14 décembre 2017

Jésus et Luther, même combat ?


https://www.herodote.net/Martin_Luther_1483_1546_-synthese-286.php
A l'occasion des célébrations des cinq cents ans de la Réforme , il m'a semblé instructif d'établir un parallèle entre Jésus et Luther. Rappelons au préalable l'événement survenu le 31 octobre 1517.

Ce jour-là, un moine Martin Luther, placarda sur la porte de l'église de Wittemberg( aujourd'hui en Saxe-Anhalt) un texte dénommé en latin'' Disputatio pro declaratione virtutis indulgentiarum'' ou  ''Dispute sur la puissance  des indulgences'', plus connu sous le nom des 95 thèses.(1) Ce texte est à l'origine de la Réforme protestante en Allemagne.
 Si l'authenticité du document n'est pas contestée, la réalité de l'événement lui-même fait aujourd'hui l'objet de débats parmi les historiens. La date n'a pas été choisie au hasard, le 31 octobre était la veille de la Toussaint; le vaste public, devant venir le lendemain pour vénérer les reliques et diminuer son temps à passer au purgatoire, était, pour Luther la garantie d'une diffusion maximale de ses idées. 
Luther a rédigé ses 95 thèses comme support pour un débat, une dispute théologique,[dispute ayant à l'époque le sens de ''discussion ou débat'',] une pratique courante à l'époque. Conçues pour être diffusées dans un cercle restreint de théologiens, leur succès aurait surpris Luther lui-même. Les 95 thèses sont ensuite imprimées en grande quantité et largement diffusées. Devant leur retentissement, les autorités religieuses hésitent cependant à condamner Luther. Ce dernier continue de débattre avec les théologiens défendant la position de Rome comme Johann Eck lors de la fameuse dispute de Leipzig en 1519.

Quelle analogie entre le ministère de Jésus et le mouvement de réforme initié par Luther ?
https://www.biblicalarchaeology.org/daily/people-cultures-in-the-bible/jesus-historical-jesus/did-jesus-exist/

Relevons que tous deux, bien que séparés par 1500 ans, vivaient dans une société soumise totalement à l'emprise du pouvoir religieux. Nous avons du mal aujourd'hui, dans nos sociétés ouvertes et tolérante, à imaginer quelle pouvait être la mainmise des religieux sur les sociétés, juive de temps de Jésus, et catholique, du temps de Luther.
En Judée, le dirigeants religieux formaient une caste dominante. Les écrits des évangiles sont très révélateurs à cet égard. Au temps de Jésus, certes, ces dirigeants devaient composer avec la puissance romaine, mais il faut préciser que l'occupant romain n'interférait pas dans le domaine religieux, pour autant qu'il ne contestait pas la suprématie romaine. D'ailleurs, nous lisons dans  la Bible au livre des Actes, ch.24,1 à 4 :
24.1.Cinq jours après, arriva le souverain sacrificateur Ananias, avec des anciens et un orateur nommé Tertulle. Ils portèrent plainte au gouverneur contre Paul.
24.2.Paul fut appelé, et Tertulle se mit à l'accuser, en ces termes:
24.3.Très excellent Félix, tu nous fais jouir d'une paix profonde, et cette nation a obtenu de salutaires réformes par tes soins prévoyants; c'est ce que nous reconnaissons en tout et partout avec une entière gratitude. 
24.4. Mais, pour ne pas te retenir davantage, je te prie d'écouter, dans ta bonté, ce que nous avons à dire en peu de mots. 
  

Sous l'occupation romaine, la Judée et ses habitants vivaient en paix, et nulle oppression ne s'exerçait à leur encontre. Certes, les Juifs devaient s'acquitter d'un impôt, mais les dirigeants religieux s'en accommodaient et jouissaient de tous les prévilèges attachés à leurs fonctions.
Cette caste n'avait que mépris pour le peuple. Les docteurs de la loi et les scribes s'étaient arrogés le privilège d'être les seuls dépositaires de la loi, écrite, mais aussi orale, eux seuls interprétaient les lois selon leur convenance.(2)
7.32. Les pharisiens entendirent la foule murmurant de lui ces choses. Alors les principaux sacrificateurs et les pharisiens envoyèrent des huissiers pour le saisir. …...
7.44. Quelques-uns d'entre eux voulaient le saisir, mais personne ne mit la main sur lui.
7.45. Ainsi les huissiers retournèrent vers les principaux sacrificateurs et les pharisiens. Et ceux-ci leur dirent: Pourquoi ne l'avez-vous pas amené?
7.46. Les huissiers répondirent: Jamais homme n'a parlé comme cet homme.
7.47. Les pharisiens leur répliquèrent: Est-ce que vous aussi, vous avez été séduits?
7.48. Y a-t-il quelqu'un des chefs ou des pharisiens qui ait cru en lui?
7.49. Mais cette foule qui ne connaît pas la loi, ce sont des maudits!
                                                                                                Jean 7 : 32 et 44-46
 Ils avaient, au cours des années, tissé un véritable échevau de règles et d'interdits qui rendaient la vie du peuple pénible. Jésus le leur reproche d'ailleurs violement :
23.1. Alors Jésus, parlant à la foule et à ses disciples, dit:
23.2. Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse.
23.3. Faites donc et observez tout ce qu'ils vous disent; mais n'agissez pas selon leurs oeuvres. Car ils disent, et ne font pas.
23.4. Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt.
                                                                                                                      Mathieu 23:1-4
Et malheur aux récalcitrants, les dirigeants religieux disposaient d'une arme terrible, de nature à calmer les vélléités de révolte. C'était le renvoi de la synaguogue, qui équivalait à une mort sociale.

9.18. Les Juifs ne crurent point qu'il eût été aveugle et qu'il eût recouvré la vue jusqu'à ce qu'ils eussent fait venir ses parents.
9.19. Et ils les interrogèrent, disant: Est-ce là votre fils, que vous dites être né aveugle? Comment donc voit-il maintenant?
9.20. Ses parents répondirent: Nous savons que c'est notre fils, et qu'il est né aveugle;
9.21. mais comment il voit maintenant, ou qui lui a ouvert les yeux, c'est ce que nous ne savons. Interrogez-le lui-même, il a de l'âge, il parlera de ce qui le concerne.
9.22. Ses parents dirent cela parce qu'ils craignaient les Juifs; car les Juifs étaient déjà convenus que, si quelqu'un reconnaissait Jésus pour le Christ, il serait exclu de la synagogue.
9.23. C'est pourquoi ses parents dirent: Il a de l'âge, interrogez-le lui-même.
                                                                                                                                 Jean 9:18-23

Du temps de Luther, les dirigeants de l'église catholique aussi étalaient leur toute puissance, eux aussi avaient tissé des liens avec les dirigeants politiques, les rois et les nobles. Ne parlait-on pas de l'alliance entre le sabre et le goupillon ? Certes, certains religieux étaient d'admirables exemples, menant une vie austère au service des pauvres, mais ils  étaient bien rares. La hiérarchie menait bonne chère( et parfois bonne chair), tandis que la peuple croupissait dans l'ignorance. La bible n'était pas traduite en langue vernaculaire, et l'église, pour récolter des subsides, pour la rénovation du Vatican, avait envoyé ses émissaires pour proposer, contre espèces trébuchantes, des certificats d'indulgence permettant une rémission  des péchés. Au Moyen-Age, les gens vivaient dans la terreur des flammes de l'enfer.
 L'Eglise disposait aussi de l'arme puissante de l'excommmunication(3). On a peine à comprendre aujourd'hui ce que signifiaient ces termes ( excommunication ou renvoi de la synaguogue). Cela équivalait à une condamnation à la mort sociale, le juif ou le catholique frappé de cette mesure, devenait un paria, chassé de sa famille, de sa communauté, sans travail, sans ressources, sans abri, plus misérable même qu'un lépreu. Cette arme fut aussi utilisé avec succès contre des rois récalcitrants. Notons qu'elle fut aussi une arme redoutable entres les mains de Calvin, pour asseoir son autorité sur le peuple de Genève dont il était devenu le maître absolu, après son passage à la Réforme. Comme quoi, tout religieux disposant du pouvoir, devient rapidement intolérant et oppresseur. A lire absolument ''Conscience contre violence'' écrit en 1936 par Stefan Zweig(4)

Jésus, comme Luther, va apporter une bouffée d'air dans cet univers oppressant. Une lumière va surgir dans les ténèbres et un espoir va briller pour les foules désenchantées, du temps de Jésus, mais aussi  du temps de Luther.

Le texte de l'Evangile selon Matthieu nous dit que le peuple juif '' était assis dans les ténèbres '' et qu'il a vu une grande lumière. 
 4.13. Il quitta Nazareth, et vint demeurer à Capernaüm, située près de la mer, dans le territoire de Zabulon et de Nephthali,
4.14. afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète: 
4.15. Le peuple de Zabulon et de Nephthali, De la contrée voisine de la mer, du pays au delà du Jourdain, Et de la Galilée des Gentils, 
4.16. Ce peuple, assis dans les ténèbres, a vu une grande lumière; Et sur ceux qui étaient assis dans la région et l'ombre de la mort, la lumière s'est levée.
                                                                                                                      Matthieu 4:13-16

De quelle autre lumière pourrait-il s'agit, sinon du Christ et du message lumineux de l'Evangile, c'est-à-dire de la bonne nouvelle du salut par la grâce de Dieu ? On s'étonnera aussi qu'un peuple qui avait reçu les lois divines par l'intermédiaire de Moïse, ainsi que toutes les instructions pour vivre selon la volonté du dieu Yahweh, fusse décrit comme '' étant assis dans les ténèbres ''. En réalité,ce sont ses dirigeants religieux qui avaient remplacé la loi divine, par un amas de preceptes étouffant toute initiative et surtout chargeant de fardeaux les épaules des hommes de ce temps, déjà en butte au dur labeur pour leur pain quotidien.( se réferer à Matthieu 23:4 précité). Dans un autre passage, Jésus nous est montré rempli de pitié envers le peuple sans berger....
9.35. Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité.
9.36. Voyant la foule, il fut ému de compassion pour elle, parce qu'elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n'ont point de berger.
                                                                                                                      Matthieu 9:35-36

Les foules aussi du temps de Luther étaient dirigés par des clercs impitoyables, vivant pour beaucoup dans le luxe, recherchant la richesse et la gloire, bâtissant des édifices grandioses,  essorant le peuple en lui réclamant sans cesse des offrandes, et d'acheter des indulgences. Voici un extrait(5) de l'ouvrage de Merle d'Aubigné,'' D'après Histoire de la Réformation ''(tome 1)

''Nous sommes en Allemagne au début du XVIème siècle. Une grande agitation régnait alors parmi le peuple. L'Eglise avait ouvert un vaste marché sur la terre. A la foule des clients, aux cris et aux plaisanteries des vendeurs, on aurait dit un marché ou une foire, mais c'était un marché tenu par des moines! La marchandise qu'ils présentaient et qu'ils offraient à bon prix, c'était, disaient-ils, des indulgences pour le salut des âmes.
Les marchands d'indulgences parcouraient le pays dans une belle voiture, accompagnés de trois cavaliers, menant grande vie et faisant de fortes dépenses. On aurait dit un prince en tournée, avec sa suite et ses officiers, et non un vulgaire marchand. 
Quand le cortège s'approchait d'une ville, un envoyé se rendait auprès des autorités: "La grâce de Dieu et du saint Père le Pape est devant vos portes" disait l'envoyé. Aussitôt c'était le branle-bas dans l'endroit. Le clergé, les prêtres, les nonnes, les maîtres d'école, les étudiants, les corps de métier avec leurs drapeaux, hommes et femmes, jeunes et vieux, allaient à la rencontre des marchands, tenant en main des cierges allumés, s'avançant au son de la musique et de toutes les cloches, « de manière, dit un historien, que l'on n'aurait pu recevoir plus grandement Dieu lui-même.......»''
Voici une de ces lettres d'indulgence (ou d'absolution), il vaut la peine de connaître le contenu de ces diplômes qui furent l'occasion de la réforme de l'Eglise. 
Que Notre Seigneur Jésus-Christ ait pitié de toi, et t'absolve par les mérites de sa très-sainte passion! Et moi, en vertu de la puissance apostolique, qui m'a été confiée, je t'absous de toutes les censures ecclésiastiques, jugements et peines que tu as pu mériter; de plus, de tous tes excès, péchés et crimes que tu as pu commettre, quelque grands et énormes qu'ils puissent être et pour quelque cause que ce soit, fussent-ils même réservés a notre très-saint Père le Pape et au siège apostolique, J'efface toutes les taches d'inhabilite « et toutes les notes d'infamie que tu aurais pu l'attirer à cette occasion, Je te remets les peines que tu aurais du endurer dans le purgatoire.
Je te rends de nouveau participant des sacrements de l'Eglise. Je t'incorpore derechef dans la communion des saints, et je te retablis dans l'innocence et la pureté dans laquelle tu as été à l'heure de ton baptême. En « sorte qu'au moment de ta mort, la porte par laquelle on entre dans le lieu des tourments et des peines te sera fermée, et « qu'au contraire la porte qui conduit au paradis de la joie te sera ouverte
Et si tu ne devais pas bientôt mourir, cette grâce demeurera immuable jusqu'au temps de ta fin. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen: « Frère JEAN TEZEL, commissaire, l'a signé de sa propre main. »
On comprend mieux pourquoi les foules écoutèrent le message de Luther et pourquoi beaucoup ont pris fait et cause pour le moine et ses 95 thèses. En résumé, que disait-il donc de si révolutionnaire, sinon que le pardon des péchés ne s'achète, mais est accordé par Dieu à celui qui se repent sincèrement, comme le stipule la propositon 36
36. Tout chrétien vraiment contrit a droit à la rémission entière de la peine et du péché, même sans lettre d'indulgence.
Selon Luther, le salut de l'âme est un libre don de Dieu, reçu par la repentance sincère et la foi  authentique en Jésus-Christ comme le Messie, sans intercession possible de l'Église. Il défie l'autorité papale en tenant la Bible pour seule source légitime d'autorité chrétienne.
Bien evidemment, Jésus et Luther vont déchaîner la fureur des dirigeants religieux de leur époque.
Durant le court ministère public du Christ, les docteurs de la loi et la classe des prêtres n'auront de cesse de harceler Jésus, pour le pièger par quelque parole imprudente. Le Christ va leur adresser des reproches violents, les traitant d'hypocrites, et de fils de Satan ! Les dirigeants juifs vont finir par arriver à leurs fins, en le faisant condamner par l'autorité romaine. Dans un livre paru récemment,''Du fondamentalisme biblique à la lumière de l'Evangile''(6)  un chapitre entier est consacré à ce sujet, nos lecteurs pourront utilement s'y référer.

Luther aura plus de chance. Par la bulle Exsurge Domine du 15 juin 1520, le pape Léon X demande à Luther de retirer 41 « erreurs » qui s'opposent à la doctrine officielle dans un délai de 60 jours. Il ne condamne pas explicitement les thèses. Luther, entre alors ouvertement en conflit avec l'Église.
 Il brûle publiquement la bulle en décembre. Il est excommunié au début de l'année suivante, le 3 janvier 1521, par la bulle pontificale Decet romanum pontificem. L'empereur du Saint-Empire romain germanique et roi d'Espagne, Charles Quint, convoque Martin Luther en 1521 devant la diète de Worms.
Un sauf-conduit lui est accordé afin qu'il puisse s'y rendre sans risque. Devant la diète de Worms, il refuse de se rétracter, se déclarant convaincu par le témoignage de l'Écriture et s'estimant soumis à l'autorité de la Bible et de sa conscience plutôt qu'à celle de la hiérarchie ecclésiastique. La Diète de Worms, sous la pression de Charles Quint, décide alors de mettre Martin Luther  et ses disciples au ban de l'Empire. L'électeur de Saxe Frédéric III le Sage lui permettra d'échapper au sort funeste qui l'attendait, en simulant son ''enlèvement'' et en le mettant en sécurité au château de la Wartbourg(7), où il compose ses textes les plus connus et les plus diffusés.

Ainsi, à des époques très différentes, deux hommes vont défier les dirigeants religieux de leur temps. Tous deux voulaient libérer leurs concitoyens de l'oppression totalitaire exercée par les institutions religieuses tant juive que chrétienne de l'époque. Jésus et Luther rappelaient que Dieu est un Père plein d'amour pour ses créatures humaines, qui offre son salut gratuitement à tous ceux qui s'approchent de lui avec foi et confiance.

MARC

(2) Le livre d'Israël Shahak, Histoire juive – Religion juive. Le poids de trois millénaires, Paris, Editions La Vieille Taupe, 1996, 248 pages,  explique comment la religion judaïque enserre dans un carcan de préceptes, de règles et d'interdits le peuple juif encore aujourd'hui
(6) ''Les dirigeants religieux juifs, les vrais responsables de la condamnation de Jésus'' dans ''Du fondamentalisme biblique à la lumière de l'évangile'', Jean Marc PETITHORY, auteur éditeur, 2017, p.331, disponible auprès de : Du fondamentalisme à l'Evangile - TheBookEdition
(7) La protection dont bénéficia Luther de la part des princes allemands ne fut pas sans contrepartie. Lors du soulèvement paysan, le grand réformateur se plaça résolument au côté des princes et approuva sans beaucoup d'états d'âme la répression féroce des rebelles. L'image  de Luther en est sortie ternie, mais nous nous garderons bien de porter un jugement sur son attitude, compte tenu du contexte de l'époque. Pour plus de renseignements sur cette guerre : https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_des_Paysans_allemands
 D'ailleurs, aujourd'hui, au XXIème siècle, un président des Etats-Unis, Barak Obama, ne s'est-il pas vu décerner le prix Nobel de la Paix au tout début de son mandat, alors que, durant sa présidence, les Etats-Unis, selon un rapport du Council on Foreign Relations (CFR) ont  bombardé la Syrie, le Pakistan, l'Afghanistan, la Libye, le Yémen ainsi que la Somalie en 2016( et les années précédentes également!).En 2016, pas moins de 26 171 bombes ont été larguées. 72 par jour. Trois par heure....( sans que cela ne choque personne et ne provoque aucune réaction du comité du prix Nobel......).