[Après Thomas Münzer (http://rogergaraudy.blogspot.fr/2016/03/thomas-muntzer-1.html et http://rogergaraudy.blogspot.fr/2016/03/thomas-muntzer-2.html) nous nous intéressons à d'autres prophètes d'un christianisme révolutionnaire: Joachim de Flore, Ramon Lull, Nicolas de Cues ]
Joachim
de Flore (1135-1202), moine calabrais du XII ème siècle,
aborde le problème en sa racine même : l'interprétation du
christianisme qui avait régné en Europe, de Saint-Paul à Constantin,
des querelles du sacerdoce et de l'Empire pour la primauté
du pouvoir (Le Pape ou l'Empereur), jusqu'aux Croisades
dont il connut les fausses victoires (il rencontre Richard
Coeur de Lion) et les plus dures défaites (il avait 52 ans
lorsqu'en 1187 Saladin reprend Jérusalem.) Il
fut éduqué en Sicile à la Cour de Roger II, où l'influence de la
culture musulmane se prolongeait après la fin de la domination arabe
de l'île (1071) et, où les invasions byzantines n'étaient
pas rares après le schisme de 1054 qui séparait de Rome
l'orthodoxie orientale.
En
cet âge d'or de la Sicile, où se fécondaient les spiritualités de
l'Orient, Joachim de Flore eut pour premier mérite de dénoncer
l'alliance millénaire de l'Église et du pouvoir.
« L'exégèse joachimite, écrit
son biographe Henry Mottu ,
a tendance
à renverser la perspective paulinienne » En effet, Joachim de
Flore
met radicalement en question :
1°
- la continuité entre l'Ancien Testament et le message inédit
de
Jésus : Jésus n'est pas « venu pour clore l'histoire du salut mais
pour l'ouvrir à son accomplissement.» (id. p. 326)
2°-
la prétention de faire de Jésus le Messie (Christ) attendu
par
les juifs, et, par conséquent de faire de ce Christ le fonda-
teur
d'une Église qui, dira Saint Thomas (Somme théologique)
« durera jusqu'à la fin des temps. »
« durera jusqu'à la fin des temps. »
Joachim
de Flore n'accepte pas ce christianisme judaïsé par
Paul.
Il écrit même, pour marquer les ruptures, un «Adversus
judeos».
II
souligne, au contraire les étapes du salut : « Si la lettre de
l'Ancien Testament a été confiée au peuple juif, la lettre
du Nouveau
Testament le fut au peuple romain, tandis que
l'intelligence spirituelle
qui procède des deux est confiée aux hommes spirituels.»
(Concordia
H, 1,7,9b).
La
Trinité est ainsi déployée dans l'histoire :
-
l'âge du Père est celui de la Loi.
-
l'âge du Fils est celui de la Grâce.
-
l'âge de l'Esprit sera celui de la liberté. (C.V.84,112 b c)
Cette
conception de la Trinité fut condamnée en 1215 par le
Concile
de Latran, car la troisième alliance constituait une subversion
de
l'Église romaine et du pouvoir de son clergé ; elle
disparaissait
à l'âge de l'Évangile éternel (Apocalypse XTV, 6),
où,
Dieu étant tout en tous, devenaient caduques les autorités
antérieures
: si l'Évangile se transformait en Loi, même nouvelle,
c'est
tout le christianisme qui sombrerait dans un nouveau
judaïsme.
(Tractatus 197. 2-3)
Contre
le paulinisme constantinien, Joachim de Flore représente
le
pôle apocalyptique des Évangiles.
A
ce titre il est le précurseur d'une double ouverture du christianisme
traditionnel.
1°
- Non seulement celle du grand refus de la théologie
romaine
de la domination qui s'exprima par la Réforme de
Luther,
mais aussi par la révolution de Thomas Munzer, se
réclamant
de lui pour ouvrir la perspective d'un monde sans
Église,
sans propriété et sans État, projet si prémonitoire que
Marx
et Engels y verront le programme communiste le plus
radical
jusqu'au milieu du XIX ème siècle, c'est à dire jusqu'à
leur
propre Manifeste communiste (Engels : La guerre des paysans.
Conclusion)
2
° - La visée d'un universalisme de la foi. Joachim de Flore
voyage
à Constantinople et rêve de rétablir l'unité de la foi
après
le schisme des Églises d'Orient.
Il
pouvait trouver, chez les Pères d'Orient, une première
ébauche
de sa propre vision : « Dans l'histoire de l'univers il y a
eu deux grandes mutations, qu'on appelle les deux
Testaments, l'un
f a i t passer les hommes de l'idolâtrie à la foi, l'autre
de la Loi à l'Évangile,
un troisième séisme est prédit... » (Saint Grégoire de
Nysse.
Discours théologiques V, 15) qui pouvait se fonder sur
l'Évangile
de Saint Jean, fréquemment évoqué par Joachim de
Flore,
Jésus y prévient ses disciples :
« J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne
pouvez
pas les porter maintenant. Quand viendra l'ESPRIT DE
VÉRITÉ,
il vous conduira vers la vérité tout entière.... il vous
annoncera les
choses à venir. »
(Jean XVI, 12-13)
Joachim
de Flore visite la Palestine, et imprégné, par son éducation
première,
en Sicile, par la culture arabo-islamique, il
retient
l'idée maîtresses de cette philosophie : Dieu n'a pas
créé
le monde une fois pour toutes et figé ainsi l'histoire dans
l'acceptation
de l'être de droit divin, mais au contraire dans
un
acte fondé sur la dignité de l'homme, sur sa participation
à
l'acte créateur d'un Dieu qui « ne cesse de créer. » (Coran
XXXV,
81).
« Il commence la création et la recommence. » (Coran X,4)
Ce
dynamisme de la création continuée et de la participation
de
l'homme habité par Dieu sera le dénominateur commun,
de
Ramon Lull au Cardinal Nicolas de Cues, des théologies de
l'espérance aux
théologies de la libération, de toutes les tentatives
d'oecuménisme
véritable, c'est à dire total, unissant la foi de
toutes les f a m i l l e s de la terre.
Dante
place Joachim de Flore au quatrième ciel de son Paradis
et
y salue son esprit prophétique.
Cette
grande espérance d'universalité véritable et d'unité de
la
foi revit, un demi-siècle après la mort de Joachim de Flore,
dans
une autre île de la Méditerranée, Majorque, où, malgré
la
reconquista, l'influence de la culture arabo-islamique
demeurait
vivante.
Ramon
Lull (1232-1316), lui aussi, dut combattre intégrisme et
répression
: i l naquit l'année même où l'Inquisition était
confiée
aux Dominicains. Il avait 12 ans lorsque les derniers
Cathares
étaient brûlés sur les bûchers de Montségur. Il a 42
ans
lorsqu'en 1274 Saint Thomas d'Aquin publie sa Somme
théologique. Il
a 59 ans lorsque les derniers croisés sont
contraints
à se rembarquer pour l'Europe à Saint-Jean d'Acre,
en
1294, après l'échec de la huitième Croisade.
Il
meurt en 1316, mais sa pensée est condamnée comme hérétique
en
1376 par le Pape Grégoire XI pour n'être réhabilitée
qu'en
1419, par le Pape Martin V.
Son
oeuvre est dominée par un esprit missionnaire : il fait serment,
dès
sa propre conversion, de « ne se donner ni repos ni
consolation tant que le monde entier ne louerait pas le
Dieu trine et
un. » (Libre
de contemplaciô, ch.358, 30). Et ceci, non par
contrainte
et violence mais au contraire en se faisant le procurateur
des infidèles.
C'est
pour convaincre mieux qu'il inventa, en son Ars Magna,
une
méthode de pensée universelle, sans rapport avec la
logique
d'Aristote et de Saint Thomas, mais qui constitue une
première
ébauche de la combinatoire de Leibniz poursuivant
le
rêve d'une langue universelle .
De
même que Leibniz s'intéressait, pour atteindre ce but, à la
langue
chinoise et aux hexagones du Yi-King, Ramon Lull traduit,
en
1276, la logique du philosophe musulman Al Ghazali,
et,
s'inspirant de la mystique des soufis écrit le Livre d'Evast
et de Blaquerne, à
la fois roman et utopie, évoquant le cheminement
spirituel
de l'homme mais aussi l'image d'une société
idéale,
englobant l'humanité tout entière et assurant la paix
de
tous.
A
partir de là, l'homme va pouvoir se consacrer à la méditation
et
découvrir Dieu dans l'amour. C'est le Livre de l'ami et
de l'aimé. L'aimé
c'est Dieu fait homme et crucifié.
Pour
convaincre les musulmans, en 1307, à Bougie, il emprunte
à
ses interlocuteurs leurs méthodes et leur langage comme
l'ont
montré les plus grands arabisants espagnols, Julian
Ribeira
et Asin Palacios.
Il
use même de leur langue, écrivant en arabe, en 1270, son
Livre du gentil et des trois sages. Les trois sages sont un rabbin,
un
prêtre chrétien et un sarrazin. Le gentil est un athée
qu'ils
essaient de conduire à la foi.
Désespéré
d'abord par leurs divergences, l'athée les rejoint
finalement
dans une foi commune lorsque l'un d'eux reconnaît:
« Les hommes sont tellement enracinés dans la foi qu'ont choisie
« Les hommes sont tellement enracinés dans la foi qu'ont choisie
pour eux leurs parents et leurs maîtres qu'il est
impossible de les
en arracher. »
Par contre il existe une foi fondamentale et première,
à
travers la diversité des cultures, et celle-ci est
accueillie
par le gentil sans que les trois sages veuillent
connaître
laquelle des trois religions il avait choisie. L'un
d'eux
dit en conclusion : « Nous devons tirer profit de l'aventure
que nous venons de vivre. Nous nous rencontrerons jusqu'à
ce que
nous ayions tous les trois une seule foi. » Ils font ensemble le serment
de
porter cette vérité au monde « dès qu'ils seraient unis
par une même foi. »
Au
principe et au terme de la vision de Ramon Lull, il y a
l'amour
par lequel l'être fini prend conscience de son insuffisance
par
rapport à l'infinité à laquelle il aspire. C'est le
moteur
de sa vie : être c'est agir pour dépasser sa finitude,
c'est
à dire pour travailler à l'harmonie du monde en découvrant
que
Dieu est en nous ce qu'il y a de plus intime et nous
appelle
à poursuivre son oeuvre de création de cette unité de
soi-
même, du monde et de Dieu.
http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article401 |
Le
dernier grand rêve d'universalité fondé sur la fécondation
réciproque
des cultures et des religions, d'unité symphonique
du
monde et non pas d'unité impériale de domination, en
rupture
donc avec l'ethnocentrisme romain puis occidental,
fut
celui du Cardinal Nicolas de Cues (1401 -1464) dans son livre
: La Paix de la foi , publié en 1453, l'année même de la prise,
par les Turcs, de Constantinople, capitale d'une monarchie de
tradition romaine, dans un cadre grec. La
victoire turque eut, dans toute l'Europe, un retentissement considérable,
car elle apparut comme une victoire de l'Islam sur
la chrétienté. Au
lieu de faire appel à de nouvelles Croisades, le Cardinal Nicolas
de Cues eut l'audace de répondre par la Paix de la foi, fondée
sur deux principes fondamentaux de tout véritable dialogue
énoncés au chapitre 5 du livre :
1°
- « aucune créature ne peut embrasser le concept de l'unité de Dieu »
2°
- « il n'y a qu'une seule religion dans la variété des pratiques
religieuses.»
Il
tend ainsi à définir une foi fondamentale et universelle,
dont
l'unité est masquée par la diversité des cultures dans lesquelles
elle
s'exprime : « Ce n'est pas une a u t r e foi, mais la même
et unique foi que vous trouverez sous jacente chez tous
les peuples. »
(chap.
4)
Ce
n'était pas seulement l'exclusion de la Croisade, mais un
changement
même du rôle de la mission : au lieu de pratiquer
une
colonisation culturelle de l'autre, le missionnaire chrétien
doit
d'abord reconnaître Jésus vivant, présent et agissant dans
la
diversité des cultes et des cultures.
De
là le projet de ce Concile universel de toutes les religions
du
monde fondant une paix durable entre les peuples par la
prise
de conscience d'une foi commune respectueuse de la
diversité
de ses approches, car « avant toute pluralité on trouve
l'unité »
(ch. 4)
Et
d'abord l'unité profonde de l'homme et de Dieu, telle que
l'avait
conçue l'Église d'Orient que Nicolas de Cues avait
connue,
non seulement par la lecture des Pères Grecs mais par
l'expérience
vécue qu'il avait de la foi orthodoxe lors de son
voyage
à Constantinople en 1437.
Le
premier intervenant, après le grec, dans ce Concile, est un
non-
chrétien : un indien qui proclame que les hommes « ne
sont pas Dieu absolument mais Dieux par participation. » (ch.VII).
Le
chaldéen souligne : « l'on voit dans l'essence de l'amour comment
l'aimé unit l'amant à l'aimable. » (ch. VIII).
Dès
lors, dit Le Verbe dans La Paix de la foi. (ch.IX) les
Arabes
comprendront
«qu'admettre la Trinité c'est nier la pluralité des
Dieux. »
Sur
quoi, le Persan ajoute (ch.XI) que « de tous les prophètes
Jésus est le plus grand , il lui convient donc... d'être
appelé "Verbe de
Dieu". C'est ainsi d'ailleurs que l'appelle le Coran » (ch.XÏÏ).
Dans
sa lettre à Jean de Ségovie, archevêque de Césarée, du 28
décembre
1453, Nicolas de Cues le félicite de se livrer à « l'étude
critique du Coran » : «il faut plutôt dialoguer que
guerroyer avec
eux », et
lui-même écrira en 1461, une Cribratio Alchorani,
étude
critique du Coran où il recherche, sous les formules
conflictuelles,
ce qui est en accord avec sa propre foi.
Il
n'y a dans cette recherche d'une foi fondamentale et première
à
travers la diversité des religions, nul éclectisme : le
Cardinal
Nicolas de Cues aborde ce dialogue à partir d'une
méditation
profonde, (dans son livre sur La docte ignorance,
1440),
sur la connaissance qui s'oppose à la philosophie
grecque
de l'être et à la logique d'Aristote, car elle est fondée
à
la fois sur une conception de l ' UN qui n'exclut ni le multiple
ni
la contradiction, et une conscience aiguë des rapports du
fini
et de l'infini, de l'homme et de Dieu, dont il avait eu, dit il,
la
révélation philosophique au cours de son voyage en
Orient
en 1437 et 1438.
Contre
l'aristotélisme et la logique de l'école, qui régnait de
son
temps, il formule le principe de la coïncidence des
contraires.
La
pensée n'est pas pour lui un reflet de l'être, elle est un acte :
celui
de l'être fini qui s'efforce de penser la totalité de ses relations
avec
les autres, de prendre conscience qu'il n'est pas, en
dehors
de ces relations avec les autres et avec Dieu.
Cette
méditation spirituelle s'enracine dans une réflexion
mathématique
sur la notion d'infini : un triangle dont un côté
serait
infini, serait identique à une ligne droite, de même que
dans
un cercle qui serait de diamètre infini, chaque segment
de
la circonférence, courbe dans une figure finie, serait une
ligne
droite . De même un polygone dont on diviserait
indéfiniment
les côtés deviendrait un cercle.
Ainsi
toute choses, pensées en fonction de l'Infini, de Dieu qui
est
« en acte tout ce qui peut être », sont une dans leur altérité et
leur
multiplicité.
« Les choses visibles sont des images de choses invisibles
» (I, & 11)
et
la Docte ignorance n'est autre que la foi, la vision de toute
chose
en Dieu, c'est à dire dans la plénitude de ses relations
avec
le tout, et la conscience de son rapport à l'infini. C'est de
cette
manière que, rejoignant Maître Eckhart, il considère le
temps
: là encore, si l'on contemple l'histoire du point de vue
de
l'infini : si l'on voit les choses en Dieu (qui est au delà du
temps)
le passé et le futur ne sont que des extrapolations du
présent
; si bien que, comme disait Maître Eckhart, « d u point
de vue de Dieu, le moment de la création du monde, le
moment où
je vous parle, et celui du Jugement dernier sont un seul
et même instant.
»
(Sermon 9)
En
regard de l'infini, l'instant est identique à l'éternité. « car
l'infini nous fait dépasser complètement toute opposition » (chap.
16),
comme la courbure du cercle devient, à l'infini, ligne droite,
comme
le triangle. Il en est de même pour toute forme et
toute
ligne : « l'infini est en acte tout ce que le fini est en puissance»
(I, chap. 13)
(I, chap. 13)
« L'infini nous fait dépasser toute opposition » (chap. 16). « Tout
est en Dieu et Dieu est en Tout. » (II, chap. 3) toute chose est
dans
toutes les autres et n'existe que par elles. Tel est « le mouvement
de connexion amoureuse qui porte toutes les choses vers
l'unité pour former, à elles toutes, un univers » (H, chap. 10)
Nicolas
de Cues, dans une formule dont on attribue faussement
la
paternité à Pascal, dit que « l'organisme du monde a son
centre partout et sa circonférence nulle part, parce que
Dieu est circonférence
et centre, lui qui est partout et nulle part. » (II, 12).
Dans
la perspective de cette unité des contraires, la mort du
Christ
est le gage de l'immortalité.
Mais
pour nous, dans notre finitude, cette unité du multiple
n'est
accessible que par images : toute figuration ou définition
de
Dieu le réduit à nos dimensions de créature finie. Toute
théologie
est nécessairement négative : tout ce que je peux
dire
de Dieu est inévitablement une idole. Je ne puis dire que
ce
qu'il n'est pas : rien de fini au regard de l'infini.
Je
ne puis le saisir par concepts. Ainsi « la foi est le commencement
de la connaissance intellectuelle » (III, chap. 11) et aussi sa
fin
puisque la prise de conscience de cette inaccessibilité en
fait
un postulat (à la fois nécessaire et intellectuellement indémontrable).
«
Telles sont les vérités qui se révèlent par degrés à
celui qui s'élève à Jésus par la foi. Foi dont la divine
efficacité ne
s'explique pas. »
(III, chap. 11)
La
Docte ignorance s'oppose à l'ignorance arrogante,
comme
le fut la philosophie de l'être d'Aristote et comme le
seront
les philosophies de l'être de Descartes et d'Auguste
Comte.
Elle
fonde la Paix de la foi, avec sa compréhension de toutes les
idolâtries
: « les gentils nommaient Dieu de diverses manières, du
point de vue de la création finie.... tous ces noms sont
des perfections
particulières... ils le voyaient là où ils voyaient ses
oeuvres divines. »
(Lchap.
25)
Cet
universalisme sera détruit, un siècle plus tard, par la
deuxième
sécession de l'Occident : après la philosophie de
l'être qui
s'exprimait chez Platon et Aristote, celle qui s'exprima
dans
la raison technicienne de la renaissance. L'Occident
conçut
alors une science ne visant que l'accroissement quantitatif
des
moyens, et oublieuse de la recherche des fins.
L’avenir mode d’emploi, pages 328 à 338
ROGER GARAUDY