Prétendre que la classe ouvrière organisée prend en otage le peuple
français quand elle défend ses droits menacés, comme le répète la
presse, restera sans doute dans les annales. Comme si ces travailleurs
en lutte, hier chauffeurs-routiers, aujourd’hui salariés des
raffineries, représentaient une minorité de nantis prêts à immoler
l’intérêt général sur l’autel de leurs revendications catégorielles ;
comme si une grève qui leur impose des sacrifices personnels était pour
eux une partie de plaisir ; comme si leur combat n’était pas un combat
pour tous, y compris pour ceux qui ont fait vœu de soumission à leurs
maîtres et crachent sans vergogne sur leurs défenseurs.
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