23 mai 2012

La grande inversion

  
Il est encore temps de vivre, mais au prix d'une grande inversion. Les maîtres de notre provisoire chaos ne nous parlent que de nous adapter (c'est à dire de nous soumettre)à ces dérives d'un monde sans homme, d'hommes sans projets, sans finalité humaine, alors qu'une renaissance ou même une simple survie de l'humanité exige non pas une adaptation à ce destin de mort, mais une rupture radicale avec lui. Au réalisme assassin et fataliste, nous n'échapperons que par la militance de l'espoir. Au lieu de considérer l'actuelle logique économique de Maastricht, de l'Euro, et de l'économie de marché, comme un destin, il s'agit de rompre avec cette logique, c'est à dire passer de la logique de la spéculation à la logique de la production et de la création humaines à l'échelle du monde total et non d'une Europe, hier coloniale et aujourd'hui vassale, mais toujours usurière par son exploitation des dettes d'un monde qu'elle a sous-développé au profit de son propre développement déshumanisé.

Roger Garaudy, L'avenir mode d'emploi, Editions Vent du large, p.11