25 août 2014

Quatre questions toujours sans réponse (José Fort, "L'Humanité")



Par José FortAu cours de cet été finissant, la machine à décerveler les opinions publiques a fonctionné à plein régime. Tenez, prenons quatre exemples : le crash du Boeing  777 au dessus de l’Ukraine, l’assassinat au mois de juin de trois jeunes israéliens, l’incorporation de jeunes français dans l’armée de Tel-Aviv, l’utilisation  de l’aide armée occidentale aux djihadistes.  

C’était net et sans bavure : l’avion de la Malaysia Airlines a été abattu par les « séparatistes » aux ordres de Moscou. Depuis, silence total sur l’enquête et on apprend qu’un accord « secret défense » a été signé par plusieurs pays occidentaux pour enterrer l’affaire. Que cache cet accord secret ?
L’assassinat de trois jeunes israéliens au début de l’été a été attribué immédiatement au Hamas, le premier ministre Netanyahu annonçant que l’organisation «  paiera cher  l’ignoble crime ». Le prétexte était trouvé pour déclencher sur les populations de la bande de Gaza un déluge de fer et de feu, plus d’un mois de massacres quotidiens et de destructions massives. La police de Jérusalem a reconnu que ces trois jeunes israéliens avaient été victimes d’un crime sordide relevant du fait divers. Pourquoi les résultats de l’enquête ne sont pas rendus publics ?
Des jeunes français – pas seulement bi nationaux – ont rejoint ces dernières semaines l’armée israélienne. Plusieurs d’entre eux ont participé aux opérations dans la bande de Gaza, l’un d’entre eux, blessé, a témoigné sur une chaîne de télévision française. A juste titre, les autorités ont décidé des mesures à l’encontre des jeunes français s’engageant en Syrie dans les rangs des djihadistes. Que comptent faire ces mêmes autorités dans le cas de ces jeunes français incorporés dans l’armée israélienne et donc au service d’une puissance étrangère ?
Les djihadistes qui sèment actuellement la terreur en Irak, en Syrie s’approchant dangereusement du Kurdistan sont puissamment armés. Les experts affirment que leur arsenal est constitué à 90% des armes livrés par les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne et du reliquat de l’armement libyen. Leur financement est assuré par l’Arabie saoudite et le Qatar, deux pays très étroitement liés à Washington, Paris et Londres. Ces trois capitales continuent-elles à livrer du matériel militaire aux djihadistes ?
Quatre questions toujours sans réponses. Elles pourraient pourtant éclairer d’un jour nouveau les coups tordus qu’on a essayé de nous faire ingurgiter ces trois derniers mois.

Dimanche, 24 Août, 2014