26 septembre 2011

Biographie du Député Roger Garaudy

GARAUDY (Roger, Jean, Charles)
Né le 17 juillet 1913 à Marseille
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Tarn)
Député du Tarn de 1945 à 1951
Député de la Seine de 1956 à 1958
Roger Garaudy est né le 17 juillet 1913 à Marseille, de Charles Garaudy, comptable et de Marie Maurin, ouvrière modiste. Son père étant revenu mutilé de la première guerre mondiale, Roger Garaudy fut déclaré pupille de la Nation.
Issu d'un milieu athée, il se convertit à quatorze ans au protestantisme. A vingt ans, il adhère au Parti communiste sans pour autant cesser d'être chrétien. Ainsi, tout en se plongeant avec passion dans l'oeuvre de Marx, il suit les conférences de Marc Blondel à Aix et fréquente les théologiens protestants dans le cadre du Cercle évangélique de Strasbourg.
Agrégé de philosophie, Roger Garaudy est nommé en 1936 professeur au lycée d'Albi, où il occupe le poste qui avait été celui de Jean Jaurès cinquante ans auparavant. Il entretient à cette époque une correspondance suivie avec Romain Rolland qu'il admire et qui l'encourage à écrire. Un premier livre - un roman non publié écrit en 1937 - sera suivi d'une abondante production d'ouvrages philosophiques portant essentiellement sur diverses questions touchant au marxisme. Au total près de 70 ouvrages parmi lesquels on peut citer "Le Communisme et la morale" (1945), "L'Eglise, le Communisme et les Chrétiens" (1948) et la thèse de doctorat sur "La théorie matérialiste de la connaissance" en 1953.
Roger Garaudy devient membre du Bureau fédéral du Parti dans le Tarn en 1937. C'est de cette époque que date sa rencontre avec Maurice Thorez dont devait naître une amitié et une compréhension réciproque jamais démentie jusqu'à la mort de ce dernier en 1964.
Cette fidélité à Maurice Thorez aura l'occasion de se manifester par le soutien sans faille qu'il apporte à la direction du Parti lors du Pacte germano-soviétique.
Mobilisé comme soldat de deuxième classe en 1939, Roger Garaudy se bat courageusement sur la Somme et obtient la Croix de Guerre. A son retour dans le Tarn, il est néanmoins arrêté le 14 septembre 1941 comme "individu dangereux pour la défense nationale et la sécurité publique". Interné puis déporté en Afrique du Nord au camp de Bossuet, il ne sera libéré qu'en février 1943 après trente mois de captivité. Nommé rédacteur en chef de Radio-France à Alger, il démissionne après quelques mois pour devenir le collaborateur d'André Marty et travailler à l'hebdomadaire communiste Liberté.
Rentré en France, devenu permanent, il entre comme suppléant au Comité central le 1er juillet 1945 où il ne tarde pas à s'affirmer comme l'un des idéologues officiels du Parti.
Il se présente en qualité de représentant du Tarn, sur la liste communiste où il figure en première position à la première Assemblée nationale Constituante, le 21 octobre 1945, avec 37 405 voix sur 146 443 suffrages exprimés. La liste M.R.P. obtient deux sièges avec 57 252 suffrages exprimés, le quatrième siège du département étant attribué à la liste S.F.I.O. (37 914 voix).
Une fois son élection validée, Roger Garaudy est nommé membre de la Commission de l'Education nationale et de la Commission des territoires d'outre-mer. Il dépose, le 7 février 1946, une proposition de loi tendant à détacher dans les fonctions de maître de l'enseignement rural post-scolaire, d'instructeurs des mouvements de jeunesse ou de patronages laïques, de moniteurs d'éducation physique, les intérimaires licenciés par suite de la rentrée d'instituteurs prisonniers ou déportés. Il interpelle le Gouvernement sur les rapports entretenus par celui-ci avec la Grèce.
Il est réélu à la seconde Assemblée nationale Constituante, le 2 juin 1946, avec 37.403 voix sur 158.561 suffrages exprimés, le M.R.P. obtenant 61.107 voix et deux sièges et la S.F.I.O. 36.447 suffrages et un siège. Nommé à nouveau membre de la Commission de l'Education nationale, il dépose, le 26 juillet 1946, une proposition de résolution tendant à inviter le Gouvernement à préparer la célébration par une commémoration nationale, du centenaire de la Révolution française de 1848. Le 4 octobre 1946, il exprime, au nom de la Commission de l'éducation nationale, un avis sur deux propositions de loi tendant à faire admettre en Algérie la langue arabe comme langue officielle au même titre que le français.
Le 10 novembre 1946, il est à nouveau élu à la première Assemblée nationale. Il conduit la liste du Parti communiste et d'Union républicaine et résistante qui recueille 39.096 voix sur 147.140 suffrages exprimés. Les trois autres sièges du département sont répartis entre la liste M.R.P. (57.657 voix et deux sièges) et la liste S.F.I.O. (33.312 voix et un siège).
Nommé membre de la Commission de l'Education nationale, il en est élu Président. Il prend place également à la Commission de la presse, ainsi qu'à la commission chargée d'enquêter sur les événements survenus en France de 1933 à 1945.
Il déploie alors une activité parlementaire importante et diverse. Celle-ci porte principalement sur les problèmes liés à l'Education nationale. C'est ainsi qu'il dépose, le 28 janvier 1947, une proposition de résolution tendant à inviter le Gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour développer l'éducation physique, les sports et les activités de "plein air" ; le 16 mars 1948 une proposition de résolution tendant à inviter le Gouvernement à constituer une échelle unique des traitements du personnel enseignant du second degré ; le 21 mai 1948, une proposition de loi tendant à étendre aux étudiants le bénéfice de la Sécurité sociale ; le 8 mars 1950, une proposition de loi tendant à assurer le versement d'un salaire aux étudiants et élèves de l'enseignement supérieur.
Il intervient également sur les problèmes de droit au travail et de sécurité sociale : à propos des projets de loi portant organisation de la sécurité sociale dans les mines (26 novembre 1948), portant organisation du code du travail (4 mars 1949).
Enfin, il manifeste son point de vue à l'occasion d'évènements marquants de cette législature : prenant part à la discussion d'une interpellation sur la composition du Gouvernement à la suite de la démission des ministres socialistes (7 février 1951), déposant lui-même une demande d'interpellation sur la révocation de M. Joliot-Curie, Haut Commissaire de l'énergie atomique (2 mai 1950).
Le 17 juin 1951, il conduit, toujours dans le Tarn, la "liste d'Union républicaine résistante et antifasciste pour l'indépendance nationale, le pain, la liberté et la paix" présentée par le P.C.F. Tous les sièges ayant été attribués aux groupements des listes apparentées (S.F.I.O., Parti radical et M.R.P.), cette liste qui obtient 23,2 % des suffrages exprimés, n'a aucun élu.
Il retrouve un siège de député dans le premier secteur de la Seine le 2 janvier 1956, où il se présente en tête de la liste du P.C.F. Cette liste obtient 120.330 voix sur 457.260 suffrages exprimés et trois élus sur dix sièges à pourvoir. Trois sièges sont également attribués au R.P.F., les listes S.F.I.O., R.G.R., M.R.P. et Indépendants emportant chacune un siège.
Roger Garaudy est nommé Vice-Président de l'Assemblée nationale le 25 janvier 1956 et membre de la commission de l'Education nationale le 31 janvier 1956.
La même année il entre au bureau politique du P.C.F.
Ses interventions à l'Assemblée concernent encore, pour la plupart, l'Education nationale. Il s'attache à la défense du principe de laïcité (propositions de loi des 25 janvier 1956 et 5 mars 1957 tendant à réserver les fonds publics à l'enseignement public, proposition de résolution du 25 janvier 1956 tendant à inviter le Gouvernement au respect intégral de l'article 2 de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat).
Il dépose également des propositions tendant à l'amélioration matérielle de la condition d'étudiante : attribution d'une allocation d'études aux étudiants (7 février 1956), réduction de 50 % sur les tarifs de transports de la R.A.T.P. au bénéfice des étudiants de l'Université de Paris considérés comme "dérogataires" du fait de leur situation sociale difficile.
Il intervient encore, en 1956, dans les débats relatifs aux problèmes coloniaux et à l'aide aux pays sous-développés, prenant part notamment, à la discussion des interpellations sur la politique générale du Gouvernement dans ces domaines. Il insiste sur le rôle que la France pourrait jouer dans la marche vers l'indépendance des pays coloniaux. Il dénonce le comportement du Gouvernement français à l'égard du régime du Colonel Nasser et critique son attitude envers les communistes algériens.
Au cours de l'année en 1957, Roger Garaudy prend part à la discussion du projet de loi sur les institutions de l'Algérie.
Le 6 décembre 1957, il fait une déclaration relative à l'absence des ministres intéressés pour répondre à des questions orales posées depuis longtemps.
Il se prononce, le 1er juin 1958, contre l'investiture du Gouvernement du Général de Gaulle et, le 2 juin de la même année, contre la dévolution à ce Gouvernement des pleins pouvoirs pour six mois.
Roger Garaudy est titulaire de la croix de guerre 1939-1945 et de la Médaille de la déportation.
Il est docteur ès sciences de l'Institut de philosophie de l'Académie des Sciences de l'U.R.S.S. et membre de l'Académie du Royaume du Maroc.

http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/biographies/IVRepublique/garaudy-roger-17071913.asp