11 mars 2017

Une certaine idée de la France

La France, d'autres nous l'ont dit, n'est jamais aussi grande que lorsqu'elle l'est pour tous les hommes. Elle l'a été parfois: au temps même de la chrétienté dans son élan vers la sainteté, dans la lutte de ses Jacques et de ses communes, dans le permanent témoignage de ses hommes d'arts et de sciences, dans son siècle des Lumières. Elle l'a été par sa Révolution, par les Droits de l'Homme et les soldats de l'An II, par les potentats bousculés à travers l'Europe. Elle l'a été lorsque la liberté guidait le peuple sur les barricades de 1830, lorsque la dignité dressait les canuts de 1832, lorsque le printemps des peuples a éclairé les pavés de 1848. Engels l'appelait alors la terre classique des révolutions. Exemplaire, elle le fut encore par les allumeurs d'espoir massivement fusillés sous la Commune, dans l'immense armée de héros anonymes et abusés, hachés dans la boucherie de la Grande Guerre puis dans l'héroïque armée de l'ombre et les Forces Françaises Libres, protestant pour l'homme contre le pire des fascismes, quand la France la plus grande portait son nom le plus simple: Jean Moulin.