12 janvier 2016

Boule(t)z

EXTRAIT du blog de l'ami Yves: [...] Le budget de la Culture, même sous Malraux, même sous Lang a toujours été restreint. Les ministres cités ainsi que les autres méritent d'entrer dans l'Histoire pour avoir réalisé des prouesses dont on parle encore, avec aussi peu de sous. Quoi qu'il en soit, nombreux sont les artistes, mêmes confirmés, qui font appel à l'aide publique pour continuer, pour acheter du matériel, pour se faire connaître un peu plus. Les créatifs ne manquent pas. En général, on leur oppose une fin de non-recevoir. Avant que « les caisses soient vides », elles l'étaient déjà pour la Culture ; à part quelques projets prestigieux et d'autres qui feraient mousser ceux qui ont lâché les pépettes. L'intérêt d'avoir un Ministère des Affaires culturelles, c'est de permettre au plus grand nombre – parfois appelé « le peuple » – d'accéder à la culture sous toutes ses formes. Avec Boulez, c'est pas vraiment le cas. Parmi les mélomanes, les spécialistes, seuls un tout petit nombre s'intéressait à ce qu'il produisait. Et c'est la gauche qui, outre la défense des artistes se doit de défendre les masses populaires qui a porté, soutenu et qui soutient encore Boulez et l'IRCAM. L'IRCAM et la musique de Boulez, c'est tout sauf populaire. Même les thuriféraires doivent se munir du mode d'emploi ( 1 heure 40 d'explications pour 20 minutes de « musique » donc) pour apprécier. Rien n'illustre mieux la primauté des intentions sur l’œuvre artistique que le cas Boulez. Rien n'illustre mieux l'apartheid culturel que Boulez : une infime minorité dans la minorité qui méprise la majorité parce qu'elle considère que la musique doit parler aux émotions et doit divertir. Écouter de la musique et danser dessus ? Ces gens sont d'un vulgaire !
Quelques années plus tard, Boulez avait refait parler de lui. Pas avec sa musique, bien entendu mais pour avoir réclamé que Paris dispose d'une salle de concert digne d'une grande capitale. À l'époque, personne ne s'est avisé de lui répondre qu'avec le pognon qu'il a touché pour lui-même et pour l'Ircam, il y aurait eu de quoi construire une belle et grande salle. Mais non ! On ne touchait pas à Boulez. C'était défendu. On peut le comprendre au prix qu'il nous coûtait. Personne pour seulement lui demander des comptes. Il est vrai, encore une fois, que le public, le contribuable, ignorait qu'une chose comme l'Ircam et sa musique pouvait seulement exister [...]