04 juillet 2016

Droite, gauche et GPA



05 janvier 2016 sur le site « Le salon beige »
Peu de gens, trop peu, connaissent Maria Poumier.
Parce que le monde politico-médiatique est friand d’étiquettes, par paresse intellectuelle ou plus sûrement par volonté de formatage, on subit systématiquement les clivages manichéens imposés par la bien-pensance qui nous gouverne...
Etre « de droite » c’est évidemment être réactionnaire, promoteur du « repli identitaire », du nationalisme, de la cellule familiale et classiquement être considéré comme aigri....voire pire, être religieux, donc « intolérant »... Etre « de droite » c’est être hostile à toutes les « avancées de la société civile» : avortement, mariage gay, gestation pour autrui, etc...
Osons la caricature médiatique : c’est être « sympathisant LMPT »....
Etre « de gauche » c’est évidemment être un individu ouvert sur le monde, militant du féminisme, promoteur du multiculturalisme, s’affichant ostensiblement antiraciste, se déclarant affranchi des structures familiales anciennes – pour ne pas dire antiques – et proche sinon propagandiste des milieux LGBT et de la théorie du genre.... C’est être un individu «tolérant», donc un laïciste impénitent.
Osons la caricature médiatique: c’est être un « individu de progrès », « tolérant », adepte du « vivre ensemble »....
Depuis des décennies et singulièrement plus depuis le tournant du siècle, les positions se sont durcies après la reconnaissance du mariage gay, surtout à cause des provocations du grand manitou de la GPA, Pierre Bergé :
« Nous ne pouvons pas faire de distinction dans les droits, que ce soit la PMA, la GPA ou l'adoption. Moi je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine, quelle différence ? C'est faire un distinguo qui est choquant ». (Déclaration de Pierre Bergé, publiée le 16 décembre 2012 sur le site du Figaro.)
Cette déclaration révoltante a amené des gens de tous bords et de tous horizons politiques à s’interroger sur les paramètres éthiques et sociétaux et sur la dangereuse dérive mercantile qui se dessinait à partir des perspectives ouvertes par la « volonté de banalisation de la procréation homosexuelle », en matière de trafics internationaux d’ovocytes ou de mères porteuses.
Maria Poumier est de ceux-là...
Universitaire, hispanisante, c’est une femme de gauche, je dirai même d’extrême gauche :
«  à dix-sept ans j’ai ressenti l’assassinat du Che comme un sacrifice extraordinaire qui exigeait, tout simplement, que l’on suive ses traces. Je suis allée offrir mes services à la révolution cubaine, et j’ai enseigné à l’université de La Havane plusieurs années, jusqu’en 1979 » (sic !)
Proche ensuite de Roger Garaudy, Maria Poumier, devenue enseignante à Paris VIII va militer pour ouvrir sur le monde les tenants du dogmatisme marxiste, et comme Roger Garaudy elle va se retrouver marginalisée dans son propre camp, en butte à la haine des milieux marxistes purs et durs et des étudiants juifs...
C’est sans doute pourquoi le livre qu’elle vient de rédiger a autant d’importance : « Marchandiser la vie humaine »
Loin de tout dogmatisme existentiel (elle qui les a tellement combattu toute sa vie) nous livre une réflexion profonde sur toutes les questions associées à la reproduction artificielle et à tous les trafics qu’elle génère.
Loin de s’opposer aux courants pro-vie, ou de négliger les aspects religieux de ces questions, elle les évoque de manière très approfondie et n’hésite pas à se référer même... au Salon Beige !
Ce livre est donc une synthèse d’autant plus précieuse qu’elle émane d’une personnalité forte provenant du monde qu’il est convenu d’appeler chez les pro-vie « nos adversaires »...
C’est une étude très documentée sur le plan historique, juridique, sociologique...simplement humaniste.
S’il nous prouve une chose c’est que les clivages idéologiques ne se situent pas là où certains - trop simplistes dans leur vision - le supposent...
Cet ouvrage est complété, en seconde partie, d’une série de textes de fond sur des aspects techniques, notamment philosophiques, juridiques et sociologiques rédigés par des gens venus des mêmes horizons tels :
  • Françoise Petitdemange, auteure de « La Libye révolutionnaire dans le monde (1969-2011) » médiatiquement méconnue pour avoir dénoncé ce qu’étaient les enjeux géopolitiques de la guerre lancée pour balayer Muammar Gaddhafi et détruire son pays…
  • Lucien Cerise, auteur de « Gouverner par le chaos – Ingénierie sociale et mondialisation », dénonçant aujourd’hui le niveau de propagande, de désinformation et de répression du monde qui nous gouverne... Lucien Cerise est aujourd’hui militant nationaliste bien qu’issu de l’extrême gauche et du syndicalisme...
  • Francis Cousin, est l’auteur de « L’être contre l’avoir » où il analyse "l’enfermement consommatoire dans la bêtification de la marchandise"(sic !)...
Il nous avertit ici des dangers du « façonnement de l’histoire à sens unique : celle du terrain où le citoyen est indistinctement et toujours hors sol et privé de toute autre identité que celle du fétichisme marchand se parlant sans discontinuer à lui-même ».
On n’est pas plus clair pour dénoncer le déracinement dont seront victime les enfants marchandisés !
Au total, nous disposons là d’un ouvrage complet sur la question mercantile, qui associe aux données d’actualité les plus récentes des réflexions philosophiques et sociologiques de très grande qualité. C’est aussi un hallucinant petit tour du monde de la marchandisation dans près de 25 pays. Un ensemble très « politiquement incorrect » qui apportera à beaucoup de militants pro-vie des éléments de réflexion et des arguments que la littérature habituelle qui est consacrée à ces questions ne développe pas suffisamment lorsqu’elle les évoque...
Pour finir, au-delà des références religieuses notamment à Saint Joseph, artisan de la famille, évoquées par Maria Poumier, nous laisserons le dernier mot à Françoise Petitdemange qui a si bien vu comment la marchandisation de l’enfant s’inscrit dans la mondialisation :
« La société mondiale voudrait s’anéantir psychiquement, en attaquant les premiers points de repère qu’un enfant puisse avoir à l’aube de sa vie, et physiquement en saccageant l’intimité du corps et du psychisme de chaque individu, qu’elle ne s’y prendrait pas autrement »
Un livre indispensable donc pour mieux comprendre et surtout faire mieux partager les enjeux de notre combat !