26 juin 2011

Pour l'avènement de la femme (2)

J'ai dit à quelques copains, vous vous êtes athées plus par médiocrité d'âme que par idéal. Si vous l'on disait par exemple que l'athéisme exige de faire la prière ou le ramadan, vous cesserez immédiatement d'être athées, et que vous deviendrez croyants en Dieu, si l'on vous assure qu'il n'y a aucune de ces contraintes.
L'ouvrage de Roger Garaudy, "Pour l'avènement de la femme" (1981) est très instructif. J'y ai découvert plusieurs faits historiques.

Ce qui m'a plu dans cet ouvrage:

- C'est d'abord, son orientation résolument progressiste. Il dénonce entre autres ceux qui disent : "Bien sur que nous sommes pour l'égalité entre les femmes et les hommes, mais chaque sexe a sa spécificité (social)" selon la nature, en jouant sur l'ambiguïté du mot spécificité, qu'ils feignent de confondre avec différence.

-Le fait qu'il lie aussi bien les conditions d'oppression de la femme que les moyens de sa libération au système économique, politique....

- Il évoque la question du lien entre la sexualité et l'amour, où il cite certaines auteures féministes. Je pense moi aussi depuis longtemps la même chose. Je dis à certains dans mon entourage, même pour une passade avec une femme, nous avons besoin d'un minimum de sentiment, à savoir de la sympathie pour sa partenaire ,et inversement.

- Garaudy rappelle que le célibat des prêtres n’a aucune prescription dans l’Evangile. Qu’il a été décidé par le Vatican entre le IVe et XIVe siècle pour des raisons sordides : préserver l’immense patrimoine de l’Eglise de l’héritage, suite au mariage des prêtres.


- Il rappelle les idées misogynes des philosophes de l’antiquité et des Pères de l’Eglise, notamment
saint Thomas d’Aquin qui dit que : « La femme est, par nature, soumise à l’homme, car l’homme jouit avec plus d’abondance du discernement de la raison ». Ou bien Richelieu dans son Testament politique à propos de la femme : « Rien n’est plus capable de nuire à l’Etat que ce sexe ».

- Le fait qu'il s'appuie surtout sur des penseurs ou des féministes chrétiennes progressistes. Cela ne déplait pas du tout, bien au contraire. Car il mène la contradiction au sein même des fiefs des justifications idéologiques de l'oppression des femmes. Cela casse aussi la vision de la religion, qui n'est pas celle de Marx.
Certes, dans l'absolu, la religion est oppressive ou fort contraignante dans la vie, mais elle n'est pas toujours instrumentalisée dans un but d'oppression, comme l'a fait l'Eglise, la Synagogue ou les islamistes. Elle peut être aussi mobilisée dans le combat pour l’émancipation nationale et/ou sociale.

C'est pour cette raison que contrairement à l'extrême gauche, nous, communistes, algériens, et ceci est valable pour nos camarades dans les autres pays musulmans, menions notre combat politico-idéologique contre les islamistes (sans exception de tendances) qui bafouent l'islam notamment par le mensonge en disant que la laïcité, c'est l'athéisme, que tous les communistes sont des athées, afin de nous isoler de la masse des musulmans.

Nous faisons quant à nous valoir aussi les ayates ( versets) et hadiths (dits) de Mohammed, de Ali Ibn Abi Taleb (cousin et gendre du Prophète), qui disaient que "Les croyants sont égaux comme les dents d'un peigne", de Abou Dhar El Ghifari (premier socialiste dans l'islam, et l'un des précurseurs de la chii'a, qui figura parmi les ahl el beit (pouvoir devant revenir à la lignée du Prophète, et donc à Ali, lors des débats houleux, où ils avaient abandonné la dépouille de Mohammed à la seule garde de sa seule fille, Fatima), des Karamita, fondateurs de la République égalitaire (dans le golfe arabo-persique), des mûtazila...

Il cite la militante progressiste péruvienne, Domitila, "Si l'on me donnait la parole". Mes camarades et moi avons lu et fait circuler ce livre en Algérie, dans les années 1970 (acte militant).

Il cite aussi Alexandre Kollontai. J'ai lu un de ses ouvrages, au début peut-être des années 1980. Je ne me souviens plus quel titre. Mes camarades et moi l'avions lu et fait circuler autour de nous (comme pour tous les livres progressistes).

Il cite Inès Armand, russe d'origine française, hélas, maîtresse de Lénine. Elle aussi était pour l'amour libre, comme Kollontaï et quelques autres Bolcheviques. Elle n'avait pas moins le feu quelque part. Je considère le comportement de Lénine, comme infect à l'égard de sa femme Kroupskaïa, et indigne d'un chef d'une révolution qui prônait l'égalité entre tous les humains. Cette égalité devant selon moi commencer par le respect de la dignité de l'autre et de ne pas céder à la chair fraîche de la jeune et belle française, et de ne pas l'imposer pendant un moment sous un même toit à sa femme, lui allouer pendant plusieurs années un appartement proche au sus et au vu de tous.

Il évoque les physicien(ne)s Marie Curie, Irène Curie, son mari Joliot Curie, et Paul Langevin, tous ex-amis de Garaudy, sans dire qu'ils étaient des militants du PCF. 


JPC/Hakim Arabdiou