"Comment l'homme devint humain": courts extraits, suite de la publication qui va s'étendre sur tout le mois de juillet.
Vers
600 avant Jésus-Christ, un prophète, Zarathoustra,
l'Empire
achéménide de Cyrus et de Darius, pour
réformer
l'ancienne religion de Mazda, dieu de la
lumière.
A
l'opposé du «non-dualisme» des hindous, le
monde
est pour lui le théâtre où s'affrontent deux
divinités
jumelles : celle du Bien (Ormuz) et celle du
Mal
(Ahriman), comme s'affrontaient alors l a civilisation du
laboureur et l'invasion des nomades.
L'homme
est un soldat responsable dans cette
bataille
de la lumière et du bien contre les ténèbres et le mal.
A chacun de choisir son camp.
Zarathoustra,
adorateur du feu, symbole du divin,
qui
brûle et qui purifie, n'a cessé de fasciner tous ceux qui
ont apporté u feu sur la terre en
remettant en cause l'ordre
et les valeurs établies : le prophète Daniel, au temps
de la captivité de Babylone ; à l'aube de la pensée grecque
Heraclite, Pythagore, Platon. Devenu religion officielle
de l'Iran, sous les Sassanides (du IIIe au VIIe siècle),
le zoroastrisme n'a pas seulement survécu avec les
communautés parsis émigrées en Inde lors de l'invasion
arabe ; il a profondément influencé, en Iran, l'islam
chiite, comme il apparaît dans le Livre des Rois
de
Firdusi (940-1020) et dans la philosophie de
Sohravardi
(1155-1191). Il avait déjà inspiré la tentative de
Manès (au IIIe
siècle) de réaliser la synthèse du zoroastrisme,
du christianisme, et du bouddhisme. Ce manichéisme
se perpétua à travers l'histoire du christianisme.
Au XIXe siècle, Zarathoustra sera exalté par
Goethe,
Shelley, Victor Hugo et considéré par
Nietzsche
comme « l'un de ces hommes prédestinés qui déterminent
les valeurs pour des millénaires» ( Ainsi
parlait
Zarathoustra).
Roger Garaudy
Comment l’homme devint humain, pages 73 à 77 (extrait)
Comment l’homme devint humain, pages 73 à 77 (extrait)