Dans « Critique de la Philosophie de l’Etat de
Hegel » (1843) Marx a montré la vraie nature de l’Etat prussien,
considéré dans le système hegelien comme stade suprême de la Logique,
incarnation de la Raison. Hegel considère que l’Etat, par son caractère
ordonnateur rationnel, est à l’origine de la société civile. Marx, comme
à l’accoutumée,
« renverse » la proposition hegelienne, en affirmant qu’au contraire, l’Etat vient de la société civile, laquelle n’est autre que la synthèse des intérêts socio-économiques. La société civile engendrant l’Etat, ce dernier est donc le produit des intérêts économiques et sociales. Autrement dit, l’Etat ne représente pas un Idéal, mais bien les intérêts de la classe dominante d’une société. Selon la méthode de Feuerbach destinée à la religion, Marx démontre que l’Etat est aussi une forme d’aliénation. Le citoyen projette ses aspirations économiques et sociales dans la société civile qui engendre l’Etat. Il se soumet ensuite à cet Etat, le divinisant parfois, acceptant pieusement ses lois, ses diktats. Ce faisant, il ne fait que s’aliéner une partie de lui-même qu’il ne reconnaît plus comme lui appartenant, mais extérieur, ou plus précisément, supérieur, à lui. C’est la même chose avec Dieu et la religion. La projection de sentiments propres à l’homme en dehors de lui, concrétisé en une entité suprême devant qui il se prosterne, répond à la définition de l’aliénation, selon Feuerbach. Le remède serait de retrouver l’homme au lieu de chercher « l’entité suprême». Appliqué au cas de l’aliénation lié à l’Etat, cela revient à redonner de l’importance au citoyen plutôt que de s’aveugler devant la prétendue prééminence de l’Etat considéré à tort comme représentant de l’Idéal …
Un Etat totalitaire, centralisateur, intervenant de plus en plus dans les affaires des citoyens, est on ne peut plus contraire à la pensée marxiste. C’est pourtant ce type d’Etat hypertrophié et interventionniste qui se trouve souvent associé à l’image de Marx. Les virages tortueux de l’Histoire en ont décidé ainsi, alors qu’il suffit de se rappeler la phrase que Marx a écrit avec Engels dans « Critique des programmes de Gotha et d’Erfurt » (1875) : « avec l’instauration du régime social socialiste, l’Etat se dissout de lui-même et disparait ».
Par quoi serait il remplacé, cet Etat ? De son temps, Marx n’a qu’un exemple concret : la Commune de Paris. Marx et Engels tirait de cette expérience des leçons que l’on pourrait résumer ainsi : un régime auto-gestionnaire, une démocratie directe, et une décentralisation qui aboutirait probablement, si l’expérience de la Commune s’étendrait à la totalité de la France, au fédéralisme.
« renverse » la proposition hegelienne, en affirmant qu’au contraire, l’Etat vient de la société civile, laquelle n’est autre que la synthèse des intérêts socio-économiques. La société civile engendrant l’Etat, ce dernier est donc le produit des intérêts économiques et sociales. Autrement dit, l’Etat ne représente pas un Idéal, mais bien les intérêts de la classe dominante d’une société. Selon la méthode de Feuerbach destinée à la religion, Marx démontre que l’Etat est aussi une forme d’aliénation. Le citoyen projette ses aspirations économiques et sociales dans la société civile qui engendre l’Etat. Il se soumet ensuite à cet Etat, le divinisant parfois, acceptant pieusement ses lois, ses diktats. Ce faisant, il ne fait que s’aliéner une partie de lui-même qu’il ne reconnaît plus comme lui appartenant, mais extérieur, ou plus précisément, supérieur, à lui. C’est la même chose avec Dieu et la religion. La projection de sentiments propres à l’homme en dehors de lui, concrétisé en une entité suprême devant qui il se prosterne, répond à la définition de l’aliénation, selon Feuerbach. Le remède serait de retrouver l’homme au lieu de chercher « l’entité suprême». Appliqué au cas de l’aliénation lié à l’Etat, cela revient à redonner de l’importance au citoyen plutôt que de s’aveugler devant la prétendue prééminence de l’Etat considéré à tort comme représentant de l’Idéal …
Un Etat totalitaire, centralisateur, intervenant de plus en plus dans les affaires des citoyens, est on ne peut plus contraire à la pensée marxiste. C’est pourtant ce type d’Etat hypertrophié et interventionniste qui se trouve souvent associé à l’image de Marx. Les virages tortueux de l’Histoire en ont décidé ainsi, alors qu’il suffit de se rappeler la phrase que Marx a écrit avec Engels dans « Critique des programmes de Gotha et d’Erfurt » (1875) : « avec l’instauration du régime social socialiste, l’Etat se dissout de lui-même et disparait ».
Par quoi serait il remplacé, cet Etat ? De son temps, Marx n’a qu’un exemple concret : la Commune de Paris. Marx et Engels tirait de cette expérience des leçons que l’on pourrait résumer ainsi : un régime auto-gestionnaire, une démocratie directe, et une décentralisation qui aboutirait probablement, si l’expérience de la Commune s’étendrait à la totalité de la France, au fédéralisme.