INTRODUCTION
Le
documentaire est conçu autour du livre de M. Roger Garaudy:
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MOSQUEE,
MIROIR DE L'ISLAM , publié aux Editions du Jaguar,
Paris, 1985 (si
l'acquisition des droits doit faire l’objet d'une négociation, l'accord de
principe de l'auteur a été
donné en vue d'une adaptation audiovisuelle).
Le
documentaire se propose de traiter, en deux parties de 90 minutes chacune,
le thème de "l'édifice mosquée" du double point de vue:
1°)
de sa signification historique - c'est à dire
en resituant le monument
dans le contexte de l'éclosion et de l'expansion de l'Islam: il ne s'agit en aucune
façon de réaliser une Histoire exhaustive ou
analytique de l'Islam, mais d'appréhender
cette Histoire à travers les monuments religieux qu'elle a suscités, l'une etles autres
étant indissociable;
2°)
de sa signification religieuse - c'est à dire
en appréhendant lemonument
dans le cadre des pratiques rituelles qui s'y
déroulent et de sa symbolique, tant ornementale
que sacrée.
En
effet, le documentaire, via sa diffusion sur une chaîne d'audience nationale,
s'adressera à deux publics, dont l'un est de culture et de tradition non
musulmanes.
C'est
dans le souci d'une meilleure clarté, qu'une partie historique
s'impose,
selon nous, en prélude à une partie axée sur la seule symbolique.
Il
convient, en conséquence, d'être pédagogique et explicatif,
tant
à travers l'image que le commentaire, tout en évitant les raccourcis
simplistes
et les exégèses pédantes. Ce sera le rôle d'un fil conducteur
scénarisé,
extérieur et rassembleur, d'assurer la liaison entre les deux
parties,
ainsi qu'une articulation dynamique au sein de celles-ci.
Nous
donnons en annexe à ce synopsis, deux propositions de fil conducteur
scénarisé,
en ayant à l'esprit qu'il doit viser à l'établissement d'un dialogue et d'un
pont
entre
Occident et Monde Musulman, pour satisfaire aux interrogations de
téléspectateurs
non-avertis
et souvent prisonniers des clichés véhiculés par une information fragmentaire.
Par
ailleurs, la bande son fera l'objet d'un soin tout particulier. Le
commentaire
sera en voix-off, mais l'ambiance sonore fera appel à toutes les ressources
de la
musique musulmane dans ses variantes arabe, perse, pakistanaise, indienne, etc,
comme à
la poésie psalmodiée en langue arabe, afin de recréer un climat tant musical
qu'humain
(voix de fond, athmosphère des lieux), à la fois mystérieux - pour l'occidental
- et
captivant.
Le
réalisateur souhaite pouvoir- effectuer les prises de vue nécessaires dans les
mosquées
suivantes qui sont celles abordées par Roger Garaudy dans son livre:
-
Au Proche-Orient: La Mecque et Médine (Arabie
Saoudite), Jérusalem
(Israël). Damas (Syrie), Samara (Irak). Ispahan
(Iran)
-
En Afrique du Nord: Le Caire et Ibn Touloun (Egypte),
Kairouan
(Tunisie),
Fès et Marrakech (Maroc), Hemcen (Algérie), Tombouctou et Djenné (Mali)
-
En Europe: Cordoue et Grenade (Espagne), Mosquées
de Soliman et de
Sainte-Sophie
à Istambul (Turquie)
-
En Asie: Taj Malial (Inde), Laliore (Pakistan)
Bien
entendu, les difficultés politiques du moment et la nature sacrée des
édifices
peuvent entraîner des conditions de tournage difficiles, voire impossibles. Il
pourra
y être pallié par le recours à des banques d'images existantes (Institut du
Monde
Arabe
, I.N.A., centres culturels des pays concernés, archives diverses, etc.)
Le but
recherché par le réalisateur au cours de ces tournages est double:
1°) s'assurer,
en terme d'images, la matière documentaire nécessaire pour
traiter
le sujet tel que défini ci-après;
2°)
constituer pour le compte du producteur sa propre banque d'images, de
telle
sorte que les prises de vue puissent être remontées de manière thématique par
édifice
spécifique
(ou de toute autre façon) et faire l'objet d'une diffusion par cassettes-vidéo,
vidéo-disques,
etc., auprès d'un public plus ciblé, intéressé par telle ou telle autre de ces
mosquées.
Pour
l'établissement d'un synopsis définitif et global, le réalisateur et le
scénariste
souhaitent bénéficier du concours d'un(e) documentaliste spécialisé(e) dans les
questions
islamiques (pour en parfaire l'approche historique, littéraire, iconographique
et
sonore).
PREMIERE
PARTIE : LE VISIBLE
LA
MOSQUEE DANS L'HISTOIRE DE L'ISLAM
L'histoire
de l'Islam, telle qu'elle est appréhendée ci-après, l'est en totale
corrélation
avec les mosquées qui font l'objet de ce documentaire et en sont la principale
illustration.
Toutefois,
dans un but pédagogique et à l'appui de cette évocation historique,
interviendront
d'autres documents: peintures, portraits, gravures, photos, cartes,
miniatures
turques et persanes, objets d'art (Musée du Louvre, Institut du Monde
Arabe,
etc.).
Les
mosquées sont le thème principal, et l'Histoire, le lien
quasi-naturel
qui permet de passer de l'une à l'autre, de façon
chronologique
et rationalisée.
Au tout
début du VIF siècle, un homme d'origine bédouine, sédentarisé à La
Mecque,
reçoit une révélation divine. C'est Mahomet. Il sera le Prophète d'une nouvelle
religion:
l'Islam (Islam = soumission à Dieu).
Il est
important de resituer ces révélations dans le cadre de la société où vit
Mahomet,
connue dans le contexte géographique de l'Arabie. Il est également important,
pour
une bonne compréhension de l'Islam, de montrer que ces révélations s'inscrivent
dans la
continuité des Fois monothéistes juive et chrétienne, et contre les
superstitions
idolâtres.
En
fait, Mahomet n'a pas prétendu créer une nouvelle religion: il a seulement
voulu
rappeler les hommes à l'obéissance absolue à Dieu, dont le sacrifice d'Ismael
par
Abraham
est la plus parfaite illustration.
On
insistera notamment sur la symbolique de La Mecque, de la Ka'ba
(première
maison des hommes et lieu du sacrifice d'Abraham). On montrera comment le
rejet,
par les idolâtres de La Mecque, des révélations qu'apporte Mahomet amène le
Prophète
à s'installer à Médine (début de l'Egire, ou ère islamique - an 622 après J.C.)
et
à
durcir ses positions, renforçant la Nouvelle Foi dans son rôle universaliste et
expansionniste,
tout comme l'avait été le Christianisme. En cela, l'Islam diffère
foncièrement
du Judaïsme dont il est issu.
L'avènement
de l'Islam, c'est le passage d'une société bédouine et clanique, à
une
société organisée autour d'une acception de Dieu et soumise à Sa Loi.
C'est
aussi le passage de la tradition orale du désert à une tradition écrite (le
Coran)
dont va découler une civilisation.
Ainsi
apparaît-il que l'Islam mêle d'emblée une vision politique à une vision
religieuse,
à la différence du Christianisme où cette confusion ne s'opère que tardivement
avec la
conversion des Empereurs romains. La religion islamique devient le moyen
d'organiser
et de fédérer une société autour de principes d'origine divine. Les mosquées
vont
rappeler l'homme à cet ordre divin en l'inscrivant dans la matérialité minérale
de son
horizon
quotidien.
En
cela, l'Islam à ses débuts est par nature hégémonique. C'est une
constatation,
non une condamnation, car toute société en voie d'organisation est par
nécessité
prosélyte, faute de quoi, elle disparaît.
C'est
cet universalisme religieux qui va permettre l'édification rapide des
plus
grandes
mosquées, au fui* et à mesure que la diffusion de la Nouvelle Foi se propage à
partir
de La Mecque et de Médine.
La
mosquée est le signe extérieur et visible de l'Islam, à la fois hymne à Dieu
et lieu
d'organisation de la société islamique. Elle a un rôle sacré, mais aussi un
rôle
social.
C'est un lieu d'intercession divine, tout autant qu'une agora publique.
Elle
est aussi le bastion avancé du développement de l'Islam: elle atteste, à
travers
sa magnificence, de la toute-puissance de la
volonté de Dieu et de l'incontournable
vérité
enseignée par Son Prophète.
Dans
les aimées qui suivent la mort du Prophète (an 632), ses successeurs ou
califes,
poursuivent l'expansion de l'Islam et édifient les
mosquées de La Mecque,
autour
de la Ka'ba, de Médine. autour de la maison du Prophète, et de Jérusalem,
sur
les
ruines du Temple de Salomon et le rocher d'Abraham.
Ce sont
désormais les Lieux Saints de l'Islam, où La Mecque occupe
une
position privilégiée dont les raisons seront expliquées dans la seconde partie.
Les
califes codifient les règles de l'Islam et recueillent les révélations du
Prophète
en un texte désormais immuable, le Coran.
Toutefois,
des dissensions entre les successeurs de Mahomet vont entraîner
un
schisme religieux. Désormais. l'Islam sera Sunnite, dans sa grande majorité, ou
Chi'ite,
essentiellement en Perse, avec des modèles de développement et de
fonctionnement
différents (par exemple, le rôle du clergé chez les Chi'ites), mais aussi
une
approche artistique et architecturale spécifique.
En une
centaine d'années, l'Islam s'est étendu sur l'Arabie, le Proche-Orient,
la
Perse, l'Afrique du Nord, l'Inde, la Sicile et l'Espagne. Les califes omeyyades
règnent
depuis
Damas (661-750) où ils édifient la Grande Mosquée, et leurs successeurs
abbassides
depuis Bagdad (750-1258) et Samarra, sur un monde religieux
uniforme,
mais
aussi un empire politique d'une grande diversité culturelle, car l'Islam, comme
Rome,
intègre les civilisations préexistantes et s'enrichit à leur contact.
Sont
fondées à cette époque les mosquées de Damas, de Cordoue, de
Kairouan,
etc.. Elles illustrent la grandeur de l'Islam,
expriment son rayonnement
culturel
et sa richesse intellectuelle et matérielle, tout autant que sa puissance
politique et
géographique.
Les califes rivalisent avec leurs prédécesseurs des générations précédentes
dans
leurs choix architecturaux et artistiques, tout en s'efforçant de faire
"plus grand" et
"plus
beau" que tout ce qui a été construit dans le cadre des autres religions.
Pourtant,
très vite, le monde islamique éclate en plusieurs entités, à Cordoue,
en
Egypte (mosquées El Azhar et lbn Touloun du Caire), en Afrique du
Nord
(mosquées
de Fez, de Tlemcen. tandis que la réalité du pouvoir séculier passe du calife
abbasside
aux turcs, avec le titre de Sultan en 843, et aux gouverneurs de province, de
plus en
plus autonomes. Le califat n'est d'ailleurs plus qu'une sorte d'autorité morale
qui,
couvrant trop de territoires et de sociétés différentes, va bientôt éclater en
plusieurs
califats
concurrents.
C'est
aussi le début d'une période de
reflux marquée par la reconquête
chrétienne
en Espagne - qui prendra tout de même plusieurs siècles - les croisades en
Syrie
et à Jérusalem, ou, bientôt les invasions mongoles de Gengis Khan.
Ces
dernières vont avoir pour conséquence de fractionner l'univers
musulman
entre mondes turc, arabe et perse. Dès lors, on assiste à une évolution
différenciée
à l'est de la Mésopotamie, avec la Perse (mosquée d’Ispahan), l'Empire
moghol
en Inde (mosquées de Lahore, le Taj-Mahal)
où l'Islam concurrence fortement
le
bouddhisme et l'hindouisme, et à l'ouest avec l'hégémonie turque qui amène
l'effondrement
de l'Empire byzantin et l'installation du Sultan Turc à Constantinople en
1452.
L'échec
des Ottomans devant Vienne, deux siècles plus tard, marque les
limites
extrêmes de l'expansion musulmane en Europe et le début d'un réel déclin,
jusqu'à
l'avènement des nationalismes à l'époque contemporaine. L'Islam va, en
revanche
s'étendre largement en Asie, sur une partie de la Chine, du Caucase, sur la
Malaisie,
la Birmanie, la Thaïlande, l'Indonésie.
La
conquête des territoires, la synergie avec les sociétés, voire les
civilisations
en place, ne sont pas sans influence sur le style même des mosquées. A
partir
d'une fonction identique et d'une typologie relativement uniforme, de multiples
édifices
sont construits. D'autres ne sont que des "récupérations", comme Sainte-
Sophie de
Constantinople, ou le Sultan succède au Basileus, tandis que,
parallèlement
en Occident, les chanoines de Cordoue élèvent une cathédrale au coeur de
la
mosquée.
De la
sorte, chaque grande mosquée a ses caractéristiques propres qui
intègrent
les cultures antérieures, comme l'art mazdéen et sassanide en Perse, et vont
être
par la
suite déclinées dans les zones de dépendance géographiques: on remarque ainsi
des
influences
romaines à Médine et au Roche-Orient, wisigothes en Espagne, byzantines
dans
l'Empire ottoman, orientalo-boudhiques en Inde. etc..
Aussi
peut-on dire qu'il existe des mosquées ottomanes dérivées de Sainte-
Sophie,
des mosquées mogholes, mameloukes, hispano-moresques, chérifiemies, etc..
On
notera enfin qu'après le reflux de l'Islam dans certaines régions,
l'architecture de
celles-ci,
connue les arts décoratifs, restera imprégnée de l'art des mosquées...
Le mode
de construction est lui-même fonction de la localisation
géographique
et des traditions pré-existantes (rien de plus différent que la Suleymanié qui
"copie"
en l'élargissant le modèle de Sainte-Sophie de Constantinople, les blancheurs
marmoréennes
du Taj-Mahal, le pisé de Tombouctou, etc.). La richesse décorative est
graduée
selon la fortune des maîtres d'ouvrage, la fécondité et le génie des altistes
qui
participent
à ces louanges de pierre et de stuc au Dieu du Prophète.
De la
première mosquée de La Mecque au Taj-Mahal, près de mille ans
s'écoulent.
C'est ce millénaire que tente de cerner cette première partie du documentaire,
à
travers
ses manifestations architecturales.
La
seconde partie va se soumettre à une autre approche: la mosquée est la
Maison
de Dieu et le lieu ou le Croyant honore Celui-ci et se soumet à Sa Loi.
SECONDE
PARTIE : L'INVISIBLE
LA MOSQUEE. OU LA SOUMISSION A DIEU
Le
texte qui sert de base au commentaire de cette seconde partie sera tiré de
l'ouvrage
de M. Roger Garaudy.
Bien
plus que dans la première pairie apparaît ici la nécessité d'un fil
conducteur
qui rende plus perceptible la notion du divin (cf annexe).
L'image
doit souligner les éléments constitutifs de la mosquée en tant que
symboles
de l'ordre divin.
La
diversité des mosquées va permettre de montrer comment chaque élément
particulier
de l'architecture ou de la décoration a reçu, ici ou là, un traitement qui le
rend
semblable
et profondément différent à la fois. On verra qu'il y a des familles
stylistiques,
mais
que le but unique du point de vue des concepteurs est de parler de Dieu et de
sa Loi.
Ainsi,
quelles que soient ses sources d'inspiration artistique, la mosquée, de
façon
immuable est constituée de trois éléments principaux d'ordre liturgique (si le
terme
est
applicable à l'Islam) dont la signification doit être comprise:
Le
minaret est la tour qui permet au muezzin de
lancer l'appel à la prière,
cinq
fois par jour. On en trouve de plan cane (mosquées chérifiemies), ronds,
spiraloïdes
(mosquées
d'inspiration irakienne)...
Le
minbar est la chaire à prêcher pour le prône du
vendredi.
Le
mihrab est la niche placée dans le mur du fond
des mosquées, indiquant
l'orientation
de La Mecque.
Autour
de ces trois éléments, se greffent d'autres lieux et fonctions. Selon
l'importance
de la mosquée s'y ajoutent des salles de prière différenciées où se déroule
l'enseignement
de la Loi, des salles d'ablution rituelle, des cours d'importance variable
qui
affirment un rôle social et illustrent que le domaine religieux est
indissociable du
domaine
séculier.
La
recherche architecturale n'est jamais absente et des prodiges de
technologie
- pour l'époque - concourent à l'édification de coupoles plus somptueuses et
plus
aériennes les unes que les autres.
La
richesse décorative peut reposer sur les seuls éléments d'architecture, ou,
au
contraire exploser dans le faste des mosaïques, des motifs de stuc, des tapis.
Elle n'est
en tout
cas jamais gratuite.
La
calligraphie peinte ou sculptée est tirée du Coran et rappelle au musulman
la Loi
du Prophète.
Par là.
la mosquée tend à rendre perceptible à l'homme la Toute-Puissance de
l'Invisible,
jamais par l'image humaine, laquelle est strictement prohibée puisque Dieu et
le
Prophète ne sont pas représentables, mais par l'écrit, ou par l'oral. Par la
suggestion.
Tel est
le sens commun de toutes les mosquées.
Il en
est cependant trois qui revêtent une signification religieuse très
particulière:
Jérusalem, Médine et La Mecque et sur lesquelles le documentaire s'attardera
davantage.
La
mosquée de Jérusalem va permettre d'évoquer la
filiation judéochristiano-
musulmane,
si importante pour comprendre l'essence même de l'enseignement
du
Prophète.
La
mosquée de Médine - la première de toutes les
mosquées - est
étroitement
liée à la vie de Mahomet, aux révélations et à son enseignement.
La
mosquée de La Mecque permet d'évoquer le pèlerinage du
hadj,
obligatoire
pour tout musulman de bonne foi, et l'un des piliers de l'Islam.
C'est
par l'évocation des rites entourant le déroulement de ce pèlerinage à La
Mecque
que se terminera ce second volet du documentaire, à travers l'explication de sa
symbolique
spirituelle qui concerne près de 900 millions d'individus sur terre.
ANNEXE
: PROPOSITION DE FIL CONDUCTEUR
TRAITEMENT
1
Nous
proposons une scénarisation du documentaire par l'intervention de trois
personnages:
un jeune "beur" Malik (17 ans), et un couple d'amis de son âge, mais
de
culture
occidentale, Florence et Nicolas. Ces derniers sont les profanes dans lesquels
le
téléspectateur
doit pouvoir se reconnaître. Malik est l'initié qui apporte les réponses aux
interrogations
des deux premiers.
Malik
qui revient du pèlerinage de La Mecque - ou s'y prépaie - fait visiter la
Mosquée
de Paris à ses deux amis. A partir d'éléments concrets de cette mosquée, il
leur
raconte
Dieu et le Prophète et, par-delà, les grandes mosquées de l'Islam.
Les
thèmes s'enchaînent alors par une transition qui fait à chaque fois retour
aux
trois personnages et qui rebondit sur les nouvelles interrogations des jeunes
occidentaux.
Ainsi s'établit un pont entre deux cultures: il doit amener le téléspectateur à
la
compréhension.
La
voix-off du commentaire qui illustre les images reste toujours celle du
jeune
Malik.
TRAITEMENT
2
La
seconde scénarisation que nous proposons, montre un "occidental"
assez
âgé -
soit un érudit très au cornant de tout ce qui touche à l'Islam, soit un
converti passé
du
Christianisme à l'Islam - dans son univers personnel et, lui aussi, très
"occidental"
(bureau
ou bibliothèque).
L'homme
est inidentifiable, toujours vu par fragment - mains, pieds, etc. - ou
à
contrejour; la seule certitude c'est qu'il ne ressemble pas à l'idée reçue que
le public se
fait du
"musulman". Son occidentalisation est son signe distinctif et le
public de tradition
occidentale
va s'y identifier, parce qu'il appartient visuellement au même univers que lui.
C'est un
homme qui se penche sur l'Islam, à travers des livres, des
photographies,
etc., et qui dresse le bilan de son érudition ou de sa conversion et, par sa
connaissance
pédagogique et sereine de l'Islam, fait entrer le téléspectateur dans le
documentaire,
tel qu'il a été défini ci-dessus, objectivement et sans prosélytisme.
Présent
au début et à la fin de chaque pairie, on revient sur lui comme en
exergue
à une tête de chapitre, chaque fois qu'on progresse dans le déroulement du
documentaire:
l'homme entend alors de la poésie arabe ou des sourates du Coran. Cellesci
seront
traduites et leur thème introduira le spectateur' dans le vif du sujet.
Seul
fréquentera les mosquées de Dieu
Celui
qui croit en Dieu et au Jour Dernier,
Celui
qui s'acquitte de la prière.
Celui
qui fait l'aumône.
Celui
qui ne redoute que Dieu
Sourate
IX, Verset 18
Ceci
est un exemple d'introduction aux mosquées...
Sa voix
est la voix-off qui assure le commentaire.
Paris, 8 Décembre 1993