Nul, mieux que DAUMIER n'a vécu de façon plus profonde dans son oeuvre et dans sa vie, le drame de Don Quichotte.
En chaque tableau, en chaque dessin, la lumière, la couleur, le trait, la composition, tout conspire à esquisser à la fois la solitude du héros et sa tension héroïque vers le monde, dont il se sait responsable.
Autour de lui tout s'effrite ou s'évanouit, en lui vit la seule poussée ascendante d'un monde volontaire en train de naître. Un réseau de forces se nouent contre un monde qui se défait.
Une seule arabesque nerveuse, convulsive, emporte en un même tourbillon Don Quichotte et sa jument, suggérant, à chaque inflexion, l'étirement de toute leur substance, comme celle d'une flamme ou d'une torche tordue par le grand vent de Dieu.
R.G
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