05 janvier 2016 sur le site « Le salon beige »
Parce que le
monde politico-médiatique est friand d’étiquettes, par paresse intellectuelle
ou plus sûrement par volonté de formatage, on subit systématiquement les
clivages manichéens imposés par la bien-pensance qui nous gouverne...
Etre
« de droite » c’est évidemment être réactionnaire, promoteur du
« repli identitaire », du nationalisme, de la cellule familiale et
classiquement être considéré comme aigri....voire pire, être religieux, donc
« intolérant »... Etre « de droite » c’est être hostile à
toutes les « avancées de la société civile» : avortement,
mariage gay, gestation pour autrui, etc...
Osons la
caricature médiatique : c’est être « sympathisant
LMPT »....
Etre
« de gauche » c’est évidemment être un individu ouvert sur le monde,
militant du féminisme, promoteur du multiculturalisme, s’affichant
ostensiblement antiraciste, se déclarant affranchi des structures familiales
anciennes – pour ne pas dire antiques – et proche sinon propagandiste des
milieux LGBT et de la théorie du genre.... C’est être un individu «tolérant», donc
un laïciste impénitent.
Osons la
caricature médiatique: c’est être un « individu de progrès »,
« tolérant », adepte du « vivre ensemble »....
Depuis des
décennies et singulièrement plus depuis le tournant du siècle, les positions se
sont durcies après la reconnaissance du mariage gay, surtout à cause des
provocations du grand manitou de la GPA, Pierre Bergé :
« Nous
ne pouvons pas faire de distinction dans les droits, que ce soit la PMA, la GPA
ou l'adoption. Moi je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour
faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine, quelle différence
? C'est faire un distinguo qui est choquant ». (Déclaration de Pierre Bergé,
publiée le 16 décembre 2012 sur le site du Figaro.)
Cette déclaration
révoltante a amené des gens de tous bords et de tous horizons politiques à
s’interroger sur les paramètres éthiques et sociétaux et sur la dangereuse
dérive mercantile qui se dessinait à partir des perspectives ouvertes par la
« volonté de banalisation de la procréation homosexuelle », en
matière de trafics internationaux d’ovocytes ou de mères porteuses.
Maria
Poumier est de ceux-là...
Universitaire,
hispanisante, c’est une femme de gauche, je dirai même d’extrême gauche :
« à
dix-sept ans j’ai ressenti l’assassinat du Che comme un sacrifice
extraordinaire qui exigeait, tout simplement, que l’on suive ses traces. Je
suis allée offrir mes services à la révolution cubaine, et j’ai enseigné à
l’université de La Havane plusieurs années, jusqu’en 1979 » (sic !)
Proche ensuite de Roger Garaudy, Maria Poumier,
devenue enseignante à Paris VIII va militer pour ouvrir sur le monde les
tenants du dogmatisme marxiste, et comme Roger Garaudy elle va se retrouver
marginalisée dans son propre camp, en butte à la haine des milieux marxistes
purs et durs et des étudiants juifs...
C’est sans doute pourquoi le livre qu’elle vient de
rédiger a autant d’importance : « Marchandiser la vie
humaine »
Loin de tout dogmatisme existentiel (elle qui les a
tellement combattu toute sa vie) nous livre une réflexion profonde sur toutes
les questions associées à la reproduction artificielle et à tous les trafics
qu’elle génère.
Loin de s’opposer aux courants pro-vie, ou de négliger
les aspects religieux de ces questions, elle les évoque de manière très
approfondie et n’hésite pas à se référer même... au Salon Beige !
Ce livre est donc une synthèse d’autant plus précieuse
qu’elle émane d’une personnalité forte provenant du monde qu’il est convenu
d’appeler chez les pro-vie « nos adversaires »...
C’est une étude très documentée sur le plan
historique, juridique, sociologique...simplement humaniste.
S’il nous prouve une chose c’est que les clivages
idéologiques ne se situent pas là où certains - trop simplistes dans leur
vision - le supposent...
Cet ouvrage est complété, en seconde partie, d’une
série de textes de fond sur des aspects techniques, notamment philosophiques,
juridiques et sociologiques rédigés par des gens venus des mêmes horizons
tels :
- Françoise Petitdemange, auteure de « La Libye révolutionnaire dans le monde (1969-2011) » médiatiquement méconnue pour avoir dénoncé ce qu’étaient les enjeux géopolitiques de la guerre lancée pour balayer Muammar Gaddhafi et détruire son pays…
- Lucien Cerise, auteur de « Gouverner par le chaos – Ingénierie sociale et mondialisation », dénonçant aujourd’hui le niveau de propagande, de désinformation et de répression du monde qui nous gouverne... Lucien Cerise est aujourd’hui militant nationaliste bien qu’issu de l’extrême gauche et du syndicalisme...
- Francis Cousin, est l’auteur de « L’être contre l’avoir » où il analyse "l’enfermement consommatoire dans la bêtification de la marchandise"(sic !)...
Il nous avertit ici des dangers du « façonnement
de l’histoire à sens unique : celle du terrain où le citoyen est
indistinctement et toujours hors sol et privé de toute autre identité que celle
du fétichisme marchand se parlant sans discontinuer à lui-même ».
On n’est pas plus clair pour dénoncer le déracinement
dont seront victime les enfants marchandisés !
Au total, nous disposons là d’un ouvrage complet sur
la question mercantile, qui associe aux données d’actualité les plus récentes
des réflexions philosophiques et sociologiques de très grande qualité. C’est
aussi un hallucinant petit tour du monde de la marchandisation dans près de 25
pays. Un ensemble très « politiquement incorrect » qui apportera à
beaucoup de militants pro-vie des éléments de réflexion et des arguments que la
littérature habituelle qui est consacrée à ces questions ne développe pas
suffisamment lorsqu’elle les évoque...
Pour finir, au-delà des références religieuses
notamment à Saint Joseph, artisan de la famille, évoquées par Maria Poumier,
nous laisserons le dernier mot à Françoise Petitdemange qui a si bien vu
comment la marchandisation de l’enfant s’inscrit dans la mondialisation :
« La société mondiale voudrait s’anéantir
psychiquement, en attaquant les premiers points de repère qu’un enfant puisse
avoir à l’aube de sa vie, et physiquement en saccageant l’intimité du corps et
du psychisme de chaque individu, qu’elle ne s’y prendrait pas autrement »
Un livre indispensable donc pour mieux comprendre et
surtout faire mieux partager les enjeux de notre combat !