Petit témoignage d'un "Garaudiste" le 25 mars 2012
sur le site "Entre la plume et l'enclume"
C'est en 1962, à l'âge de quinze ans, que j'ai découvert l'existence de Roger Garaudy. J'étais alors en classe de seconde au lycée de Dourdan dans l'Essonne et je venais d'adhérer au Parti Communiste français à travers la cellule clandestine qui avait été créée dans cet établissement.
Roger Garaudy apparaissait alors comme une figure idéologique dominante au sein du PCF, reconnu aussi par l'université française après la soutenance de sa thèse en 1953 sur La théorie matérialiste de la connaissance [son plus mauvais livre, à ses propres dires, NDLR]. Il était alors directeur du Centre d'études et de recherches marxistes, fondé en 1959. Par ailleurs, il animait chaque année au Palais de la Mutualité à Paris la Semaine de la pensée marxiste.
Bien que n'ayant rien lu de lui à l'époque, j'avais beaucoup de sympathie pour son aspiration à engager le dialogue avec les chrétiens progressistes.
Personnellement, je devais rompre avec le PCF en 1968 en raison du positionnement du parti pendant les évènements de mai juin, qui m'apparaissaient comme une "révolution trahie", pour reprendre le titre d'un opuscule d'une autre grande figure intellectuelle du PCF et de la CGT, René Barjonet.
Je n'ai pas été surpris par l'exclusion de Roger Garaudy du PCF, qui suivit sa dissidence sur l'analyse de ces mêmes évènements, en raison d'une certaine indépendance d'esprit, même si à mon avis son admiration pour Staline l'avait beaucoup aveuglé. Il alla ainsi jusqu'à approuver l'éviction de Servin et de Casanova qui considéraient que le PCF ne tirait pas les conséquences du XX° congrès du PC soviétique, en 1956.
C'est avec l'ouvrage Les mythes fondateurs de la politique israélienne que je me suis à nouveau intéressé à sa pensée. Je partage l'analyse de Roger Garaudy sur la question mais je regrette qu'il ait passé sous silence des auteurs comme Rassinier, Bardèche et Robert Faurisson, qui l'avaient précédé dans sa démarche révisionniste.
Quel que soit le bilan qu'on souhaite faire sur sa trajectoire d'un philosophe en perpétuelle critique, cela ne justifie pas que la trentaine de bibliothèques de la ville de Paris aient retiré de leurs rayons TOUS les ouvrages de Garaudy, comme j'ai pu le vérifier. On y trouve en revanche un ouvrage à charge, Itinéraire d'une négation, de 2007, signé Michaël Prazan et Adrien Minard, qui peut être consulté pour ce qu'il comporte de renseignements biographiques, ceux-là même dont Garaudy a fait état dans ses mémoires intitulées Mon tour du siècle en solitaire, datées de 1989, publiées aux éditions Robert Laffont.
Note: Le site http://www.rogergaraudy.blogspot.fr est actuellement le plus riche en textes de Garaudy lui-même, groupés par thèmes, et en images d'archives; il comporte des textes prolongeant sa recherche d'œcuménisme.
Le site http://alainindependant.canalblog.com développe en complément une ligne chrétienne de gauche explicitement rattachée à la pensée de Garaudy
[...]
Pierre Panet
sur le site "Entre la plume et l'enclume"
C'est en 1962, à l'âge de quinze ans, que j'ai découvert l'existence de Roger Garaudy. J'étais alors en classe de seconde au lycée de Dourdan dans l'Essonne et je venais d'adhérer au Parti Communiste français à travers la cellule clandestine qui avait été créée dans cet établissement.
Roger Garaudy apparaissait alors comme une figure idéologique dominante au sein du PCF, reconnu aussi par l'université française après la soutenance de sa thèse en 1953 sur La théorie matérialiste de la connaissance [son plus mauvais livre, à ses propres dires, NDLR]. Il était alors directeur du Centre d'études et de recherches marxistes, fondé en 1959. Par ailleurs, il animait chaque année au Palais de la Mutualité à Paris la Semaine de la pensée marxiste.
Bien que n'ayant rien lu de lui à l'époque, j'avais beaucoup de sympathie pour son aspiration à engager le dialogue avec les chrétiens progressistes.
Personnellement, je devais rompre avec le PCF en 1968 en raison du positionnement du parti pendant les évènements de mai juin, qui m'apparaissaient comme une "révolution trahie", pour reprendre le titre d'un opuscule d'une autre grande figure intellectuelle du PCF et de la CGT, René Barjonet.
Je n'ai pas été surpris par l'exclusion de Roger Garaudy du PCF, qui suivit sa dissidence sur l'analyse de ces mêmes évènements, en raison d'une certaine indépendance d'esprit, même si à mon avis son admiration pour Staline l'avait beaucoup aveuglé. Il alla ainsi jusqu'à approuver l'éviction de Servin et de Casanova qui considéraient que le PCF ne tirait pas les conséquences du XX° congrès du PC soviétique, en 1956.
C'est avec l'ouvrage Les mythes fondateurs de la politique israélienne que je me suis à nouveau intéressé à sa pensée. Je partage l'analyse de Roger Garaudy sur la question mais je regrette qu'il ait passé sous silence des auteurs comme Rassinier, Bardèche et Robert Faurisson, qui l'avaient précédé dans sa démarche révisionniste.
Quel que soit le bilan qu'on souhaite faire sur sa trajectoire d'un philosophe en perpétuelle critique, cela ne justifie pas que la trentaine de bibliothèques de la ville de Paris aient retiré de leurs rayons TOUS les ouvrages de Garaudy, comme j'ai pu le vérifier. On y trouve en revanche un ouvrage à charge, Itinéraire d'une négation, de 2007, signé Michaël Prazan et Adrien Minard, qui peut être consulté pour ce qu'il comporte de renseignements biographiques, ceux-là même dont Garaudy a fait état dans ses mémoires intitulées Mon tour du siècle en solitaire, datées de 1989, publiées aux éditions Robert Laffont.
Note: Le site http://www.rogergaraudy.blogspot.fr est actuellement le plus riche en textes de Garaudy lui-même, groupés par thèmes, et en images d'archives; il comporte des textes prolongeant sa recherche d'œcuménisme.
Le site http://alainindependant.canalblog.com développe en complément une ligne chrétienne de gauche explicitement rattachée à la pensée de Garaudy
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Pierre Panet