est décédée le 11 avril 2019 à NYONS.Après un recueillement au Funérarium du Grand Tilleul à Nyons, lors de la cérémonie du 23 avril 2019 au Crématorium "Le Coudoulet", à ORANGE, Françoise - sa fille - a dit un mot d'adieu:
Maman
Tu es née le
11 mai 1918 dans un petit hameau au fin fond du Tarn à CATONNIERES. Tu as
vécu à la ferme, et à 14 ans ta maman veuve ne pouvait t’élever. Tu as été
placée et les personnes qui t ont recueillie t’ont permis de passer le concours
de l’École Normale.
Grâce à eux tu es devenue institutrice ton
premier poste d’enseignante c’était à la
SOUQUE un tout petit village entre le TARN et l’Hérault. A quelques kilomètres
un jeune instituteur Maurice LAUTIER a lui aussi été nommé en 1940. Vous vous
êtes rencontrés, aimés et mariés, Jacques mon grand frère est né.
C'est la
guerre, dans la région, la résistance s’organise et Maurice intègre et dirige
un maquis FTPF. Quel courage tu as eu ! Tu étais agent de liaison, tu
promenais ton bébé et transportait des courriers, des armes, de la nourriture
pour le maquis. Mais le jour de la Libération, Maurice est mort au combat, il a
été assassiné par les allemands .Une douleur qui ne s’effacera jamais.
Ta vie de
militante a malgré tout continué, tu as dirigé un journal régional tu as été au
cœur de l’aventure de la verrerie ouvrière d’ALBI. En 1948, tu as participé activement à la
grève des mineurs de Carmaux pour les soutenir et aider leurs familles. Là tu
as rencontré papa un professeur de philosophie et député communiste du TARN.
Dans un de ses livres il a écrit : "En Paulette je retrouve un centre
solide, elle me cloue à l’essentiel, elle est la santé. Elle est mon ordre et
ma mémoire. Quand elle parle, il semble que sa bouche entre ouverte, aspire le soleil ".
Jean est né
en 1948 et moi en 1951. A cette date toute la famille et Mémé, ta maman, nous
sommes partis vivre en région parisienne à Chennevières-sur-Marne car papa a
été élu député de PARIS. Il était souvent, trop souvent absent pour toi, il
était professeur, militant, responsable politique. Toi tu as dû tout porter sur
tes épaules : Les finances étaient maigres, et tu as dû gérer 3 enfants, les maladies, le
secrétariat de papa et ton travail d’institutrice qui te passionnait. Ce sont
des centaines et des centaines d’enfants à qui tu as appris à lire. Beaucoup
n’ont jamais oublié leur "maîtresse d’école", adultes certains sont même
revenus te voir.
Quand tu as
pris ta retraite, toute seule tu as appris
a écrire à la machine pour déchiffrer, taper, corriger les livres de
papa, tu répondais aux courriers, classais et rangeais la bibliothèque. Tu as
partagé avec lui une vie passionnante, hors du commun, mais éprouvante pour ta
vie de femme. Il t’appelait "mon soldat inconnu", c’est plus que mérité.
Vos
dernières escapades à plus de 85 ans : l’Afrique du sud pour rencontrer
Mandela et le Chili où vous avez été invités par la communauté d’EMMAUS, de
beaux souvenirs tu en parlais encore souvent.
Tu l’as
accompagné, soigné, soutenu jusqu’à sa mort en 2012, il avait 99 ans. Deux ans
après tu es tombée, un séjour à l’hôpital et puis ... Nyons tu avais 96 ans.
Là, tu as été entourée et soignée très chaleureusement par une équipe
formidable.
Je ne peux
terminer sans parler de ton jardin, de ton magnifique jardin. Il y avait au
moins une centaine de rosiers, des couleurs flamboyantes à chaque saison avec
toutes les fleurs, les haies, les arbres dont tu t’es amoureusement occupés.
La maison
s’appelait ‘’le clos des roses ‘’personnes ne repartait sans un bouquet!
Au revoir
notre maman, mère courage, femme exceptionnelle.
Tes enfants JEAN
et FANOU
Roger Garaudy dans le jardin du "Clos des Roses" |