Roger Garaudy a reçu une bonne éducation classique bien qu’il soit issu d’une
famille modeste. Il est né de Charles Garaudy, comptable et de Marie Maurin,
ouvrière modiste. Son père étant revenu mutilé de la première guerre mondiale,
Roger Garaudy fut déclaré pupille de la Nation. Issu d’un milieu athée, il se
convertit à quatorze ans au protestantisme. A vingt ans, il adhère au Parti
communiste sans pour autant cesser d’être chrétien. Ainsi, tout en se plongeant
avec passion dans l’œuvre de Marx, il suit les conférences de Marc Blondel à
Aix et fréquente les théologiens protestants dans le cadre du Cercle
évangélique de Strasbourg.
Il est reçu cinquième à l’agrégation
de philosophie en 1936. Agrégé de philosophie, Roger Garaudy est nommé en 1936
professeur au lycée d’Albi, où il occupe le poste qui avait été celui de Jean
Jaurès cinquante ans auparavant.
Il entretient à cette époque une correspondance suivie avec Romain Rolland
qu’il admire et qui l’encourage à écrire. Un premier livre - un roman non
publié écrit en 1937 - sera suivi d’une abondante production d’ouvrages
philosophiques portant essentiellement sur diverses questions touchant au
marxisme. Au total près de 70 ouvrages parmi lesquels on peut citer "Le
Communisme et la morale" (1945), "L’Eglise, le Communisme et
les Chrétiens" (1948) et la thèse de doctorat sur "La théorie
matérialiste de la connaissance" en 1953. Mobilisé comme soldat de
deuxième classe en 1939, Roger Garaudy se bat courageusement sur la Somme et
obtient la Croix de Guerre. A son retour dans le Tarn, il est néanmoins arrêté
le 14 septembre 1941 comme "individu dangereux pour la défense nationale
et la sécurité publique". Interné puis déporté en Afrique du Nord au camp de
Bossuet, il ne sera libéré qu’en février 1943 après trente mois de captivité.
Nommé rédacteur en chef de Radio-France à Alger, il démissionne après quelques
mois pour devenir le collaborateur d’André Marty et travailler à l’hebdomadaire
communiste Liberté.
Titulaire d’un doctorat de
philosophie avec une thèse sur la Théorie matérialiste de la connaissance
(Sorbonne, 1953), il enseigna à l’université de Clermont-Ferrand ”” où il subit
l’hostilité de Michel Foucault, qui le poussa à solliciter sa mutation ””, puis
à l’université de Poitiers.
Roger Garaudy était un homme de conviction. Il a gardé tout au long de sa vie
un imprescriptible goût pour la justice. Son expérience de prisonnier pendant
la seconde guerre mondiale entre 1941 et 1943 lui laisse un souvenir de
musulmans honorant des valeurs humaines élevées.
C’est selon ses propres mots, cette
première étincelle qui lui éclairera par la suite la voie vers la conversion à
l’Islam en 1982. Que Dieu lui accorde la miséricorde.
Roger Garaudy est un homme politique, philosophe et écrivain français né le 17
juillet 1913 à Marseille et mort le 13 juin 2012 à son domicile de
Chennevières-sur-Marne. Protestant dans sa jeunesse, tandis que son père était
athée et sa grand-mère maternelle fervente catholique, Roger Garaudy se
revendique volontiers comme «polémique et hérétique».
Jusqu’en 1970, c’est une figure
importante du Parti communiste français dont il est alors exclu. Il se
convertit par la suite au catholicisme puis à l’Islam.