01 juin 2011

Que chaque enfant qui porte en lui le génie de Mozart puisse devenir Mozart


En 1981, dans le prolongement de l' Appel aux vivants, Roger Garaudy proposait dans Il est encore temps de vivre (Stock éditeur) des axes pour un programme politique novateur. Voici de larges extraits de la conclusion du livre (pages 248 à 251):

- Une politique de l'énergie qui ne soit plus fondée sur le pétrole et le nucléaire, mais sur la diversification des sources d'énergie (surtout des énergies renouvelables) et leur décentralisation, créant des emplois dans toutes les régions;

- Une politique orientée prioritairement sur la satisfaction des besoins collectifs: transports en commun, réorganisation radicale de notre politique de la santé et de la Sécurité sociale cpmme de l'éducation et des sports et loisirs, intégration à toutes les formes de la vie sociale [des] handicapés; équipement des régions, notamment les plus délaissées telles que la Bretagne et la Corse;

- Une politique favorisant l'esprit d'entreprise, surtout sous ses formes participatives et associatives (coopératives de production, de consommation et de services), aide aux entreprises associant aux décisions les travailleurs et les cadres, etc.

- Une réforme fiscale fondée sur la préoccupation prioritaire que la part des salaires dans le revenu national ne soit en aucun cas amputée [depuis 1981, cette part a été considérablement et dramatiquement amputée tant par les gouvernements de gauche que de droite, NDLR];

- Un plan financier permettant de résorber le chômage et d'enrayer la hausse des prix par une création de monnaie par des crédits à faible taux d'intérêt, liés à la relance sélective d'industries prioritaires, notamment dans la production d'énergies diversifiées, décentralisées et renouvelables;

- Une politique de décentralisation donnant à des parlements breton, corse, occitan, alsacien, tous les pouvoirs actuels des préfets, permettant ainsi de multiplier, les initiatives créatrices et les originalités de toutes nos régions au lieu d'y exporter, de Paris, procureurs et C.R.S. L'ensemble de ces parlements, et de l'Assemblée des communautés de travail, recréerait une unité de notre peuple fondée sur la diversité de ses composantes et non sur la domination d'une bureaucratie centralisée, dominatrice et asphyxiante, et permettant ainsi une participation de tous, sans exclusive à l'égard des partis, des idéologies, des religions ou des mouvements, au gouvernement du pays;


- Une politique créant avec le tiers-monde des rapports de réciprocité fraternelle et non de domination et de corruption, et cela par le changement de notre propre modèle de croissance, changement qui est la condition première d'un nouvel ordre économique et culturel mondial;

- Une politique d'indépendance et de défense ne faisant plus de la France ni un enjeu de la politique de la politique de bloc des superpuissances [RG écrit alors que le bloc soviétique existe encore...NDLR], ni le dépôt d'une panoplie atomique dérisoire dont le seul résultat, tout en ruinant le pays, est de faire peser sur nous le cauchemar d'une destruction totale;

- Une politique changeant radicalement l'orientation même de l'éducation en n'en faisant plus un instrument d'adaptation au système établi, mais un appel à l'invention d'un avenir inédit donnant à la vie de chacun un sens, et en changeant de fond en comble ses structures, pour que l'éducation ne soit plus limitée au début de la vie etn séparée e la vie, mais permette à tout âge une alternance du travail manuel et créateur, de la production et de la création, un passage toujours possible des tâches d'exécution à des tâches de recherche et d'innovation;

- Une politique de la santé découlant d'une inversion fondamentale de nos modes de vie et d'une organisation médicale centrée non sur la compensation des dégâts physiques engendrés pour l'essentiel par notre système social, mais sur la prévention fondée sur un changement complet de nos conditions de vie, du mode de travail au mode de transport, de l'expression corporelle à une existence qui ait, tout entière, un sens et donc une joie;

- Une politique, en un mot, qui crée les conditions matérielles d'un épanouissement artistique et moral de chacun: où chaque enfant qui porte en lui le génie de Mozart puisse devenir Mozart; où chaque femme et chaque homme ne soit plus enfermé, par la concurrence sauvage et la lutte de tous contre tous, par le désir d'égaler un privilégié ou de vaincre un rival, dans la solitude individualiste d'un petit moi vaniteux et invariablement dominateur ou frustré, mais où, au contraire, chacun puisse prendre conscience que l'autre n'est pas la limite mais la condition de ma liberté, où chacun puisse prendre conscience qu'il est personnellement responsable de l'avenir de tous.