ETAT
PLURINATIONAL DE BOLIVIE /AMBASSADE
DE BOLIVIE en France /2010
Projet de Déclaration Universelle des
Droits de la Terre Mère
Préambule
Nous, les peuples de la Terre :
Considérant que nous faisons tous partie
de la Terre Mère, communauté de vie indivisible composée d’êtres
interdépendants et intimement liés entre eux par un destin commun ;
Reconnaissant avec gratitude que notre
Terre Mère est source de vie, de subsistance, d’enseignement et qu’elle nous
prodigue tout ce dont nous avons besoin pour bien vivre ;
Reconnaissant que le système capitaliste
ainsi que toutes les formes de prédation, d’exploitation et de pollution ont
causé d’importantes destructions, dégradations et modifications de la Terre
Mère qui mettent en danger la vie telle que nous la connaissons de nos jours
avec des phénomènes tels que le changement climatique ;
Convaincus de ce que dans une communauté
de vie impliquant des relations
d’interdépendance, il est impossible de
reconnaître des droits aux seuls êtres humains sans provoquer de déséquilibre
au sein de la Terre Mère ;
Affirmant que pour garantir les droits
humains il est nécessaire de reconnaître et de défendre les droits de la Terre
Mère et de tous les êtres vivants qui la composent et qu’il existe des cultures
oeuvrant déjà en ce sens ;
Conscients de l’urgence à entreprendre
des actions collectives décisives pour
transformer les structures et les
systèmes qui génèrent le changement climatique et qui font peser d’autres
menaces sur la Terre Mère ;
Nous proclamons cette Déclaration
Universelle des Droits de la Terre Mère et nous appelons l’Assemblée Générale
des Nations Unies à l’adopter comme objectif commun pour tous les peuples et
nations du monde afin que les personnes autant que les institutions prennent la
responsabilité de promouvoir, au moyen de l’enseignement, de l’éducation et de la
prise de conscience, le respect des droits reconnus dans cette Déclaration, et
à garantir sa reconnaissance et son application universelles et effectives par
des mesures et des procédures diligentes et progressives à caractère national
et international et ce, par tous les peuples et États du monde.
Article 1: La Terre Mère
1) La Terre Mère est un être vivant
2) La Terre Mère est une communauté
unique, indivisible et autorégulée, composée d’êtres intimement liés entre eux,
qui soutient, contient et renouvelle tous les êtres qui la composent.
3) Chaque être est défini par ses
relations comme constitutif de la Terre Mère.
4) Les droits inhérents de la Terre Mère
sont inaliénables puisqu’ils découlent de sa propre existence.
5) La Terre Mère et tous les êtres qui la
composent sont titulaires de tous les droits inhérents et reconnus dans cette
Déclaration, sans aucune distinction, telle qu’on pourrait l’établir entre des êtres
biologiques et non-biologiques, selon les espèces, l’origine, l’utilité pour
les êtres humains ou toute autre catégorie.
6) Tout comme les êtres humains jouissent
des droits humains, tous les autres êtres de la Terre Mère ont également des
droits spécifiques à leurs conditions et propres au rôle et à la fonction qu’ils
exercent au sein des communautés dans lesquelles ils existent.
7) Les droits de chaque être sont limités
par les droits des autres êtres, et tout conflit impliquant ces droits doit
être résolu de façon à ce qu’on préserve l’intégrité, l’équilibre et la santé
de la Terre Mère.
Article 2 : Les Droits Inhérents de
la Terre Mère
1) La Terre Mère et tous les êtres qui la
composent possèdent les droits inhérents suivants :
· le droit de vivre et d’exister ;
· le droit au respect ;
· le droit à la régénération de leur
biocapacité et à la bonne continuité de leurs cycles et processus vitaux,
libres de toute modification humaine ;
· le droit de maintenir leur identité et
leur intégrité comme êtres distincts, autorégulés et intimement liés entre eux
;
· le droit à l’eau comme source de vie ;
· le droit à la pureté de l’air ;
· le droit à la pleine santé ;
· le droit à être libres de contamination,
de pollution et de déchets toxiques ou radioactifs ;
· le droit de ne pas être génétiquement
modifiés et transformés dans sa structure, ce qui menacerait leur intégrité et
leur fonctionnement vital et sain ;
· le droit à une entière et prompte
réparation suite aux violations occasionnées par l’activité humaine des droits
reconnus dans cette Déclaration.
2) Chaque être a le droit à une place au
sein de la Terre Mère et à accomplir son rôle en faveur de son fonctionnement
harmonieux.
3) Tous les êtres ont le droit au
bien-être et à vivre libres de tortures ou de traitements cruels infligés par
les êtres humains.
Article 3 : Obligations des êtres
humains envers la Terre Mère
Tous les êtres humains ont la
responsabilité du respect de la Terre Mère et de vivre en harmonie avec elle.
1) Les êtres humains, tous les États et
toutes les institutions publiques et privées ont le devoir :
· d’agir en accord avec les droits et les
obligations reconnus dans cette Déclaration ;
· de reconnaître et de promouvoir l’application
et l’entière mise en oeuvre des droits et des obligations établis dans cette
Déclaration ;
· de promouvoir et de prendre part à l’apprentissage,
à l’analyse, à l’interprétation et à la transmission des modes de vie en
harmonie avec la Terre Mère en accord avec cette Déclaration ;
· de s’assurer que la recherche du
bien-être humain contribue au bien-être de la Terre Mère, à présent et à l’avenir
;
· d’établir et de rendre effective l’application
des normes et des lois pour la défense, la protection et la préservation des
Droits de la Terre Mère ;
· de respecter, de protéger, de préserver
et là où ce sera nécessaire, de restaurer l’intégrité des cycles et équilibres
vitaux de la Terre Mère ;
· de garantir la réparation des dommages
causés par les violations humaines des droits inhérents reconnus dans la
présente Déclaration et de veiller à ce que les responsables rendent des
comptes en vue de la restauration de l’intégrité et de la santé de la Terre
Mère ;
· d’investir les êtres humains et les
institutions d’un pouvoir de défense des droits de la Terre Mère et de tous les
êtres qui la composent ;
· de mettre en place des mesures de
précaution et de restriction pour éviter que les activités humaines ne
conduisent à l’extinction d’espèces, à la destruction d’écosystèmes ou à la modification
des cycles écologiques ;
· de garantir la paix et d’éliminer les
armes nucléaires, chimiques et biologiques ;
· de promouvoir et d’encourager les actions
visant au respect de la Terre Mère et de tous les êtres qui la composent en
accord avec leurs propres cultures, traditions et coutumes ;
· de promouvoir des systèmes économiques
qui soient en harmonie avec la Terre Mère et accordés aux droits reconnus dans
cette Déclaration.
Article 4 : Définitions
Le terme “être” comprend les écosystèmes,
les communautés de nature, les espèces et toutes les autres entités naturelles
qui existent comme partie de la Terre Mère.
Rien dans cette Déclaration ne pourra
entamer la reconnaissance des autres droits inhérents de tous les êtres ou de n’importe
quel être en particulier.
Traduction
non officielle
Version en espagnol: https://cmpcc.wordpress.com/derechos-madre-tierra/COMPLETER AVEC: http://rogergaraudy.blogspot.fr/2013/11/declaration-universelle-des-devoirs.html