Avoir la foi, si je cherche à déchiffrer l'image chrétienne, c'est percevoir dans leur identité la résurrection et la crucifixion. Affirmer le paradoxe de la présence de Dieu dans Jésus crucifié, au fond du malheur et de l'impuissance, abandonné de Dieu.
C'est libérer l'homme des illusions du pouvoir et de l'avoir. Dieu n'est plus l'empereur des Romains, ni cet homme dans sa beauté et sa force qu'il était pour les Grecs. Ce n'est pas une promesse de puissance.
C'est cette certitude qu'il est possible de créer un avenir qualitativement nouveau seulement si l'on s'identifie à ceux qui, dans le monde, sont les plus dépouillés, et les plus écrasés, si on lie son sort au leur jusqu'à ne concevoir d'autre victoire que la leur.
Roger Garaudy, "L'alternative", pages 125 et 126