Revue théologique de
Louvain
Les avatars contemporains du sacré, Mons (17-18 mai 1974)- Extrait
Par Julien Ries
In: Revue
théologique de Louvain, 5e année, fasc. 4, 1974.
pp. 515-516;
Article entier à lire ici:
https://www.persee.fr/doc/thlou_0080-2654_1974_num_5_4_1362
Article entier à lire ici:
https://www.persee.fr/doc/thlou_0080-2654_1974_num_5_4_1362
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L'humaniste marxiste français, Roger Garaudy, bien connu par la publication
L'humaniste marxiste français, Roger Garaudy, bien connu par la publication
d'une
trentaine de livres, parla de Transcendance et révolution.
Pour
Garaudy, la transcendance est une dimension de l'homme, de son
histoire,
de son avenir. Dans l'expérience vécue qui montre à l'homme qu'il
est plus
que le résultat des conditionnements, se trouve un dépassement.
Les
nouveaux modèles de culture permettent de saisir, à travers les possibilités
permanentes
de rupture avec les modèles antérieurs, l'émergence cachée
de
l'homme. Enfin, la conscience de l'inachèvement nous montre que l'histoire
est née
d'une multiplicité de possibles parmi lesquels un seul a triomphé.
Cette
conscience de l'inachèvement défatalise le futur.
Le
marxisme a conçu la révolution dans l'optique d'une loi de
correspondance.
En effet, la révolution essaie de faire correspondre les rapports
politiques
avec des systèmes économiques fondés sur le fait que les sciences sont
les
forces de l'avenir. C'est au nom d'une loi de correspondance que les
révolutions
de Marx et de Lénine ont renversé des structures sociales et politiques.
Si Marx
est parti des forces productives, Lénine a retourné le schéma en
prenant
d'abord le pouvoir afin d'établir la correspondance. Cette doctrine de la
révolution
considère la croissance économique comme prioritaire et cela à
l'exclusion
de toute transcendance.
Depuis
1968, les révolutions ne se font plus en vertu d'une loi de
correspondance.
Une véritable conscience révolutionnaire s'est installée. Appuyée
sur un
postulat de transcendance — la rupture avec le passé — elle fait le projet
d'un
ordre social non encore existant. Dans cette conscience révolutionnaire
afflue,
en surplus, une tradition prophétique qui insiste sur la relativité de
l'ordre
établi et qui rappelle à l'autorité qu'elle n'est pas l'absolu. On assiste
à la
mise en cause des lois et des valeurs d'une époque. Maintes fois, cette
mise en
cause s'appuie sur des modèles religieux. Ainsi, la « Jésus révolution »
proclame
l'amour actif du prochain en vue de réaliser, dans l'histoire humaine,
le
royaume de Dieu. Pour certains courants théologiques, la paix est le
développement
de la justice sociale. Le salut n'est rien d'autre que la libération de
l'homme
: l'inégalité entre les hommes conduit nécessairement à une exigence
militante
de la libération. Aussi, la théologie du développement est déjà
dépassée
par la théologie de la libération. Cette dernière cherche son fondement
dans la
vie d'un peuple.
Garaudy
analyse rapidement les diverses influences qui ont amené la
naissance
de la théologie de la libération. Il cite Blondel, Teilhard de Chardin,
Chenu,
Jùrgen Moltmann et le dialogue chrétiens-marxistes. Dans l'action,
Blondel
a vu une transcendance qui émerge de l'immanence. Par l'exaltation
de la
participation de l'effort humain, Teilhard de Chardin a incorporé le
progrès
du monde au développement du royaume de Dieu. Chenu a insisté
sur
l'incarnation libératrice dans la construction du monde. La théologie
de
l'espérance de Moltmann montre l'histoire humaine comme une
ouverture
sur l'avenir. À côté de cette empreinte théologique, la théologie de la
libération
porte la marque du dialogue avec la pensée marxiste qui proclame
la
libération de toute aliénation et de toute oppression.
La
théologie de la libération transforme la promesse eschatologique en lutte
pour la
libération. L'union de la foi et de l'action politique doit amener la
création
d'une société nouvelle. Transcendance et révolution se tiennent.
La foi
apporte au socialisme sa dimension prophétique, le socialisme empêche
la foi
de s'échapper du monde. Dans tout ceci, le sacré constitue le point
d'émergence.
En effet la théologie de la libération part du postulat biblique
que la
résurrection est l'affirmation du « tout est possible ». Elle y intègre
le
postulat prophétique en vertu duquel une oeuvre humaine n'est jamais
fin
dernière. Dès lors, il faut changer le monde puis changer le monde changé.
Pour
cette théologie, la transcendance est une dimension de l'homme et le
sacré
est immanent à l'oeuvre humaine.
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Sur ce blog, tous les articles traitant du sujet ici évoqué Transcendance et Révolution:
https://rogergaraudy.blogspot.com/search?q=Transcendance+et+révolution
L'intervention intégrale de Roger Garaudy à Mons:
https://rogergaraudy.blogspot.com/2014/12/transcendance-et-revolution-par-roger.html
https://rogergaraudy.blogspot.com/search?q=Transcendance+et+révolution
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https://rogergaraudy.blogspot.com/2014/12/transcendance-et-revolution-par-roger.html