30 décembre 2017

Juifs, arabes, un Etat commun

Thèses sur l'État commun
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1. Entre le Jourdain et la mer, il existe un petit pays dont l'unité est évidente sur une carte et encore plus quand on le traverse. Ses frontières sont clairement dessinées. Ses ressources naturelles - l'eau, en particulier - sont impossibles à diviser. Les différentes populations qui y vivent sont si imbriquées qu'il faudrait de massifs transferts pour créer des entités ethniquement homogènes.
Cette unité n'a pas pu être effacée par les «faits accomplis» - immigration, conflits armés, colonisation. Si les plans de partition ont tous échoué, c'est pour avoir nié la réalité en ignorant cette unité du pays. Et le déni de réalité entraîne la ruine à terme de tout projet, quelle que soit la puissance de ceux qui le soutiennent.

2. Parler aujourd'hui d'État commun, c'est poser un
cadre et non établir un programme d'institutions
étatiques. Il s'agit de restaurer l'unité du pays en
mettant la partition une fois pour toutes au rencart et
en la remplaçant par la notion de partage (sharing).
Il s'agit de remettre à sa place la religion en désamorçant
son poids national-politique. Quant au mode
d'organisation politique de l'État commun, qu'il soit
binational, fédéral, cantonal ou confédéral, son choix
reviendra au peuple de cet État.

3. Choisir l'État commun, c'est aller vers une décolonisation
différente de celles qui eurent lieu au
xxe siècle, car elle concerne à la fois les anciens colonisés
et colonisateurs, qui continueront à vivre dans
le même pays, intégrés dans la même région. C'est
la seule manière d'en finir avec la présence d'une
tête de pont de l'Occident en plein Orient - greffe
militaire qui nécessite un traitement antirejet permanent.
C'est aussi la seule manière d'éviter de nouveaux
transferts de population, d'arabes palestiniens
d'Israël aussi bien que de colons israéliens.

4. L'État commun suppose que les arabes palestiniens
et les juifs israéliens renoncent au rêve fatigué
d'État-nation. Ce renoncement mutuel est évidemment
difficile, tant pour ceux qui possèdent déjà un
État que pour ceux qui luttent depuis des années
pour en obtenir un. Mais ce compromis historique
égalitaire est indispensable pour une vraie réconciliation
entre les groupes qui vivent aujourd'hui dans
le pays.

5. L'État commun est un objectif clair. Par là, il est
capable de rassembler les partisans sincères d'une
paix juste, souvent découragés par les interminables
épisodes du «processus de paix». Seul le principe
d'État commun est susceptible de réunir des initiatives
éclatées et de faire émerger ce qui manque
le plus aujourd'hui : une organisation comparable
à l'ANC sud-africaine, où lutteront ensemble dans
l'égalité juifs, arabes, Israéliens, Palestiniens.

6. Dans «État commun», le mot commun doit être
pris aux deux sens du terme : État partagé entre ses
habitants, et État comme les autres, qui échappe à
l'exception. En ce dernier sens, il n'aura pas vocation
- pas plus que n'importe quel autre État - à résoudre
toutes les questions de société, ni en particulier à
mettre fin à la lutte des classes.

7. L'État commun n'est pas une position de repli
devant l'échec de la «solution» des deux États.
Ce n'est pas non plus, contrairement à une opinion
répandue, «une des deux solutions possibles»
entre lesquelles on aurait à choisir, comme au marché
entre carottes et betteraves. C'est la seule voie
réaliste car elle est la seule à prendre en compte la
situation actuelle, loin des projections géopolitiques
ou démographiques.
Pour les acteurs de la Révolution française, égalité,
république et démocratie étaient de quasi synonymes.
L'État commun aura lui aussi pour principe de base
l'égalité de n'importe qui avec n'importe qui. Après
des années de ségrégation, de discriminations et
d'apartheid, ce sera une égalité des droits civiques
et politiques, en sachant qu'il ne s'agira là que d'un
début car, comme l'expliquait Marx dans la Question
juive, l'émancipation politique n'est que le premier
pas vers l'émancipation humaine.


Eric Hazan/Eyal Sivan
Un Etat commun entre le Jourdain et la mer
La fabrique éditions
Pages 61 à 63

26 décembre 2017

"Mythes fondateurs de la politique israélienne", troisième livre d'une trilogie anti-intégriste

Nous poursuivons la publication de documents à propos de l'affaire des Mythes fondateurs de la politique israélienne.


Note de l'auteur

Ce livre est le troisième d'une trilogie consacrée à la maladie mortelle de notre siècle : l'intégrisme, chez les dirigeants des trois religions révélées : le christianisme, l'islam et le judaïsme.
Cet intégrisme consiste, par une lecture littérale et sélective d'une parole révélée, à faire de la religion l'instrument d'une politique en la sacralisant.
Cet intégrisme, je l'ai combattu chez les chrétiens dans Vers une guerre de religion au risque de déplaire à ceux qui n'aimaient pas que je dise : Le Christ de Paul n 'est pas Jésus (Ed. Desclée de Brouwer. 1995).
Je l'ai combattu chez les musulmans dans Grandeur et décadence de l'Islam (Ed. Le Temps des cerises) au risque de déplaire à ceux qui n'aimaient pas que je dise " l'islamisme est une maladie de l'Islam".
Je le combats aujourd'hui chez les juifs dans Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, au risque de m'attirer les foudres des israélo-sionistes, qui déjà n'aimaient pas que le rabbin Hirsh leur rapelle, comme l'ont fait tous les rabbins du monde avant l'hérésie nationaliste de Herzl : « Le sionisme veut définir le peuple juif comme une entité nationale. C'est une hérésie. »
La différence fondamentale entre les deux premiers cas et le troisième, c'est que les uns ont donné lieu à des discussions, le plus souvent courtoises, aboutissant à un enrichissement réciproque des thèses en présence.
Déjà lorsque, dans le journal "Le Monde" du 17 juin 1982, avec le père Lelong et le pasteur Matthiot nous avons analysé les causes profondes, inhérentes aux principes mêmes du sionisme politique, de l'invasion du Liban et des massacres qui y furent perpétrés, la " L.I.C.R.A." (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) nous intenta un procès pur "antisémitisme" reposant sur ce postulat : "toute critique de la politique israélienne est assimilable à l'antisémitisme et à la discrimination raciale".
En France, on peut critiquer la politique de dirigeants de l'Eglise catholique (des chrétiens fervents le font souvent), sans pour autant être accusés d'insulter Jésus.
On peut critiquer les pratiques de certains pays islamiques (et certains musulmans dont je suis, ne s'en privent pas) sans s'exposer à une amende ou à la prison pour blasphème (comme d'autres l'ont fait pour condamner Rushdie).
Par contre, la moindre critique contre la politique israélienne est interprétée, par les représentants officiels ou officieux de l'Etat d'Israël , comme un reniement de la foi de nos prophètes (car ils nous sont communs, d'Abraham à Daniel) et comme la manifestation d'un racisme, assimilé aussitôt à celui de Hitler.
A trois reprises, dans les procès qu'elle nous intenta, la L.I.C.R.A. fut déboutée et condamnée aux dépens.
Le tribunal de grande instance de Paris, par jugement du 24 mars 1983, "considérant qu'il s'agit de la critique licite de la politique d'un Etat et de l'idéologie qui l'inspire, et non de provocation raciale... déboute la L.I.C.R.A. de toutes ses demandes et la condamne aux dépens."
Aucun journal, aucun médiat, ne rendit compte de cette sentence, sauf, timidement, le "Monde" parce que son propre Directeur Jacques Fauvet. avait été inculpé, et comme nous, reconnu non coupable.
Mais depuis lors les gardiens du tabou ont voté une loi scélérate, qui. en contradiction avec la constitution française, rétablit le "délit d'opinion" des régimes anciens. Cette loi porte le nom du député communiste Gayssot, et elle fut mise à l'ordre du jour en priorité par décision personnelle du Président de l'Assemblée Nationale, Monsieur Fabius.
Elle consiste à introduire dans la loi sur la liberté (!) de la presse de 1881, un article 24 bis punissant d'amende et de prison ferme quiconque remettrait en cause les thèses du Tribunal de Nuremberg.
De nombreux parlementaires (parmi lesquels l'actuel ministre de la Justice) [Jacques Toubon, NDLR-AR]s'élevèrent contre cette opération consistant à faire d'un tribunal le critère de la vérité historique. (Surtout s'agissant d'un procès
d'exception dont le Président lui-même, le juge américain Jackson, reconnaissait loyalement que "Ce tribunal représente une continuation des efforts de guerre des Nations alliées."
La monstruosité de la "loi Gayssot" est telle que nous avons décidé de la défier ouvertement en relevant systématiquement les falsifications historiques ainsi sacralisées par la loi.
Choisira-t-on de réfuter scientifiquement telle ou telle erreur qui pourrait être contenue dans l'ouvrage, selon la méthode propre à toutes les disciplines scientifiques, ou bien nous condamnera-t-on au silence et à la prison pour avoir posé des questions qui remettent en cause des tabous dont la malfaisance s'exerce depuis cinquante ans par la manipulation de opinions publiques ?


Roger Garaudy, Décembre 1995

23 décembre 2017

Le principe de transcendance. Roger Garaudy (extrait)


Ma vie d'homme a commencé lorsque je suis devenu militant révolutionnaire pour réaliser les exigences de ma foi de chrétien.
Ma vie a pris tout son sens lorsque j'ai découvert, dans ma foi, le fondement de mon action révolutionnaire.
Cette foi ne consiste pas à adhérer à un catalogue de vérités toutes faites, mais à s'ouvrir à une création, à engager son existence sur un style de vie.
La foi, c'est ce qui nous met en marche.
De quelle foi s'agit-il? Foi en Dieu? Foi en l'homme?
Hokusaï. La grande vague
C'est un faux problème : une foi en Dieu qui n'impliquerait pas la foi en l'homme serait une évasion et un opium; une foi en l'homme qui ne s'ouvrirait pas sur ce qui, en l'homme, déborde l'homme, mutilerait l'homme de sa dimension spécifiquement humaine : la transcendance.
Cette transcendance ne tombe pas du ciel; elle émerge de l'histoire.
Elle émerge des révolutions de l'histoire.
Elle émerge avec plus d'évidence encore des exigences révolutionnaires de notre temps.
Les révolutions modernes, qu'il s'agisse de la Révolution française ou des révolutions socialistes conçues par Marx, étaient fondées sur le postulat selon lequel le développement des sciences, des
techniques, de la production, était en soi un bien et constituait la condition, sinon unique du moins essentielle, du plein épanouissement de l'homme.
Dans le cas de la Révolution française, avant 1789, la bourgeoisie détenait déjà les forces d'avenir de l'économie (l'industrie, le commerce, la banque). La révolution consistait à faire correspondre un nouveau régime politique à cette réalité économique déjà existante, à assurer la cohérence intérieure du système en mettant les rapports sociaux, les institutions politiques et les normes de la culture en harmonie avec les exigences d'un essor sans entraves des forces productives.
Le problème de la révolution ne change pas de nature lorsque Marx fait, dans Le Capital, la démonstration que les structures sociales et politiques instaurées par la Révolution française, et qui avaient jusque-là permis l'essor des forces productives, devenaient désormais un frein à ce développement. Une fois encore c'est au nom d'une loi de correspondance entre les rapports de production et l'état des forces productives que se justifie la nécessité d'une révolution.
Le fondement philosophique d'une telle mutation, dans les deux cas, exclut toute référence à des fins extérieures au système, toute transcendance, puisque cette réorganisation structurelle s'opère à
partir d'une exigence intérieure au système : le développement des forces productives, et la restructuration de tous les autres rapports sociaux pour briser les obstacles à ce développement.
En revanche, lorsque les postulats de la renaissance occidentale sur les vertus du progrès scientifique et technique et de l'expansion économique sont mis en question, lorsqu'il apparaît que ces objectifs de puissance et de profit ont conduit à la destruction
de la nature à force de la considérer uniquement comme un réservoir et un dépotoir; à l'aliénation et à la manipulation de l'homme réduit à n'être que producteur et consommateur; à la crise de l'espérance devant un morne avenir qui ne serait plus émergence
du nouveau, transcendance et création, mais simple prolongement des dérives du passé et du présent, alors il devient de plus en plus clair que les fins de notre société ne peuvent plus être cherchées à l'intérieur de notre système occidental, mais à l'extérieur. Non plus dans une « science » qui n'est pas la science, mais simplement la science occidentale, mais dans une sagesse plus vaste, permettant de penser et de vivre des rapports infiniment plus riches avec la nature, avec les autres hommes, avec tous les possibles d'un avenir qui soit émergence poétique de l'homme.
Le fondement théorique d'une révolution ne pouvait donc plus être une loi de correspondance mais un principe de transcendance, nous donnant conscience que nous sommes pleinement responsables de l'invention du futur.
Le capitalisme a engendré une société sans finalité humaine, dont la croissance sauvage est le dieu caché.
[…]
Dans cette crise de l'homme, sur quoi peut se 
fonder notre espérance?
Pas sur l'optimisme béat de la philosophie des « lumières », du progrès, et de la croissance économique, ni sur une conception dogmatique selon laquelle le socialisme serait « nécessaire » parce que la dialectique de l'histoire serait un cas particulier d'une dialectique plus générale, valant pour la nature et les choses, très proche d'une théologie laïcisée de la Providence.
Pas davantage sur une dialectique de la misère et de la colère, de l'oppression et de la révolte : d'abord parce que la misère n'est pas révolutionnaire (Marx lui-même ne fondait pas son espoir sur
le sous-prolétariat) ; ensuite parce que la consciencerévolutionnaire ne naît pas spontanément, ni  de l'évolution ni de sa négation; enfin parce qu'il n'y a pas de « déterminisme économique » : Marx a maintes fois souligné que ce sont les hommes qui font l'histoire, que tout passe à travers des consciences et des volontés d'hommes. Il y a des conditions "subjectives " indispensables à la révolution. A ceux qui les oubliaient, Lénine reprochait de devenir « opportunistes à force d'objectivité ».
Nous ne pouvons compter, pour fonder notre espérance, sur aucune complicité dans le mouvement spontané, immanent, des choses et de l'histoire. Nous ne pouvons être portés ni par les dérives
suicidaires du monde capitaliste, ni par leur simple négation et les révoltes qu'elle engendre, ni par les simples transferts de pouvoir, d'avoir, et de savoir, à quoi l'on a prétendu réduire un socialisme qui
perpétuerait les aliénations du vieux monde.
Hokusaï. Chöshi dans la province de Shöshü. Vers 1830-1834
Le socialisme est plus que jamais à l'ordre du jour immédiat. Si nous ne voulons pas nous abandonner aux crises convulsives de plus en plus profondes de l'économie, de la politique et de la culture du capitalisme, et si nous ne réduisons pas le socialisme à un autre mode de gestion de ces crises, le socialisme demeure le seul projet capable d'assurer non seulement la nécessaire mutation de notre monde, mais la survie des hommes.

                                        Ce projet reste à inventer et à réaliser.


Roger Garaudy
Parole d’homme, Edition Points-poche, 1975
Pages 225 à 228

20 décembre 2017

Pour la liberté d'expression

Nous poursuivons la publication de quelques documents concernant les réactions dans différents pays à la suite du procès intenté en 1996 à Roger Garaudy pour le livre "les Mythes fondateurs de la politique israélienne". Aujourd'hui un texte suisse qui y fait allusion à l'occasion de la présentation dans ce pays d'un projet de loi dont l'auteur de ce texte conteste la pertinence.


[L'administrateur, faut-il le rappeler, n'approuve pas nécessairement tous les termes de tous les documents qu'il présente à l'appréciation raisonnée de chacun.e]

14 décembre 2017

Jésus et Luther, même combat ?


https://www.herodote.net/Martin_Luther_1483_1546_-synthese-286.php
A l'occasion des célébrations des cinq cents ans de la Réforme , il m'a semblé instructif d'établir un parallèle entre Jésus et Luther. Rappelons au préalable l'événement survenu le 31 octobre 1517.

Ce jour-là, un moine Martin Luther, placarda sur la porte de l'église de Wittemberg( aujourd'hui en Saxe-Anhalt) un texte dénommé en latin'' Disputatio pro declaratione virtutis indulgentiarum'' ou  ''Dispute sur la puissance  des indulgences'', plus connu sous le nom des 95 thèses.(1) Ce texte est à l'origine de la Réforme protestante en Allemagne.
 Si l'authenticité du document n'est pas contestée, la réalité de l'événement lui-même fait aujourd'hui l'objet de débats parmi les historiens. La date n'a pas été choisie au hasard, le 31 octobre était la veille de la Toussaint; le vaste public, devant venir le lendemain pour vénérer les reliques et diminuer son temps à passer au purgatoire, était, pour Luther la garantie d'une diffusion maximale de ses idées. 
Luther a rédigé ses 95 thèses comme support pour un débat, une dispute théologique,[dispute ayant à l'époque le sens de ''discussion ou débat'',] une pratique courante à l'époque. Conçues pour être diffusées dans un cercle restreint de théologiens, leur succès aurait surpris Luther lui-même. Les 95 thèses sont ensuite imprimées en grande quantité et largement diffusées. Devant leur retentissement, les autorités religieuses hésitent cependant à condamner Luther. Ce dernier continue de débattre avec les théologiens défendant la position de Rome comme Johann Eck lors de la fameuse dispute de Leipzig en 1519.

Quelle analogie entre le ministère de Jésus et le mouvement de réforme initié par Luther ?
https://www.biblicalarchaeology.org/daily/people-cultures-in-the-bible/jesus-historical-jesus/did-jesus-exist/

Relevons que tous deux, bien que séparés par 1500 ans, vivaient dans une société soumise totalement à l'emprise du pouvoir religieux. Nous avons du mal aujourd'hui, dans nos sociétés ouvertes et tolérante, à imaginer quelle pouvait être la mainmise des religieux sur les sociétés, juive de temps de Jésus, et catholique, du temps de Luther.
En Judée, le dirigeants religieux formaient une caste dominante. Les écrits des évangiles sont très révélateurs à cet égard. Au temps de Jésus, certes, ces dirigeants devaient composer avec la puissance romaine, mais il faut préciser que l'occupant romain n'interférait pas dans le domaine religieux, pour autant qu'il ne contestait pas la suprématie romaine. D'ailleurs, nous lisons dans  la Bible au livre des Actes, ch.24,1 à 4 :
24.1.Cinq jours après, arriva le souverain sacrificateur Ananias, avec des anciens et un orateur nommé Tertulle. Ils portèrent plainte au gouverneur contre Paul.
24.2.Paul fut appelé, et Tertulle se mit à l'accuser, en ces termes:
24.3.Très excellent Félix, tu nous fais jouir d'une paix profonde, et cette nation a obtenu de salutaires réformes par tes soins prévoyants; c'est ce que nous reconnaissons en tout et partout avec une entière gratitude. 
24.4. Mais, pour ne pas te retenir davantage, je te prie d'écouter, dans ta bonté, ce que nous avons à dire en peu de mots. 
  

11 décembre 2017

"Affaire des Mythes" (suite): le communiqué de l'Abbé Pierre du 30 avril 1996

Communiqué où l'on voit que l'Abbé, dont on dit alors qu'il "désapprouve" son ami Garaudy, lui renouvelle en réalité sa confiance !


[La Croix du 2 mai 1996]

07 décembre 2017

La mémoire violée ?

[Après la lettre de Jean Ziegler , en défense de Roger Garaudy dans "l'affaire des Mythes" nous publions aujourd'hui l'article - sommaire et pauvre en argumentation - de l' Humanité qui avait été publié deux mois auparavant. L'auteur n'a vraisemblablement fait que survoler le livre incriminé, ce qui se remarque notamment à la partie où il évoque l'holocauste dans un sens qui n'est pas du tout celui de Garaudy.
Nous publierons dans les jours qui viennent plusieurs textes ou articles qui firent dates à l'époque de la parution puis du procès des "Mythes fondateurs de la politique israélienne". ]

Révisionnisme
La mémoire violée

Si la loi Gayssot (qui sanctionne les propos racistes,
antisémites et révisionnistes) avait encore besoin
de démontrer son utilité, un récent écrit de Roger
Garaudy, dont fait état « le Canard enchaîné » et qui est
diffusé sous le manteau par l'obscure revue « la Vieille
Taupe » en apporte une terrible justification. L'auteur s'en
prend d'ailleurs à « la monstruosité de la loi Gayssot ».
Cette loi, qui porte le nom du député communiste, oblige
« la Vieille Taupe » à demeurer dans l'ombre.
Garaudy parle de « mythe du procès de Nuremberg »
allant jusqu'à soutenir : « Ce n'est pas un tribunal
international puisqu'il n'est constitué que par les
vainqueurs » ( !) Eût-il fallu y adjoindre quelques juges
nazis ?
L'auteur ose parler de « mythe de l'Holocauste ». Il
reprend les thèses des révisionnistes qui nient jusqu'à
l'existence des chambres à gaz. Parie de répression à
propos de Faurisson, dont la thèse universitaire visait à
tenir pour affabulations les exterminations nazies. Ecrit à
propos du film témoignage de Claude Lanzmann :
« Shoah-business ». Accuse de faux le témoignage d'Elie
Wiesel, survivant d'Auschwitz, sur les corps d'enfants
jetés et brûlés dans les fosses.
Dans « l'Humanité », Elie Wiesel déclarait il y a tout juste
un an : « Jamais dans l'histoire, il y a eu ce besoin
irrésistible de se souvenir, de tirer les leçons. (...) La seule
vengeance, la seule rétribution, c'est la mémoire. » C'est
cette mémoire-là que les révisionnistes voudraient tuer.
Mais combien est-il douloureux d'avoir à dire d'un
homme, dont l'humanisme a marqué une époque et qui
sut faire preuve de courage, qu'il participe aujourd'hui à
une insupportable entreprise. Avec ceux qui veulent
violer la mémoire.  

Jean-Paul Piérot

L’Humanité du 26-01-1996

03 décembre 2017

Au revoir Luc

UN MOT DE JACOB MAHI pour LUC COLLES
En Son nom l'Exalté, le Coran dit : "Nous appartenons Dieu et vers Lui se fera notre retour". Le Prophète Mohamed sur lui et sa sainte famille la paix dit : "Entretenez le rappel de celui qui détruit les passions, et divise les assemblées, la mort". Le Maitre l'Imam Sadek Charaf, sainteté sur son âme disait : "Le linceul n'a pas de poche". Ainsi tout est relatif dans la vie de l'humain, et sa seule vérité est sa finitude. Que la paix de Dieu et Sa grâce soient sur l'âme du Pr Luc Collès, Amen. A contre-nuit, comme l'était le Maitre Roger Garaudy, paix sur son âme, qui disait souvent : "Dire Dieu c'est dire que la vie a un sens", de la même manière le Pr Luc Collès avait une profonde humanité que j'ai découvert à travers ses écrits. Un grand homme d'espérance s'en est allé auprès de Dieu, l'Exalté. J'adresse à sa famille, ses proches, ses amis et tous, mes sincères condoléances. Un frère de pensée, de lutte et de dialogue, il était un homme de foi, un être de Dieu.
Fraternellement, paix sur son âme.