Marc, contributeur du blog, et auteur du livre "Du fondamentalisme biblique à la lumière de l'Evangile", livre très documenté, très argumenté, et d'une lecture agréable et presque haletante, jette ici un regard critique sur la prétendue filiation davidique de Jésus...[A.R.]
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La
lecture des évangiles semble attester que Jésus est de la lignée du roi David.
En effet, de nombreux passages des évangiles rappellent cette filiation. Mais
la question est de savoir si Jésus lui même a revendiqué cette filiation
davidique. C'est l'objet de cette étude.
Le
roi David
Il
semble d'abord utile de retracer la vie et les actes de David. Bien évidemment,
le récit du combat entre David, jeune berger armé de sa seule fronde, et le
guerrier philistin Goliath, est bien connu.
Nous ne l'évoquerons pas. Mais il est d'autres épisodes de la vie de
David, plus obscurs et aussi plus sanguinaires, que l'on évite soigneusement de
citer, mais qu'il nous faut évoquer.
Les
relations ambigües entre les Philistins et le peuple d'Israël
Les
Philistins qui occupaient les régions le long de la mer constituaient une
menace permanente pour le peuple d'Israël. Il semble qu'il y ait eu
régulièrement des conflits, suivis de périodes de cohabitation paisible.
A cet égard, le récit de Samson est emblématique. Nous lisons les informations
suivantes dans le livre des Juges
14.2 Lorsqu'il fut remonté, il le déclara
à son père et à sa mère, et dit: J'ai vu à Thimna une femme parmi les filles
des Philistins; prenez-la maintenant pour ma femme.
14.3 Son père et sa mère lui dirent: N'y
a-t-il point de femme parmi les filles de tes frères et dans tout notre peuple,
que tu ailles prendre une femme chez les Philistins, qui sont incirconcis? Et
Samson dit à son père: Prends-la pour moi, car elle me plaît.
14.10 Le père de Samson descendit
chez la femme. Et là, Samson fit un festin, car c'était la coutume des jeunes gens.
14.11 Dès qu'on le vit, on invita trente compagnons qui se tinrent avec lui.
14.11 Dès qu'on le vit, on invita trente compagnons qui se tinrent avec lui.
15.1 Quelque temps après, à l'époque de la moisson des blés,
Samson alla voir sa femme, et lui porta un chevreau. Il dit: Je veux entrer
vers ma femme dans sa chambre.
Juges 14 et 15
Ce récit montre qu'il y avait à
ce moment là des relations pacifiées entre Philistins et le peuple d'Israël.
Mais revenons à David. Après
sa victoire sur le géant Goliath, il devint un héros national et fut l'objet
d'un accueil triomphal à son retour
18.6 Comme ils revenaient, lors du retour de David
après qu'il eut tué le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes
d'Israël au-devant du roi Saül, en chantant et en dansant, au son des
tambourins et des triangles, et en poussant des cris de joie.
18.7 Les femmes qui chantaient se répondaient
les unes aux autres, et disaient: Saül a frappé ses mille, et David ses dix
mille.
18.8 Saül fut très irrité, et cela lui déplut. Il
dit: On en donne dix mille à David, et c'est à moi que l'on donne les mille! Il
ne lui manque plus que la royauté.
1 Samuel 18, 6 à 9
La jalousie du roi Saül allait bien vite se
transformer en une haine farouche obligeant David à ''prendre le maquis''.
22.1 David
partit de là, et se sauva dans la caverne d'Adullam. Ses frères et toute la
maison de son père l'apprirent, et ils descendirent vers lui.
22.2 Tous ceux qui se trouvaient dans
la détresse, qui avaient des créanciers, ou qui étaient mécontents, se
rassemblèrent auprès de lui, et il devint leur chef. Ainsi se joignirent à
lui environ quatre cents hommes.
1 Samuel 22,1 à 2
David, un guerrier sanguinaire
Avec
sa troupe de rebelles, on dirait aujourd'hui ''d'insoumis'', David va parcourir
le pays, continuellement poursuivi par une troupe d'élite et bien souvent en
danger extrème. Finalement il ne lui restera plus d'autre issue que de se réfugier chez les Philistins.
27.1 David dit en lui-même: je
périrai un jour par la main de Saül; il n'y a rien de mieux pour moi que de
me réfugier au pays des Philistins, afin que Saül renonce à me chercher
encore dans tout le territoire d'Israël; ainsi j'échapperai à sa main.
27.2 Et David se leva, lui et les six
cents hommes qui étaient avec lui, et ils passèrent chez Akisch, fils de Maoc,
roi de Gath.
1 Samuel 27, 1 à 3
Pendant cette période, David va opérer des razzias
dans la région du Neguev,
Le temps que David demeura dans le pays des Philistins
fut d'un an et quatre mois.
27.8 David et ses gens montaient et
faisaient des incursions chez les Gueschuriens, les Guirziens et les Amalécites;
car ces nations habitaient dès les temps anciens la contrée, du côté de Schur
et jusqu'au pays d'Égypte.
27.9 David ravageait cette contrée; il
ne laissait en vie ni homme ni femme, et il enlevait les brebis, les
boeufs, les ânes, les chameaux, les vêtements, puis s'en retournait et allait
chez Akisch.
27.10 Akisch disait: Où avez-vous fait
aujourd'hui vos courses? Et David répondait: Vers le midi de Juda, vers le midi
des Jerachmeélites et vers le midi des Kéniens.
27.11 David ne laissait en vie ni
homme ni femme, pour les amener à Gath; car, pensait-il, ils pourraient parler
contre nous et dire: Ainsi a fait David. Et ce fut là sa manière d'agir
tout le temps qu'il demeura dans le pays des Philistins.
27.12 Akisch se fiait à David, et il
disait: Il se rend odieux à Israël, son peuple, et il sera mon serviteur à
jamais.
1 Samuel 27
David
agit avec une rare cruauté, massacrant des tribus bédouines, et raflant le
butin. Avec cynisme aussi, puisque, en ne faisant aucun prisonnier, il élimine
tout témoin gênant. A son retour d'expédition, il n'hésiste pas à mentir sans vergogne au roi des Philistins.
Devenu roi après la mort de Saül, David va encore
mener de nombreuses guerres.
8.1 Après
cela, David battit les Philistins et les humilia, et il enleva de la
main des Philistins les rênes de leur capitale.
8.2 Il battit les Moabites, et il les mesura avec un cordeau, en les faisant coucher par terre; il en mesura deux cordeaux pour les livrer à la mort, et un plein cordeau pour leur laisser la vie. Et les Moabites furent assujettis à David, et lui payèrent un tribut.
8.3 David battit Hadadézer, fils de Rehob, roi de Tsoba, lorsqu'il alla rétablir sa domination sur le fleuve de l'Euphrate.
8.4 David lui prit mille sept cents cavaliers et vingt mille hommes de pied; il coupa les jarrets à tous les chevaux de trait, et ne conserva que cent attelages.
8.5 Les Syriens de Damas vinrent au secours d'Hadadézer, roi de Tsoba, et David battit vingt-deux mille Syriens.
8.2 Il battit les Moabites, et il les mesura avec un cordeau, en les faisant coucher par terre; il en mesura deux cordeaux pour les livrer à la mort, et un plein cordeau pour leur laisser la vie. Et les Moabites furent assujettis à David, et lui payèrent un tribut.
8.3 David battit Hadadézer, fils de Rehob, roi de Tsoba, lorsqu'il alla rétablir sa domination sur le fleuve de l'Euphrate.
8.4 David lui prit mille sept cents cavaliers et vingt mille hommes de pied; il coupa les jarrets à tous les chevaux de trait, et ne conserva que cent attelages.
8.5 Les Syriens de Damas vinrent au secours d'Hadadézer, roi de Tsoba, et David battit vingt-deux mille Syriens.
2 Samuel 8, 1 à 5
Le roi David représente donc le roi guerrier,
victorieux et triomphant de tous ses ennemis. Mais au prix de beaucoup de
sang versé. Ce sera la raison pour laquelle ce ne sera pas à lui que reviendra
la mission de construire le temple de Yahweh
à Jérusalem.
28.1 David
convoqua à Jérusalem tous les chefs d'Israël, les chefs des tribus, les chefs
des divisions au service du roi, les chefs de milliers et les chefs de
centaines, ceux qui étaient en charge sur tous les biens et les troupeaux du
roi et auprès de ses fils, les eunuques, les héros et tous les hommes
vaillants.
28.2 Le roi David se leva sur ses pieds,
et dit: Écoutez-moi, mes frères et mon peuple! J'avais l'intention de bâtir une
maison de repos pour l'arche de l'alliance de l'Éternel et pour le marchepied
de notre Dieu, et je me préparais à bâtir.
28.3 Mais Dieu m'a dit: Tu ne bâtiras
pas une maison à mon nom, car tu es un homme de guerre et tu as versé du sang.
1
Chroniques 28, 1 à 3
Alors,
oui, pour le peuple judéen en l'an 30 ap.J.C., le roi David représentait un
idéal, celui d'un souverain vainqueur de tous ses ennemis. Le peuple, soumis à
l'occupation romaine, aspirait à retrouver un libérateur, qui, tel David,
viendrait le libérer du joug romain. On comprend l'enthousiasme de la foule.
Beaucoup de gens étaient attirés par ce courant de pensée.
''
Leur envie naturelle était de voir la
destruction de l'ennemi, de venger l'injustice et d'humilier les adversaires.
Il n'est pas surprenant que dans une tradition de chefs militaires, et de rois
guerriers, les gens préféraient que le messie soit un roi guerrier dans la
lignée du roi David, débouchant sur une ère de paix sans fin.''(1)
La
foule lors de l'entrée de Jésus à Jérusalem était enthousiaste, comme nous le
rapporte l'évangéliste Matthieu ;
21.8 La plupart des gens de la foule
étendirent leurs vêtements sur le chemin; d'autres coupèrent des branches
d'arbres, et en jonchèrent la route.
21.9 Ceux qui précédaient et ceux qui
suivaient Jésus criaient: Hosanna au Fils de David! Béni soit celui qui
vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très hauts!
Matthieu 21, 8 à 9
Et
pourtant Jésus ne partage pas cette vision d'un roi guerrier. D'abord, il
demande comme monture un ânon, symbole s'il en est de la douceur et de la paix,
le contraire d'une monture de guerre comme un cheval.
21.1 Lorsqu'ils
approchèrent de Jérusalem, et qu'ils furent arrivés à Bethphagé, vers la
montagne des Oliviers, Jésus envoya deux disciples,
21.2 en leur disant: Allez au village qui est devant vous; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle; détachez-les, et amenez-les-moi.
21.3 Si, quelqu'un vous dit quelque chose, vous répondrez: Le Seigneur en a besoin. Et à l'instant il les laissera aller.
21.4 Or, ceci arriva afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète:
21.5 Dites à la fille de Sion : Voici, ton roi vient à toi, plein de douceur, et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d'une ânesse.
21.2 en leur disant: Allez au village qui est devant vous; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle; détachez-les, et amenez-les-moi.
21.3 Si, quelqu'un vous dit quelque chose, vous répondrez: Le Seigneur en a besoin. Et à l'instant il les laissera aller.
21.4 Or, ceci arriva afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète:
21.5 Dites à la fille de Sion : Voici, ton roi vient à toi, plein de douceur, et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d'une ânesse.
Matthieu 21, 1 à 5
Comme
le rapporte Naïm Stifan Ateek (2) il semble que Jésus lui-même refuse cette
filiation davidique, si on en juge par ses propres paroles :
«
Les trois évangiles synoptiques rapportent un débat entre Jésus et les scribes
et les pharisiens sur la relation entre le messie et David. Jésus souligne que
le messie ne peut pas être le fils de David, parce que David l'appelle ''
Seigneur''. « Comment les scribes peuvent-ils dire que le messie est
le fils de David ? David lui-même, guidé par le Saint-Esprit, a
déclaré : Le Seigneur a dit à mon Seigneur, assieds-toi à ma droite,
jusqu'à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds' »( Mc 12,35-37;Mt
22, 41-46 ; Lc 20, 41-44). Cela ne signifie-t-il pas que Jésus ait
remis en question, ou même rejeté, le courant davidique guerrier de la tradition ? »(3)
Roger
Garaudy aussi remet en cause cette filiation. Dans son livre '' Vers une
guerre des religions'', il écrit : « Jésus refuse d'être tenu
pour le'' roi des juifs'' .Lorsque Pilate l'interroge : « Es-tu
le roi des juifs ? » Jésus lui répond : « C'est
toi qui le dis. ». Pilate dit aux grands prêtres et aux
foules : « Je ne vois rien qui mérite condamnation en cet
homme »(Lc 23, 3-4). Il est donc clair que la réponse de Jésus ne
signifie pas qu'il accepte ce titre,
sans quoi Pilate ne l'aurait pas absous : se proclamer ''roi des juifs''
étant un acte de rebellion contre l'Empereur romain, acte passible de mort.
Ce qui
est confirmé par la version de Jean( 18,33-38). Lorsque Pilate pose la
question : « Es-tu le roi de juifs ? », Jésus
lui répond : « Dis-tu cela de toi même ou d'autres te l'ont
dit de moi ? ».Et il précise : « Ma royauté
n'est pas de ce monde ». Pilate revient à la
charge : « Tu es donc roi ? », Jésus lui répond : « C'est toi
qui dis que je suis roi. Je suis né et venu dans le monde pour rendre
témoignage de la vérité. » »(4)
Roger
Garaudy pose la question de la continuité entre l'Ancien et le Nouveau
Testament, et il ajoute : '' Jésus est-il l'héritier de David ?''(5)
Jésus
n'a jamais voulu de cette puissance, il n'a jamais voulu être un messie de
puissance. Et Garaudy de poursuivre : « Nous avons montré dans ''Avons-nous
besoin de Dieu ?'',(6) en rappelant la biographie de David établie
dans Samuel I et II, combien il était paradoxal de prétendre trouver en
Jésus les ''traits fondamentaux'' de ce condotierre sanglant »
Garaudy
relève aussi(6) que « le Catéchisme de 1992 nous dit que «
David fut par excellence le roi selon le cœur de Dieu » et qu'on a pu
trouver en Jésus-Christ, Messie d'Israël, ses « traits
fondamentaux ». Cette identification est d'autant plus fâcheuse, poursuit
Garaudy, que la biographie de David d'après la Bible( il n'existe aucune trace
historique de David(7) en dehors de ce qu'en dit la Bible), de 1 S 16 à 2 S 24, en fait un personnage
inquiétant. » Nous avons évoqué précédemment les '' exploits '' guerriers
de David. « Cette ascendance davidique sera revendiquée par Paul et les
évangélistes et elle va peser sur toute l'histoire de l'Eglise. Comment le dieu
tribal, Yahweh, peut-il être assimilé au Père qu'invoque Jésus, et ses plus
féroces exécutants, par exemple Josué et David, être considérés comme des
précurseurs de Jésus ? »(8).
Relevons
aussi que pour justifier la thèse de Paul, soucieux d'intéger Jésus à
l'histoire juive, disant de son Christ qu'il est « issu selon la chair
de la lignée de David »(Rm 1,2), Matthieu( 1,1-16) et Luc(3,23-38) sont
contraints à d'étranges manipulations. Comme l'écrit Garaudy, « l'un,(Luc)
énumérant quarante-deux générations de David à Jésus, l'autre, (Matthieu),
vingt-six avec des noms si arbitraires que deux seulement( Salathiel et
Eliakim) se retrouvent dans les deux listes, tout cela pour aboutir à Joseph,
père adoptif de Jésus et non « selon la chair », selon la
« race » comme le dira Paul, revendiquant son appartenance juive( Rm
9,3) »(9)
En
conclusion, nous avons relevé que Jésus lui-même ne revendique nullement une
filiation davidique, bien au contraire. Par
ses paroles, par ses actes, il rejette toute idée de domination ou de
restauration d'un royaume terrestre. Il ne s'agit pas, pour Jésus, conclut
Roger Garaudy,(10) de restaurer le royaume d'Israël et d'être un messie de type
davidique, mais de donner de l'espérance à tous les hommes.
Marc
(1) Naïm Stifan Ateek, Le
cri d'un chrétien palestinien pour la réconciliation, Editions l'Harmattan,
Paris, 2013, p.153
(2)Naïm Stifan Ateek, prêtre de l'Eglise épiscopalienne(
anglicane) du diocèse de Jérusalem et du Moyen-Orient, est né en 1937 à
Beit-Schéan en Galilée. Sa famille est expulsée de son domicile en 1948 lors de
la guerre israélo-arabe. Il fut le fondateur et directeur du centre oecuménique
Sabeel de théologie de la Libération à Jérusalem, créé en 1990. Sur le site de
Sabeel France, le lecteur trouvera tous les renseignements ainsi que la revue
Cornerstone qui donne des nouvelles régulières sur la Palestine: http://amisdesabeelfrance.blogspot.fr/
(3) Naïm Stifan Ateek, Le cri d'un chrétien palestinien
pour la réconciliation, Editions l'Harmattan, Paris, 2013, p.153
(4) Roger Garaudy, Vers une guerre de religion ?,
Desclée de Brouwer, p.158
(5)Titre du chapitre 4, Roger Garaudy, de Vers une guerre
de religion ? p.160
(6) Roger Garaudy, Avons nous besoin de Dieu ?,
p.41 à 43
(7) A l'exception d'un indice relevé sur des débris d'une stèle découverte en 1993-1994 à Tel Dan et datée de
la seconde moitié du IX e siècle av.J.C. Ces quelques lignes incomplètes
gravées dans la pierre ont fait couler beaucoup d'encre. D'abord parce que la
pierre est brisée et qu'on a de la peine à
reconstituer le texte manquant, ensuite parce que cette stèle
peut mentionner(ou pas) la « maison de David »
(8) Roger Garaudy, Vers une guerre de religion ?,
Desclée de Brouwer, p.168 et suiv.
(9) Roger Garaudy, Vers une guerre de religion ?,
Desclée de Brouwer, p.162
(10) Roger Garaudy, Vers une guerre de religion ?,
Desclée de Brouwer, p.158
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