30 août 2010

Affaire des "Mythes fondateurs de la politique israélienne": le droit de réponse de Roger Garaudy


Roger Garaudy (Juin 1996) [Samizdat, brochure de 38 pages]

Aucun "droit de réponse" (pourtant inscrit dans nos lois) ne m'a été accordé par les "médias" lorsqu'ils déversaient sur mon livre : "Les mythes fondateurs de la politique israélienne", les pires mensonges.
J'ai été muré dans le silence.
Seul l'Abbé Pierre osa élever sa grande voix.
L'État français, par ses lois limitant la liberté d'expression, et notamment "la loi Gayssot" restaurant le "délit d'opinion", aboli depuis Vichy, cesse d'être un État de droit. Cette loi rétablit, en effet, la discrimination pour qui ne se plie pas à la "pensée unique" et au culte des "tabous" du "politiquement correct" imposé par les dirigeants américains et leurs mercenaires occidentaux, surtout israéliens.
Voici, après ce silence imposé, la réponse au lobby de la "chasse aux sorcières", gardien des tabous.



Machination d'un lynchage
Pas un mot de réfutation sur la collaboration des dirigeants sionistes avec Hitler

Dans le torrent d'insultes qui déferla sur l'Abbé Pierre et sur moi, pas un argument ne fut produit pour réfuter les preuves que j'ai apportées à chaque accusation de mon livre contre la politique israélienne : par exemple, la collaboration des dirigeants sionistes, (devenus dirigeants d'Israël) avec les nazis, depuis les accords de la Haavara permettant aux milliardaires juifs de transférer leurs capitaux d'Allemagne en Palestine, puis la collaboration du Bétar sioniste portant l'uniforme hitlérien et le drapeau à l'étoile de David jusqu'en 1938 (pendant 5 ans sous le régime hitlérien), puis les propositions de collaboration, y compris militaire, faites par Itzaac Shamir aux autorités hitlériennes en 1941, jusqu'aux dernières tractations de "l'Agence juive" pour fournir 10.000 camions à Hitler sous la seule réserve que ces camions ne seraient utilisés que sur le front de l'Est, contre l'Union Soviétique, afin de réaliser une paix séparée avec les Etats-Unis et l'Angleterre, rêve des "alliés" de l'Ouest : utiliser Hitler pour écraser l'Union Soviétique.
(Voir les preuves de cette collaboration avec l'hitlérisme dans mon livre: "Les mythes fondateurs de la politique israélienne". (p. 65 à 90)

Pas un mot sur le terrorisme israélien

Pas un mot pour contester mon analyse du terrorisme d'État israélien depuis le massacre de 237 civils à Deir Yassin par les troupes de Begin, jusqu'à celui des Arabes en prière à Hébron par Baruch Goldstein en 1995, l'assassinat du Comte Bernadotte et de Lord Moyne, coupables de dénoncer à l'ONU cette terreur contre les Palestiniens chassés par centaines de milliers de leurs villages et leurs cimetières profanés et déracinés au bulldozer, l'agression contre le Canal de Suez préparée par Sharon et Pérès à Paris avec le Général Challe (futur dirigeant du coup d'État d'Alger), les massacres de milliers de civils libanais par Sharon en 1982, et sa responsabilité, avec le Général Rafael Eytan, dans les tueries de Sabra et de Chatila, l'occupation, après la "Guerre des Six jours" de ce qui restait de la Palestine, et aussi du Sud Liban et du Golan en Syrie considérant comme des "chiffons de papiers" les condamnations de ces occupations par les résolutions de l'ONU: la résolution 181 de 1947 stipulant le partage de la Palestine, la résolution 242 du 22 novembre 1967 exigeant "le retrait des forces israéliennes des territoires occupés" ; la résolution 338 du 22 octobre 1973 réitérant cette exigence après la guerre du Kippour; la résolution 425 condamnant l'occupation du Liban, comme celle (unanime) du 4 juillet 1967 sur l'annexion de Jérusalem. Le 12 mars 1991, dans une interview au "Monde" le Ministre français des affaires étrangères, M. Roland Dumas, écrivait : "le Conseil de sécurité a pris au total 197 résolutions touchant au problème israélo-arabe et 34 concernant les Palestiniens. Toutes ces résolutions sont restées lettre morte."
Dès la première, concernant le partage, Ben Gourion, la considérait comme un "chiffon de papier". Depuis 50 ans les dirigeants israéliens, quel que soit leur parti, se placent au dessus de la loi internationale.
Ils ne craignent même pas de rendre public leur projet de désintégration de tous les États arabes de la région comme ils le firent en 1982 dans la revue "Kivounim" (Voir p. 203 et 204 de mon livre "Les mythes fondateurs de la politique israélienne".)
Personne pour contester mon analyse du contrôle de la politique américaine par le "lobby" israélien et sur le financement de l'État d'Israël comme mandataire de la politique américaine au Proche-Orient.

Le "droit de réponse" bafoué

Pas même un essai de réfutation. Avec un cynisme naïf, Vidal-Naquet écrit dans le "Monde" du 4 avril 1996:
"Le jour où l'on accepte un de ces messieurs dans un débat public à la télévision ou dans un colloque d'historiens, ils ont gagné la partie. Ils sont considérés comme une école. Il faut le leur refuser absolument."
C'est au nom de ce "principe" que tout "droit de réponse" m'a été refusé, par tous les journaux qui ont raconté sur mon livre les mensonges les plus éhontés. Le "droit de réponse" est pourtant inscrit dans les lois. Et ceci de "La Croix" à "l'Humanité", en passant par le "Monde", "Libération" ou le "Journal du Dimanche".
De même, en aucune des 3 chaînes de télévision, ne me fut donnée la parole en direct, mais furent faits des montages caricaturaux, ne permettant jamais de répondre aux calomnies. Il est significatif qu'ils parlaient tous d'une même voix, celle d'un "Bréviaire de la haine" employant le même jargon pour m'accuser de "négationnisme", un mot qui n'existe dans aucun dictionnaire français, faute de pouvoir définir ce que l'on nie.
Comme si les mots d'ordre venaient de la même centrale du mensonge et de la haine, celle qui faisait dire au Général de GAULLE: "Il existe en France un puissant lobby israélien exerçant notamment son influence dans les milieux d'information."
En 1978 le Président du Congrès juif mondial, M. Nahum Goldman demande au Président Carter de "briser le lobby juif", qu'il considère comme une "force de destruction, obstacle à la paix au Moyen Orient."
Lors de la guerre du Golfe, M. Alain Peyrefitte, écrit dans le "Figaro" du 5 novembre 1990 :
"Deux puissants groupes de pression poussent au déclenchement du conflit :
1 - Le lobby juif jouant dans le système médiatique d'outre-atlantique un rôle essentiel;
2 - Le lobby des affaires (pour relancer l'économie par la guerre.)
"

La chasse aux sorcières

Pour me mettre au pilori le mot magique : "négationnisme" remplaça l'accusation désignant au Moyen Age ceux qui trafiquaient avec le diable et méritaient donc le bûcher: "sorcellerie".
Tout comme le mot "négationniste", celui de "Shoah" (qui, en hébreu, signifie: extermination), sort, lui aussi, des bréviaires de la haine: il fut popularisé par le film de Lanzmann, financé par Menahem Begin (l'auteur du "crime contre l'humanité" du massacre de centaines de civils à Deir Yassin) investissant 850 000 dollars pour ce "projet d'intérêt national".
La chasse aux sorcières commença donc sur ce thème dans "Le Monde" (qui, depuis qu'il fur tiré de ses difficultés financières par d'autres investisseurs, n'est plus le journal de Beuve-Méry ou de Jacques Fauvet).
Dès le 26 janvier 1996, il titre, dans sa rubrique des livres: "Roger Garaudy négationniste". La rumeur s'étend comme l'air de la calomnie du Barbier de Séville; elle occupe déjà un titre de 4 colonnes dans "Libération" du 31 janvier: "Roger Garaudy rejoint les négationnistes". Avec le temps l'enflure progresse: dans "Libération" du 8 mai 1996, le titre occupe toute la largeur d'une page : "de négationnisme, c'est du ressassement."
Même air obsessionnel sur toutes les gammes de la presse : de l'"Humanité" du 25 janvier 1996, plaignant hypocritement "un homme dont l'humanisme a marqué une époque " et devenant un "raciste", jusqu'a la "Croix" du 2 février 1996 s'attristant aussi du "naufrage suicidaire d'un homme qui aurait pu être le témoin d'une époque " et allant jusqu'"aux plus serviles délires de l'antisémitisme ."
Évidemment mon passé les gêne. Trois mois après avoir été décoré de la Croix de guerre comme soldat contre Hitler, je suis arrêté le 14 septembre 1940. Et, nous étant levés, contre le nazisme, avant le jour, à une époque où n'existaient pas encore de déportations en Allemagne, nous étions envoyés au Sahara. Je subis 33 mois de camp de concentration, en particulier avec le fondateur de la "LICA" (devenue LICRA) Bernard Lecache, avec qui je fais des cours sur les Prophètes d'Israël à nos compagnons athées. Au retour je reçois la Médaille de la déportation.
C'est ce que les gens de la LICRA appellent aujourd'hui un "néo-nazi" !

La lutte contre tous les intégrismes

Animateur des dialogues chrétiens-marxistes, puis chrétiens-musulmans, je lutte contre tous les intégrismes.
En 1970, je suis exclu du Parti Communiste (dont j'étais l'un des théoriciens et des dirigeants) pour avoir déclaré: "L'Union soviétique n'est pas un pays socialiste !"
Dans mes trois derniers livres, j'analyse, tour à tour l'intégrisme catholique romain dans mon livre : "Avons nous besoin de dieu ?" y écrivant, malgré la colère de certains, que Jésus ne peut fonder les théologies de la domination aujourd'hui régnantes.
Puis, dans "Grandeur et décadences de l'Islam" je dénonce "l'Islamisme maladie de l'Islam".
Enfin, dans "Les mythes fondateurs de la politique israélienne" j'analyse "l'hérésie sioniste", remplaçant le DIEU d'Israël par l'ETAT d'Israël, reniant ainsi, par un nationalisme tribal, la foi universaliste des grands prophètes juifs.
Mes critiques des intégrismes chrétiens et musulmans avaient naturellement soulevé des polémiques, ce qui est normal et même fécondant. Mais pour le dernier livre, je touchais à un tabou et, cette fois, faute d'arguments, on appelle la police.
Naturellement, toute la presse de province orchestre la rumeur. Elle passe les frontières car l'organisation sioniste a ses ramifications dans le monde entier: au Canada, le Congrès juif Mondial obtient de faire interdire mes conférences (portant d'ailleurs sur d'autres sujets. Mais c'est l'homme qu'il faut diaboliser!). En Suisse, le dirigeant de la "LICRA", M. Vodoz, demande aux tribunaux suisses de m'inculper.
La presse internationale répercute les mêmes calomnies que la presse française, exportées, par exemple, par Finkelkraut dans le "Corriere della Sera" en Italie et "El Mundo" en Espagne. Du "New York Times" aux Etats-Unis à la "Frankfurter Allgemeine Zeitung" en Allemagne, le même choeur chante la même chanson.

Le mot magique qui tue : "négationnisme"

"NEGATIONNISTE", négation de la "SHOAH" ! Le même vocabulaire supra-national sert à me "vouer à l'interdit", comme disait Josué.
Voyons donc ce que je "NIE".
1 - En aucun cas je ne nie les crimes du nazisme, ni la persécution raciste exercée par lui contre les juifs.
Ce qui est une atteinte à mon honneur, c'est de m'attribuer une "négation des crimes contre l'humanité". Mon livre ne cesse de dénoncer "le dessein monstrueux d'Hitler " (p. 62 et 251, sa "sauvagerie" (p. 97) ; ses "crimes immenses n'ont besoin d'aucun mensonge pour révéler leur atrocité " (p. 1354). Ayant décrit "les conditions horribles qui firent des dizaines de milliers de victimes ", je conclus:
"Tel fut le martyrologue des déportés juifs et slaves et la férocité des maîtres hitlériens les traitant en esclaves n'ayant même pas valeur humaine "(p. 257).
J'ajoute (p. 257): "Ces crimes ne peuvent être sous-estimés, ni les souffrances indicibles des victimes ."
"Sans aucun doute les juifs ont été l'une des cibles préférées d'Hitler en raison de sa théorie raciste de la supériorité de la race aryenne ."(p. 152)
Quand je rappelle les mensonges accueillis à Nuremberg:
-- 4 millions de morts à Auschwitz (selon le rapport soviétique) et les "révisions" successives des historiens.
-- 2 millions selon l'historien sioniste Poliakov dans son "Bréviaire de la haine";
-- 1 million 250 mille selon un autre historien sioniste, Raoul Hilberg (p. 160 de mon livre) et la conclusion de Bedarida, Directeur de l'Institut d'histoire du temps présent au CNRS, écrivant :
"Le chiffre de 4 millions, ne reposant sur aucune base sérieuse, ne pouvait être retenu. "
"Si l'on s'en rapporte aux statistiques les plus fiables, on aboutit à environ un million de morts Un total corroboré par l'ensemble des spécialistes puisqu'aujourd'hui ceux-ci s'accordent sur un nombre de victimes oscillant entre 950.000 et 1 million 200.000 ." (Le "Monde" du 23 juillet 1989).
Mon "révisionnisme", que mes détracteurs (dont aucun n'a lu mon livre) appellent "négationnisme" sans dire ce que je "nie", n'est donc que la reprise des "révisions" de "l'ensemble des spécialistes" (comme dit M. Bedarida) et qui a conduit, en 1994, à remplacer la plaque disant 4 millions (à Auschwitz) par une autre, disant: "un peu plus d'un million ."(p. 159). J'ajoute: "il ne s'agit pas d'établir une comptabilité macabre ".

L'assassinat d'un seul innocent, qu'il soit juif ou qu'il ne le soit pas, constitue déjà un crime contre l'humanité

(ce que je répète à la p. 257).
2 - Quant aux "chambres à gaz, j'ai dit avec clarté qu'aucun Tribunal, ni celui de Nuremberg, ni ceux qui l'ont suivi n'ont même pas cherché à examiner l'arme du crime. Des expertises existent : celle de l'ingénieur Leuchter, spécialiste aux États-Unis des chambres à gaz construites dans 6 États pour l'exécution des condamnés à mort. Ses investigations à Auschwitz-Birkenau l'ont conduit à des conclusions radicalement négatives.
"On aurait pu s'attendre à la détection d'un taux plus élevé de cyanure dans les échantillons prélevés dans les prétendues chambres à gaz (en raison de la plus grande quantité de gaz utilisé, d'après les sources, dans ces endroits) que dans l'échantillon de contrôle, prélevé dans les chambres de désinfection. Comme c'est le contraire qui est vrai, force est de conclure ( ) que ces installations n'étaient pas des chambres à gaz d'exécution ."
Fait à Malden (Massachusetts ) le 5 avril 1988
Fred A. Leuchter Jr. Ingénieur en chef.

Les contre-expertises de Cracovie, en 1990 et de Vienne n'ont pas apporté d'éléments nouveaux. N'étant pas moi-même chimiste ou biologiste, je ne puis décider. Je dis simplement, dans mon livre (p. 150), que je m'étonne que ces rapports n'aient pas fait l'objet d'une publication et d'un débat ouvert. La seule tentative de réfutation fut un livre de Pressac, subventionné par la Fondation Klarsfeld, auquel, curieusement, nul ne se réfère, même pas Pressac qui, dans son livre de 1993, ne cite même pas le rapport Leuchter au lieu d'en rappeler triomphalement sa "réfutation".
En ce qui concerne l'interprétation de la "solution finale" et des "chambres à gaz", mon livre pose clairement les problèmes.
1 - Selon la thèse officielle, Hitler aurait donné l'ordre d'extermination. Or, après le Colloque de la Sorbonne sur le "révisionnisme", en février 1982, Raymond Aron et Jacques Furet déclaraient à la Conférence de presse de la clôture: "Malgré les recherches les plus érudites, on n'a jamais pu trouver un ordre d'Hitler d'exterminer les juifs."
L'on nous dit ensuite que l'ordre a été donné à la Conférence de Wannsee le 20 janvier 1942. Dès 1992 Yehuda Bauer écrit dans le "Canadian Jewish News" du 30 janvier, que cette interprétation de Wannsee est stupide (silly).
Le dernier en date des pourfendeurs de révisionniste, Pressac, à la page 114 de son livre sur "Les Crématoires d'Auschwitz" note: "Conférence de Wannsee sur le refoulement des juifs vers l'Est".
S'agit-il de "langage codé" comme le suggère encore, après bien d'autres, faute de preuves, M. Nicolas Weill dans le "Monde" du 6 mai 1996 ?
Et voici que Pressac affirme que les entreprises de travaux publics ne recourent à aucun langage codé: "Il n'y a jamais eu de camouflage contrairement à ce que l'on dit. "(Cité par Laurent Greilsamer dans Le "Monde" du 26 et 27 septembre 1993).
Pressac, après avoir été salué comme un sauveur par les propagandistes de l'extermination, leur devient de plus en plus suspect: il détruit les interprétations "codées" de Wannsee, il met en cause les "témoignages", démentant par exemple le principal d'entre eux: Höss, commandant d'Auschwitz, et de surcroît Eichmann (p. 41 et 132).
Il contredit les interprétations dantesques sur les "Sondermassnahmen" (mesures spéciales) : "Ces termes n'ont pas de connotation criminelle comme on a pu le croire ." (p. 107)
Il ridiculise les chiffres avancés par Wellers sur les juifs hongrois passant à Auschwitz : "C'est manifestement inexact."(p.147).
S'agit-il d'un "révisionniste" repenti ou camouflé ?
Je m'en tiens donc, en attendant ce débat technique, à ce qui est clairement établi: le mot d'ordre odieux des nazis: "tous les juifs hors d'Europe ! ". L'exécution de ce plan, fut réalisée, dans un premier temps, en refoulant ces juifs vers l'Est dans des conditions d'inhumanité telles que des dizaines de milliers succombèrent. Enfin, car cela aussi est délibérément écrit et affirmé: la volonté, après la guerre et la victoire, de déporter tous les juifs européens dans une île d'Afrique (Madagascar fut évoquée après la défaite de la France).
Ce projet est déjà assez monstrueux et même les premières étapes de son exécution coûtèrent la vie à des centaines de milliers de juifs.
C'est toujours cet objectif : la déportation dans un ghetto africain, qui est envisagé comme "solution finale", et c'est pure barbarie.
Quant à "l'extermination", Hitler, pendant son règne absolu de 10 ans, dont 4 sur toute l'Europe, eut tout le temps pour la réaliser, et fort heureusement, malgré les incontestables massacres, la communauté juive, bien que décimée, est demeurée en Europe, parmi nous.

Alors qu'est-ce je nie ?

Ce que je nie, c'est le droit que s'arrogent les sionistes de minimiser les crimes d'Hitler en les réduisant à l'incontestable persécution des juifs. Sa volonté d'expansion a fait 50 millions de morts, dont 16 millions de Slaves, Russes ou Polonais, comme le rappelait à Miami le Pape JEAN PAUL II.
Ce que je nie, ce que je combats, c'est la volonté de ne retenir qu'une seule catégorie de victimes et de biaiser tout le langage pour masquer ce mépris des autres.
Cela conduit à une inversion du sens même de notre histoire, à la négation de la "résistance" des masses profondes de notre peuple, à la fois à l'occupation nazie et à la poignée de renégats et d'arrivistes collaborateurs de l'ennemi qui avaient été portés au pouvoir par l'invasion hitlérienne: lors des premières années de la Libération, "déporté" signifiait: résistant. Aujourd'hui, par détournement, "déporté" désignerait seulement les victimes juives.
Le massacre d'un grand nombre de juifs est incontestable, mais pourquoi l'appeler "génocide" ? Génocide signifie extermination ("Il ne restait aucun survivant" comme le dit le livre de Josué, racontant la conquête de Canaan). C'est incontestablement une vantardise puisque la majorité de la population cananéenne a survécu. Mais si, comme le prétend M. François Bedarida dans le "Monde" des 5 et 6 mai 1996, "l'invocation par Roger Garaudy du livre de Josué me paraît relever du parfait crétinisme intellectue l" [NOTE 1 : De ce langage nouveau Kouchner (l'histrion porteur d'un sac de riz médiatisé dans un port somalien) en a donné au "Monde" le ton, en me traitant de "salaud".] parce qu'il est "composé plusieurs siècles après les faits à partir de traditions passablement enjolivées ", M. Bedarida nous expliquera-t-il pourquoi la Bible distribuée à chacun des jeunes soldats israéliens, avec, depuis 1990, une préface du Grand begin garpamphlet html 3 Rabbin des armées, Gad Navon, "met l'accent sur le livre de Josué" et se caractérise par un extrême chauvinisme soulignant l'antagonisme entre les juifs et les autres peuples, allant jusqu'à représenter Abraham comme "le père de la nation juive " et "se dressant d'un côté, et le monde entier de l'autre ".
Voilà qui redonne à Josué une extrême actualité, d'autant plus qu'à cette Bible, transformée en manuel de nationalisme, où tout étranger est un "ennemi", est ajouté un Atlas où le jeune soldat peut trouver une carte de la terre complète d'Israël, incluant non seulement la Judée Samarie, mais aussi la Jordanie avec une exaltation du DIEU des armées qui donne la victoire sur les ennemis pour "renforcer l'esprit combatif des soldats ." (Source: Haaretz du 22 janvier 1996. Article de Yaron Ezrahi sur "La Préface chauvine de la Bible actuellement distribuée aux soldats israéliens ").
C'est dans le même esprit que, sans nier le moins du monde l'étendue et l'horreur du massacre des juifs et des autres opposants (trois millions et demi de prisonniers russes morts en captivité, dit M. Bedarida dans le même article du "Monde") je rejette cet "apartheid des morts" qui, sous le nom théologique d'Holocauste, rend le martyre des juifs irréductible à tout autre. Par son caractère sacrificiel il serait intégré à un projet divin, à la manière de la Crucifixion de Jésus dans la théologie chrétienne. (p. 156 de mon livre).
Or de telles discriminations sont inhérentes à la logique de l'hérésie du sionisme politique rompant avec l'universalisme grandiose des Prophètes de la foi juive.
La notion d'"État juif" selon le titre du livre du père fondateur de l'hérésie sioniste, comme du livre du Directeur de l'Institut de droit comparé de l'Université hébraïque de Jérusalem, le Professeur Klein, est incompatible avec toute démocratie véritable. La définition du juif est donnée par le Professeur Klein dans son livre : "Le caractère juif de l'État d'Israël" (Ed. Cujas. Paris 1977) telle qu'elle est formulée dans la "Loi du retour", texte fondamental de 1950. Article 4b : "Est considérée comme juive une personne née d'une mère juive ou convertie selon la halakah ."Critère racial et critère confessionnel. Tous les autres sont alors des citoyens de seconde zone.
Il ne peut pas exister de démocratie véritable dans un État introduisant, dans son principe même, une telle discrimination.
Pas plus d'ailleurs que dans un "État chrétien" où les juifs, les incroyants, les musulmans et même les non catholiques seraient des citoyens de seconde zone, voire des ennemis à détruire, comme le firent les chevaliers des Croisades (se livrant à des pogroms de juifs sur tout leur parcours vers la terre sainte, en attendant d'y massacrer les musulmans), ou créer des Saint Barthélémy ou des "dragonnades" contre les protestants, ou assimiler, aujourd'hui, tout immigré musulman à un terroriste en puissance.
Pas plus d'ailleurs qu'il ne peut y avoir de "démocratie" dans un "État islamique" où les chrétiens ne peuvent célébrer DIEU dans une Église ou un Temple, et les juifs dans une synagogue, et où leurs droits ne sont pas égaux à ceux de tous les autres membres de la nation.

Un seul but : bâillonner l'Abbé Pierre et Garaudy

Ne pouvant trouver dans mon livre aucune trace d'antisémitisme, ni de négation ou même de minimisation des crimes d'Hitler à l'égard des juifs comme de tous les opposants au régime, restait une ressource à mes accusateurs: la mise en cause de la justice du Tribunal de Nuremberg, tombant sous le coup de la loi Gayssot-Fabius.
Après m'avoir voué à la vindicte publique comme "négationniste" l'on tente de me faire taire en recourant à la police et à une loi de bâillon.
Il est vrai que le tribunal de la pensée unique est sujet à de brusques variations: le dimanche 28 avril 1996, le grand Rabbin Sitruk sur "Radio judaïque" estime utile de "réunir les historiens pour débattre de la Shoah ". L'Abbé Pierre avait conçu un espoir de dialogue vite déçu. Il dit à "Libération" du 2 mai 1996: "Le Grand Rabbin accepte ce que la LICRA refuse ".
Le lundi 30 avril, sur Europe 1, le Rabbin Sitruk déclare "qu'il ne peut y avoir de débat sur l'Holocauste " et que "les historiens ont apporté des preuves définitives ". [NOTE 2: Celui qui évoque ces propos, M. Max Clos, l'un des rares journalistes qui, même dans la critique, ait sauvegardé l'honneur de la profession, ajoute que "la notion de 'preuve définitive', quel que soit l'objet, est choquant pour l'esprit ces procédés ont été ceux de tous les régimes totalitaires, à commencer par ceux d'Hitler et de Staline ."]



C'est alors le cri de triomphe de mes poursuivants dans le hallali: "Roger Garaudy mis en examen pour contestation de crimes contre l'humanité", titre "Le Monde" du 27 avril 1996. L'"Humanité" sionisée exulte: l'inculpation de Garaudy s'appuie sur la loi Gayssot qui punit "la contestation de crimes contre l'humanité."
Le Président de la "LICRA", Pierre Aidenbaum a donné le ton dans son communiqué du 24 avril 1996: "Certains sous couvert d'un antisionisme, ne cachent plus leur véritable antisémitisme; cela a été jugé dans notre pays par les tribunaux."
Oui, M. Aidenbaum, cela a été jugé par les tribunaux et précisément pour condamner votre "LICRA" qui cherche à faire croire que le sionisme, qui est une politique, s'identifie avec le judaïsme, qui est une religion.
Je rappelle seulement la sentence rendue par le Tribunal de Grande Instance de Paris, le 24 mars 1983, (confirmée en Appel et par la Cour de Cassation) dans le procès qui avait été intenté par la "LICRA" contre le Père Lelong, le Pasteur Matthiot, Jacques Fauvet (Le Monde) et moi-même: "Considérant qu'il s'agit de la critique licite de la politique d'un État et de l'idéologie qui l'inspire et non de provocation raciale déboute la "LICRA" de toutes ses demandes, et la condamne aux dépens. "

Ce qui nourrit l'antisémitisme, ce n'est pas de dénoncer ces crimes mais de les commettre

.
Ma lutte contre la politique sioniste de l'État d'Israël qui est actuellement l'aliment principal de l'antisémitisme , fait partie intégrante de ma lutte incessante contre l'antisémitisme qui est un crime justement puni par la loi.

Le sionisme contre Israël.

Le pire ennemi de la foi juive prophétique, c'est la logique nationaliste, raciste, et colonialiste du sionisme tribal né du nationalisme, du racisme et du colonialisme de l'Europe du XIXe siècle. Cette logique, qui a inspiré tous les colonialismes de l'Occident comme toutes ses guerres opposant nationalisme à nationalisme, est une logique suicidaire.

Il n'y a d'avenir et de sécurité pour cet État, et de paix au Moyen Orient, que pour un Israël "désionisé", revenant à la foi abrahamique

qui est le patrimoine spirituel commun et fraternel des trois religions révélées : le judaïsme, le christianisme et l'Islam.
C'est pourquoi, après les immondices publiés dans le "Monde", par les Kouchner, les Vidal-Naquet et autres Bedarida, ou Weill, l'un des records de l'infamie est détenu par Claude Imbert qui, dans le "Point" du 4 mai 1996, compare mon livre au "Protocole des Sages de Sion" alors qu'à la page 249 j'analyse le mécanisme de la fabrication de ce faux ignoble (dont j'ai fait la réfutation détaillée dans un précédent ouvrage : "Palestine, terre des messages divins" (Ed. Albatros, 1986.p. 206 à 212).
Pour des calomnies de ce genre j'ai demandé "droit de réponse" au "Monde", à "Libération", au "Parisien", au "Journal du dimanche", à la "Croix", à l'"Humanité". Tous m'ont refusé ce droit pourtant reconnu par la loi.
Cela montre la puissance du lobby. En effet, ceux qui nient les "crimes contre l'humanité" sont précisément les journaux, les radios, les télévisions, quasi tous les "médias", dont aucun n'a osé qualifier de "crime contre l'humanité" les mitraillages d'ambulance portant des enfants blessés, le bombardement délibéré d'un camp de l'ONU et faisant plus de 100 morts civils, les pilonnages de Beyrouth et de toute la côte par l'aviation israélienne: pour eux il n'y a de "crime contre l'humanité" que lorsqu'il concerne des juifs.
Un rapport écrasant de l'ONU montre qu'il s'agissait d'une action criminelle délibérée, supervisée et contrôlée par hélicoptère. Tout cela est traité de "bavure" qui permettra de condamner un quelconque capitaine d'aviation pour "erreur de tir" et d'innocenter les vrais coupables: le gouvernement israélien et son Etat-Major militaire, comme on le fit à Sabra et Chatila dont le coupable principal: Ariel Sharon (reconnu même comme tel par la Commission d'enquête Kahn, pourtant bienveillante), fut aussitôt nommé Ministre chargé précisément d'implanter des "colonies" dans les territoires occupés (en dépit des condamnations par l'ONU de cette action contraire à la loi internationale).
Tout cela montre le rôle de diversion de ce lynchage médiatique de l'Abbé Pierre et de moi-même. Le jour du bombardement de Cana, le plus grand journal français titre en première page dans le même caractère que le crime de Cana:"La faute de l'Abbé Pierre " et non pas la réalité: "Le crime contre l'humanité de Shimon Pérès ".
Le jour où l'on reçoit à Paris, en grande pompe, ce criminel, et où le "Likoud de France" reçoit à Paris un autre criminel: le Général Rafael Eytan, (qui laissa sciemment se dérouler la tuerie de Sabra et Chatila, et qui est aujourd'hui le numéro 2 des candidats du Likoud), avec l'hymne au Messie, il y a de grands titres pour annoncer: "L'Abbé Pierre est exclu de la LICRA" pour son soutien à Garaudy.

Un lobby tout puissant aux États-Unis.

Une telle unanimité atteste à la fois l'existence et la puissance du lobby.
D'abord, parce qu'il est un organe de l'État d'Israël. Son statut figure dans la loi du 24 novembre 1952 sur "l'Organisation sioniste mondiale". Les articles 5 et 6 précisent ses attributions.
Article 5 : "l'État d'Israël compte sur la participation de tous les juifs et de toutes les organisations juives à l'édification de l'État"(Israel Government Yearbook. Jerusalem, 1953-54. p. 243.)
Aux Etats-Unis ce lobby puissant est officiellement accrédité au Capitole. C'est l'AIPAC (American Israeli Public Affairs Committee).
Les dirigeants sionistes, aux Etats-Unis, ne cachent pas leur rôle. Ben Gourion déclarait clairement au XXIIIe Congrès de l'Organisation sioniste mondiale: L'obligation collective de toutes les organisations sionistes de diverses nations d'aider l'État juif en toute circonstance est inconditionnelle, même si une telle attitude entre en contradiction avec les autorités de leurs nations respectives . "(Jerusalem Post du 17 aout 1952) (Voir mon livre p. 206).
Un exemple de cette puissance : lorsque le Président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat, le Sénateur Fulbright, fit une enquête sur le lobby et qu'il la résuma à la chaine de télévision CBC du 7 octobre 1973, disant: "Les Israéliens contrôlent la politique du Congrès et du Sénat", aux élections suivantes il perdit son siège de Sénateur.

Un lobby tout puissant en France

En France cette pression n'est pas moindre mais moins tonitruante.
Par exemple, en Israël, le grand Rabbin Sitruk, déclare à Itzac Shamir (celui qui, en 1941, proposait son alliance à Hitler):
"Chaque juif français est un représentant d'Israël Soyez assuré que chaque juif en France, est un défenseur de ce que vous défendez ."(Le "Monde" du 12 juillet 1990), mais, à son retour en France, il ajoute : "sans pour autant songer à une double allégeance ."(Le "Monde" du 13 juillet 1990). On aurait pu s'y tromper !
Au cours de la dernière période, le 16 juillet 1995, sous la Présidence du même grand Rabbin, Chirac déclare: "La folie criminelle de l'occupant a été secondée par les Français et par l'État français ". Double reniement de l'attitude du Général de Gaulle.
Le Général de Gaulle refusait :
1 - toute légitimité aux "figurants" de Vichy qu'il n'a jamais considéré comme un État: "J'ai proclamé l'illégitimité d'un régime qui était à la discrétion de l'ennemi ."(Mémoires, I, p. 107)
"Il n'existe pas de gouvernement proprement français. "(I, p. 388) "Hitler a créé Vichy ."(I, p. 389).
Les dirigeants du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives en France) saluent avec enthousiasme ce reniement. Ils expriment une "intense satisfaction de voir reconnaître, par la plus haute autorité française, la continuité de l'État français entre 1940 et 1944." Tous les partis et toute la presse, du "Monde" à l'"Humanité", emboîtent le pas.
2 - De Gaulle n'a pas ce mépris pour le peuple de France: L'immense majorité du peuple français, loin d'accepter un régime imposé par la violence et la trahison voit dans l'autorité de la France Libre l'expression de ses voeux et de sa volonté ." (I, p. 394) et il ajoute la preuve: la levée du peuple de Paris: "Quatre années d'oppression n'avaient pu réduire l'âme de la capitale, la trahison n'était qu'une écume ignoble à la surface d'un corps resté sain. " (III, p. 442). "Fut-ce aux pires moments notre peuple n'a jamais renoncé à lui-même. " (III, p. 194)
Si Vichy était un État légitime, de Gaulle était un "déserteur" (comme le nommait Vichy) et nous, les Résistants, tous des traîtres et des "terroristes".
Dans l'épisode récent du lynchage de l'Abbé Pierre et de moi-même, cette puissance du lobby s'est affirmée non seulement dans l'alignement des médias, mais même de l'Église. Le 30 avril 1996, "l'Humanité" (!) nous apprend: "Le Président du "Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) Henri Hadjenberg a demandé hier que la hiérarchie de l'Église de France prenne position sur le livre négationniste de Roger Garaudy et le soutien de plus en plus net que lui apporte l'Abbé Pierre. "
L'Épiscopat s'incline aussitôt : Hadjenberg a prononcé son diktat le 29 avril. Aussitôt est publié le texte de l'épiscopat qui "déplore l'engagement de l'Abbé Pierre aux cotés de Roger Garaudy ."
Hadjenberg se dit satisfait de la position de l'Église de France qui a "marginalisé" lundi l'Abbé Pierre. Le même jour le Bureau de la "LICRA" exclut l'Abbé Pierre parce qu'il "maintient son soutien à Roger Garaudy ".

Le tabou de Nuremberg: une affaire Dreyfus à l'envers

Que reste-t-il de ce vacarme médiatique ?
C'est à dire qu'est-ce que j'ai nié dans ce qu'ils appellent, en leur jargon, "négationnisme" ?
Il suffit de lire le livre pour voir que je n'ai nié ni les crimes contre l'humanité commis par Hitler en raison de son racisme sanglant contre les juifs qu'il accuse à la fois d'être les auteurs de la Révolution d'Octobre (Il forge le terme de "judéo-bolchevisme"), et d'être les maîtres du capitalisme international. Double démagogie criminelle : la première pour se donner à l'égard des Occidentaux comme le rempart contre le communisme; la seconde à usage interne, pour racoler les masses populaires: Le Traité de Versailles lui avait pour cela donné des atouts majeurs en saignant à blanc l'Allemagne vaincue de 1918. Le grand économiste anglais Lord Keynes disait alors dans son livre "Les conséquences économiques de la paix" (1922): "Avec un tel traité vous aurez la guerre avant vingt ans ! "
Là aussi le Tribunal de Nuremberg dans sa désignation des "crimes contre la paix" n'a pas mis en accusation ceux qui ont ainsi facilité la montée d'Hitler en permettant à un bourreau des peuples de passer pour un sauveur de son peuple.


Ce que j'ai nié c'est que le Tribunal de Nuremberg puisse être considéré comme faisant jurisprudence et servir de critère de la vérité historique, alors que tant de révisions savantes avaient montré combien avaient été faussées ses délibérations et ses procédures. (Voir mon livre: p. 91 à 150)
Ma critique des "principes" de Nuremberg s'appuie en effet:

a

-- sur la définition même de ce procès, donnée, fort clairement, par son Président, le Procureur Général des Etats-Unis Robert Jackson à l'audience du 26 juillet 1946: "Les Alliés se trouvent encore techniquement en état de guerre avec l'Allemagne En tant que tribunal militaire, ce tribunal représente une continuation des efforts de guerre des nations alliées ."

b

-- sur les Statuts de ce Tribunal d'exception (élaborés à Londres le 8 août 1945 par les dirigeants américains, anglais, français et russes) et qui ne laissent aucun doute sur son "exemplarité juridique".
Le statut de ce tribunal est ainsi défini:
"

Article 19

: le Tribunal ne sera pas lié par les règles techniques relatives à l'administration des preuves."
"

Article 21

: Il considère également comme preuves authentiques les documents et rapports officiels des gouvernements alliés. "
C'est grâce à l'application de ces "principes", ou plutôt de cette absence de principes et de cette violation délibérée de toute la déontologie juridique, que, par exemple, le Procureur soviétique Rudenko a pu déclarer obligatoirement recevable le rapport sur le massacre de Katyn de 11.000 officiers polonais qu'il attribuait à l'armée allemande, alors qu'il fut prouvé que les coupables étaient les dirigeants soviétiques.
C'est ainsi également que l'on accepta sur parole le rapport des Soviétiques qui, ayant libéré le camp d'Auschwitz-Birkenau, ont donné le chiffre de 4 millions de morts dans ce camp, chiffres largement controversés depuis lors, comme nous l'avons vu.
A Nuremberg, je l'ai montré dans mon livre, à la différence des règles régissant tous les tribunaux, ne furent vérifiés ni les textes, ni les témoignages concernant "la solution finale", et ne fut pas expertisée l'arme du crime. (camions asphyxiants ou "chambres à gaz").
La sacralisation de ce tabou exigeait évidemment d'interdire toute recherche, d'étouffer toute expertise, et de diaboliser quiconque prétendait le mettre en cause.
Cela ressemble fort au procès du Capitaine Dreyfus où l'on considérait comme blasphématoire de mettre en cause les jugements d'un tribunal militaire ignoblement antisémite et d'une Église qui lui apportait sa caution par sa diabolisation non moins ignoble de l'ensemble des communautés juives qu'elle osait appeler "un peuple déicide."
La symétrie est saisissante : aujourd'hui, le lobby a pris le relais des États-majors militaires et religieux, non seulement pour lyncher les personnes (en l'occurrence l'Abbé Pierre et moi-même) qui osent briser les nouvelles idoles de la pensée unique et du "politiquement correct", mais mettre en accusation des peuples entiers, de nouveaux "peuples déicides" face au seul "peuple élu".

Un "bréviaire de la haine " 

Sont aujourd'hui repris les thèmes lancés, en 1942, par Theodor Kaufman: "Les Allemands, quels qu'ils soient, ne méritent pas de vivre " et indiquant les moyens pour qu'en 60 ans la race allemande soit totalement éliminée, confondant un peuple entier avec ses dirigeants criminels ("Germany must perish "), et les délires racistes, parallèles à ceux d'Hitler : Clifton Fadiman demandant en 1942 dans son hebdomadaire "New Yorker", "de susciter une haine ardente contre tous les Allemands et pas seulement contre les dirigeants nazis " car, disait-il, "l'actuelle agression nazie n'est pas l'oeuvre d'un groupe de gangsters, mais plutôt l'expression finale des plus profonds instincts du peuple allemand ".
En 1996, un produit américain de l'éducation sioniste (comme Ygal Amir, l'assassin de Rabin, ou de Baruch Goldstein, massacreur d'Hébron) un certain Daniel Jonah Goldhagen, inspiré par les mêmes "bréviaires de la haine", décrit les Allemands comme "une nation de tueurs" dans son livre intitulé: "Hitler's Willing Executioners " ("les dévoués bourreaux d'Hitler").
Une opération semblable, chez Bernard-Henri Levy qui, dans son livre "L'idéologie française", s'acharne, au prix des pires distorsions de l'histoire, à faire de tous les Français les créateurs, sous Vichy, d'un "fascisme à la française". Vichy serait le fruit de toute la culture française: "C'est toute la culture française qui témoigne de notre ancienneté dans l'abjection" (p. 61), et qui fait de la France "la patrie du national-socialisme" (p. 125)

Une lecture tribale de la Bible

Le sentiment de supériorité sioniste ressemble fort à l'exaltation de la pureté de la race aryenne, qui sert de justification à toute politique sanglante de domination.
Le Rabbin A. Cohen, dans son livre sur "le Talmud" (Ed. Payot. 1983) pourtant si scrupuleusement attentif à rechercher, dans la tradition talmudique, les moments universalistes, écrit, dès l'introduction de son livre (p. 19) pour excuser d'avance tous les passages discriminatoires: "Il fallait au juif une religion qui, non seulement le distinguât continuellement des païens, mais qui lui rappelât sans cesse à lui-même qu'il était un membre de la race juive ."
Ce qu'il appelle "une frontière de feu" "distinguant et séparant le juif de tous les autres ", il dit en trouver l'expression la plus forte chez Esdras. C'est, dit-il la semence dont procéda le Talmud . (p. 19)
Nous n'aborderons pas ici une discussion théologique mais nous rappellerons seulement l'interprétation politique et le sentiment de supériorité qui découle d'une lecture intégriste et littéraliste.
"On est d'autant plus homme que l'on est plus juif" écrit le Rabbin Eisenberg, qui dirige les émissions juives du dimanche sur Antenne II. (Source : Rabbin Eisenberg : "Une histoire des juifs " (CA L. 1970)
Thème repris par Elie Wiesel citant le Talmud, dans son livre : "Célébration talmudique " (Ed. du Seuil.1990):
"Le juif est plus proche de l'humanité que n'importe qui d'autre . "
Une telle prétention était la justification de tous les colonialismes anciens, et aujourd'hui de la politique annexionniste des dirigeants israéliens, de leurs occupations défiant la loi internationale, et de leurs agressions.

Cette lecture tribale

des textes sacrés, que ce soit par les extrémistes israéliens ou les "islamistes", ou les intégristes chrétiens, sont une source permanente de conflits et les traquer partout est notre tâche d'homme: celle qui vise à l'unité humaine et non à sa division.

Israël n'a d'avenir dans le concert fraternel des peuples que s'il est "désionisé", c'est à dire s'il devient fidèle à l'admirable foi juive de ses prophètes: celle qui ne vise pas à la conquête militaire nationaliste et colonialiste, mais au rayonnement du message divin sur la terre entière.

Je n'ai donc pas un mot à retoucher à mon livre qui est dans le droit fil de ma bataille pour l'homme depuis plus d'un demi siècle, changeant de communauté lorsqu'elle n'acceptait pas sa remise en cause, mais jamais de but : la défense de l'homme, et de tout homme, car chacun est habité par DIEU.

Une lecture prophétique : l'Abbé Pierre

C'est cela qui précisément nous unit d'amour fraternel avec l'Abbé Pierre à travers tout ce siècle et quelle que soit la différence de voies que nous avons suivies pour essayer d'accomplir la tâche divine de l'homme.
Cette fraternité n'implique aucun aveuglement. Lorsque nos divergences existaient, depuis la grève des mineurs de 1948 jusqu'à l'attitude à prendre à l'égard du Traité de Maestricht, nous avons confronté nos choix, sans complaisance, mais toujours en nous enrichissant de nos critiques réciproques comme il convient à un frère d'aider son frère à prendre le chemin de vérité.
C'est pourquoi les attaques perfides menées contre l'Abbé Pierre parce qu'il refusait de me désavouer déshonorent ceux qui ne savent pas ce qu'est le dialogue, fût-il conflictuel, et ce qu'est l'amour, la communion vers une vérité toute humaine, et donc toujours relative et humble, mais habitée de foi divine.
Qu'ils sont à plaindre ceux qui ont parlé "d'amitié aveugle", et plus encore, insultant le Père, de "gâtisme" sénile ou de "manipulation" par son entourage, ou d'"antisémitisme préconciliaire" !
Lorsqu'au début de cette "affaire" j'ai rencontré l'Abbé, je lui ai dit: "Tu sais, Pierre, combien j'admire ton action pour les exclus et surtout pour les sans-logis. Des millions de Palestiniens ont été chassés de leur maison par la terreur du sionisme, et des milliers de Libanais ont dû fuir sur les routes lors des agressions israéliennes. Ne crois-tu pas que leur défense est dans le prolongement de ton action pour les SDF (sans domicile fixe) de France ?"
L'inflexible prophète avait, à Gaza, demandé pardon aux Palestiniens, au nom des Occidentaux, de la spoliation de leurs terres et de leurs foyers (comme le lui reprochent la "Tribune juive" et les Kouchner) en ajoutant qu'aucun Arabe n'a été responsable des crimes d'Hitler ("chrétien apostat" disait l'Abbé Pierre.)
Il a, au cours du procès infâme et menteur qui m'était fait, dit que la violence annulait la promesse. Dénonçant la "politique suicidaire" des dirigeants israéliens il parlait le langage des Prophètes juifs, d'Amos à Michée criant: "Ecoutez-donc, dirigeants de la Maison d'Israël qui bâtissez Sion dans le sang et Jérusalem dans le crime. A cause de vous, Sion sera labourée comme un champ, Jérusalem deviendra un monceau de ruines. "(Michée, III, 1-12)
L'Abbé Pierre se refusa toujours à appeler "terre promise" une terre conquise, que ce soit par les légendaires exterminations sacrées de Josué à Jéricho ou à Hébron, ou par les trop réels massacres de Begin et de l'Irgoun à Deir Yassin en 1948, comme à Kafr Kassem en 1956, ou au Liban, de Sharon en 1982 à Pérès en 1996.
Alors fut lâchée contre lui la meute des apostats de la grande foi universaliste des Prophètes: Jacques Attali, Schwarzenberg, Kouchner, et les "grands prêtres", Sitruk et Kahn, qui le firent comparaître, comme Jésus devant le Sanhedrin, devant le nouveau tribunal de l'Inquisition, chargé de la police de la pensée: la "LICRA". Il refusa d'abjurer et fut exclus. Ce qui fut à son honneur, et la honte des pharisiens.
Il ne s'agissait nullement d'une querelle "religieuse" comme l'écrit le sophiste Jean Daniel dans un éditorial du "Nouvel Observateur" sur "les religions contre la paix ". C'est au contraire contre l'utilisation intégriste des religions à des fins politiques que l'Abbé Pierre et moi-même nous élevons: juifs, chrétiens et musulmans se reconnaissent un même "père des croyants" qui ne fut ni juif, ni chrétien, ni musulman, mais antérieur à tous, un "Araméen errant", annonçant l'Alliance de DIEU avec "toutes les familles de la terre", et c'est parce que nous sommes habités par ce même DIEU que l'Abbé Pierre, moi-même, et tous les hommes qui luttent pour l'unité humaine, résistent à toutes les tentations ou les tentatives d'accaparement de la promesse divine, qui est en nous et en tous, pour en faire l'instrument d'un nationalisme et d'un colonialisme sanglants.
Ce ne sont pas, comme le prétend Jean Daniel, les religions qui sont contre la paix, mais les hérésies nationalistes, dont les dirigeants d'Israël donnent un exemple saisissant, pour sacraliser une politique de spoliation, d'agression, de violations des lois internationales, selon le but qui leur était assigné par leur père spirituel : l'athée Herzl, dans son livre: "

L'État juif

": "Nous serons un bastion avancé de la civilisation occidentale contre la barbarie de l'Orient".

Abroger la loi Gayssot, loi totalitaire.

Il ne reste plus aujourd'hui à la police de la pensée qu'à nous inculper au nom d'une loi qui n'a pas seulement déshonoré le Parti "communiste" et le Parti "socialiste", qui l'ont patronnée, mais tous les partis politiques qui, après l'avoir combattue dans l'opposition, n'osent pas l'abroger lorsqu'ils sont au pouvoir, par peur du lobby.
Lors du débat du 2 mai 1990, à l'Assemblée nationale, (Journal officiel du 3 mai 1990) au cours duquel fut votée la "loi Gayssot" l'objectif de la loi était précisé: "Il s'agit d'instituer une nouvelle incrimination visant à réprimer ce que l'on appelle le "révisionnisme "."(J.O., p. 912) "Le révisionnisme, doit être sanctionné parce qu'il est vecteur d'antisémitisme ."(J.O., p. 956).
Le postulat caché de ce texte, c'est qu'il n'y a de "crime contre l'humanité" que lorsqu'il frappe des juifs. La séance se déroula sous haute surveillance. Un député remarqua (J.O., p. 905): "Nous assistons ce soir à une extraordinaire mise en scène. Durant nos débats nous voyons rarement autant de journalistes et de caméras de télévision. On veut essayer de démontrer que ceux qui voteront "contre" refusent de lutter contre le racisme ."
M. Toubon (aujourd'hui Ministre de la justice) précisa: "Ce n'est pas une loi contre le racisme, c'est une manipulation." (J.O., p. 929) et il ajouta: "La loi qu'ils vont voter répond uniquement à un coup médiatique."(J.O., p. 936).
Au profit de qui ?
Déjà, dans un article du 5 juillet 1983 de "Libération", M. Luc Rozenzweig écrivait: "La "LICRA" jouit d'un privilège inouï: la loi du 1er juillet 1972, qui réprime la discrimination raciale lui délègue le pouvoir de faire dire, avec une automaticité absolue, qui est antisémite et qui ne l'est pas. Seule elle juge de l'opportunité des poursuites et dirige, dans le cadre de la loi, le bras des juges réduits en la matière à jouer les notaires du registre de l'infamie ."
La loi "Gayssot" accroît encore ce pouvoir et M. Toubon précisa : "Cette proposition [à propos de l'article 7. R.G.] a été faite par la "LICRA" au cours des travaux de la Commission consultative des Droits de l'homme."(J.O., p. 948).
Ajoutons qu'aujourd'hui c'est précisément M. Kahn, grand maître de la "LICRA", qui est le Président de cette commission !
Ont voté contre la "loi Gayssot", Messieurs Chirac, Juppé, Seguin, les actuels Ministres de la Justice et de l'Intérieur (MM. Toubon et Debré) et 265 députés.
L'on peut se demander ce qui (ou qui ?) les empêche aujourd'hui d'abroger cette loi qu'ils ont alors si clairement dénoncée ?
Un grand juriste français, professeur de philosophie du droit à la Faculté d'Assas et membre de l'Institut, M. François Terré, écrit: "Ce texte d'esprit totalitaire a institué le délit pénal de négationnisme. Au juriste de veiller à la sauvegarde des libertés fondamentales auxquelles la loi Gayssot porte atteinte: la liberté d'opinion et d'expression Ce n'est pas devant les tribunaux que l'histoire doit trouver ses juges Alors, comment mettre obstacle à l'application de la loi Gayssot puisque ceux qui, avant sa promulgation, auraient pu la faire annuler par le Conseil Constitutionnel (Président de la République, Président de l'Assemblée Nationale et du Sénat, 60 députés, 60 sénateurs) n'en ont pas eu le courage ? " L'auteur propose de saisir la Cour européenne de Strasbourg pour en finir avec "le caractère détestable d'une loi qui rétablit le délit d'opinion"("Le Figaro" du 15 mai 1996)

Il est triste qu'il soit nécessaire de faire appel à une instance étrangère pour rappeler à la France ce qu'est un État de droit.

Dans le même numéro du journal un lecteur parle de "la dangereuse schizophrénie d'un pays où Salman Rushdie est un héros tandis que Roger Garaudy y est interdit d'expression et l'Abbé Pierre voué aux gémonies ."
Le Président de la "LICRA" en Suisse, le député Vodoz ayant demandé que me soit intenté un procès (en Suisse !), M. Georges André Chevallaz, ancien Président de la Confédération Helvétique, écrit: "En tant qu'historien je suis frappé par cet esprit de maccarthisme et de chasse aux sorcières, chaque fois qu'on touche à l'Holocauste " (Journal de Genève, du 2 mai 1996).
En France, lors du débat du 21 juin 1991, à l'Assemblée Nationale, sur la loi Gayssot, un député, M. Toubon, actuel Ministre de la Justice, proposait de la rejeter: "C'est, disait-il, une très grave erreur politique et juridique une loi de circonstances c'est glisser vers le délit d'opinion le principe consiste à fixer la vérité historique par la loi au lieu de la laisser dire par l'histoire cette loi, j'en suis sûr, ne sera jamais appliquée ."(Journal Officiel du 22 juin 1991, p. 3571)
Aujourd'hui encore un autre député invite à une réflexion sur "la vérité officielle qui fige l'histoire". Rappelant que la loi avait été votée au moment de l'affaire du cimetière de Carpentras, il explique sous le titre: "Une loi néfaste", les conditions du vote: "Une sorte de chantage implicite a été exercé sur les parlementaires: tout député qui n'aurait pas voté cette loi aurait été soupçonné de négationnisme Des groupes influents ont créé à l'époque un climat malsain "
"Il s'agit , ajoute-t-il, d'une loi qui instaurait une vérité officielle. Ce qui est digne des régimes totalitaires. Pas d'une démocratie. "(Le "Figaro" du vendredi 3 mai 1996)
Si l'on se souvient, comme le rappelle Max Clos dans son "Bloc Notes de la semaine", dans le même numéro, que "la loi Gayssot du 13 juillet 1990 fait un délit du "négationnisme", c'est à dire la contestation des crimes commis par les nazis contre les juifs " l'on devine quels étaient "les groupes influents" qui exerçaient "un chantage implicite" sur les parlementaires et pourquoi, aujourd'hui, ils n'ont pas eu le courage de la faire annuler, comme dit le Professeur Terré.
Nous savons désormais qui commande et qui télécommande les Présidents de la République (anciens ou nouveaux), les Assemblées, les Médias, les Partis comme les Églises, et combien il est difficile, à travers ces calomnies ou ces silences, d'aider des millions de Français de bonne foi à se libérer d'un demi-siècle de "lavage de cerveaux", masquant le rôle que joue le mensonge dans la stratégie de domination mondiale des États-Unis et de son gardien mercenaire des pétroles du Moyen-Orient par un projet de désintégration de tous les États de la région (dont le plan "Kivounim" n'est qu'une esquisse).
Mais, à contre-nuit, perce la vérité.
Les efforts pour nous faire taire seront vains. Il faudrait pour cela nous tuer. Le déferlement de haine contre nos écrits défigurés, véritables appels au meurtre, montre que certains y pensent, comme ils n'avaient trouvé que le bagne pour bâillonner DREYFUS. Mais ce serait une nouvelle preuve qu'ils ne peuvent contre nous trouver aucun autre argument.



ANNEXES


Lettre de l'Abbé Pierre à Roger Garaudy

Très cher Roger,
15 avril 1996
Tu sais les limites de mes forces. Elles diminuent chaque jour bien que beaucoup soient persuadés qu'elles sont grandes parce que ma voix est restée sonore et parce que dès que j'ai la conviction qu'un fait ou une question créent injustice et fausseté, je reprends des énergies, mais qui ne sont que bien brèves.

Pardon de tant parler de moi, mais c'est pour expliquer à toi et à tous ceux auxquels tu estimeras utile de faire connaître ma lettre, comment il se fait que j'ai tardé en dépit des contacts téléphoniques, à rendre publiques mes certitudes en ce qui te concerne, en ta personne que je connais depuis 50 ans et en ce qui concerne tes actes, des plus intimes à ceux ayant les plus grandes conséquences publiques.
Député communiste tu fus le premier interlocuteur avec qui il m'arriva que je me trouve avoir à débattre, et le souvenir m'en est resté inoubliable, parce que ce fut, je crois, fructueux et pour l'un et pour l'autre.



Ton livre le plus récent m'est parvenu alors que j'étais vraiment à bout de forces pour d'autres tâches pressantes. Je ne peux que trop peu lire, à 83 ans, de tout ce qui m'arrive, n'ayant guère que 2 heures le matin et 2 heures l'après-midi où je puisse vraiment travailler.



Sur cet écrasant drame millénaire qui ne cesse autour d'Israël, tu sais ma pensée mûrie depuis beaucoup d'années, et tu sais aussi que cette pensée s'étend bien au delà des seuls drames contemporains.

Nous avons eu déjà sur ce sujet de graves entretiens.
De ton nouveau livre il m'est impossible de parler avec tous les soins que réclament non seulement son sujet fondamental, mais aussi l'étonnante et éclatante érudition, scrupuleuse, sur laquelle chaque propos se fonde, comme j'ai pu le constater en le parcourant.
Autour de moi quelques personnes dont les exigences et la compétence sont grandes et qui l'ont entièrement lu me disaient l'importance de ce qu'elles en ont reçu.
Il faut tout faire, et je m'y emploie, pour que bientôt des historiens vrais, de la même passion du vrai qui est la tienne, s'attachent à en débattre avec toi.
Les insultes contre toi que j'ai pu connaître (jusque dans un quotidien que j'estime le plus pour son habituelle objectivité), qui t'ont accablé de toutes parts sont déshonorantes pour ceux qui, comme à la légère, t'en accablent.



Je veux en cette lettre m'efforcer de rendre publiques deux convictions : l'une, en peu de mots, concernant ta personne, et l'autre (sûrement encore, bien imparfaitement exprimée) porte sur ce que toute ma vie d'homme de foi et d'amour m'a conduit à concevoir de la succession de faits historiques sur lesquels je pense avec tristesse, que toute la foi, admirable (mais depuis tant de siècles repliée sur elle-même) de ce peuple, de mes frères, se limite, sans entendre qu'elle l'appelait à une mission d'une autre et noble grandeur.

La Providence m'a donné, en d'autres temps (qui me paraissent encore si proches) de pouvoir, au risque, volontairement accepté, de ma vie, venir au secours de ceux pour lesquels j'ai pu le faire. Du fait de cela je reste particulièrement sensible à tout ce qui, en les concernant, fait se répercuter tant de douleurs chez eux, et de partout à l'entour, et comme sans fin.


Sur toi et ta vie, peu de mots suffisent. Tu es un de ces hommes qui ne cessera jamais, jusqu'au face à face avec l'Infini Amour, d'être tourmenté d'une dévorante faim d'Absolu.

Je plains ceux qui sont si superficiels, ou pressés de trop d'autres "faits divers", qu'ils n'aient pas su respecter et aimer tes recherches, et la façon dont, (en toute ta vie) tu as voulu cueillir et rassembler tout Absolu, perçu fût-ce très parcellaire, en toutes les spiritualités entre lesquelles si sincèrement se partagent (et parfois égarées se combattent) les humains de toute la terre et de tous les siècles.



Ce n'est pas sans quelque douloureux tremblement et grande humilité que j'évoquerai l'autre de mes convictions relative à la portion juive de l'univers humain.

Tout a commencé, pour moi, dans le choc horrible qui m'a saisi lorsqu'après des années d'études théologiques, reprenant pour mon compte un peu d'études bibliques, j'ai découvert le livre de Josué. Déjà un trouble très grave m'avait saisi en voyant, peu avant, Moïse apportant des "Tables de la loi" qui enfin disaient: "Tu ne tueras pas , voyant le Veau d'or, ordonner le massacre de 3.000 gens de son peuple. Mais avec Josué je découvrais (certes contés des siècles après l'événement), comment se réalisa une véritable "Shoah" sur toute vie existant sur la "Terre promise".
A crié en moi : "Si je te promets ma voiture, et si toi, dans la nuit, tu viens tuer le gardien, forcer les portes et t'emparer de la voiture promise, que peut-il rester de la "Promesse" ? "
La violence ne détruit-elle pas tout fondement de la Promesse ? Certes, après, continuera à être, sans cesse, redite l'Alliance avec le peuple qui (pas unique semble-t-il mais unique en tant que peuple fortement constitué) a, dans sa conscience, la notion de l'Éternel Unique (certes pas encore connu pleinement comme ayant pour essence l'amour. Cette révélation je la vis avec Jésus. Jésus qui fondera la foi trinitaire : Deus caritas est.

Mais cette Alliance porte-t-elle encore sur ce coin du monde seulement (que l'on peut et doit encore appeler, non "terre promise", mais "terre sainte",
couverte de crimes mais aussi de saints prophètes ?)

Je ne puis plus concevoir promise par DIEU (même si on lui attribue l'ordre de massacrer (et n'est-ce pas outrager DIEU ?), seulement ce coin de terre pour ou contre lequel tant meurent aujourd'hui encore.
L'Alliance n'est-elle pas l'envoi en mission de tout Israël pour porter la foi qu'il a reçue à la terre entière !
La terre promise à tout croyant, (donc à tout Juif aussi.). Je ne puis me départir de cette pensée de porter à la terre entière la JOIE de connaître DIEU vrai.
Oh, que je voudrais être encore assez jeune pour entreprendre, avec des équipes fraternelles, l'accomplissement de la mission reçue d'abord en Israël puis en Jésus.
Je n'ignore pas que le repli d'Israël sur soi, sans missionnaire, est en partie dû à l'étrange retournement de l'histoire causé par Constantin après l'Edit de Milan et des néfastes conséquences qui accompagnèrent ses bienfaits.
Nous entendons dire une intention du Pape, en l'an 2.000 (sera-ce le même Pape ?) de confesser les fautes historiques qui ont accompagné le zèle des missions chrétiennes.
Puisse-t-il ne pas sous-estimer la part prise dans l'antisémitisme avec les mots "peuple déicide", ce qui est insensé car c'est pour tous les peuples, pour tous les humains que Jésus s'est offert en rançon?
De ce temps naquit, en place des martyres enfin interdits, la désastreuse coutume (pour suppléer à la décadence de l'empire) des structures de privilèges: princes-évêques, papes-roi en tous les sens, jusqu'aux plus abusifs, cette confusion entre spirituel et temporel.
Roger, de tout cela sûrement, tous deux vieillards, devons encore parler, et interroger de plus savant que moi.
Je t'en prie, retiens de ces lignes presque illisibles que nous lirons ensemble au téléphone, la force et la fidélité de mon affectueuse estime et de mon respect pour l'énorme travail de ton nouveau livre. Le confondre avec ce qui fut appelé "révisionnisme" est une imposture et véritable calomnie d'inconscients.
Je t'embrasse et t'assure que toi et les tiens me restez présents dans l'offrande de chaque jour du peu d'effort que je peux encore tenter.
Ton frère
Abbé Pierre


Le témoignage d'un Pasteur protestant

Le 11 mai 1996
Cher Abbé Pierre, cher Roger Garaudy,
Je suis triste pour le flot de haine et de mépris dont on vient de vous accabler. Et qui révèle les vrais sentiments que beaucoup portaient dans leur coeur. Pensez donc, pouvoir tenter de traîner dans la boue l'Abbé Pierre, cet homme dévoué, cela survalorise (à ces yeux) celui qui juge et qui condamne.
Et vous, Roger Garaudy, vous vous payez le luxe d'un beau doublet; incarner les deux phobies françaises, le communisme et l'Islam. On dirait que vous le faites exprès.
Vous aimez les juifs, vous l'avez prouvé, infiniment plus que tous les donneurs de leçons ? Mais voilà, vous aimez aussi les Palestiniens et les Arabes en général, musulmans en majorité et parfois chrétiens. Tous des frères Palestiniens ou Arabes, depuis tant de générations humiliés, colonisés, dépouillés, bastonnés à douze ans, emprisonnés, affamés. Et vous avez raison de les aimer et de vouloir pour eux la justice et la paix.
Personne n'a compris (et personne n'a expliqué non plus) que c'est à cause d'eux que vous vous êtes lancés dans l'entreprise folle qui consiste à essayer d'expliquer (à des ignorants et des gens qui ne veulent rien savoir) quelles ont été les conséquences de l'odieuse extermination des Juifs sur le sort des Palestiniens et des Arabes qui n'étaient pour rien dans les pogroms polonais ou russes, l'Affaire Dreyfus et les camps de concentration et d'extermination nazis. Et pourtant c'est eux qu'on a dépouillés. Ce qui est contesté ce n'est pas l'abjection et l'horreur des massacres antisémites, c'est l'usage qu'on en fait pour justifier la création et l'extension permanente de l'État d'Israël, et couvrir de folles injustices. Faire "d'Auschwitz" un argument politique pour soutenir Israël c'est s'exposer à ce que cet argument soit contesté. Et quand on refuse le ré-examen historique de la période nazie, quand on considère que l'étude du dossier est terminée, n'est-ce pas, en réalité, qu'on voudrait empêcher que la légitimité de l'État d'Israël soit remise en question et son comportement. Et pourtant, on ne peut rien contre l'Histoire. Un jour ou l'autre tout se sait.
J'aime que ce soit un historien Juif (pour qui j'ai un immense respect) qui ait écrit dans " les Temps Modernes", il y a trente ans, le merveilleux dossier sur "Israël, fait colonial ? ". A-t-il tort ou raison ? Et si c'est vrai que la colonisation de la Palestine a été élaborée par le mouvement sioniste, il y a cent ans, à l'apogée de tous les colonialismes, n'y a-t-il pas lieu de redouter que cette domination coloniale finira comme les autres ? Il vaudrait mieux y réfléchir que de lancer des anathèmes. ARAFAT n'a-t-il pas accepté de payer, pour la paix un prix très lourd. Et dans une certaine mesure les pacifistes israéliens aussi, Rabin compris ?
On appelle "négationnistes" les nazis d'aujourd'hui qui veulent réviser l'Histoire pour donner raison aux nazis d'hier. On ne me fera jamais croire (après lecture des déclarations de l'Abbé Pierre et du livre de R. Garaudy) que ces frères se sont convertis au nazisme.
C'est vite dit que la théologie de "l'Abbé Pierre est obsolète": j'en connais qui le sont davantage et qui feraient mieux d'être modestes.
Quant à vous deux, frères, les combats que vous menez, à l'âge que vous avez, pour conscientiser tous ceux qui ont besoin de l'être, forcent le respect et contribuent à l'espérance.
Pasteur Roger Parmentier


Le cri d'un déporté 
 
Gaulliste de 1940, ancien des Forces Françaises libres (FFL) j'ai été arrêté en octobre 1943 et déporté pendant 18 mois à Buchenwald puis dans l'enfer de Dora, où des milliers de déportés français ont laissé leur vie pour la fabrication des V1 et des V2 dans l'usine souterraine. Je suis revenu grand invalide.
Tout cela pour vous dire que nous avons partagé avec nos camarades juifs toutes les épreuves des camps.
Cela étant dit, je pose la question aux journalistes: de quel droit dénient-ils à d'anciens déportés le droit de contester certaines thèses érigées en postulats, non par des déportés juifs, mais par certains dirigeants sionistes ?
Dans quelle société vivons-nous, où l'on n'a pas le droit de critiquer, de quelque manière que ce soit les juifs, les Israéliens, les sionistes, sans être automatiquement taxé d'antisémitisme et de racisme ?
Que les journalistes sachent une chose: la très grande majorité des déportés dans les camps nazis n'ont pas été les juifs, bien que tous les médias aient accrédité la thèse que seuls les juifs ont été déportés et exterminés.

Qu'ils sachent aussi qu'il y a eu en France environ 250.000 déportés, dont près de 25.000 juifs français. Il en est revenu entre 80.000 et 100.000 dont environ 15.000 juifs.
Personne ne parle de tous les déportés non juifs. Pourquoi ? On parle d'Auschwitz à propos de la Shoah, mais on oublie de dire que rien que dans l'usine souterraine des Vl et des V 2 de Dora, plusieurs milliers de déportés français sont morts d'épuisement et de mauvais traitements. Dora aussi était un camp d'extermination par le travail et la faim.
Quant à Auschwitz, il est vrai qu'environ 800.000 juifs de toute l'Europe y ont péri à partir de fin 1943, mais il ne faut pas oublier que les premiers déportés exterminés furent près de 400.000 soldats soviétiques, auxquels il faut ajouter environ 150.000 Tziganes et de 500.000 à 600.000 Polonais et des déportés d'autres nationalités.
De cela non plus on ne parle nulle part. Alors pourquoi ne parler que du sacrifice des juifs et occulter le martyre des autres déportés ? Eux aussi ont droit à la mémoire
Garaudy, en tant qu'ancien déporté, ne dit pas autre choses lorsqu'il affirme qu'on a occulté la déportation des "non-juifs" et qu'il dénonce la manipulation des chiffres puisqu'au départ on parlait officiellement de 4 millions de juifs exterminés à Auschwitz et que l'on ramène maintenant ce chiffre à 1 million.

Est-ce être "révisionniste" ou "négationniste" ou même antisémite que d'affirmer cela ?

Dans les camps, il n'y a pas eu de monopole de certaines catégories. Nous étions tous sur un pied d'égalité devant la souffrance et la mort.

Nous ne pouvons pas accepter que la déportation soit actuellement monopolisée par certains et que des journalistes, qui n'ont connu ni la déportation ni la guerre, se permettent de soutenir une telle manipulation.

Gaston Pernot, Docteur en droit, Commandeur de la Légion d'honneur, Paris.
("Le Figaro" vendredi 3 mai 1996)




L'indignation d'un écrivain israélien: Ari Shavit*

Cana, 102 morts sans visage
Nous avons tué 170 personnes au Liban, pour la plupart des réfugiés, au cours du mois d'avril 1996. Nombre d'entre eux étaient des femmes, des vieillards, des enfants. Nous avons tué 9 civils, dont une enfant de 2 ans et un centenaire, à Sahmour, le 12 avril. Nous avons tué 11 civils, dont 7 enfants, à Nabatyeh, le 18 avril. Dans le camp de l'ONU, à Cana, nous avons tué 102 personnes. ( )
( ) Nous avons veillé à donner la mort de loin. D'une manière totalement séculière. Sans l'idée archaïque de péché, sans le souci antédiluvien de considérer tout homme à l'image de Dieu et sans l'interdit primitif du "Tu ne tueras point".
Notre alibi d'airain veut que nous ne soyons responsables de rien; que la responsabilité retombe sur le Hezbollah. Alibi plus que douteux: car dès lors que nous avons décidé de déclencher une attaque massive sur une région civile du Sud-Liban (alors même qu'lsraël ne courait aucun risque vital), nous avons décidé ipso facto de faire couler le sang d'un nombre X de civils innocents. Dès lors que nous avons décidé de chasser un demi-million de gens hors de leurs maisons et de bombarder ceux qui étaient restés en arrière (alors même qu'en Israël nous n'avions pas une seule victime civile), nous avons décidé en fait d'exécuter plusieurs dizaines d'entre eux. Ce qui nous a permis de prendre ces cruelles décisions sans même nous regarder comme des salauds. ( )
Nous les avons tués parce que le fossé entre le caractère sacro-saint de plus en plus étendu que nous attribuons à nos propres vies et celui de plus en plus restreint que nous reconnaissons à celle des autres nous a permis de les tuer. Nous croyons de la manière la plus absolue que, avec la Maison-Blanche, le Sénat, le Pentagone, le New-York Times à nos côtés, leurs vies ne pèsent pas du même poids que les nôtres. Nous sommes persuadés qu'avec Dimona [site atomique d'Israël], Yad Vashem et le musée de la Shoah entre nos mains nous revient en vérité le droit d'annoncer à 400.000 personnes d'avoir à évacuer, en huit heures, leurs demeures. Et que nous échoit le droit, au bout de ces huit heures, de considérer leurs maisons comme autant de cibles militaires. Et que nous est réservé le droit de faire pleuvoir 16.000 obus sur leurs villages et sur leurs populations. Que nous est réservé le droit de les tuer sans ressentir quelque culpabilité que ce soit.( )
Mais de tout cela il n'est rien qui puisse alléger la gravité du massacre à l'israélienne et notre responsabilité devant son exécution. Car il se perpètre en général dans des lieux où nous avons laissé libre cours à un usage immodéré de la violence.( )
Le tir sur Cana a été exécuté selon les règlements, les ordres et les objectifs de campagne de "Raisins de la colère", il y avait quelque chose d'erroné dans ces règlements, ces ordres et ces objectifs. Quelque chose qui n'est déjà plus tout à fait humain. Et qui touche au criminel. Et tous, sans exception, nous avons été partie intégrante de cette machine. Le public a cautionné les médias, qui ont cautionné le gouvernement, qui a cautionné le chef d'état-major, qui a cautionné l'officier enquêteur, qui a cautionné les officiers, qui ont cautionné les soldats, qui ont tiré les trois obus, qui ont tué 102 personnes à Cana.( )
Rien ne fera que Cana ne fasse pas désormais partie intégrante de notre biographie. Parce qu'après Cana nous n'avons pas dénoncé le crime, n'avons pas voulu élucider l'affaire au regard de la loi, parce que nous avons voulu nier l'horreur et passer aux affaires courantes. C'est ainsi que Cana fait désormais partie de nous. Comme l'un des traits de notre visage.
De même que le massacre perpétré par Barukh Goldstein [dans le caveau des Patriarches sur des musulmans en prière] et le crime commis par Yigal Amir (tout comme les réactions qui les suivirent) étaient comme autant de manifestations de semences pourries au coeur de la culture national-religieuse, le massacre de Cana est-il une manifestation non moins extrême d'une graine de pourriture au c ur de la culture séculière israélienne. Son cynisme, sa brutalité, son instrumentalisme, son égocentrisme des forts. Cette tendance-là à brouiller la frontière entre le bien et le mal. Entre le permis et interdit. Cette tendance à ne pas exiger la justice. A ne pas se soucier de la vérité.
C'est ainsi, aussi, que la manière dont l'Israël contemporain a fonctionné pendant et après Cana a montré que l'israélité moderne et rationnelle recèle quelque aspect terrifiant. ( )

Ari Shavit/ Haaretz / New York Times Syndication.
* Ari Shavit est écrivain et chroniqueur du journal israélien Haaretz. Il vit à Jérusalem.
(Traduit de l'hébreu dans "Libération", mardi 21 mai 1996)