18 juillet 2014

René Vautier

René Vautier, réalisateur de cinéma (Avoir vingt ans dans les Aurès,...), ami de Roger Garaudy.

Photo Franck Galbrun
" René Vautier représente l’archétype du cinéaste engagé, l’exemple héroïque de son courage intellectuel et physique a inspiré nombre de réalisateurs et techniciens. La nature militante de son cinéma s’appuie d’une part sur une rigueur plastique, capable de faire au présent immédiat l’hommage de sa grandeur épique, et de l’autre sur une constante inventivité formelle, qui l’ont aidé à surmonter en toutes circonstances les difficultés pratiques liées à son oeuvre "d’intervention sociale". Son slogan pourrait être, selon ses propres termes : écrire l’histoire en images, tout de suite ! "


Extrait de l' interview:

D’une part il y a des gens qui veulent faire des choses un peu neuves et sinon des copains. Ça fait pas grand monde qui s’enquiert de diffuser mes films. Mais je crois que ça a servi à quelque chose, je pense avoir été utile.

Il s’agit pas de dire que quand on fait des films de ce genre on a des emmerdes, mais c’est vrai. Encore récemment, les auteurs de René Vautier, cinéaste franc-tireur se sont vu annuler la projection de leur film au dernier moment par les responsables de Confluences, qui distribuaient des tracts me reprochant d’avoir un jour témoigné au procès Garaudy. À ce sujet, il faut dire que j’y ai été parce que l’on me l’a demandé, et ce pour parler du film que j’avais fait sur Roger Garaudy bien avant ce qu’on lui reproche. Garaudy a été résistant, député, agrégé, militant du Parti Communiste : c’est de ça qu’on parle dans mon film qui a d’ailleurs eu une très bonne critique. Le pire, c’est que dans les comptes-rendus du procès des journaux que les gens de Confluences brandissent pour prouver que j’ai bien témoigné au procès Garaudy, il est bien noté : René Vautier s’est tourné vers Garaudy et a dit - je ne suis pas d’accord avec toi sur la question des chambres à gaz, etc...

Par contre, il est vrai que j’ai dit qu’il me semblait dangereux de légiférer sur l’écriture de l’Histoire, afin que les chercheurs puissent travailler en toute quiétude. L’Histoire reste écrite par les vainqueurs. Ce que je raconte dans mes films sur la guerre d’Algérie n’est pas du tout ce qu’on enseigne dans les collèges et lycées de France par exemple. J’ai témoigné, dans un de mes films, des actes de torture commis par Le Pen en Algérie. C’est illégal à cause de l’amnistie mais j’estimais qu’on avait pas le droit de se taire.

J’ai toujours fait des films coup de poing. Dans Les mineurs en grève, je voulais prévenir les gens que les mines étaient en état de siège, que l’armée assassinait des mineurs, et qu’au milieu de ça, il y a les enfants de mineurs. Alors, essayez de recueillir les enfants de mineurs chez vous pendant cette période-là. Mais pour faire un film sur les enfants en question, il fallait bien expliquer ce qui se passe, pourquoi la grève, pourquoi la répression : j’étais bien obligé de prendre parti. D’ailleurs, pour info, à l’époque du tournage de ce film, il n’y avait pas de loi sur les films non-commerciaux en France. C’est sa sortie qui a poussé le législateur à régler la question. Pour avoir une action concrète, il fallait donc organiser la diffusion de tels films. Pour ça, on a eu le soutien de gens du milieu associatif, de gens du PC, de la CGT...

Lire l'article et l'interview en entier à  http://www.indesens.org/article.php?id_article=18