02 juillet 2016

Mosquées miroir de l'Islam. Synopsis du projet de film (1993)



INTRODUCTION

Le documentaire est conçu autour du livre de M. Roger Garaudy:
Acheter le livre
MOSQUEE, MIROIR DE L'ISLAM , publié aux Editions du Jaguar, Paris, 1985 (si l'acquisition des droits doit faire l’objet d'une négociation, l'accord de principe de l'auteur a été donné en vue d'une adaptation audiovisuelle).
Le documentaire se propose de traiter, en deux parties de 90 minutes chacune, le thème de "l'édifice mosquée" du double point de vue:
1°) de sa signification historique - c'est à dire en resituant le monument dans le contexte de l'éclosion et de l'expansion de l'Islam: il ne s'agit en aucune façon de réaliser une Histoire exhaustive ou analytique de l'Islam, mais d'appréhender cette Histoire à travers les monuments religieux qu'elle a suscités, l'une etles autres étant indissociable;
2°) de sa signification religieuse - c'est à dire en appréhendant lemonument dans le cadre des pratiques rituelles qui s'y déroulent et de sa symbolique, tant ornementale que sacrée.
En effet, le documentaire, via sa diffusion sur une chaîne d'audience nationale, s'adressera à deux publics, dont l'un est de culture et de tradition non musulmanes.
C'est dans le souci d'une meilleure clarté, qu'une partie historique
s'impose, selon nous, en prélude à une partie axée sur la seule symbolique.
Il convient, en conséquence, d'être pédagogique et explicatif,
tant à travers l'image que le commentaire, tout en évitant les raccourcis
simplistes et les exégèses pédantes. Ce sera le rôle d'un fil conducteur
scénarisé, extérieur et rassembleur, d'assurer la liaison entre les deux
parties, ainsi qu'une articulation dynamique au sein de celles-ci.


Nous donnons en annexe à ce synopsis, deux propositions de fil conducteur
scénarisé, en ayant à l'esprit qu'il doit viser à l'établissement d'un dialogue et d'un pont
entre Occident et Monde Musulman, pour satisfaire aux interrogations de téléspectateurs
non-avertis et souvent prisonniers des clichés véhiculés par une information fragmentaire.
Par ailleurs, la bande son fera l'objet d'un soin tout particulier. Le
commentaire sera en voix-off, mais l'ambiance sonore fera appel à toutes les ressources
de la musique musulmane dans ses variantes arabe, perse, pakistanaise, indienne, etc,
comme à la poésie psalmodiée en langue arabe, afin de recréer un climat tant musical
qu'humain (voix de fond, athmosphère des lieux), à la fois mystérieux - pour l'occidental
- et captivant.

Le réalisateur souhaite pouvoir- effectuer les prises de vue nécessaires dans les
mosquées suivantes qui sont celles abordées par Roger Garaudy dans son livre:
- Au Proche-Orient: La Mecque et Médine (Arabie Saoudite), Jérusalem
(Israël). Damas (Syrie), Samara (Irak). Ispahan (Iran)
- En Afrique du Nord: Le Caire et Ibn Touloun (Egypte), Kairouan
(Tunisie), Fès et Marrakech (Maroc), Hemcen (Algérie), Tombouctou et Djenné (Mali)
- En Europe: Cordoue et Grenade (Espagne), Mosquées de Soliman et de
Sainte-Sophie à Istambul (Turquie)
- En Asie: Taj Malial (Inde), Laliore (Pakistan)
Bien entendu, les difficultés politiques du moment et la nature sacrée des
édifices peuvent entraîner des conditions de tournage difficiles, voire impossibles. Il
pourra y être pallié par le recours à des banques d'images existantes (Institut du Monde
Arabe , I.N.A., centres culturels des pays concernés, archives diverses, etc.)
Le but recherché par le réalisateur au cours de ces tournages est double:
1°) s'assurer, en terme d'images, la matière documentaire nécessaire pour
traiter le sujet tel que défini ci-après;
2°) constituer pour le compte du producteur sa propre banque d'images, de
telle sorte que les prises de vue puissent être remontées de manière thématique par édifice
spécifique (ou de toute autre façon) et faire l'objet d'une diffusion par cassettes-vidéo,
vidéo-disques, etc., auprès d'un public plus ciblé, intéressé par telle ou telle autre de ces
mosquées.
Pour l'établissement d'un synopsis définitif et global, le réalisateur et le
scénariste souhaitent bénéficier du concours d'un(e) documentaliste spécialisé(e) dans les
questions islamiques (pour en parfaire l'approche historique, littéraire, iconographique et
sonore).

PREMIERE PARTIE : LE VISIBLE
LA MOSQUEE DANS L'HISTOIRE DE L'ISLAM
L'histoire de l'Islam, telle qu'elle est appréhendée ci-après, l'est en totale
corrélation avec les mosquées qui font l'objet de ce documentaire et en sont la principale
illustration.
Toutefois, dans un but pédagogique et à l'appui de cette évocation historique,
interviendront d'autres documents: peintures, portraits, gravures, photos, cartes,
miniatures turques et persanes, objets d'art (Musée du Louvre, Institut du Monde
Arabe, etc.).
Les mosquées sont le thème principal, et l'Histoire, le lien
quasi-naturel qui permet de passer de l'une à l'autre, de façon
chronologique et rationalisée.
Au tout début du VIF siècle, un homme d'origine bédouine, sédentarisé à La
Mecque, reçoit une révélation divine. C'est Mahomet. Il sera le Prophète d'une nouvelle
religion: l'Islam (Islam = soumission à Dieu).
Il est important de resituer ces révélations dans le cadre de la société où vit
Mahomet, connue dans le contexte géographique de l'Arabie. Il est également important,
pour une bonne compréhension de l'Islam, de montrer que ces révélations s'inscrivent
dans la continuité des Fois monothéistes juive et chrétienne, et contre les superstitions
idolâtres.
En fait, Mahomet n'a pas prétendu créer une nouvelle religion: il a seulement
voulu rappeler les hommes à l'obéissance absolue à Dieu, dont le sacrifice d'Ismael par
Abraham est la plus parfaite illustration.
On insistera notamment sur la symbolique de La Mecque, de la Ka'ba
(première maison des hommes et lieu du sacrifice d'Abraham). On montrera comment le
rejet, par les idolâtres de La Mecque, des révélations qu'apporte Mahomet amène le
Prophète à s'installer à Médine (début de l'Egire, ou ère islamique - an 622 après J.C.) et
à durcir ses positions, renforçant la Nouvelle Foi dans son rôle universaliste et
expansionniste, tout comme l'avait été le Christianisme. En cela, l'Islam diffère
foncièrement du Judaïsme dont il est issu.
L'avènement de l'Islam, c'est le passage d'une société bédouine et clanique, à
une société organisée autour d'une acception de Dieu et soumise à Sa Loi.
C'est aussi le passage de la tradition orale du désert à une tradition écrite (le
Coran) dont va découler une civilisation.
Ainsi apparaît-il que l'Islam mêle d'emblée une vision politique à une vision
religieuse, à la différence du Christianisme où cette confusion ne s'opère que tardivement
avec la conversion des Empereurs romains. La religion islamique devient le moyen
d'organiser et de fédérer une société autour de principes d'origine divine. Les mosquées
vont rappeler l'homme à cet ordre divin en l'inscrivant dans la matérialité minérale de son
horizon quotidien.
En cela, l'Islam à ses débuts est par nature hégémonique. C'est une
constatation, non une condamnation, car toute société en voie d'organisation est par
nécessité prosélyte, faute de quoi, elle disparaît.
C'est cet universalisme religieux qui va permettre l'édification rapide des plus
grandes mosquées, au fui* et à mesure que la diffusion de la Nouvelle Foi se propage à
partir de La Mecque et de Médine.
La mosquée est le signe extérieur et visible de l'Islam, à la fois hymne à Dieu
et lieu d'organisation de la société islamique. Elle a un rôle sacré, mais aussi un rôle
social. C'est un lieu d'intercession divine, tout autant qu'une agora publique.
Elle est aussi le bastion avancé du développement de l'Islam: elle atteste, à
travers sa magnificence, de la toute-puissance de la volonté de Dieu et de l'incontournable
vérité enseignée par Son Prophète.
Dans les aimées qui suivent la mort du Prophète (an 632), ses successeurs ou
califes, poursuivent l'expansion de l'Islam et édifient les mosquées de La Mecque,
autour de la Ka'ba, de Médine. autour de la maison du Prophète, et de Jérusalem, sur
les ruines du Temple de Salomon et le rocher d'Abraham.
Ce sont désormais les Lieux Saints de l'Islam, où La Mecque occupe
une position privilégiée dont les raisons seront expliquées dans la seconde partie.
Les califes codifient les règles de l'Islam et recueillent les révélations du
Prophète en un texte désormais immuable, le Coran.
Toutefois, des dissensions entre les successeurs de Mahomet vont entraîner
un schisme religieux. Désormais. l'Islam sera Sunnite, dans sa grande majorité, ou
Chi'ite, essentiellement en Perse, avec des modèles de développement et de
fonctionnement différents (par exemple, le rôle du clergé chez les Chi'ites), mais aussi
une approche artistique et architecturale spécifique.
En une centaine d'années, l'Islam s'est étendu sur l'Arabie, le Proche-Orient,
la Perse, l'Afrique du Nord, l'Inde, la Sicile et l'Espagne. Les califes omeyyades règnent
depuis Damas (661-750) où ils édifient la Grande Mosquée, et leurs successeurs
abbassides depuis Bagdad (750-1258) et Samarra, sur un monde religieux uniforme,
mais aussi un empire politique d'une grande diversité culturelle, car l'Islam, comme
Rome, intègre les civilisations préexistantes et s'enrichit à leur contact.
Sont fondées à cette époque les mosquées de Damas, de Cordoue, de
Kairouan, etc.. Elles illustrent la grandeur de l'Islam, expriment son rayonnement
culturel et sa richesse intellectuelle et matérielle, tout autant que sa puissance politique et
géographique. Les califes rivalisent avec leurs prédécesseurs des générations précédentes
dans leurs choix architecturaux et artistiques, tout en s'efforçant de faire "plus grand" et
"plus beau" que tout ce qui a été construit dans le cadre des autres religions.
Pourtant, très vite, le monde islamique éclate en plusieurs entités, à Cordoue,
en Egypte (mosquées El Azhar et lbn Touloun du Caire), en Afrique du Nord
(mosquées de Fez, de Tlemcen. tandis que la réalité du pouvoir séculier passe du calife
abbasside aux turcs, avec le titre de Sultan en 843, et aux gouverneurs de province, de
plus en plus autonomes. Le califat n'est d'ailleurs plus qu'une sorte d'autorité morale
qui, couvrant trop de territoires et de sociétés différentes, va bientôt éclater en plusieurs
califats concurrents.
C'est aussi le début d'une période de reflux marquée par la reconquête
chrétienne en Espagne - qui prendra tout de même plusieurs siècles - les croisades en
Syrie et à Jérusalem, ou, bientôt les invasions mongoles de Gengis Khan.
Ces dernières vont avoir pour conséquence de fractionner l'univers
musulman entre mondes turc, arabe et perse. Dès lors, on assiste à une évolution
différenciée à l'est de la Mésopotamie, avec la Perse (mosquée d’Ispahan), l'Empire
moghol en Inde (mosquées de Lahore, le Taj-Mahal) où l'Islam concurrence fortement
le bouddhisme et l'hindouisme, et à l'ouest avec l'hégémonie turque qui amène
l'effondrement de l'Empire byzantin et l'installation du Sultan Turc à Constantinople en
1452.
L'échec des Ottomans devant Vienne, deux siècles plus tard, marque les
limites extrêmes de l'expansion musulmane en Europe et le début d'un réel déclin,
jusqu'à l'avènement des nationalismes à l'époque contemporaine. L'Islam va, en
revanche s'étendre largement en Asie, sur une partie de la Chine, du Caucase, sur la
Malaisie, la Birmanie, la Thaïlande, l'Indonésie.
La conquête des territoires, la synergie avec les sociétés, voire les
civilisations en place, ne sont pas sans influence sur le style même des mosquées. A
partir d'une fonction identique et d'une typologie relativement uniforme, de multiples
édifices sont construits. D'autres ne sont que des "récupérations", comme Sainte-
Sophie de Constantinople, ou le Sultan succède au Basileus, tandis que,
parallèlement en Occident, les chanoines de Cordoue élèvent une cathédrale au coeur de
la mosquée.
De la sorte, chaque grande mosquée a ses caractéristiques propres qui
intègrent les cultures antérieures, comme l'art mazdéen et sassanide en Perse, et vont être
par la suite déclinées dans les zones de dépendance géographiques: on remarque ainsi des
influences romaines à Médine et au Roche-Orient, wisigothes en Espagne, byzantines
dans l'Empire ottoman, orientalo-boudhiques en Inde. etc..
Aussi peut-on dire qu'il existe des mosquées ottomanes dérivées de Sainte-
Sophie, des mosquées mogholes, mameloukes, hispano-moresques, chérifiemies, etc..
On notera enfin qu'après le reflux de l'Islam dans certaines régions, l'architecture de
celles-ci, connue les arts décoratifs, restera imprégnée de l'art des mosquées...
Le mode de construction est lui-même fonction de la localisation
géographique et des traditions pré-existantes (rien de plus différent que la Suleymanié qui
"copie" en l'élargissant le modèle de Sainte-Sophie de Constantinople, les blancheurs
marmoréennes du Taj-Mahal, le pisé de Tombouctou, etc.). La richesse décorative est
graduée selon la fortune des maîtres d'ouvrage, la fécondité et le génie des altistes qui
participent à ces louanges de pierre et de stuc au Dieu du Prophète.
De la première mosquée de La Mecque au Taj-Mahal, près de mille ans
s'écoulent. C'est ce millénaire que tente de cerner cette première partie du documentaire, à
travers ses manifestations architecturales.
La seconde partie va se soumettre à une autre approche: la mosquée est la
Maison de Dieu et le lieu ou le Croyant honore Celui-ci et se soumet à Sa Loi.

SECONDE PARTIE : L'INVISIBLE
LA MOSQUEE. OU LA SOUMISSION A DIEU
Le texte qui sert de base au commentaire de cette seconde partie sera tiré de
l'ouvrage de M. Roger Garaudy.
Bien plus que dans la première pairie apparaît ici la nécessité d'un fil
conducteur qui rende plus perceptible la notion du divin (cf annexe).
L'image doit souligner les éléments constitutifs de la mosquée en tant que
symboles de l'ordre divin.
La diversité des mosquées va permettre de montrer comment chaque élément
particulier de l'architecture ou de la décoration a reçu, ici ou là, un traitement qui le rend
semblable et profondément différent à la fois. On verra qu'il y a des familles stylistiques,
mais que le but unique du point de vue des concepteurs est de parler de Dieu et de sa Loi.
Ainsi, quelles que soient ses sources d'inspiration artistique, la mosquée, de
façon immuable est constituée de trois éléments principaux d'ordre liturgique (si le terme
est applicable à l'Islam) dont la signification doit être comprise:
Le minaret est la tour qui permet au muezzin de lancer l'appel à la prière,
cinq fois par jour. On en trouve de plan cane (mosquées chérifiemies), ronds, spiraloïdes
(mosquées d'inspiration irakienne)...
Le minbar est la chaire à prêcher pour le prône du vendredi.
Le mihrab est la niche placée dans le mur du fond des mosquées, indiquant
l'orientation de La Mecque.
Autour de ces trois éléments, se greffent d'autres lieux et fonctions. Selon
l'importance de la mosquée s'y ajoutent des salles de prière différenciées où se déroule
l'enseignement de la Loi, des salles d'ablution rituelle, des cours d'importance variable
qui affirment un rôle social et illustrent que le domaine religieux est indissociable du
domaine séculier.
La recherche architecturale n'est jamais absente et des prodiges de
technologie - pour l'époque - concourent à l'édification de coupoles plus somptueuses et
plus aériennes les unes que les autres.
La richesse décorative peut reposer sur les seuls éléments d'architecture, ou,
au contraire exploser dans le faste des mosaïques, des motifs de stuc, des tapis. Elle n'est
en tout cas jamais gratuite.
La calligraphie peinte ou sculptée est tirée du Coran et rappelle au musulman
la Loi du Prophète.
Par là. la mosquée tend à rendre perceptible à l'homme la Toute-Puissance de
l'Invisible, jamais par l'image humaine, laquelle est strictement prohibée puisque Dieu et
le Prophète ne sont pas représentables, mais par l'écrit, ou par l'oral. Par la suggestion.
Tel est le sens commun de toutes les mosquées.
Il en est cependant trois qui revêtent une signification religieuse très
particulière: Jérusalem, Médine et La Mecque et sur lesquelles le documentaire s'attardera
davantage.
La mosquée de Jérusalem va permettre d'évoquer la filiation judéochristiano-
musulmane, si importante pour comprendre l'essence même de l'enseignement
du Prophète.
La mosquée de Médine - la première de toutes les mosquées - est
étroitement liée à la vie de Mahomet, aux révélations et à son enseignement.
La mosquée de La Mecque permet d'évoquer le pèlerinage du hadj,
obligatoire pour tout musulman de bonne foi, et l'un des piliers de l'Islam.
C'est par l'évocation des rites entourant le déroulement de ce pèlerinage à La
Mecque que se terminera ce second volet du documentaire, à travers l'explication de sa
symbolique spirituelle qui concerne près de 900 millions d'individus sur terre.

ANNEXE : PROPOSITION DE FIL CONDUCTEUR

TRAITEMENT 1
Nous proposons une scénarisation du documentaire par l'intervention de trois
personnages: un jeune "beur" Malik (17 ans), et un couple d'amis de son âge, mais de
culture occidentale, Florence et Nicolas. Ces derniers sont les profanes dans lesquels le
téléspectateur doit pouvoir se reconnaître. Malik est l'initié qui apporte les réponses aux
interrogations des deux premiers.
Malik qui revient du pèlerinage de La Mecque - ou s'y prépaie - fait visiter la
Mosquée de Paris à ses deux amis. A partir d'éléments concrets de cette mosquée, il leur
raconte Dieu et le Prophète et, par-delà, les grandes mosquées de l'Islam.
Les thèmes s'enchaînent alors par une transition qui fait à chaque fois retour
aux trois personnages et qui rebondit sur les nouvelles interrogations des jeunes
occidentaux. Ainsi s'établit un pont entre deux cultures: il doit amener le téléspectateur à
la compréhension.
La voix-off du commentaire qui illustre les images reste toujours celle du
jeune Malik.

TRAITEMENT 2
La seconde scénarisation que nous proposons, montre un "occidental" assez
âgé - soit un érudit très au cornant de tout ce qui touche à l'Islam, soit un converti passé
du Christianisme à l'Islam - dans son univers personnel et, lui aussi, très "occidental"
(bureau ou bibliothèque).
L'homme est inidentifiable, toujours vu par fragment - mains, pieds, etc. - ou
à contrejour; la seule certitude c'est qu'il ne ressemble pas à l'idée reçue que le public se
fait du "musulman". Son occidentalisation est son signe distinctif et le public de tradition
occidentale va s'y identifier, parce qu'il appartient visuellement au même univers que lui.
C'est un homme qui se penche sur l'Islam, à travers des livres, des
photographies, etc., et qui dresse le bilan de son érudition ou de sa conversion et, par sa
connaissance pédagogique et sereine de l'Islam, fait entrer le téléspectateur dans le
documentaire, tel qu'il a été défini ci-dessus, objectivement et sans prosélytisme.
Présent au début et à la fin de chaque pairie, on revient sur lui comme en
exergue à une tête de chapitre, chaque fois qu'on progresse dans le déroulement du
documentaire: l'homme entend alors de la poésie arabe ou des sourates du Coran. Cellesci
seront traduites et leur thème introduira le spectateur' dans le vif du sujet.
Seul fréquentera les mosquées de Dieu                       
Celui qui croit en Dieu et au Jour Dernier,
Celui qui  s'acquitte de la prière.
Celui qui fait l'aumône.
Celui qui ne redoute que Dieu
Sourate IX, Verset 18

Ceci est un exemple d'introduction aux mosquées...
Sa voix est la voix-off qui assure le commentaire.

Paris, 8 Décembre 1993