Science et foi, qui pendant des siècles,
se regardaient avec défiance, car 1'homme n'avait point de place dans la
physique d'un monde fait d'une agrégation hasardeuse d'atomes, dans une
mécanique cartésienne, dans un positivisme père d'un scientisme pauvre. Et il n’y
avait guère de place non plus dans un univers "théologique"
où un DIEU tout puissant jusqu'àdevenir le DIEU des armées, de JEHOVAH à
Saint JACQUES de
COMPOSTELLE et à la monarchie cléricale, théocratique
qui,jusqu'à nos jours, a pris la succession de
l'Empire romain et de son PONTIFEX MAXIMUS.
Il a fallu vingt siècles pour ouvrir la possibilité
d'une inversion radicale. D'abord par la vision, toujours provisoire et sujette
à une perpétuelle révision, que la physique nous a
suggérée sur le monde en général, et l'homme
en particulier.
Ensuite parce que la religion, au milieu du
XXème siècle, a commencé à aborder la terre des hommes, avec l'expérience des
drames où avaient conduit les affrontements des religions et de leurs dogmes.
Dans ce dernier demi-siècle, au moins trois
pas ont été faits pour aller à la rencontre de l'homme.
Celui du Pasteur BONHOFFER dans les prisons nazis et à la veille de son exécution, méditant sur le problème fondamental: comment parler de la foi à un homme irréligieux.
Celui du Pasteur BONHOFFER dans les prisons nazis et à la veille de son exécution, méditant sur le problème fondamental: comment parler de la foi à un homme irréligieux.
Celui du Concile de Vatican II(qui ouvrit un chemin,
très vite refermé par la monarchie romaine)pour aller à la rencontre de l'homme
et se mettre à son écoute.
Celui des "Théologies de la libération"
nées sur le riche terreau des misères du Tiers Monde et de ses "communautés
de base", qui faisaient ressurgir le message de JESUS, qui n'était pas un
ROI, mais au contraire si proche des pauvres parce qu'il était l'un d'eux et,
comme eux sans pouvoir.
Ainsi renaissait un feu qui ne s'est jamais éteint,
ni chez les Pères d'Orient ni chez les multitudes où vivait l'espoir, même sous
le joug clérical des églises de la domination, d'un JESUS proche et fraternel
qui n'était pas le CHRIST triomphant, héritier de DAVID le condottiere sanglant,
ni son substitut royal siégeant sur le trône romain, mais le JESUS si proche et
fraternel, sans pouvoir et sans propriété, de Saint FRANÇOIS D'ASSISE à DON
HELDER CAMARA.
Ainsi ce qui fut, pour des siècles, un opium,
redevenait un levain, une force créatrice, annonciatrice d'un avenir à visage
humain, c'est à dire divin.
Roger Garaudy.
Document de travail des années 1990. Archives personnelles de RG . Le titre donné à cet extrait est, comme d'habitude, de l'administrateur du blog
Document de travail des années 1990. Archives personnelles de RG . Le titre donné à cet extrait est, comme d'habitude, de l'administrateur du blog