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Témoin de son temps, par Luc Collès
Qui est Garaudy ?
Garaudy est un grand philosophe du XXe siècle. Né à Marseille en 1913
dans une famille de petits employés, Roger Garaudy commence son
engagement comme militant protestant, ce qui ne l'empêche pas d'entrer
en 1933 au Parti communiste et d'y faire une ascension fulgurante après
guerre, tout en poursuivant des études de philosophie. Mobilisé en 1939,
il est déporté dans les camps vichystes d'Afrique du Nord. Il se montre
très critique à l'égard du régime de Vichy au point d'être condamné à
mort. Mais les soldats musulmans refusent de le fusiller. C'est là un
événement fondateur dont il montrera l'importance par la suite. Devenu
membre du Comité central du Parti en 1945, il est élu député communiste
du Tarn (1945-1951), puis de la Seine (1956-1958), et sénateur de Paris
(1962).
Directeur
du Centre d'études et de recherches marxistes, il fut pendant des
années le philosophe officiel du Parti, avant d'en être exclu en juin
1970, après sa protestation face à l'invasion de Prague par les
soviétiques. Il devient alors catholique sans renier son idéal
communiste. Il pense même que christianisme et marxisme sont
complémentaires et se sent très proche des théologies de la libération.
Garaudy a
évoqué dans son œuvre la plupart des grands événements du XXe siècle en
ne cessant de souligner le fossé entre les pays riches et les pays
pauvres et en dénonçant le « monothéisme du marché », la course effrénée
de la société occidentale derrière le profit et l'individualisme de
jungle. Mais ses analyses les plus fines, il les a réservées à
l'esthétique. 60 œuvres qui annoncèrent le futur (Skira) paru en
1974, est un véritable chef-d'œuvre. Il y montre que les grandes œuvres
d'art, à chaque époque, manifestent les rapports que l'homme établit
avec son environnement, avec ses semblables et avec Dieu. [Pour la période 1913-1974, lire ci-dessous le texte de S. Perottino. NDLR]
En 1982,
il se convertit à l'islam sans renier ses idéaux antérieurs. L'islam est
une religion qui « subsume » les deux autres, qui parachève la
révélation. Il veut aussi être du côté des « dominés » et de ceux qui
lui ont jadis épargné la vie. Il a créé sa propre fondation en Espagne à
Cordoue, la fondation Roger Garaudy. Avec Senghor, il a aussi créé sur
l'île de Gorée l'Université des Mutants (un mutant étant un homme ou un
groupe d'hommes portant en lui le projet d'un ordre économique, social
et culturel nouveau et préparant ainsi une « mutation historique ».).
En 1996, il publie Les Mythes fondateurs de la politique israélienne
qui lui vaut un procès et le lynchage des médias. Depuis lors, on ne
trouve plus, dans les librairies occidentales, un seul livre de Roger
Garaudy.
Durant sa
période communiste, Garaudy a été un porte-parole du matérialisme
historique. Mais ses idées dépassent largement une simple illustration
des idées de Marx et Lénine. Il a notamment montré l'importance de la
révolution scientifique et technique propre au XXe siècle, la révolution
cybernétique : il est l'un des seuls hommes de gauche à souligner ce
qui est à ses yeux la grande chance de demain à condition qu'elle
s'accompagne d'une révolution dans les rapports sociaux. Il insiste sur
l'exigence révolutionnaire que mettent dans leur foi un nombre de plus
en plus grand de chrétiens qui sont « de la même famille » que les
marxistes et qui peuvent et doivent avec eux préparer la société
socialiste de demain. Enfin, il affirme que l'éducation esthétique doit
faire de chacun de nous un « militant de la révolte » contre toutes les
aliénations et un « poète de la création ».
Aujourd'hui,
Garaudy ne renie pas l'idéal communiste qui a toujours été le sien,
mais il pense aussi que « le communisme n'a jamais existé »,
c'est-à-dire que son idéal a été assez vite trahi par l'Union soviétique
et les régimes mis en place dans les pays de l'Est.
La critique de l'Occident et le dialogue des cultures
La critique de l'Occident et le dialogue des cultures
L'œuvre
de Garaudy a été écrite sous le signe du « dialogue des civilisations »
mais surtout des cultures non occidentales. Selon lui, du XVIe siècle à
la fin du XXe siècle, le développement du monde occidental a reposé sur
trois primautés : celle de l'action et du travail (« C'est en agissant
sans relâche que l'homme déploie toute sa grandeur », dit le Faust de
Goethe), celle de la raison (l'esprit étant réduit à la seule
intelligence) et celle de la croissance vue en termes quantitatifs
(production de besoins artificiels et des moyens de les assouvir). Pour
Roger Garaudy, un tel modèle ne pouvait conduire qu'à la crise que nous
connaissons aujourd'hui.
D'après
lui, nous sommes en train d'assassiner nos petits-enfants : notre modèle
de croissance dilapide en une génération des richesses accumulées dans
les entrailles de la terre depuis des siècles. Cette politique tue déjà
chaque année, par la faim, cinquante millions d'êtres humains dans le
tiers monde et accule ceux-ci à l'extermination ou à la révolte. Et
l'on propose, aux Etats-Unis et en France, des « forces d'intervention
militaire »… Cette crise, par ses violences qui nous poussent au suicide
nucléaire, à la désintégration de notre société et de ses idéologies,
est la plus grave qu'ait jamais traversé une civilisation.
Pour la
mesurer et la surmonter, Roger Garaudy prend le recul de cinq mille ans
d'histoire et d'un dialogue universel avec les civilisations de l'Asie
et de l'Afrique, de l'Amérique latine, de l'Islam. Il évoque aussi les
plus belles visions prophétiques des hommes mais aussi le sens d'un
socialisme islamique, indien, chinois, africain, et débouche, pour
l'Occident, sur un projet politique concret : à partir d'un tableau
économique rigoureux de nos gaspillages, mais aussi de nos ressources et
de nos possibilités, et d'une rencontre inédite de la politique et de
la foi, il trace le plan d'une nouvelle croissance, en rupture avec les
politiques, les technocrates et les intégristes de tous bords.
Pour lui,
la création d'un avenir heureux exige que soient retrouvées toutes les
dimensions de l'homme développées dans les cultures non occidentales.
Comprendre la vie, c'est d'abord la saisir dans son unité. Il
développera cette thèse dans Pour un dialogue des civilisations (Denoël, 1977) et dans Appel aux vivants
(Seuil, 1979) en témoignant de l'expérience planétaire qui l'a conduit à
cette certitude et en présentant un projet politique concret.
Les
religions de la Chine et du Japon ont enseigné à l'homme la fusion de
tous les éléments avec le grand Tout. Le taoïsme exige l'insertion dans
le principe universel qu'il saisit par une connaissance intuitive, par
une contemplation au terme de laquelle se concrétise l'union de l'homme
et de la nature. Le bouddhisme qui, de l'Inde, gagnera massivement
l'ensemble de l'Asie, enseigne que l'homme ne mettra fin à ses
souffrances qu'en renonçant au désir et au plaisir et en se fondant dans
l'éternité comme une tasse d'eau versée dans la mer. L'école bouddhiste
Tch'an (Zen, en japonais) met l'accent sur la nécessité de libérer
l'esprit afin qu'il puisse accueillir l'illumination.
Pour les
peintres chinois de l'époque Song (de 960 à 1279), la nature n'est pas
une matière inerte dont on cherche à se rendre maïtre. L'univers forme
un tout animé d'un même mouvement de vie, englobant aussi bien la
rivière que les sommets des montagnes, l'arbre que les rochers, les
nuages que l'oiseau, et l'homme n'est qu'un moment de ce cycle
éternel.La peinture est un medium de l'expérience zen. Contrairement à
nos tableaux de la Renaissance, l'artiste ne cherche pas à représenter
un spectacle, mais à communiquer un état d'âme de la nature. IL saisit
les lignes de force d'un paysage et en compose le yin et le yang, les
contrastes et les tensions.
L'art
africain tente, lui aussi, de « rendre visible l'invisible »
(l'expression est de Paul Klee). Au contraire de l'art grec, qui part de
l'individuel pour en extraire les lignes essentielles, le créateur
africain part de son expérience vécue du grand Tout pour donner une
forme concrète à ses talismans. Un masque, par exemple, doit être avant
tout considéré comme un condensateur d'énergie. La force qu'il contient
et qu'il dégage a pour sources la nature, les ancêtres et les dieux. Les
oeuvres africaines n'ont pas été créées pour la contemplation. Ce sont
des objets de participation destinés à l'accomplissement de cérémonies
rituelles. Quand les Africains dansent avec leurs masques, ils y puisent
une énergie qu'ils irradient dans toute la communauté.
L'art
musulman appelle des remarques analogues à celles que Garaudy fait à
propos des arts de la Chine, du Japon ou de l'Afrique : partir du sens
pour déchiffrer le signe. La conception islamique du monde n'incite pas à
la représentation réaliste. Pour elle, toute image détourne le croyant
de la prière pure, l'amène à prendre conscience de l'unité de Dieu.
Ainsi, la mosquée est-elle décorée des versets du Coran. Le
développement de la calligraphie s'explique d'ailleurs par le caractère
même de l'Islam, religion centrée sur un texte sacré, parole de Dieu
dont Mohamed n'est que le messager.
Garaudy est-il un antisémite ?
Garaudy témoigne de beaucoup de respect pour les trois religions du livre. Mais suite à la publication des Mythes fondateurs de la politique israélienne (1996), il a été taxé d'antisémitisme.
En fait,
ce que Garaudy a voulu mettre en cause dans ce livre, c'est
l'impérialisme israélien, le sionisme. Les Israéliens cherchent à
justifier l'expulsion des Palestiniens de leurs terres et la domination
qu'ils leur font subir. Pour cela, ils instrumentalisent la Bible où
Dieu a choisi un peuple et une terre, « la terre promise ». En quelque
sorte, les Israéliens ne feraient qu'accomplir cette promesse faite par
Dieu dans l'Ancien Testament. En outre, ils instrumentalisent la shoah
en jouant sur le sentiment de culpabilité des Occidentaux qui n'ont pu
empêcher le massacre des juifs.
Garaudy a
fait œuvre d'historien et met en doute le chiffre de 6 millions de
juifs morts dans les camps de concentration. Mais au-delà des chiffres
il reconnaît le génocide. Ce qui a suscité le scandale, c'est qu'il
affirme n'avoir trouvé dans les nombreux documents qu'il a consultés
aucune trace des chambres à gaz. Les juifs auraient été décimés par le
travail forcé et le typhus et les crématoires servaient à brûler les
cadavres des victimes. Il n'y aurait pas de témoins fiables. On peut
penser en effet que les nazis avaient effacé toutes traces de leur
ignominie ! Des tortures auraient été infligées aux prisonniers nazis
pour leur faire avouer leur génocide. On a donc fait de Garaudy un
négationniste. L'antisionisme radical de Roger Garaudy l'avait déjà
conduit, dès 1982, à placer sur le même plan sionisme et nazisme.
L' « affaire Garaudy » est d'abord révélée par le Canard enchaîné
en janvier 1996, suivi par quelques quotidiens nationaux, entraînant
contre lui le dépôt de plusieurs plaintes avec constitution de partie
civile pour contestation de crime contre l'humanité, diffamation
publique raciale et provocation à la haine raciale par des associations
de résistants, de déportés et des organisations de défense des droits de
l'homme. Puis, le scandale est médiatisé en avril : Roger Garaudy est
contraint de s'éloigner de la vie médiatique. Converti à l'Islam depuis
le début des années 1980, il avait reçu pendant le procès le soutien
d'intellectuels de pays arabes et musulmans au nom de la liberté
d'expression.
Roger
Garaudy a été condamné le 27 février 1998, au titre de la loi Gayssot
(jugée négativement à l'époque de son adoption par de nombreux hommes
politiques et des spécialistes du droit et de l'histoire), pour
contestation de crimes contre l'humanité et diffamation raciale. Depuis
lors, ses ouvrages, si célèbres pendant les années 60 à 80, sont
introuvables dans les librairies occidentales. Cette affaire a suscité
l'écriture d'un dernier ouvrage, son testament spirituel en quelque
sorte, Le terrorisme occidental (Al-Qalam, 2004).
Quoi qu'il en soit, Garaudy est un philosophe engagé dans son siècle , un des plus grands témoins de son temps.Luc Collès
__________________________________
Nous reproduisons ci-dessous le texte de notre ami Luc Collès au format JPG utilisable librement pour des cours, réunions, conférences (merci d'en indiquer l'auteur et l'adresse internet)
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"L'itinéraire spirituel de Roger Garaudy dans son oeuvre écrite", thèse de Robert Goulon, Université de Metz, 1983:
http://docnum.univ-lorraine.fr/public/UPV-M/Theses/1983/Goulon.Robert.LMZ8306.pdf
Biographie
1913-1974
Roger
Garaudy est né à Marseille le 17 juillet 1913,
dans
une famille ouvrière du côté de sa mère (on était
tapissier
en meubles de père en fils) et dans une famille
de
marins du côté de son père. Sa mère était ouvrière
modiste,
son père employé comptable. Il fit ses études
au
lycée de Marseille. Puis au lycée Henri IV à Paris.
Puis à
la faculté des lettres d'Aix où il suivit les dernières
conférences
de Maurice Blondel. Enfin à la
faculté
des lettres de Strasbourg, en 1935-1936. Il y
vécut
parmi les théologiens du « Cercle évangélique »
où l'on
s'enthousiasmait pour la théologie de Karl Barth
et pour
Kierkegaard.
Sn père
étant revenu mutilé de la guerre 1914-1918,
Roger
Garaudy fut boursier, pupille de la nation pendant
toutes
ses études, jusqu'à l'agrégation de philosophie, à
laquelle
il fut reçu en 1936.
De
parents athées, il se convertit au protestantisme à
l'âge
de quatorze ans. A vingt ans, en 1933, sans cesser
encore
d'être chrétien, il adhère à Marseille au Parti
communiste
français. En deux années il a lu entièrement
et mis
en fiches, la totalité des oeuvres de Marx.
En
1937, ayant été nommé l'année précédente professeur
agrégé
de philosophie au lycée d'Albi, il est élu
membre
du bureau fédéral de la fédération communiste
du Tarn.
Il étudie, dans cette région où le souvenir de
Jaurès
est demeuré très vivace, l'oeuvre de Jaurès dont
il
occupe le même poste au lycée comme plus tard il
aura le
même siège de député à la Chambre. Très
influencé,
à cette époque par Romain Rolland, il lui
adresse
son premier essai de roman et Romain Rolland
lui
répond une longue lettre1 dont un
fragment est
publié
en fac-similé dans cet ouvrage.
1.
Intégralement publiée dans les Cahiers Romain Rolland
« Un
beau visage à tout sens » (Ed. Albin Michel, 1967), p.
360
à 363.
II
rencontre alors dans le Tarn, à Noailles, Maurice
Thorez,
secrétaire général du Parti communiste français
et
cette rencontre jouera un rôle décisif dans sa vie,
Maurice
Thorez n'ayant cessé, jusqu'à sa mort, d'être
son
ami, de l'aider de ses conseils et de ses critiques
fraternelles,
et de le défendre contre les attaques sectaires2.
Roger
Garaudy propagandiste et organisateur du Parti
communiste,
parcourt le Tarn à bicyclette, ville par
ville,
village par village, se mêlant étroitement à la vie
des
ouvriers et des paysans.
Soldat
de 2e classe en
1939, lors de la déclaration de
guerre,
en raison de son dossier lourd de P. R. (Propagandiste
révolutionnaire),
il est versé dans une division
d'infanterie
nord-africaine. Sur le front de la Somme il
gagnera
la Croix de Guerre avec deux citations. Dès sa
démobilisation,
s'étant aussitôt mis à la tâche pour reconstituer
clandestinement
le Parti communiste dans le
Tarn,
il est arrêté le 14 septembre 1940, comme « individu
dangereux
pour la défense nationale et la sécurité publique».
Traîné
de prisons en camps3 il fera
trente-trois mois
de
déportation au cours desquels, au milieu de ses camarades,
en
majorité ouvriers, il fera une nouvelle expérience
de la
vie et, pratiquement, repensera sa propre
culture
à partir de ses principes mêmes. Il fait alors des
cours
d'histoire et de philosophie dans les chambrées de
déportés,
n'ayant que deux livres à sa disposition : une
Bible
et la Science de la logique de Hegel.
Libéré
six mois après le débarquement américain en
Afrique
du Nord, il vivra en Algérie une année au cours
de
laquelle il sera d'abord rédacteur en chef du journal
parlé
de Radio-France. Il en sera chassé au bout de deux
mois
par ordre de Robert Murphy, représentant à Alger
les Etats-Unis,
pour avoir dénoncé les lenteurs de l'ouverture
d'un
second front. Puis professeur de première
supérieure
au lycée Delacroix, d'où André Marty, alors
dirigeant
de la délégation du Parti communiste français
en
Algérie, lui demandera de démissionner pour devenir
son
collaborateur. A son départ d'Alger pour la France,
en
1944, après avoir fondé, à Alger, puis à Tunis, une
2.
Roger Garaudy évoque longuement le souvenir de Maurice
Thorez
dans l'autobiographie qu'il a placée comme « introduction-
témoignage
» en tête de son livre, Peut-on être
communiste
aujourd'hui ? (Grasset,
1968), p. 7 à 56.
3.
Roger Garaudy a raconté cette période dans un roman
autobiographique
: Antée (Ed. Hier et Aujourd'hui, 1946).
Université
populaire, Roger Garaudy était directeur du
plus
grand hebdomadaire algérien d'alors : Liberté. Ayant
mis à
profit son séjour en Algérie pour étudier l'apport
de la
civilisation et de la philosophie arabes (étude qui
fut
traduite et publiée en arabe, au Caire, par les groupes
nassériens,
puis quelques années plus tard, après la
Libération
de l'Algérie, par ordre du président Ben Bella),
Garaudy,
en raison de ses pamphlets contre le colonialisme,
dut
rentrer en France clandestinement, en octobre
1944,
passager clandestin dans une escadrille de
bombardiers
légers.
Il
devint alors « permanent » du Parti communiste
français
et le demeurera pendant dix-huit ans, jusqu'en
1962.
Elu
député du Tarn en 1945, il reste parlementaire
jusqu'en
1962. Il fut président de la Commission de
l'Education
nationale où il succéda à Henri Wallon,
puis,
devenu député de Paris en 1956, il fut élu viceprésident
de
l'Assemblée nationale, poste qu'il occupa
jusqu'en
1958.
Elu
sénateur de la Seine pour neuf ans en 1959, il
démissionna
de son siège en 1962 pour se consacrer plus
pleinement
à sa tâche de professeur de philosophie dans
l'Enseignement
supérieur, à l'université de Clermont-
Ferrand,
puis dans celle de Poitiers où il se spécialisa
dans
l'enseignement de l'esthétique.
Entre-temps,
en effet, Roger Garaudy avait soutenu
sa
thèse de doctorat ès lettres à la Sorbonne, le 25
juin
1953, sur « La théorie matérialiste de la connaissance»,
le jury étant présidé par Gaston Bachelard.
Ce qui
caractérise sa vie c'est la liaison étroite entre
l'activité
militante et l'activité intellectuelle qui, chez
lui, se
fécondent mutuellement.
En
1946, par exemple, comme député du Tarn, il organisait
la
résurrection de la «Verrerie ouvrière» d'Albi,
créée
par Jaurès et, au même moment, il lançait, à Paris,
avec
Paul Langevin, à l'occasion du deuxième centenaire
de l'Encyclopédie
de Diderot, le projet d'une « Encyclopédie
de la
Renaissance française» à laquelle il parvint
à faire
collaborer avec Aragon, Paul Eluard, Picasso,
Hadamard
et Joliot-Curie, Louis Jouvet, Le Corbusier,
Jacques
Ibert, Henri Matisse.
En
1948, alors qu'il participait, dans le Tarn, à la
direction
de la grève des mineurs de Carmaux, aux
assauts
donnés contre les C.R.S. et la troupe, i l faisait
jouer,
à Paris une pièce Printemps des Hommes, au
théâtre
Moncet, dans une mise en scène de Raymond
Hermantier,
où, à travers la grande figure d'Auguste
Blanqui,
il saluait l'anniversaire de l'insurrection ouvrière
de juin
1848 4.
La même
année il publiait, après une longue enquête
à Rome,
une étude sur le Vatican dont l'essentiel fut
repris
dans son livre sur L'Eglise, le Communisme et
les
Chrétiens, en même temps qu'une étude sur la «
personne
humaine
» dont l'essentiel était inspiré par son
expérience
des. grèves ouvrières de Carmaux.
En
1949, il parcourt quatorze pays de l'Amérique latine,
du
Mexique au Pérou, et du Brésil à Cuba.
Parti
en compagnie d'Eluard, il gagnera là-bas l'amitié
de
Pablo Neruda et des peintres Diego Rivera,
Siqueiros,
Candido
Portinari, et prendra connaissance des mouvements
révolutionnaires
du continent auprès de l'ancien
président
de la République du Mexique : le général Lazaro
Cardenas,
et du « Chevalier de l'Espérance » : Luiz
Carlos
Prestes.
A son
retour il publiait un reportage-réquisitoire contre
l'exploitation
et l'oppression de l'Amérique latine.
Une loi
électorale dirigée contre le parti communiste,
en
1951, ayant permis de réduire le nombre de ses députés,
Roger
Garaudy met à profit les quatre années où il
n'est
pas parlementaire pour reprendre un poste dans
l'enseignement
et pour vivre en Union soviétique une
année
entière comme correspondant du journal L'Humanité.
Parcourant
l'U.R.S.S. de l'Asie centrale aux pays
baltes,
à l'Ukraine et à l'Arménie, il écrit de nombreux
reportages
pour son journal et, en même temps, compose
une
nouvelle thèse de doctorat qu'il soutient avec
succès
le 5 juillet 1954, devant l'Institut de philosophie
de
l'Académie des Sciences de TU.R.S.S., sur « La Liberté»,
qui lui
vaut d'être le premier Français reçu docteur
ès
sciences à Moscou.
Revenu
en France et redevenu parlementaire, Roger
Garaudy
est invité à Cuba pour aider à l'organisation
des
cours de marxisme dans l'Enseignement supérieur.
Il eut
l'occasion de rencontrer longuement Fidel Castro
auquel
il n'a jamais cessé d'être profondément attaché,
même
s'il n'approuve pas toujours son orientation politique.
Plusieurs
voyages aux U.S.A. où, invité par les plus
grandes
universités, il étudia, avec ses collègues progressistes
américains,
les problèmes fondamentaux des
4.
Dix ans plus tard, le soir même où le général Massu
prenait
le pouvoir par un putsch militaire à Alger, l'on jouait
la «
générale » d'une autre pièce de Garaudy, là encore dans
une
mise en scène d'Hermantier, à la gloire de la Révolution
de
1848 : Prométhée 48.
U.S.A.,
lui permirent, dans ses derniers livres, de faire
une
analyse profonde de la prétendue « société de
consommation
».
Les
terribles révélations de N.S. Khrouchtchev, au 20e
Congrès,
furent pour Garaudy l'occasion d'une crise
intellectuelle
qui l'amena à repenser fondamentalement
toutes
ses certitudes, non en sceptique, mais avec la
volonté
de leur donner un fondement plus assuré.
La
partie la plus féconde et la plus neuve de son
travail
part de cette réflexion, commencée i l y a quinze
ans.
Contre ceux qui voulaient le plus tôt possible « tourner
la page
», il s'est engagé dans une recherche systématique
sur les
fondements philosophiques de la politique
révolutionnaire.
Il a
orienté dans ce sens le Centre d'Etudes et de
Recherches
marxistes dont il est le fondateur et le
directeur
depuis dix ans. Dans le même sens il a organisé
les «
Semaines de la Pensée marxiste».
Il a
engagé le dialogue, avec tous les grands courants
de la
pensée contemporaine : christianisme, existentialisme,
structuralisme.
Il a
repensé, à partir de l'esthétique, le sens de l'acte
créateur
de l'homme construisant sa propre histoire :
de ce
point de vue, subissant profondément l'influence
d'Aragon,
il a été l'un des artisans les plus actifs du
renouveau
des études sur Kafka en Tchécoslovaquie, où
il
participa très activement, avec Edouard Goldstûcker,
à
l'organisation du Colloque de Liblice sur Kafka, qui
marque
ce renouveau.
Il
contribua beaucoup, avec Aragon, à combattre les
conceptions
étroitement utilitaires de l'art qui n'ont
cessé
de parasiter depuis un tiers de siècle, la notion de
«
réalisme socialiste ».
Ses
études sur Picasso, Kafka, Saint-John Perse, Fernand
Léger,
dans des ouvrages significativement intitulés:
D'un
réalisme sans rivages et Pour un réalisme
du
XX' siècle, constituent une contribution à
l'élaboration
non
seulement d'une esthétique marxiste, mais
d'une
conception marxiste de l'homme qui ne soit mutilée
d'aucune
des dimensions que Roger Garaudy tient
pour
essentielles dans toute conception révolutionnaire :
la
subjectivité et la transcendance.
Les
difficultés de Roger Garaudy avec la direction du
Parti
communiste français ne cessèrent de grandir
depuis
la mort de Maurice Thorez.
Les
divergences se cristallisèrent sur trois points :
1. En
1968, lorsque cherchant à discerner le sens profond
du
mouvement de mai, il publia, dans Démocratie
nouvelle
un article s'efforçant de dégager « le dénominateur
commun»
des aspirations des étudiants et des
revendications
ouvrières, et commença à dégager, à
partir
des analyses de Gramsci, mais à la lumière des
événements
historiques nouveaux le concept de «bloc
historique
nouveau» (de la classe ouvrière et des ingénieurs,
techniciens,
cadres, et diverses couches d'intellectuels).
Sa
position fut condamnée au Comité central de
Nanterre
le 8 juillet 1968.
2. En
septembre 1968, lorsque, dans une interview à
l'agence
tchécoslovaque C.T.K., il ne se contentait pas de
condamner,
avec le Bureau politique de son Parti, l'intervention
militaire
soviétique à Prague, mais recherchait
les
racines politiques de cette perversion du socialisme
et
mettait en accusation les dirigeants soviétiques.
3. En
1969, lorsqu'il critiqua, comme analyse périmée
des
contradictions actuelles du capitalisme, et comme
stratégie
impuissante de la lutte pour le socialisme, le
projet
de « Thèses » pour le XIXe Congrès du Parti, qui
devinrent
le Programme du Parti communiste français
avant
de s'intégrer au « Programme commun de la
gauche
».
Au XIX'
Congrès du Parti communiste français, le
6
février 1970, il résuma ses thèses devant une assemblée
«
introuvable » d'où avaient été strictement écartés,
grâce
aux « conférences fédérales » qui préparaient le
Congrès,
tout délégué qui, de près ou de loin, eût approuvé
telle
ou telle thèse de Garaudy. Il fut ainsi exclu
du
Bureau politique dont il était membre depuis douze
ans, et
du Comité central où il avait été élu dès la
Libération,
de même que de la direction du Centre
d'études
et de recherches marxistes, qu'il avait fondé et
dirigé
pendant dix ans, comme créateur des « Semaines
de la
pensée marxiste» et des «Dialogues avec les
chrétiens
».
Publiant
aussitôt un « livre blanc » de son rôle dans
la
direction du Parti depuis 1960, sous le titre Toute la
vérité,
il fut exclu du Parti quelques semaines plus
tard.
Depuis
lors il a publié une sorte de manifeste du
socialisme,
des conseils et de la stratégie propre à y
atteindre
sous le titre : L'Alternative (1972), puis un
nouvel
ouvrage d'esthétique, Danser sa vie (1973), et
créé
une revue politique, Alternatives socialistes, dont
le
premier numéro a paru en janvier 1974.
Il a en
outre conçu, écrit, et réalisé un film de long métrage:
Dionysos
noir, dégageant, dans l'esprit de son
Dialogue
des civilisations, l'apport des cultures africaines
à la
civilisation universelle, et rendant sensible,
sous la
forme d'un mythe, les « dimensions perdues » de
l'homme
blanc.
Il
prépare actuellement un deuxième long métrage,
L
' Imagination au pouvoir, présentant, une fois encore
sous la
forme d'un mythe dansé, une oeuvre d'anticipation,
et une
« alternative » possible à notre système
actuel
de civilisation, d'où ne seraient exclues ni les
dimensions
esthétiques ni les dimensions prophétiques
de
l'homme.
C'est
dire que les thèmes fondamentaux de la pensée
de
Garaudy, lorsqu'il choisit le cinéma comme moyen de
communication,
prolongent sans discontinuité tout le
mouvement
de sa vie en passant du concept philosophique
et de
l'action politique à l'image filmique et à
la
danse.
Garaudy et le marxisme du XXe
siècle
Par Serge Perottino
Par Serge Perottino
Seghers, 1974, pages 191 à 197
______________________________________________________"L'itinéraire spirituel de Roger Garaudy dans son oeuvre écrite", thèse de Robert Goulon, Université de Metz, 1983:
http://docnum.univ-lorraine.fr/public/UPV-M/Theses/1983/Goulon.Robert.LMZ8306.pdf
Lire aussi (très éclairant): le chapitre 3 de la thèse de Brigitte Fleury: http://rogergaraudy.blogspot.fr/2014/02/extrait-de-la-these-de-brigitte-fleury.html
et la brève bio d' "El Watan"
Accessoirement: http://rogergaraudy.blogspot.fr/2012/11/whos-who.html
et la brève bio d' "El Watan"
Accessoirement: http://rogergaraudy.blogspot.fr/2012/11/whos-who.html
LE FILM "LIMPIDE DANS LA NOIRCEUR DU SIECLE. ROGER GARAUDY" DE MARIA POUMIER ET SMAÏN BEDROUNI: http://rogergaraudy.blogspot.fr/2013/04/limpide-dans-la-noiceur-du-siecle.html
Et: http://rogergaraudy.blogspot.fr/2013/10/mi-vida-de-hombre-comenzo-cuando-me.html
Et: http://rogergaraudy.blogspot.fr/2014/06/roger-garaudy-un-homme-du-futur-par.html
Et: http://rogergaraudy.blogspot.fr/2014/11/biografia-de-roger-garaudy.html (Portugal)
Et: http://rogergaraudy.blogspot.fr/2015/02/biographie-de-roger-garaudy-sur.html
_____________________________
Articles dans le Maitron: http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?page=recherche_avanc&typerech=simple&swishe_type=and&swishe_from%5B%5D=full&lang=fr&choix=2&swishe_exp=garaudy&OK=OK
_________________________________________
A propos de la biographie de Garaudy chez Calmann-Lévy: http://rogergaraudy.blogspot.fr/2014/11/a-propos-dune-biographie-charge.html
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Une bio très critique:
http://www.echoroukonline.com/ara/articles/132310.html?print&output_type=txt
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Biographie en hollandais sur Lucepedia
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Lire aussi: https://rogergaraudy.blogspot.com/2018/06/1913-1995-ebauche-de-biographie.html
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Auf deutsch: https://antikezukunft.de/2018/06/14/roger-garaudy-der-umstrittenste-philosoph-des-20-jahrhunderts/
et
https://rogergaraudy.blogspot.com/2018/07/roger-garaudy-der-umstrittene-philosoph.html#more
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Seit 1965 widmete er sich als Professor für seine Lehrtätigkeit an der Universität
Poitiers für Philosophie und Kunstgeschichte sowie als Direktor des
„Centre d´Etudes de Recherches Marxistes“ in Paris. Im selben Jahr nahm
Garaudy in Salzburg und 1968 in Marienbad an den Diskussionen der
Paulus-Gesellschaft teil und hielt viel beachtete Referate über den Marxchen
Atheismus als revolutionären Humanismus. Von 1961 bis 1970 war er
Mitglied des Politbüros der KPF. Nach dem XX. Parteitag der KPdSU (Februar
1956) machte sich Garaudy zum Wortführer des „Reformkommunismus“,
kritisierte 1953 auf künstlerischem Gebiet den „sozialistischen Realismus“
und setzte sich für die Anerkennungen der Kunst eines Picasso, Kafka
und Saint- John Perse ein. 1966 forderte er in „Marxismus im 20. Jahrhundert“
die Erneuerung humanistischer Werte, nachdem er bereits ein Jahr zuvor
die Vorstellung der „endlichen Liebe Christi“ als „schön“ bezeichnet hatte.
Während ihn die französische Presse weiterhin als „Chefideologen“ der KPF
bezeichnete, nannte ihn die CSSR einen Renegaten, Apostaten und Verräter
am Marxismus“. Er wurde 1970 wegen seines Engagements für den Dialog
zwischen Christen und Marxisten sowie wegen seiner öffentlichen Kritik
zum Einmarsch der Truppen des Warschauer Paktes in die CSSR aus der
KPF ausgeschlossen. 1981 war er Präsidentschaftskandidat der französischen „Alternativen“ und „Grünen“. Zudem war er jahrzehntelang Direktor des
„Instituts für den Dialog der Zivilisationen“ in Paris.
Garaudy veröffentlichte mehr als 60 Bücher, die zum Teil in über 40 Sprachen
übersetzt wurden. Die wichtigsten Veröffentlichungen davon sind:
Gott ist tot (1965); Der Dialog oder Ändert sich das Verhältnis zwischen Katholizismus und Marxismus? (1966); Marxismus im 20. Jahrhundert (1969);
Kann man heute noch Kommunist sein? (1970); Menschenwort (1976); Das
Projekt Hoffnung (1977); Plädoyer für einen Dialog der Zivilisationen (1980);
Die wiedergefundene Liebe (1981); Aufruf an die Lebenden (1981); Biographie
des 20. Jahrhunderts. Ein philosophisches Testament (1985); Avons-nous
besoin de Dieu? (Brauchen wir Gott?, 1993); Verheißung Islam (1994); Die
Gründungsmythen der israelischen Politik (1996); Le mythe américain (Der
amerikanische Mythos, 2001); Le terrorisme occidental (Der okzidentale Terrorismus,
2004).
Auszeichnungen: Kriegskreuz 1939-45, Deportationsmedaille. Für sein literarisches Werk wurde Garaudy mit dem „prix des deux magots“ (1980) ausgezeichnet. Ehrendoktorwürde des philosophischen Instituts der Akademie
der Wissenschaften der UdSSR.
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Une bio très critique:
http://www.echoroukonline.com/ara/articles/132310.html?print&output_type=txt
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Biographie en hollandais sur Lucepedia
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Lire aussi: https://rogergaraudy.blogspot.com/2018/06/1913-1995-ebauche-de-biographie.html
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Auf deutsch: https://antikezukunft.de/2018/06/14/roger-garaudy-der-umstrittenste-philosoph-des-20-jahrhunderts/
et
https://rogergaraudy.blogspot.com/2018/07/roger-garaudy-der-umstrittene-philosoph.html#more
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BIOGRAFIE
Prof. Dr. Dr. Roger Garaudy (1913-2012), wurde in Marseille als Sohn eines
Buchhalters geboren. Er besuchte das Lycée Henri IV. und die Faculté des
Lettres in Paris. Seine Studien schloss er mit der Lehrbefähigung für das Fach
Philosophie und der Promotion 1953 mit der Dissertation „Die materialistische
Erkenntnistheorie (deutsch Berlin 1960)“ an der Universität Sorbonne
zum Dr. des Lettres ab. Anschließend schrieb er seine zweite Doktorarbeit
1956 „Die Freiheit als philosophische und historische Kategorie (deutsch Berlin
1959)“ in Moskau. Nach 30 Monaten in einem deutschen Konzentrationslager
gelang Garaudy die Flucht nach Frankreich. Seit 1933 Mitglied
der Kommunistischen Partei, gehörte er den beiden verfassungsgebenden
Versammlungen von 1945 bis 1946 als Abgeordneter der KPF an. 1946 bis
1951 und dann wieder von 1956 bis 1958 war er Abgeordneter des Wahlbezirks
seine in der Nationalversammlung, deren Vizepräsident er von 1956 bis
1958 war. Von 1951 bis 1955 war Garaudy Korrespondent des Parteiorgans
„L´Humanité“ in der Sowjetunion.
Buchhalters geboren. Er besuchte das Lycée Henri IV. und die Faculté des
Lettres in Paris. Seine Studien schloss er mit der Lehrbefähigung für das Fach
Philosophie und der Promotion 1953 mit der Dissertation „Die materialistische
Erkenntnistheorie (deutsch Berlin 1960)“ an der Universität Sorbonne
zum Dr. des Lettres ab. Anschließend schrieb er seine zweite Doktorarbeit
1956 „Die Freiheit als philosophische und historische Kategorie (deutsch Berlin
1959)“ in Moskau. Nach 30 Monaten in einem deutschen Konzentrationslager
gelang Garaudy die Flucht nach Frankreich. Seit 1933 Mitglied
der Kommunistischen Partei, gehörte er den beiden verfassungsgebenden
Versammlungen von 1945 bis 1946 als Abgeordneter der KPF an. 1946 bis
1951 und dann wieder von 1956 bis 1958 war er Abgeordneter des Wahlbezirks
seine in der Nationalversammlung, deren Vizepräsident er von 1956 bis
1958 war. Von 1951 bis 1955 war Garaudy Korrespondent des Parteiorgans
„L´Humanité“ in der Sowjetunion.
Seit 1965 widmete er sich als Professor für seine Lehrtätigkeit an der Universität
Poitiers für Philosophie und Kunstgeschichte sowie als Direktor des
„Centre d´Etudes de Recherches Marxistes“ in Paris. Im selben Jahr nahm
Garaudy in Salzburg und 1968 in Marienbad an den Diskussionen der
Paulus-Gesellschaft teil und hielt viel beachtete Referate über den Marxchen
Atheismus als revolutionären Humanismus. Von 1961 bis 1970 war er
Mitglied des Politbüros der KPF. Nach dem XX. Parteitag der KPdSU (Februar
1956) machte sich Garaudy zum Wortführer des „Reformkommunismus“,
kritisierte 1953 auf künstlerischem Gebiet den „sozialistischen Realismus“
und setzte sich für die Anerkennungen der Kunst eines Picasso, Kafka
und Saint- John Perse ein. 1966 forderte er in „Marxismus im 20. Jahrhundert“
die Erneuerung humanistischer Werte, nachdem er bereits ein Jahr zuvor
die Vorstellung der „endlichen Liebe Christi“ als „schön“ bezeichnet hatte.
Während ihn die französische Presse weiterhin als „Chefideologen“ der KPF
bezeichnete, nannte ihn die CSSR einen Renegaten, Apostaten und Verräter
am Marxismus“. Er wurde 1970 wegen seines Engagements für den Dialog
zwischen Christen und Marxisten sowie wegen seiner öffentlichen Kritik
zum Einmarsch der Truppen des Warschauer Paktes in die CSSR aus der
KPF ausgeschlossen. 1981 war er Präsidentschaftskandidat der französischen „Alternativen“ und „Grünen“. Zudem war er jahrzehntelang Direktor des
„Instituts für den Dialog der Zivilisationen“ in Paris.
Garaudy veröffentlichte mehr als 60 Bücher, die zum Teil in über 40 Sprachen
übersetzt wurden. Die wichtigsten Veröffentlichungen davon sind:
Gott ist tot (1965); Der Dialog oder Ändert sich das Verhältnis zwischen Katholizismus und Marxismus? (1966); Marxismus im 20. Jahrhundert (1969);
Kann man heute noch Kommunist sein? (1970); Menschenwort (1976); Das
Projekt Hoffnung (1977); Plädoyer für einen Dialog der Zivilisationen (1980);
Die wiedergefundene Liebe (1981); Aufruf an die Lebenden (1981); Biographie
des 20. Jahrhunderts. Ein philosophisches Testament (1985); Avons-nous
besoin de Dieu? (Brauchen wir Gott?, 1993); Verheißung Islam (1994); Die
Gründungsmythen der israelischen Politik (1996); Le mythe américain (Der
amerikanische Mythos, 2001); Le terrorisme occidental (Der okzidentale Terrorismus,
2004).
Auszeichnungen: Kriegskreuz 1939-45, Deportationsmedaille. Für sein literarisches Werk wurde Garaudy mit dem „prix des deux magots“ (1980) ausgezeichnet. Ehrendoktorwürde des philosophischen Instituts der Akademie
der Wissenschaften der UdSSR.
https://www.rogergaraudy.net
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La thèse de Didier Gauvin (2018): "Un intellectuel communiste illégitime: Roger Garaudy"
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https://rogergaraudy.blogspot.com/2019/03/fiche-garaudysur-le-wiki-de.html:
LA FICHE GARAUDY SUR LE WIKI DE "DISSIDENCE"
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La thèse de Didier Gauvin (2018): "Un intellectuel communiste illégitime: Roger Garaudy"
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https://rogergaraudy.blogspot.com/2019/03/fiche-garaudysur-le-wiki-de.html:
LA FICHE GARAUDY SUR LE WIKI DE "DISSIDENCE"