Pas d’autre voile, sur
ton corps, que mes caresses.
La double amphore de tes
jambes
gantée de soie par mes
effleurements,
l’arc de ton dos
tendu vers la cible de
l’impossible,
et la coupe où je bois
ton ventre qui roucoule,
écho de ta mer dans une
conque.
Toutes mes vies confluent
en cette mer.
Symphonie tellurique de
l’être,
et liturgie d’amour en
majesté.
Béance de mandorle,
pétales de chair,
leur émoi d’algues dans
la houle,
leur ondoiement de lave
pourpre …
Odeur d’humus et
d’incendie,
saveur de troène et de
sel,
cantique du sang,
éclatement du germe dans
les blés.
Quand ton sexe et le mien
ne sont plus qu’un seul fruit
mon vertige s’agrippe aux
parois de ton gouffre.
Je sais que dans ton
corps habite un autre moi.
Roger Garaudy