par Roger Garaudy
Nietzsche, dans la critique du christianisme historique, est allé au-delà de Kierkegaard et de Marx, parce qu'il a atteint les racines de toute dégénérescence de la foi en religion.Ces racines sont le mythe grec de l'"Etre", et le mythe juif de la Loi. Le mythe grec de l'Etre qui a fait du christianisme un "platonisme pour le peuple". Le mythe juif de la Loi qui a fait du christianisme "un judaïsme plus libéral".
L'un et l'autre consistent à "inventer une autre, une seconde existence" (Le Gai Savoir, I, 1.). C'est en quoi consiste, pour Nietzsche, "la décadence". La décadence de la culture, c'est la séparation de la pensée et de la vie. "J'ai reconnu en Socrate et Platon des symptômes de la 'décadence'. La dégénérescence de la philosophie commence avec Socrate" (Ecce homo, p 83). Rompant en effet avec la vie "dyonisiaque", celle de la philosophie des "pré-socratiques" qui ne séparaient pas, dans leurs grands poèmes cosmiques, la pensée de la vie, Socrate est à l'origine d'une triple réduction, d'une triple négation de la vie: il réduit le concept au mot; il réduit l'être au concept; il réduit la morale à la logique.
Le dogmatisme premier de l'être, et ce despotisme du concept, s'aggravent avec l'invention platonicienne de l'Idée comme Etre réel, avec ce corollaire de l'Etre en soi: l'idée du Bien.
Ce dualisme a créé des "arrière-mondes", des fatalités extérieures à l'homme.
Chaque fois qu'une crise historique conduit à douter de ces idéaux, ce dualisme engendre le "nihilisme" qui est leur image inversée.
Que signifie le nihilisme ? Il signifie que les valeurs les plus élevées perdent leur valeur. Ce qui manque, c'est le but, la réponse au "pourquoi" ?
La décadence du dualisme de l'Etre et de la Loi débouche ainsi sur l'affirmation de l'absurde, de l'absence de sens: plus de totalité, plus de sens, plus de but.
La tâche que s'est assignée Nietzsche, "défaire l'oeuvre de Socrate", consiste d'abord à déraciner le préjugé de l'Etre. De l'Etre qui est le Bien. Le Mal étant l'erreur.
Cette lutte contre l'abandon de la vie au profit de projections idéales (l'Etre et la Loi) l'amène à une nouvelle vision de Jésus, le "joyeux messager" de la Bonne Nouvelle.
Ce "joyeux messager mourut comme il vécut..., non pour 'racheter les hommes', mais pour montrer comment il faut vivre" (L'Antéchrist, § 35).
Contre "la fable grossière du rédempteur et faiseur de miracles" (Ibid, § 37), contre le "Dieu des armées" et de la toute-puissance, Jésus "a nié qu'aucune faille ne séparait Dieu de l'homme, il vécut cette unité de Dieu et de l'homme comme sa 'bonne nouvelle'" (Ibid, § 41).
On voit ce qui prend fin avec la mort sur la Croix: "une ébauche neuve...de la paix bouddhiste, du bonheur sur la terre" (Ibid, § 42).
Jésus est pour Nietzsche "le joyeux messager" (L'Antechrist, § 33). Il a apporté la "bonne nouvelle"...Contre toutes les formes du nihilisme repoussant la vraie vie dans un au-delà d'autres mondes, d'arrières-mondes, Jésus est celui qui a dit oui à la vie, contre la Loi ancienne, contre les pouvoirs et les dogmes.
Evoquant la parole de Jésus sur l'inobservance du sabbat pour accomplir des oeuvres de vie (cueillir du blé ou guérir un malade), Nietzsche ajoute: "C'est une parole pour tous ceux qui rompent la loi (Zarathoustra, p 391, §68), et plus loin: "Partout où l'on jugeait il a pris partie contre ceux qui jugeaient: il voulait être le destructeur du moralisme" (Ibid, p 411, § 134). L'"aphorisme" suivant éclaire cette vision: "On vous appellera les destructeurs de la morale, mais vous n'êtes que les inventeurs de vous-mêmes" (Ibid, § 135).
Bouddha, souligne Nietzsche, "ne dit plus combattre le péché, mais, donnant son plein droit à la réalité, combattre la souffrance" (§ 20). La critique des religions, chez Nietzsche, s'inspire de la même démarche: de ceux qui font de Dieu un "bouche-trou", une compensation aux défaillances de leur savoir ou de leurs "vertus", il dit: "L'Esprit de ces sauveurs était fait de lacunes, mais dans chaque lacune ils avaient placé leur folie, leur bouche-trou qu'ils ont appelé Dieu". "Ils ont appelé Dieu ce qui leur était contraire et ce qui leur faisait mal: en vérité, il y avait beaucoup d'héroisme dans leur adoration ! mais ils n'ont pas su aimer leur Dieu autrement qu'en crucifiant l'homme" (Ainsi parlait Zarathoustra, "Des péchés", p 108).Ce que Nietzsche combat en toute religion, c'est le dualisme, l'xtériorité: un dieu séparé de l'homme et non vivant en lui comme l'acte même de la création. Cette critique radicale de l'"aliénation religieuse" est le passage nécessaire pour atteindre la foi. Dans Ainsi parlait Zarathoustra, le vieux pape "hors service" décèle cette vérité: "O Zarathoustra, lui dit-il (p 299), tu es plus pieux que tu ne le crois, avec une telle incrédulité. Je ne sais quel Dieu en toi t'a converti à ton impiété. N'est-ce pas ta piété même qui t'empêche de croire à un dieu ? Et ta trop grande loyauté finira par t'entraîner par delà le Bien et le Mal...Auprès de toi, quoique tu veuilles être le plus impie, je sens un secret parfum d'encens et de bénédictions: je le sens à la fois avec douleur et délice...Laisse-moi être ton hôte, Ô Zarathoustra, pour une seule nuit ! Nulle part sur la terre je ne me sentirai mieux qu'auprés de toi". Zarathoustra lui répond: "En vérité, j'aimerais t'y conduire moi-même, homme vénérable, car j'aime tous les hommes pieux". Dans ses Aphorismes, il ajoute: "C'est la théologie qui a étouffé Dieu, et le moralisme la morale" (§ 59).
Tous les "livres sacrés" rendent témoignage de l'alliance de Dieu avec l'homme: ceux de l'Orient au nom d'une sagesse, d'autres au nom d'une révélation. La vie des prophètes, d'Abraham à Moïse, et de Jésus à Mohammed, montre comment ont transcendé l'histoire ceux dont la vie a été vécue en fonction du Tout et de l'éternité.
Ainsi sont abolis l'extériorité, l'antagonisme même entre l'idéal et le réel, toute forme d'au-delà, de "jugement dernier, d'attente ou de promesse" (§ 31).
L'éternité, pour Nietzsche, c'est la totalité de ce que nous appelons l'histoire, celle du monde et des cultures des hommes. Cette présence du Tout dans l'acte de l'homme c'est ce que Jésus annonce comme le "royaume" qui est au-dedans de nous et au-dehors de nous, la "présence d'immensité" dit Nietzsche. Telle est la véritable "divinisation de l'homme" qui ne fait qu'un avec le tout. La résurrection, c'est tous les jours, c'est l'éveil, la prise de conscience de cette présence et de ses possibles. L'incarnation, c'est tous les jours, c'est Dieu se mêlant à la vie de l'homme, indivisiblement uni à l'homme.
La foi n'est pas alors l'adhésion à telle ou telle croyance, à telle ou telle vision du monde. La foi est en tout homme qui s'interroge sur le sens de sa vie. En tout homme qui réalise l'extinction de son égoïsme personnel, de ses visées partielles, pour laisser en lui la place à la présence et à l'acte du Tout.
La foi, pour Nietzsche, n'est pas une croyance, mais une volonté, un acte: "l'acte de créer et de se disposer à surmonter" (Zarathoustra, Notes et aphorismes).
"Je suis remonté aux origines: ainsi suis-je devenu étranger à tous les cultes" (Ibid, 9.). Ainsi a-t-il pu entrevoir la foi comme un "éveil", comme les "éveillés vivants" de la tradition hindoue: "J'ai pour précurseur la philosophie du Vedânta et Héraclite" (Ibid, § 47). "Mes aîeux: Héraclite, Empédocle, Spinoza, Goethe" (Ibid, p 213).Comme pour eux tous il s'agit "de ne pas confondre le sentiment du moi avec le sentiment organique de l'unité" (Ibid, p 38). Le moi, c'est la vie dans sa totalité, au-delà de tous les "hasards" et de toutes les illusions du partiel.
Il atteint ainsi la véritable liberté en consacrant sa vie à l'action de ce qui en est la source et la réalité dernière. "Que veut dire la Bonne Nouvelle ? La vraie vie, la vie éternelle, on ne la promet pas, elle est là, elle est en vous...nu monde vrai, un monde éternel: le royaume de Dieu est en vous." (§ 29)
Et voici aussitôt la "mauvaise nouvelle": celle de Paul, l'homme de la restauration des dualismes anciens. "A la Bonne Nouvelle succéda sur-le-champ la plus mauvaise de toutes, celle de Paul...Le contraire du 'joyeux messager', le 'dysangéliste'...La vie du rédempteur ne pouvait lui être d'aucune utilité...Il se fabriqua une histoire du premier christianisme. Mieux encore: il falsifia l'histoire d'Israël pour en faire la préhistoire de sa mission: avec lui, Jésus n'est plus que l'accomplissement, dans une variante nouvelle, de la vieille promesse. Tous les prophètes ont annoncé son rédempteur." § 42).
Celui qui accepte, sur le gibet, la mort de l'esclave rebelle, redevient le dieu de puissance, le Seigneur. Paul fut ainsi le fondateur du christianisme historique. Et Nietzsche conclut: "Le christianisme, c'est tout ce que Jésus a condamné."
Tel fut le "christianisme de Paul" (§ 24): à l'inverse de Jésus crucifié, aussi différent du dieu des Grecs que de celui des juifs. "Le Nouveau Testament ne serait que le vieux geai judaïque paré des plumes du paon grec" (René Girard, des choses cachées depuis le commencement du monde, p 287). "On a bâti l'Eglise avec l'opposé de l'Evangile..., l'opposé de ce qui fut à l'origine, le sens...On a sanctifié ce que le joyeux messager ressentait comme au-dessous de lui, derrière-lui - c'est en vain que l'on chercherait une plus grande ironie de l'histoire universelle" (§ 36). "Il n'y eut qu'un chrétien, il mourut sur la croix...La pratique chrétienne, une vie comme la vécut celui qui mourut sur la croix, cela seul est chrétien" (§ 39).
Ce mode de vie exige la destruction de toutes les idoles, et d'abord de toutes les projections hors de l'homme, de l'Etre ou de la Loi, de la conception linéaire de l'histoire qui, de l' Ancien Testament jusqu'à Hegel, fait de l'homme un instrument d'un plan conçu en dehors de lui et sans lui.
A ce dualisme et à cette aliénation, Nietzsche oppose "l'éternel retour".
Le lien entre le dogmatisme de l'Etre et de la vérité d'une part, du Bien et de la morale d'autre part, est intime: ils reposent l'un et l'autre sur le postulat d'un ordre existant en dehors de nous et sans nous, qu'on l'appelle "être" ou "chose en soi", "souverain bien" ou "volonté de Dieu". Ce dualisme est l'âme d'une conception esclavagiste de la religion comme de la science et de son prétendu "progrès", qui laïcise la conception linéaire de l'histoire propre à l'Ancien Testament: temps qui sépare la promesse de son accomplissement.
"L'éternel retour" de Nietzsche est le refus de ces dérives orientées selon des finalités imposées à l'homme du dehors et d'en haut, et qui le font rêver d'une fausse immortalité, prolongement sans fin des fausses vies d'aujourd'hui. Ce qui importe, ce n'est pas cette éternisation, c'est ce que l'on a a éterniser, cette création extatique que l'on voudrait, dans la joie, expérimenter encore et encore, dont on souhaiterait de toute la force et de toute la joie de sa vie, conquise par la souffrance, l'éternel retour. "L'annihilation du monde de l'être", du dogmatisme en logique, du formalisme en morale, est la condition nécessaire pour reconquérir l'unité de la vie. "Ma tâche, écrit Nietzsche, est de préparer à l'humanité un instant suprême de conscience de soi, un grand midi, où il pose pour le première fois dans sa plénitude [libéré des "aliénations" antérieures, RG] la question du pourquoi ? Quelle cause ? Quel but ?"
Dans ce monde "semblable à une maison de fous", dit Nietzsche,"nous justifierons rétrospectivement tous les morts et nous donnerons un sens à leur vie". Ce dépassement porte en lui tout le passé, il est gros de tout l'avenir, retour éternel de l'éternel présent. "Car je t'aime, ô éternité !"
Affirmer "l'éternel retour", c'est dabord exclure l'idée d'une création première, à l'origine des temps, qui nous mettrait en présence d'un monde déjà fait, déjà là, comme une fatalité. L'objectif premier de Nietzsche est précisément "l'annihilation de l'être", de ce fantôme oppressif qui cautionne toutes les dominations.
L'éternel retour exclut aussi la conception du temps linéaire, de quelque nom qu'on l'appelle: providence, évolution, progrès, s'imposant lui aussi comme une fatalité exttérieure pour nous fixer notre place dans un plan prédéterminé, par Dieu, par la nature ou par quelque despotisme humain. Cette finalité extérieure est mutilante. Nietzsche veut "libérer les hommes de la servitude de la finalité". Il s'agit de la finalité externe. "Le créateur est celui qui crée une fin pour les hommes". Alors que les fins ont toujours été assignées à l'homme de l'extérieur, ou bien dessinées en creux par des besoins insatisfaits, et donc par la vengeance ou le "ressentiment".
La finalité externe, ou subie, prive l'homme non seulement de sa liberté, mais de sa responsabilité. Elle substitue à l'une et l'autre l'angoisse de la faute, du manquement à la foi, du péché.
Contre toutes ces formes de dualisme et d'extériorité, l'éternel retour veut nous délivrer du temps. Cette délivrance n'est possible que par le dépouillement de tout ce qui nous limite à notre petit moi: à nos désirs partiels, à nos passions exclusives, à nos préjugés historiquement déterminés. La "volonté de puissance" de Nietzsche n'est pas celle d'un conquérant ou d'un dominateur. Ce sont les idéologues de l'hitlérisme qui ont ainsi interprété la pensée de Nietzsche pour l'annexer à leurs rêves de domination. La volonté de puissance n'est pas une volonté individuelle. Elle exige au contraire une ascèse, pour laisser émerger en nous la volonté du tout. "Pour être créateur, il est besoin de peine et de bien des métamorphoses." (Ainsi parlait Zarathoustra, II, "Aux îles fortunées".)
L'éternel retour est d'abord un retour à soi. La prise de conscience, comme dans les sagesses de l'Orient ou dans le témoignage de Jésus, que ce qu'il y a de plus intime en moi, ce n'est pas le petit moi individuel, mais le tout qui l'habite et auquel il appartient.
Le sentiment de cette présence, Nietzsche l'appelle "l'amour de l'éternité": "Imprimez à votre vie le sceau de l'éternité." (Fragments, Gallimard, Tome V, II, 264, p 396). L'éternel n'est pas un être extérieur à l'homme. L'éternel travaille le présent. L'invention du futur n'est pas un rejet du passé mais son dépassement. Se "surmonter", c'est porter en soi tout le passé et un présent gros de l'avenir. Dieu se révèle en chaque acte de création, de sacrifice, de dépassement. Dieu n'est pas dans l'extériorité des religions: "Ce n'est qu'après la mort de la religion que l'invention du divin retrouvera toute sa luxuriance" (Werke, XI, 2, p 440). Dieu n'est pas un être mais un acte. L'acte par lequel l'homme se révèle trop grand pour se contenter de ce qu'il fut. "Vous parlez du déchirement de Dieu par lui-même, mais il s'agit seulement de sa mue. Il change de peau, de peau morale. Vous allez bientôt le voir resurgir par-delà le bien et le mal." Ce sera l'homme habité par l'éternel.
Cet athéisme est peut-être, par-delà toutes les aliénations "religieuses", la dernière étape avant la foi, comme l'écrivait Kierkegaard. Une étape inévitable et salutaire.
Nietzsche lui-même, qui le premier annonça: "Dieu est mort", suggère ce passage, cette "métamorphose du divin", cas particulier et exemple suprême du divin, cas particulier et exemple suprême de sa "transmutation des valeurs". Il accuse le christianisme historique de "faire perdre à l'homme le sens du divin". Ce christianisme-là (dans lequel il ne met nullement en cause Jésus) est, selon lui, culturellement non crédible et moralement inacceptable. Il est "l'arôme spirituel" (comme disait Marx) d'une civilisation en "décadence".
La pensée ne peut être que l'expression poétique de l'incessant devenir de la vie et de son éternelle activité créatrice. Sans quoi elle devient justification mercantile et servile du chaos social et de ses hiérarchies. Le mérite essentiel de cette théorie de la connaissance de Nietzsche - ou plutôt de sa négation - est d'obliger tout savoir, et d'abord celui de la science et celui de la morale, à prendre conscience des postulats sur lesquels il se fonde.
Nietzsche fut l'athée le plus radical et le plus profond, et, comme tel, le pionnier de la foi éternelle et toujours nouvelle. Son oeuvre est le fleuve de feu que traverse sans risque toute foi vivante, c'est-à-dire non pas une religion apportée du dehors, comme un catéchisme, mais une foi enracinée dans l'expérience quotidienne de l'homme. Une religion qui n'est pas de l'ordre d'une réponse, comme la croyance, mais de l'ordre d'une question, comme la foi.
De quelles expériences naissent ces questions ? Des expériences qui nous permettent de dire, avec Nietzsche: "Le christianisme est encore possible à tout instant. Il n'est lié à aucun des dogmes éhontés qui se sont parés de son nom...Le christianisme est une pratique et non une doctrine. Il nous prescrit comment agir et non ce qu'il faut croire." (§ 39)
[NDLR:Ce texte est extrait d'un autre texte intitulé "Le doute et la foi. Kierkegaard, Marx, Nietzsche", que Roger Garaudy a inséré ou placé en annexe, avec quelques variantes qui n'en modifient pas le sens (j'ai reproduit ici le texte de "Les fossoyeurs. Un nouvel appel aux vivants"- Editeur L'Archipel, pp 225 à 231), dans plusieurs de ses livres (ce qui dénote l'importance que ce texte a pour lui). Dans "Avons-nous besoin de Dieu ?" (Editeur Desclée de Brouwer) il lui donne comme titre: "L'athéisme, moment nécessaire de la foi" et l'enrichit d'une introduction et d'une conclusion. Voici cette dernière (p 181):]
Le Dieu dont nous avons aujourd'hui besoin n'est pas celui des théologies de la domination qui n'a cessé de régner depuis Paul jusqu'à l'actuel Catéchisme de l'Eglise catholique de 1992.
Le Dieu dont nous avons aujourd'hui besoin, dans un monde où le monothéisme du marché oppose une poignée de nantis à des multitudes traquées par la faim, est le Dieu qu'a révélé Jésus: un Dieu dont la transcendance ne s'exprime pas à travers la puissance, comme le Zeus souverain des Grecs ou le Dieu des armées des juifs, mais où le divin se révèle à travers le plus faible et le plus démuni.
Roger Garaudy
[Les mots en gras et le titre général ont été choisis par l'administrateur du blog]