poussée humaine vers « l’en-avant » et l’appel divin vers « l’en-haut », unité accomplie dans le Christ qui est individuellement promesse et accomplissement.
Je m’excuse d’avoir ainsi empiété sur le terrain de la théologie, mais je devais ce témoignage à qui m’a découvert ce sens profond du message du Père Teilhard. Le Père de Lubac a pu me reprocher avec juste raison de n’avoir pas, jusqu’ici, compris l’intuition centrale de l’œuvre de Teilhard : celle qui nous fait saisir en nous l’Etre dans son opération et qui nous suggère, dans l’unité croissante de la science et de la foi, de la connaissance et de l’amour, ce sentiment unique évoqué par notre poète Claudel :
 « Je m’attendais à une réponse, mais je reçus dans mon âme et mon corps
    Plus qu’une réponse : le tirement de toute ma substance
    Comme le secret enfermé au cœur des planètes,  le rapport propre
    De mon être à un être plus grand. »
Je voudrais ajouter que chez le Père Teilhard, cette passion de l’univers par laquelle chaque goutte d’eau prend conscience qu’elle est habitée et portée par le mouvement entier de la mer, ce langage indivisiblement scientifique et prophétique pour lequel l’homme se sent entraîné par l’amour au-delà de ses propres limites, constitue le défi le plus fort qui puisse être accueilli par un incroyant. Le Père Teilhard nous aide à comprendre, dans l’esprit et la langue de notre temps, ce que peuvent être la Révélation et la Foi, comme si la science et la foi avaient un même destin, délivraient le même message, évoquaient une même Présence, nous animaient du même mouvement joyeux.


Roger Garaudy
(date à déterminer, archives personnelles)

13 juin 2020

"L’individu qui pense, contre la société qui dort, voilà l’histoire éternelle." (Alain)

La mythique et inoubliable et tellement instructive mais surtout hautement révélatrice "Affaire Garaudy" n’a pas fini d’interpeller les êtres authentiquement libres un peu partout dans le monde. Voici ce qui explique à mes yeux l’éclatant et très déroutant geste de Garaudy : 

« Tout homme qui est un vrai homme doit apprendre à rester seul au milieu de tous, àpenser seul pour tous - et au besoin contre tous. » (Romain Rolland, "L’Un contre tous", 1917)

« L’un des secrets du monde, c’est qu’on a quelquefois le devoir de faire ce qu’on n’a pas le droit de faire - le corollaire étant qu’on n’a pas le droit de faire ce qu’on a le devoir de faire. À l’homme d’action de prendre ses responsabilités. Et de subir ensuite les diatribes des irresponsables. » (Vladimir Volkoff, "Opération Barbarie", 2001)

« Le petit nombre d’hommes qui ont fait l’histoire sont ceux qui ont dit non. » (Pasolini)

« L’individu qui pense, contre la société qui dort, voilà l’histoire éternelle. » (Émile-Auguste Chartier, dit Alain, "Éléments d’une doctrine radicale", 1925)

« Il ne suffit pas d’être un grand homme, il faut l’être au bon moment. » (Pompidou)

« La loi du clerc est, quand l’univers entier s’agenouille devant l’injuste devenu maître du monde, de rester debout et de lui opposer la conscience humaine. » (Julien Benda, "La Trahison des Clercs", 1946)

« Devant tout pouvoir qui exige soumission et sacrifices de toute nature, la tâche du philosophe est l’irrespect, l’effronterie, l’impertinence, l’indiscipline et l’insoumission. Rebelle et désobéissant, et bien que convaincu du caractère désespéré de sa tâche, il se doit d’incarner la résistance devant le Léviathan et ses porteurs d’eau. Il s’agit d’être impie et athée en matière politique. » (Michel Onfray, "Cynismes", 1990)

12 juin 2020

Garaudy parle de Teilhard-Radio-Canada 30 octobre 1982


Invités: Pierre-Paul Grasset, Jean Guitton, Roger Garaudy, Ernest Kahane, François Russo, Pierre Emmanuel, Madeleine Barthélemy-Madaule.

Mireille Lanctôt. Roger Garaudy, on dit que Teilhard a fasciné même les marxistes —dans le fond vous en êtes un — comment expliquer cela?

Roger Garaudy. Je ne pense pas que Teilhard soit jamais allé dans le sens du marxisme, mais il est vrai qu'un marxiste se reconnaissait volontiers en lui et je m'y suis aisément reconnu. J'ai d'ailleurs été son introducteur dans la traduction russe qui en a été faite par les soviétiques. Précisément parce que pour lui l'histoire a un sens. Et je crois que, ce qui nous unissait, c'était une même lutte contre l'idée de l'absurde. J'ai toujours été contre la conception de l'homme de Sartre: l'homme est une passion inutile . Je n'ai jamais pensé avec Camus que le monde était absurde. Je crois au contraire que ce monde a un sens et c'est en quoi nous nous reconnaissions si aisément en Teilhard .
Est-ce que la vision cosmique du monde du père Teilhard peut apporter quelque chose à la réflexion marxiste? Oui... par ce respect qu'il avait de la transcendance. Et je ne pense pas qu'il puisse y avoir une pensée révolutionnaire sans transcendance, c'est-à-dire sans possibilité de rupture. Par transcendance, je n'entends pas ce que les théologiens classiques ou dogmatiques entendent, mais d'abord le contraire du fatalisme: on peut vivre autrement, un moment de rupture est possible. Deuxièmement, le contraire de l'individualisme. C'est-à-dire, je pense que chacun de nous est responsable de l'avenir et du destin de tous les autres. Cette forme de transcendance, en nous rappelant qu'elle était la condition essentielle de toute pensée révolutionnaire, car si l'histoire était déjà déterminée, nous n'aurions pas besoin d'être
révolutionnaires, il n'y aurait plus qu'à attendre que le socialisme naisse. Or, il ne peut naître que de l'effort de chaque jour. Et je crois que, chez Teilhard, cette notion du travail, de l'effort, qui rejoint une pensée qui m'a toujours frappé chez le père Chenu, un de nos plus grands et plus aimés théologiens: "Plus je travaille, plus Dieu est créateur", à mon avis, c'est la plus grande leçon que nous puissions tirer et de Teilhard et de Chenu.
Et ça, ça rapproche d'ailleurs Teilhard de Marx, c'est-à-dire que l'homme est responsable de sa vie , est au centre de son avenir. Et surtout d'un Marx non dogmatique. Je crois que Teilhard d'ailleurs en a souffert comme Marx lui-même, si des disciples souvent trop hâtifs ont durci une pensée, l'ont simplifiée, l'ont réduite. Mais il y a, chez l'un comme chez l'autre, à la fois ce sentiment que la vie a un sens, mais aussi ce sentiment de notre responsabilité à l'égard de ce sens. L'avenir n'est pas un scénario déjà écrit que je n'aurais plus qu'à jouer; en réalité, c'est une réalité toujours en train de se faire. Je crois que des disciples trop hâtifs et finalement qui ont porté tort à la mémoire et à l'œuvre de Teilhard ont voulu la transformer en une sorte de finalisme, d'optimisme béat. Ce qui n'était pas du tout dans la pensée de Teilhard. Pour moi, Teilhard c'est l'homme du " Milieu divin ", l'homme qui nous fait sentir que nous baignons dans une réalité qui nous dépasse et que nous y baignons avec joie. C'est un grand maître de la joie.
Je sais bien que, pour saint Paul déjà, le Christ était le rédempteur de la nature entière. Mais il faut bien dire qu'en dehors de saint François d'Assise, qui a si profondément senti la nature — la nature généralement était tenue en suspicion par le christianisme -- alors cette merveilleuse réhabilitation de la matière, de la chair, de la nature chez Teilhard c'est un élément, pour moi, exaltant. Sa "Messe sur le monde", ça reste, je crois, le cri de joie de la nature spirituelle, et acceptant sa propre nature, acceptant la matière, et ne se cantonnant pas dans ce dualisme qui a toujours stérilisé le christianisme à certaines époques.

M.L. Est-ce que sa pensée est encore actuelle ?

R.G. Je le crois, parce qu'il a réussi à se placer au point central de toute vie humaine, au sommet d'où on peut dominer tout le reste, c'est-à-dire au point où l'acte de création artistique — et je tiens Teilhard pour un grand poète — l'action politique au sens le plus large du mot, c'est-à-dire celle qui concerne l'avenir de l'homme, celle qui permet de faire de chaque homme un homme, c'est-à-dire un créateur, à l'image de Dieu, je crois que c'est là le mérite essentiel de Teilhard, d'avoir réussi à unir ainsi l'acte de foi, l'acte politique au sens le plus large et l'acte de création poétique.

28 mai 2020

Le temple... de la finance


Cette expression, '' Temple de la finance '' est utilisée couramment pour désigner de grandes institutions financières, comme Wall Street à New-York,  la City de Londres, ou la Bourse de Paris. Il s'agit d'institutions qui détiennent et brassent quotidiennement des masses monétaires gigantesques. ''Wall Street est plus qu'une rue. C'est le centre de la finance mondiale et le temple du capitalisme.''(1) L'emploi du mot temple ajoute une connotation religieuse à la finance. D'ailleurs, on notera que les temples antiques assuraient déjà un rôle monétaire  à ce qui était leur fonction première, c'est à dire la relation avec les divinités. En associant temple et finance, on divinise l'argent, devenu un dieu, le dieu que Jésus a désigné sous le nom de Mamon. A cet égard le temple de Jérusalem, à l'époque de Jésus, s'était  transformé en une entreprise de captation des flux monétaires.

23 mai 2020


 Bon Aïd el-Fitr aux frères et soeurs musulmans !





Calligraphie reproduite dans "Comment l'homme devint humain" de Roger Garaudy, Editions JA, 1979
"Dieu est beau, il aime la beauté".

10 mai 2020

Roger Garaudy - Der verkannte Philosoph

Roger Garaudy - Der verkannte Philosoph
Source: https://www.openpr.de/news/1086637/Roger-Garaudy-Der-verkannte-Philosoph.html

08.05.2020 - 10:03 | Kunst & Kultur auf openPR.de

Pressemitteilung von: tredition GmbH

 / PR Agentur: tredition GmbH


"Roger Garaudy -
Der verkannte Philosoph" von Ecevit Polat
Ecevit Polat trägt in seinem neusten Buch interessante Beitrage über einen Philosophen der besonderen Art zusammen.

Sokrates, Plato, Freud, Jung, Aurel - so gut wie jeder halbwegs gebildete Mensch kennt die Namen einiger bekannter Philosophen, doch es gibt auch einige Denker, deren geistreicher und wertvoller Einsatz für den Dienst an den Zivilisationen bis heute nicht gebührend gewürdigt worden ist. Dieses Schicksal ist jüngst auch dem französischen Philosophen Roger Garaudy beschieden worden. Rückblickend war Garaudy im 20. Jahrhundert der führende Denker des Eurokommunismus gewesen, dessen Werke und Vorträge internationales Aufsehen erregten. Trotz seiner wichtigen Rolle ist Garaudy vielen Menschen jedoch nicht bekannt - und das neuste Buch von Ecevit Polat will dies ändern.

Die Autoren des Bandes Roger Garaudy - Der verkannte Philosoph haben den Versuch unternommen, die Weltanschauung von Garaudy und seinen unermüdlichen Dienst für die Menschheit darzustellen. Dabei wird den Leser auf den ersten Blick bewusst, mit welchen unterschiedlichsten Ideologien und Gedankengut Garaudy sich unentwegt auseinandergesetzt hat. Wer ein Interesse am Leben und Werk dieses Mannes hat, sollte dieses Buch auf keinen Fall verpassen.

"Roger Garaudy - Der verkannte Philosoph" von Samet Bozkurt, Yusuf Okşar, Ibrahim Dağılma, Neal Robinson, Taceddin Şimşek, Ümit Aktaş, Ecevit Polat ist ab sofort im tredition Verlag oder alternativ unter der ISBN 978-3-347-04672-6 zu bestellen. Der tredition Verlag hat es sich zum wichtigsten Ziel gesetzt, jungen und unbekannten Autoren die Veröffentlichung eigener Bücher zu ermöglichen, aber auch Verlagen und Verlegern eine Kooperation anzubieten. tredition veröffentlicht Bücher in allen Medientypen, vertreibt im gesamten Buchhandel und vermarktet Bücher seit Oktober 2012 auch aktiv.

Alle weiteren Informationen zum Buch gibt es unter: https://tredition.de(https://tredition.de/publish-books/?books/ID131176)

01 mai 2020

The living legacy of Roger Garaudy, a film by Abdennur Prado


El documental explora la impronta humana e intelectual dejada por el filósofo y activista francés Roger Garaudy (1913-2012) en Córdoba, tras su reconocimiento del islam. The documentary delves into the inner dimension of the work of Roger Garaudy, from an exploration of the imprint left by the French philosopher and activist in the city of Cordoba.

23 avril 2020

Luc Collès, passeur de frontières

"En choisissant de consacrer sa thèse à l'apport de la littérature francophone dans la formation des élèves issus d'autres espaces linguistiques et culturels, Luc Collès a opéré un double et spectaculaire passage des frontières : le professeur de langue maternelle devenait professeur de FLE, et l'amateur d'analyses structurales n'avait plus d'yeux désormais que pour la manière dont les différences culturelles modelaient non seulement le langage et la littérature, mais aussi toutes nos relations et toutes les dimensions de l'action humaine.

Les cinq parties qui composent cet ouvrage résument bien la diversité du parcours foisonnant de ce jeteur de ponts en mettant en évidence les thèmes majeurs qui l'ont mobilisé au long de sa carrière et à propos desquels il a fait œuvre de fondateur : l'enseignement de la littérature, la didactique du FLE et de l'interculturel, la promotion de la francophonie, la littérature migrante et l'interrogation sur les enjeux de la transmission du fait religieux                                                         dans le contexte des sociétés multiculturelles." (LesLibraires.fr) 

Dans ce livre de Luc Collès,
le passage consacré à Roger Garaudy
et comment se procurer l'ouvrage

19 avril 2020

Mahomet l'européen...

 «MAHOMET L’EUROPÉEN», ASSAUTS D’AVATARS

Figure païenne, diabolique ou révolutionnaire : en Occident depuis le Moyen Age, le prophète de l’islam a endossé divers rôles, que l’historien John Tolan développe dans un ouvrage érudit.
«Le sujet de notre ouvrage n’est pas Muhammad mais Mahomet, la figure imaginée et mise en scène par des auteurs européens non musulmans entre le XIIe et le XXIe siècle», explique John Tolan. Les représentations occidentales du Prophète ont sans cesse évolué pour des raisons moins liées à une meilleure connaissance de l’islam qu’à des enjeux proprement européens.

12 avril 2020

A la recherche des dimensions perdues...


Le Père Lelong est décédé

Le père Michel Lelong, pionnier du dialogue islamo-chrétien, est mort

par  | Samedi 11 Avril 2020 

Le père Michel Lelong fait partie des innombrables victimes du Covid-19 en France. Ce prêtre catholique, qui fut indéniablement un chantre du dialogue islamo-chrétien, est décédé vendredi 10 avril à l'âge de 95 ans. Retour sur le parcours d'un homme d'Eglise connu et reconnu pour être un grand ami des musulmans

ARTICLE A LIRE ICI: https://www.saphirnews.com/Le-pere-Michel-Lelong-pionnier-du-dialogue-islamo-chretien-est-mort_a27053.html


Lire sur ce blog plusieurs articles de celui qui fut un ami jamais démenti de Roger  Garaudy:
https://rogergaraudy.blogspot.com/search?q=lelong

09 avril 2020

Pâque 2020. La Résurrection

La résurrection, ce n'est pas un phénomène de physique cellulaire, un retour à la vie mortelle par réanimation naturelle.
La résurrection, ce n'est pas un fait historique, que l'on pourrait reconstruire à partir de témoignages "objectifs".
La résurrection n'a pas sa place dans la série des faits et des lois du positivisme naturaliste ou historique.
S'il en était ainsi, elle n'aurait aucune signification.
La résurrection n'est pas un "fait", au sens positiviste du terme, c'est un acte créateur, cette affirmation de l'impossible par laquelle l'histoire ouvre le futur de tous les possibles. Elle signifie que notre avenir ne peut être rangé dans la série des faits, sur le prolongement des données du passé. Cette entrée du totalement inattendu, sur le prolongement de rien, c'est la prise de conscience que l'homme n'est pas né pour mourir, mais pour commencer.
Etre chrétien ce n'est pas croire que la résurrection est "réelle" (au sens de l'histoire et de la science positivistes), c'est croire qu'elle est possible. Ce n'est pas insérer la résurrection dans la perspective de l'histoire, c'est percevoir l'histoire dans la perspective de la résurrection. La résurrection c'est alors tous les jours.

(Roger Garaudy, "L'alternative")

31 mars 2020

Joseph, bienfaiteur de l'Égypte, vraiment ?

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Le triomphe de Joseph, Cathédrale de Toulouse
Qui ne connaît l’histoire de Joseph ? On retient le récit d’un homme, fils du patriarche Jacob, vendu par ses frères jaloux et conduit en Égypte. Après pas mal de péripéties, il devient gouverneur du pays, le second après le Pharaon. On retient surtout que sa gestion avisée a permis au pays d’entasser des réserves considérables de grains, pendant les années d’abondance. Stocks ayant permis de nourrir les habitants pendant les années de  famine qui ont suivi. Quant à l’authenticité de cette histoire, les exégètes et historiens la mettent en doute. Nous examinerons leurs arguments. Mais au-delà de cette question, une analyse plus poussée de ce récit va nous présenter un aspect méconnu de Joseph et d’ailleurs soigneusement évité par les commentateurs. On notera en effet que les commentaires émanant, tant des milieux religieux juifs que chrétiens, sont toujours admiratifs devant un homme qui a ‘’ sauvé ‘’ les Égyptiens  de la famine.

24 mars 2020

Lucien Sève est mort

Un des derniers écrits de Lucien Sève, philosophe marxien, militant communiste, disparu hier dans la quasi-indifférence des medias. Je garde surtout en mémoire de lui son opposition très "orthodoxe" à la tentative de Roger Garaudy de rénovation du marxisme et du PCF dans les années 65-70, tentative qui échoua pour le plus grand malheur de ce parti. L'oeuvre de Lucien Sève est cependant utile aux philosophes et aux militants, et mérite toute notre estime.

23 mars 2020

¿Tenemos necesidad de Dios?

El título de este artículo no es original, lo utilizó el filósofo francés Roger Garaudy en un libro que publicó en el año 1993. En los momentos más difíciles de la vida, ya sea a nivel individual o colectivo, el ser humano intenta buscar algo a lo que agarrarse y le infunda esperanza y fuerza para seguir adelante. La gran mayoría de personas se encomendaban a Dios en circunstancias adversas. Ahora estamos viviendo uno de esos momentos difíciles y de consecuencias imprevisibles. Los tiempos han cambiado mucho y  la creencia en Dios está en niveles muy bajos, al menos en el mundo occidental.

12 mars 2020

21 août 1968, invasion des troupes du Pacte de Varsovie pour museler le Printemps tchécoslovaque

Le traumatisme du 21 août 1968 crée un effet de souffle jusqu'au sein du bureau politique du PCF qui aboutira à l'exclusion du philosophe officiel du Parti, Roger Garaudy. Ce dernier avait déjà émis des critiques sur le dialogue avec les intellectuels chrétiens et exprimé ses insatisfactions en mai 1968, jugeant la direction du Parti trop timorée vis-à-vis du mouvement étudiant. La crise tchécoslovaque constitue pour lui un nouvel objet de critique, même s'il exprime celle-ci avec prudence,  regrettant que le PCF ne manifeste pas suffisamment sa solidarité avec les Tchécoslovaques, et espérant par ailleurs dans un entretien accordé au Nouvel Observateur en septembre 1968 que la situation évolue : « Je vous répondrai avec Lénine qu'il ne faut pas ériger son impatience en principe théorique [...]. Je comprends le souci de la majorité de mes camarades de la direction du parti de ne pas bousculer le pot de fleurs au moment où les roses sont en train de pousser. » Roger Garaudy pense encore convaincre la direction du Parti en  revenant sur sa première impulsion, qui fut de réprouver l'invasion soviétique, mais le cap pris, désormais, est celui du soutien à la politique de normalisation. À la conférence mondiale des Partis communistes qui se tient à Moscou en 1969, le PCF entérine même le principe de non-ingérence dans les affaires internes de la Tchécoslovaquie, tout en laissant au nom de la normalisation se déployer sans protestation la politique de répression des partisans  du printemps de Prague. Le PC italien se distingue en revanche des  autres partis du pacte de Varsovie en exprimant son désaccord avec cette ligne et trouve en Roger Garaudy un relais de ses positions  en France. Ce dernier publie en effet en 1969 un ouvrage dans  lequel il rompt le silence et assume une critique similaire : « Si je  suis aujourd'hui contraint à rendre public ce débat, c'est que mes suggestions, depuis plus de trois ans, n'ont jamais pu briser le huis  clos du BP [bureau politique] et du C C [comité central]. » S'appuyant sur les enseignements qu'il tire des deux printemps [celui de 68 en France et celui de Prague], Roger Garaudy préconise de transformer le centralisme démocratique et  s'ouvre à l'idée d'autogestion. Lors du XIX e Congrès du PCF en 1970, dans un silence de plomb, il prend la parole pour défendre ses  thèses : il sera exclu du bureau politique deux semaines plus tard.  Même la très officielle revue des intellectuels du PCF, La Nouvelle Critique, qui a pour mission d'incarner l'avant-garde, est ébranlée par les événements en Tchécoslovaquie. Appuyant d'abord ceux qui, au sein de la direction du Parti, soutiennent le printemps de Prague, elle défend fermement l'orientation de Dubcek, dont le discours du 1er avril 1968 devant le comité central est publié en supplément de la revue. Après l'invasion, le dossier tchécoslovaque remplit les colonnes et inspire nombre d'analyses, dont celles de Pierre Juquin et d'André Gisselbrecht, qui ne partagent en rien la doxa en vigueur au Parti d'une intervention préventive devenue nécessaire. Ces articles posent
problème à la direction. Celui de Pierre Juquin, d'une extrême prudence, insiste simplement sur les voies nationales d'accès au socialisme. Celui de Gisselbrecht est plus ouvertement critique, dans la mesure où il « s'attache à développer le contenu du socialisme à visage humain, à partir notamment de la reprise des travaux de R. Richta et d'O. Sik, dont, selon son témoignage, il a pris connaissance par un livre paru en Allemagne et par ses entretiens lors de son voyage, notamment avec l'écrivain, proche de Milan Kundera, Antonin Liehm ». Gisselbrecht est convoqué par Roland Leroy, qui dénonce dans son article une apologie à peine dissimulée de la politique de Dubcek. La direction impose à La Nouvelle Critique de modifier son orientation au nom d'un nécessaire combat à la fois contre la ligne Garaudy, qualifiée de liquidatrice du Parti, et contre la ligne conservatrice de Jeannette Thorez-Vermeersch.

FRANÇOIS DOSSE
L A SAGA DES INTELLECTUELS FRANÇAIS
II . L'AVENIR EN MIETTES (1968-1989) G A L L I M A R D

pp 232 à 234

10 mars 2020

2017-2020

J'avais publié ce texte (de tonalité "garaudiste" évidemment) au soir du premier tour de l'élection présidentielle de 2017. Les développements économiques, politiques et sociaux depuis 2017 ne l'invalident pas me semble-t-il, le voici donc à nouveau avec quelques modifications de détail. N'hésitez pas à m'envoyer vos commentaires par le formulaire de contact (colonne de gauche du blog), je les publierai sans la moindre censure.

Suivant la formule consacrée, au premier tour on choisit et au deuxième on élimine, je comprends donc celles et ceux qui vont voter Macron pour éliminer la candidate d’un parti raciste, xénophobe et chauvin, je comprends aussi celles et ceux qui vont voter Le Pen pour éliminer le gendre idéal du parti du capital mondialisé à l’origine de nos difficultés à vivre dignement.
Les problèmes qui se posent à nous – l’exploitation éhontée des hommes et de la nature par le capital parasitaire, la dictature du monothéisme du marché qui en découle, les guerres qui grondent à nos frontières et plus loin, la faim dans le monde, les émigrations, le chômage de masse – ne peuvent trouver de début de solution que dans le double mouvement d’une coordination universelle des efforts des peuples et du respect de la diversité et de l’indépendance de chacun de ces peuples.
Ni Macron ni Le Pen ne proposent d’en finir avec aucune de ces dérives. Tous deux sont les mandataires du capitalisme, le plus « moderne » pour Macron, le plus rétrograde pour Le Pen. Cette dernière veut refermer sur elle-même une France qui ne vit que dans l’universalisme et Macron est le chantre d’une Union Européenne libérale,  anti-sociale et « otanisée ».
Voter Macron en 2017, c’est élire Le Pen en 2022, car la politique hollando-sarkoziste qu’il propose aboutira aux mêmes malheurs, aux mêmes injustices et aux mêmes frustrations que celle de ses deux prédécesseurs.

La vraie alternative au « Front républicain » et au « Front national » c’est donc le développement des luttes collectives. En appeler à l’union des forces du travail, de la jeunesse et de la culture, c’est  s’adresser au courage, à l’esprit d’initiative, au désir d’action positive, démocratique, des militants de base du mouvement syndical, politique, associatif.

Il faudra un jour en finir avec la dictature du marché.  En finir avec les vieilles conceptions de la propriété et de la nation. En finir avec le mythe d’un progrès, d’un développement humain purement quantitatif. En finir avec les inégalités, les exclusions et les violences découlant de cette dictature et de ce « progrès. »

La liberté, la démocratie, c’est chacun(e) participant aux décisions. Le développement c’est créer les conditions  pour que tous les membres de la société disposent au départ de chances égales d’épanouissement personnel. Le progrès c’est pour chacune et chacun prendre conscience qu’il doit s’engager - là où il est et dans la forme qu’il souhaite -  parce qu’il ou elle est responsable pour ce qui le concerne de l’avenir commun. 

AR

21 février 2020

A propos des "Mythes fondateurs de la politique israélienne" (suite...)

TRIBUNE LIBRE
A PROPOS DES « MYTHES », SUITE…

« L’Histoire (…) cesse d’exister si elle n’est plus recherche du vrai,  
fondée sur des documents authentiques ; elle s’évapore littéralement ; 
 
mieux : elle n’est plus que fraude et mystification. » (Régine 
 
Pernoud, "Pour en finir avec le Moyen Âge", Éd. Points, 2014, p. 123)

Il faut aussi bien évidemment une totale et inconditionnelle et véritable 
 
liberté pour l’histoire, car autrement elle cesse d’exister en tant que 
 
science positive, et cette exigence inaliénable est rappelée par le titre 
 
du livre dont est tirée la citation suivante :

« L’Histoire n’est ni une religion ni une morale ; elle ne doit pas être 
 
l’esclave de l’actualité ni s’écrire sous la dictée de la mémoire ; la 
 
politique de l’État n’est pas la politique de l’histoire. » (Pierre Nora et 
 
Françoise Chandernagor, "Liberté pour l’Histoire", 2008)


Par ailleurs le travail de l’historien est dépeint à merveille en ces 
 
termes :

« L’historien, comme le juge, occupe une position de tiers, et, de fait, 
 
aspire à l’impartialité. Mais, il s’agit là d’une aspiration nécessairement 
 
inassouvie, au sens où l’impartialité totale est impossible. L’historien ne 
 
peut, ni ne veut, porter un jugement historique - et quand bien même il le 
 
ferait, le jugement historique est par nature provisoire et sujet à 
 
controverse. Dans le prolongement, de même qu’il est impossible d’accéder à 
 
l’impartialité absolue, l’historien n’a pas les moyens d’écrire une 
 
histoire globale, qui annulerait les différences entre points de vue, une 
 
histoire unique qui embrasserait celle des exécutants, celles des victimes 
 
et celles des témoins. (…) La controverse semble donc inévitable, et 
 
l’histoire est vouée à un perpétuel révisionnisme. » (Pauline Seguin, 
 
2012 ; la citation est ici :
 http://indomemoires.hypotheses.org/3261 ; il  
s’agit du compte-rendu d’un livre de Paul Ricœur)