12 août 2017

"Comment l'homme devint humain", de Roger Garaudy. Suite des courts extraits du mois d'août: MORTELLE RENAISSANCE

Le christianisme de Joachim de Flore, de saint
l'espérance des peuples, celui des cathédrales, la
Renaissance l'a détruit. A la Renaissance
beaucoup de choses sont mortes. Et d'autres sont nées
qui aujourd'hui nous tuent.


La Renaissance, avant d'être un phénomène de
culture, c'est d'abord la naissance simultanée du
capitalisme et du colonialisme. L'un et l'autre
s'impliquent, et ils se traduisent, sur le plan de la
culture, par l'exaltation de la volonté de puissance de
l'individu, de plus en plus indifférent au divin, et
faisant de la science, séparée de la sagesse, la servante
des appétits de domination sur la nature et sur les
hommes.

C'est alors qu'en Occident a pris naissance un
nouveau culte des idoles dorées de la puissance.
L'aventure coloniale, condition nécessaire de
l'accumulation primitive du capital, a commencé avec
le génocide indien : en Amérique, des aventuriers
possédés par la fièvre de l'or massacrent les hommes et
détruisent les civilisations de tout un continent.

Elle a continué avec le plus atroce attentat contre
l'unité humaine : la traite des nègres d'Afrique. Dix
millions d'esclaves sont déportés en Amérique pour
remplacer le travail forcé des Indiens décimés. Dix tués
pour un captif. Cent millions d'hommes détruits.
Enfin, en imposant sa domination coloniale à
l'Asie elle a étouffé, pour un siècle, le développement
de ses cultures.

Nous mesurerons, sur trois exemples seulement,
l'ampleur de ces occasions perdues de l'histoire, de ces
dimensions perdues de l'homme.


Roger Garaudy
Comment l’homme devint humain, pages 250-251