Il
n’y a pas de révolution pure ou immédiate, la révolution est pleine
d’étapes médiates avant d’aboutir à ses fins de transformations de la
société. Je ne pense pas que l’extrémisme ou la pureté qui prône tout le
changement d’un seul coup et sans transition, soient viables pour
quelque soit la révolution et sa doctrine ! En regardant l’histoire des
révolutions, l’on remarquera que le manque de connaissance des
mécanismes de l’appareil d’État à changer, a souvent altéré la portée
des mesures de transformation systémique par l’inefficacité et voué les
projets des révolutionnaires néophytes à l’échec ou à l’ineffectivité
sinon à la perte pure et simple du pouvoir.
Le
temps de la révolution populaire n’est pas révolu, toutefois, celui des
révolutions rouges pures, bêtement répressives et athées, n’est plus.
L’habileté révolutionnaire du vingt et unième siècle devra trouver la
voie à une productivité propre (écologique) suffisante, gérer la société
dans une vraie convivialité qui favorise l’intervention des bases
populaires qui ne bafoueront pas les dissidents. C’est la méliorativité,
l’efficience et l’excellence avérée du nouveau mode qui doivent
mobiliser le peuple et garantir la réussite du nouveau, sans répression
de la dissidence non violente que la force des acquis dans la justice
sociale marginalisera et désavouera dans les faits.
Intégrer
la spiritualité, cet espace ontologique et entéléchique de l’homme loin
des sécheresses du nihilisme d’État des révolutions du 20ème siècle.
Ensuite, faire en sorte que les valeurs intellectuelles et morales
accompagnent le civisme et ainsi dépassent la finitude matérielle dans
la nouvelle vision sociale. Dans la nouvelle société, les valeurs
spirituelles doivent l’emporter sur les banalités du monde pour que
l’homme soit rendu à cette dimension à la fois transcendante et
immanente qu’est son humanité pour réformer la civilisation, au lieu
d’être ce chien âpre à la curée qu’il est rendu par le capitalisme
grossier d’aujourd’hui. Voilà l’appel authentique du révolutionnaire
nouveau. La véritable révolution ne saurait avoir d’autre but final que
celui d’améliorer l’homme en incitant ce qu’il y a de meilleur en lui,
en fécondant les germes de son humanité loin de la seule pseudo-valeur
matérialo-matérialiste du capitalisme contemporain qui n’est
qu’agressivité primitive d’accumulation fébrile et compulsive des biens
communs par une infime oligarchie aux dépens de tous, loin aussi de tout
matérialisme biologique grivois et exclusif qui réduit l’homme à un
stade d’organisme, le percevant comme simple un amas d’organes
intelligents !
Camille Loty Malebranche
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