A la suite du passage au parti d'extrême-droite Rassemblement National de Marine Le Pen d'un élu de la Région AURA adhérent du Parti de Gauche (La France Insoumise), Andrea Kotarac, dans un article intitulé Passer d’un extrême à l’autre, une vieille tradition française, Patrick Aulnas, sur le site Contrepoints introduit son argumentation par deux exemples:
"Jacques Doriot (1898-1945), d’abord membre du Parti communiste, est exclu en 1936 et crée le Parti populaire français, parti de type fasciste. Il deviendra un ardent collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale et combattra sur le front russe avec le grade de lieutenant de la Waffen-SS.
Le philosophe Roger Garaudy (1913-2012) a lui aussi été pendant longtemps membre du Parti communiste, avant de se rallier au gauchisme autogestionnaire en 1968. Il est exclu du Parti communiste en 1970. Il devient ensuite un adepte très actif des thèses écologistes avant de dériver complètement : conversion à l’islam, antisémitisme et négationnisme."
Les deux exemples marquants que l'auteur a trouvé sont donc deux communistes. En quoi les communistes furent-ils des "extrémistes", le lecteur ne le saura pas, c'est tellement évident sans doute pour l'auteur qu'il n'est nul besoin d'expliquer.
Réunir dans un même opprobre le fasciste, traître et complice des bourreaux nazis Doriot et le résistant et déporté Garaudy, estimer que l'autogestion relève du "gauchisme", faire des défenseurs de l'écologie des "adeptes" (le mot à une connotation en rapport avec les sectes), classer dans les dérives une "conversion" religieuse (qui n'existe d'ailleurs pas puisque Garaudy a toujours refusé que l'on qualifie ainsi son cheminement spirituel), voilà qui relève pour le moins de l'approximation, et nuit gravement à la mémoire de Roger Garaudy.
Passons sur la référence à la condamnation pour antisémitisme et négationnisme; les habitués de ce blog savent qu'une décision de justice injuste (lisez la défense de Garaudy, pour juger par vous-mêmes), prise grâce à une loi de circonstance et portant sur un seul des dizaines d' ouvrages de Roger Garaudy, ne fait pas biographie de la vie d'un homme.
Ni l'autogestion, ni l'écologie, ni l'islam ne relevant d'un quelconque "extrêmisme", pas plus que le communisme, Garaudy est donc un bien mauvais exemple du passage d'un extrême à l'autre. Toute sa vie a au contraire été marquée par la fidélité à la fois à Marx et à Jésus par-delà les communautés qui furent les siennes et la recherche permanente des voies de l'émancipation des hommes, du dialogue des civilisations et des cultures. Le contraire des idéologies nationalistes, fascistes, racistes, xénophobes, le contraire d'un Doriot.
"Jacques Doriot (1898-1945), d’abord membre du Parti communiste, est exclu en 1936 et crée le Parti populaire français, parti de type fasciste. Il deviendra un ardent collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale et combattra sur le front russe avec le grade de lieutenant de la Waffen-SS.
Le philosophe Roger Garaudy (1913-2012) a lui aussi été pendant longtemps membre du Parti communiste, avant de se rallier au gauchisme autogestionnaire en 1968. Il est exclu du Parti communiste en 1970. Il devient ensuite un adepte très actif des thèses écologistes avant de dériver complètement : conversion à l’islam, antisémitisme et négationnisme."
Les deux exemples marquants que l'auteur a trouvé sont donc deux communistes. En quoi les communistes furent-ils des "extrémistes", le lecteur ne le saura pas, c'est tellement évident sans doute pour l'auteur qu'il n'est nul besoin d'expliquer.
Réunir dans un même opprobre le fasciste, traître et complice des bourreaux nazis Doriot et le résistant et déporté Garaudy, estimer que l'autogestion relève du "gauchisme", faire des défenseurs de l'écologie des "adeptes" (le mot à une connotation en rapport avec les sectes), classer dans les dérives une "conversion" religieuse (qui n'existe d'ailleurs pas puisque Garaudy a toujours refusé que l'on qualifie ainsi son cheminement spirituel), voilà qui relève pour le moins de l'approximation, et nuit gravement à la mémoire de Roger Garaudy.
Passons sur la référence à la condamnation pour antisémitisme et négationnisme; les habitués de ce blog savent qu'une décision de justice injuste (lisez la défense de Garaudy, pour juger par vous-mêmes), prise grâce à une loi de circonstance et portant sur un seul des dizaines d' ouvrages de Roger Garaudy, ne fait pas biographie de la vie d'un homme.
Ni l'autogestion, ni l'écologie, ni l'islam ne relevant d'un quelconque "extrêmisme", pas plus que le communisme, Garaudy est donc un bien mauvais exemple du passage d'un extrême à l'autre. Toute sa vie a au contraire été marquée par la fidélité à la fois à Marx et à Jésus par-delà les communautés qui furent les siennes et la recherche permanente des voies de l'émancipation des hommes, du dialogue des civilisations et des cultures. Le contraire des idéologies nationalistes, fascistes, racistes, xénophobes, le contraire d'un Doriot.