Le Père Miguel d'Escoto
Brockman, camarade nicaraguayen de la paix et des libérations nationales, nous a
quittés le 8 juin dernier. Ingénieur civil et prêtre catholique, Miguel d'Escoto
Brockman devint en 1979 ministre des Affaires Etrangères du Nicaragua débarrassé
alors de la dictature de Somoza, poste qu'il tiendra jusqu'en 1990.
Il deviendra par la suite le 63ème président de l'Assemblée Générale des
Nations Unies. Le texte d' d'hommage en
espagnol souligne notamment que c'est en cette qualité qu'il défendit
alors l'indépendance politique "d'une petite nation d'agriculteurs faisant face à l'Empire
le plus puissant du monde". On notera qu'à la même époque (nous sommes alors
dans les années 80), le président Daniel Ortega répondait alors ironiquement aux
médias anticommunistes que oui, effectivement, l'Union Soviétique avait envahi
le Nicaragua: "avec des tracteurs…"
Le Vatican d'alors, également anticommuniste, exerça sur Padre Miguel
des pressions vidant à le pousser à quitter de telles fonctions. Puis, devant la
volonté inébranlable de l'intéressé à continuer à défendre les luttes
révolutionnaires en Amérique Latine et ailleurs, et surtout les principes du
sandinisme, il fut carrément sommé par les mêmes autorités papales de ne plus
donner la messe... Ce ne sera que seulement, en 2014, qu'une telle mise au ban
sera finalement levée…
Les textes d'hommage en
espagnol et en anglais
soulignent combien le camarade Miguel fut un militant anti-impérialiste
intransigeant, partisan du non-alignement et avocat remarqué de la révolution
cubaine, de la révolution iranienne et de la Jamahiriya Libyenne.
Dans le cas particulier de la Grande Jamahiriya Libyenne, Arabe,
Populaire et Socialiste, nous, Tunisiens, n'oublierons jamais sa voix unique au
monde qui, en 2011,
s'était particulièrement distinguée par sa dénonciation sans fard et en haut
lieu, de l'agression inouïe de l'OTAN contre le petit Etat pacifique et prospère
africain voisin du nôtre.
Nous nous joignons avec le personnel de Tortilla con Sal à la méditation
de l'une des prières de Père Miguel (datée de 1984):
Aimer la vie, c'est s'y
risquer.
La
vivre pleinement, c'est accepter d'être prêt à la
perdre;
En
l'offrant intégralement à la solidarité…
[Mail reçu des Pacifistes de Tunis (canal historique)]