31 juillet 2016

Mata-Hari et le neveu de Staline



(Publié en exclusivité et pour la première fois par “LE MONDE  INTERNATIONAL” du 18/03/2012)
En 1939 Albert CAMUS souhaite publier dans le Soir Républicain qu'il dirige à Alger un texte appelant les journalistes à rester libres. La publication en est interdite. Il est toujours d'une brûlante actualité:

Il est difficile aujourd’hui d’évoquer la liberté de la presse sans être taxé d’extravagance, accusé d’être Mata-Hari, de se voir convaincre d’être le neveu de Staline.
Pourtant cette liberté parmi d’autres n’est qu’un des visages de la liberté tout court et l’on comprendra notre obstination à la défendre si l’on veut bien admettre qu’il n’y a point d’autre façon de gagner réellement la guerre.
Certes, toute liberté a ses limites. Encore faut-il qu’elles soient librement reconnues. Sur les obstacles qui sont apportés aujourd’hui à la liberté de pensée, nous avons d’ailleurs dit tout ce que nous avons pu dire et nous dirons encore, et à satiété, tout ce qu’il nous sera possible de dire. En particulier, nous ne nous étonnerons jamais assez, le principe de la censure une fois imposé, que la reproduction des textes publiés en France et visés par les censeurs métropolitains soit interdite au Soir républicain, par exemple. Le fait qu’à cet égard un journal dépend de l’humeur ou de la compétence d’un homme démontre mieux qu’autre chose le degré d’inconscience où nous sommes parvenus.
Un des bons préceptes d’une philosophie digne de ce nom est de ne jamais se répandre en lamentations inutiles en face d’un état de fait qui ne peut plus être évité. La question en France n’est plus aujourd’hui de savoir comment préserver les libertés de la presse. Elle est de chercher comment, en face de la suppression de ces libertés, un journaliste peut rester libre. Le problème n’intéresse plus la collectivité. Il concerne l’individu.
Et justement ce qu’il nous plairait de définir ici, ce sont les conditions et les moyens par lesquels, au sein même de la guerre et de ses servitudes, la liberté peut être, non seulement préservée, mais encore manifestée. Ces moyens sont au nombre de quatre : la lucidité, le refus, l’ironie et l’obstination.
La lucidité suppose la résistance aux entraînements de la haine et au culte de la fatalité. Dans le monde de notre expérience, il est certain que tout peut être évité. La guerre elle-même, qui est un phénomène humain, peut être à tous les moments évitée ou arrêtée par des moyens humains. Il suffit de connaître l’histoire des dernières années de la politique européenne pour être certains que la guerre, quelle qu’elle soit, a des causes évidentes. Cette vue claire des choses exclut la haine aveugle et le désespoir qui laisse faire. Un journaliste libre, en 1939, ne désespère pas et lutte pour ce qu’il croit vrai comme si son action pouvait influer sur le cours des événements. Il ne publie rien qui puisse exciter à la haine ou provoquer le désespoir. Tout cela est en son pouvoir.
En face de la marée montante de la bêtise, il est nécessaire également d’opposer quelques refus. Toutes les contraintes du monde ne feront pas qu’un esprit un peu propre accepte d’être malhonnête. Or, et pour peu qu’on connaisse le mécanisme des informations, il est facile de s’assurer de l’authenticité d’une nouvelle. C’est à cela qu’un journaliste libre doit donner toute son attention. Car, s’il ne peut dire tout ce qu’il pense, il lui est possible de ne pas dire ce qu’il ne pense pas ou qu’il croit faux. Et c’est ainsi qu’un journal libre se mesure autant à ce qu’il dit qu’à ce qu’il ne dit pas. Cette liberté toute négative est, de loin, la plus importante de toutes, si l’on sait la maintenir. Car elle prépare l’avènement de la vraie liberté. En conséquence, un journal indépendant donne l’origine de ses informations, aide le public à les évaluer, répudie le bourrage de crâne, supprime les invectives, pallie par des commentaires l’uniformisation des informations et, en bref, sert la vérité dans la mesure humaine de ses forces. Cette mesure, si relative qu’elle soit, lui permet du moins de refuser ce qu’aucune force au monde ne pourrait lui faire accepter : servir le mensonge.
Nous en venons ainsi à l’ironie. On peut poser en principe qu’un esprit qui a le goût et les moyens d’imposer la contrainte est imperméable à l’ironie. On ne voit pas Hitler, pour ne prendre qu’un exemple parmi d’autres, utiliser l’ironie socratique. Il reste donc que l’ironie demeure une arme sans précédent contre les trop puissants. Elle complète le refus en ce sens qu’elle permet, non plus de rejeter ce qui est faux, mais de dire souvent ce qui est vrai. Un journaliste libre, en 1939, ne se fait pas trop d’illusions sur l’intelligence de ceux qui l’oppriment. Il est pessimiste en ce qui regarde l’homme. Une vérité énoncée sur un ton dogmatique est censurée neuf fois sur dix. La même vérité dite plaisamment ne l’est que cinq fois sur dix. Cette disposition figure assez exactement les possibilités de l’intelligence humaine. Elle explique également que des journaux français comme Le Merle ou Le Canard enchaîné puissent publier régulièrement les courageux articles que l’on sait. Un journaliste libre, en 1939, est donc nécessairement ironique, encore que ce soit souvent à son corps défendant. Mais la vérité et la liberté sont des maîtresses exigeantes puisqu’elles ont peu d’amants.
Cette attitude d’esprit brièvement définie, il est évident qu’elle ne saurait se soutenir efficacement sans un minimum d’obstination. Bien des obstacles sont mis à la liberté d’expression. Ce ne sont pas les plus sévères qui peuvent décourager un esprit. Car les menaces, les suspensions, les poursuites obtiennent généralement en France l’effet contraire à celui qu’on se propose. Mais il faut convenir qu’il est des obstacles décourageants : la constance dans la sottise, la veulerie organisée, l’inintelligence agressive, et nous en passons. Là est le grand obstacle dont il faut triompher. L’obstination est ici vertu cardinale. Par un paradoxe curieux mais évident, elle se met alors au service de l’objectivité et de la tolérance.
Voici donc un ensemble de règles pour préserver la liberté jusqu’au sein de la servitude. Et après ?, dira-t-on. Après ? Ne soyons pas trop pressés. Si seulement chaque Français voulait bien maintenir dans sa sphère tout ce qu’il croit vrai et juste, s’il voulait aider pour sa faible part au maintien de la liberté, résister à l’abandon et faire connaître sa volonté, alors et alors seulement cette guerre serait gagnée, au sens profond du mot.
Oui, c’est souvent à son corps défendant qu’un esprit libre de ce siècle fait sentir son ironie. Que trouver de plaisant dans ce monde enflammé ? Mais la vertu de l’homme est de se maintenir en face de tout ce qui le nie. Personne ne veut recommencer dans vingt-cinq ans la double expérience de 1914 et de 1939. Il faut donc essayer une méthode encore toute nouvelle qui serait la justice et la générosité. Mais celles-ci ne s’expriment que dans des coeurs déjà libres et dans les esprits encore clairvoyants. Former ces coeurs et ces esprits, les réveiller plutôt, c’est la tâche à la fois modeste et ambitieuse qui revient à l’homme indépendant. Il faut s’y tenir sans voir plus avant. L’histoire tiendra ou ne tiendra pas compte de ces efforts. Mais ils auront été faits.

Albert Camus

"Un homme qui crie n'est pas un ours qui danse"


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Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur, car la vie n’est pas un spectacle, car une mer de douleurs n’est pas un proscenium, car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse…


Aimé Césaire
Cahier d’un retour au pays natal
(1ère parution 1939, édition complète 1946)
Présence africaine éditeur, 2015

30 juillet 2016

Existentialisme et transcendance



L’existentialisme a des rapports brutaux avec la transcendance.

«Toute philosophie qui place au centre de sa réflexion l’existence humaine dans sa dimension concrète et individuelle» [«La philosophie de A à Z», sous la direction de Laurence Hensen-Love, Hatier, 2011, p. 166]  peut être rattachée à l’existentialisme. L’angoisse, qui découle de la recherche vaine d’un sens à l’existence, est l’affect [Affect : du latin «affectus» (état affectif, disposition). Etat affectif élémentaire, agréable ou pénible. Op. cit. p.16]  commun de ces différentes philosophies.

29 juillet 2016

Moyen-Orient, "Etat islamique", les nouvelles frontières voulues par l'Occident



Voici que les patrons des renseignements occidentaux spéculent tranquillement sur le changement de frontières au Moyen-Orient alors qu’ils sont totalement responsables du chaos qui a engendré ces partitions ! L’idée est petit à petit lancée dans le débat afin de la faire accepter. Bien sûr, on ne vous dira pas que tout ceci correspond parfaitement au plan israëlien du « Grand Israël » ou « Eretz Israël » comme l’a toujours expliqué Garaudy dans ses écrits [lire ICI. NDLR]
« Le Moyen-Orient d’avant ne reviendra pas »
Le chef du renseignement extérieur français, Bernard Bajolet, a laissé entendre que des pays comme l’Irak ou la Syrie ne retrouveraient jamais leur ancienne physionomie.
« Le Moyen-Orient que nous avons connu est fini et je doute qu’il revienne », a déclaré, en anglais, le directeur de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), dans une conférence mardi sur le renseignement à laquelle participait également le directeur de la CIA John Brennan.
« La Syrie est déjà morcelée, le régime ne contrôle qu’une petite partie, environ un tiers du pays établi après la Seconde guerre mondiale », a-t-il dit, en précisant exprimer des opinions « personnelles ».
« Le nord est contrôlé par les Kurdes, et nous avons cette région centrale contrôlée par (le groupe) État islamique », a-t-il expliqué.
Et « c’est la même chose en Irak ». « Je ne pense pas qu’on en reviendra à la même situation » qu’auparavant, a-t-il ajouté, toujours en anglais.
« Le Moyen-Orient peut se stabiliser »
Le directeur de la DGSE a toutefois exprimé sa « confiance » dans le fait qu’à l’avenir, le Moyen-Orient puisse se « stabiliser à nouveau ».
Mais « selon quelles lignes, je n’en sais rien pour l’instant », a-t-il reconnu. « Dans tous les cas de figure, ce sera différent de ce qui avait été établi après la Seconde guerre mondiale ».
Le directeur de la CIA a exprimé une opinion voisine.
« Difficile d’envisager un gouvernement central dans ces pays »
« Lorsque je regarde la dévastation en Syrie, en Libye, en Irak, au Yémen, c’est difficile pour moi d’envisager un gouvernement central dans ces pays qui soit capable d’exercer un contrôle ou une autorité sur ces territoires bâtis après la Seconde guerre mondiale », a-t-il dit.
John Brennan a estimé par ailleurs qu’il était « impossible » de trouver une « solution militaire dans chacun de ces pays ».
Il ne faut pas chercher « un règlement global », mais d’abord chercher à « faire baisser la température » avec des stratégies de petits pas qui permettent de « rétablir la confiance », a-t-il suggéré.
Les deux responsables participaient à une conférence sur le renseignement, organisée par l’université George Washington dans la capitale fédérale.
Source: http://www.lelibrepenseur.org/bernard-bajolet-confirme-le-changement-de-frontieres-au-moyen-orient/

27 juillet 2016

Le pragmatisme du marché c'est la mort de l'homme





par Camille Loty Malebranche
Du plus lucide des constats, le pragmatisme économique est en soi, la dictature dévorante du rentable, la rage tyrannique de la rentabilité primant l'homme, dans l'imposition des exigences de performance sans limite du marché.

26 juillet 2016

Nouveau deuil

Le curé de St Etienne du Rouvray égorgé. Un de ses paroissiens entre la vie et la mort. De coeur et d'esprit, je suis avec eux, avec leurs familles, avec leur communauté de territoire, avec leur communauté de religion.
Chrétiens, musulmans, juifs, agnostiques et athées doivent s'unir dans le rejet des intégrismes pourvoyeurs des cimetières de chez nous et du monde.
Une nouvelle politique internationale de la France, à l'inverse des ingérences impériales, doit placer notre pays en tête du dialogue des cultures et des civilisations, seul remède de fond à l'expansion des terrorismes.


A.R

Eclairage sur la politique étrangère d'Israël



Open Secrets: Israeli Nuclear and Foreign Policies
Acheter le livre (en anglais)

Israel Shahak

Distributed for Pluto Press
April 1997

‘As a critic of Zionism and as an opponent of Jewish exclusivity, Israel Shahak is special. He possesses in-depth knowledge of Israeli society, Jewish culture and the history of his people. His humanitarian concerns and commitments are extensive; his work as a human rights campaigner ... is enormous ... Shahak provides insights [in Open Secrets] that are often far more penetrating than what has been written by others ... Little of the information and few of the insights in Open Secrets can be found in other books that focus on Israel and the Middle East ... Open Secrets is an excellent book for required reading in History, political science and/or international affairs courses in which there is consideration of Israel in the Middle East.’ The Washington Report on Middle East Affairs [http://press.uchicago.edu/ucp/books/book/distributed/O/bo21630294.html]

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Sur le livre du professeur Shahak. Par Roger Garaudy
 
Le livre du Professeur ISRAËL SHAHAK jette une lumière nouvelle sur la
politique étrangère d'Israël. Il montre, à travers ce que la presse israélienne elle
même révèle, l'usage que peuvent faire les dirigeants israéliens de leurs armes
nucléaires : participer activement à l'entreprise de domination mondiale des
Etats-Unis, fût-ce en servant de détonateur à une troisième guerre mondiale.

25 juillet 2016

Michel Foucault est partout car il ne dérange personne. Par Serge Uleski

 Article source: http://litteratureetecriture.20minutes-blogs.fr/archive/2016/07/18/pourquoi-michel-foucault-est-il-partout-930460.html

  En 2013, la revue littéraire en ligne du Nouvelobs « Bibliobs » posait la question suivante : « Pourquoi Michel Foucault est-il partout ? »
Et une réponse ne tarda pas à pointer le bout de son nez ; ma réponse, en l'occurrence :
                   Eh bien, Michel Foucault est partout car la production philosophico-sociologico-historique de cet intellectuel affable mais un peu austère, ne dérange personne. Et puis, avec Michel Foucault, ce qui est commode c'est qu'on peut être de gauche, rouler en grosse berline allemande et passer ses vacances au Maroc pour y chercher et y trouver de la chair fraîche à bon marché, mineure dans le meilleur des cas. Faut dire que là-bas, ça ne compte pas. D'ailleurs, rien ne compte ou si peu.

23 juillet 2016

Démocratie: le piège du populisme

Tout pouvoir populaire n’est pas nécessairement démocratique ou libérateur. Il en est - tel le populisme, pareil au pouvoir incinérateur d’Érostrate jouant de l’État avec les allumettes des faux espoirs nourris aux émotions volatiles et inflammables des masses - qui constitue une ironie incendiaire de l’inclusion politique et sociale des majorités et minorités qu’est la démocratie.

>> LIRE L'ARTICLE DE CAMILLE LOTY-MALEBRANCHE >>

Marx et les avatars du «matérialisme dialectique»


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Marx n’est pour rien dans la dérive dogmatique que constitue le «matérialisme dialectique».
Le «matérialisme dialectique» fut inventé par les théoriciens du stalinisme dans les années 1930, à partir notamment d’une extrapolation de la «Dialectique de la nature» de Friedrich Engels [1820-1895], ami et collaborateur de Marx, et des écrits philosophiques de Lénine [1870-1924].

En 1935-1936 en France, Georges Politzer [1903-assassiné par les nazis en 1942] en présente un résumé saisissant d’intelligence à l’intention des futurs cadres du Parti communiste. Ce résumé sera par la suite édité à de nombreuses reprises par les Editions sociales sous le titre de «Principes élémentaires de philosophie» (qui comme son nom l’indique ne traite pas que de la dialectique).
Pour Politzer, il y a quatre lois de la dialectique: le changement, l’action réciproque, la contradiction, la transformation de la quantité en qualité (ou loi du progrès par bonds) [Op.cit. réédition de 1977, pages 139 à 203]. Rien à redire à cela par principe ; le problème est que ces lois s’appliquent à tous les domaines de la vie, sans exceptions. Voici avec les stalino-philosophes le comble de la dialectique: les choses de la nature elles-mêmes sont priées de se soumettre à ses lois.


Alors, la dialectique mode de vie de l’univers ?
Non !
D’abord, le matérialisme de Marx n’est ni chosiste (ne s’intéressant qu’aux choses) ni moniste [du grec monos, unique]. Il ne renvoie pas à la matière comme mode unique (et exclusif) de l’être, mais donne au contraire le primat à l’action, spécialement l’action consciente de son but, l’action spécifiquement humaine, faite de créations et de relations, donc théoriquement ouverte à une extériorité, une altérité capable d’inter-agir avec elle et finalement sur la matière elle-même : une forme de transcendance se cache là quelque part !
De surcroît, il n’y a pas, il ne peut y avoir de dialectique matérialiste. Peut-on penser sérieusement un jeu d’interactions dialectiques entre le caillou et la rivière qui le charrie ? Entre la fleur et l’abeille ? Entre le cargo et la tempête qui le broit ?
Qui dit dialectique dit conceptualisation du réel. La nature ne s’incline pas devant le concept. «Parler d’une dialectique de la nature c’est simplement reconnaître que la structure de la matière est  telle que seule une méthode dialectique peut la penser.» [Roger Garaudy, «Pour Marx», 1964]
Une dialectique holiste [du grec holos, tout entier], faite de lois universelles, interdit toute transcendance. Une dialectique modeste, débarrassée de son avatar matérialiste, est un mode de pensée permettant d’accéder à une compréhension d’un devenir, et n’exclut pas la transcendance.
Il est aussi courant mais simpliste de réduire la dialectique à une seule de ces lois, la lutte des contraires. Nous préférons,
à la suite de Teilhard de Chardin, la définir comme «attraction de l’unité dans le dépassement», selon la formulation de Mme Barthélémy-Madaule  [«Bergson et Teilhard de Chardin», Le Seuil, 1963, page 650]. 
Envisager les «choses» en adoptant un point de vue dialectique de ce type me permet de penser le mouvement, le changement, la rupture. Mouvement vers le différent, vers l’autre que moi et vers l’autre en moi. Changement du paradigme [du grec paradeigma ; modèle, exemple] et donc rupture avec un existant subi pour me projeter, comme sujet en gestation, vers un avenir incertain mais vrai (vrai précisément parce qu’il fait de moi un sujet). Quand une dialectique de l’existant, purement matérialiste, me fige dans le respect de la loi, la dialectique comme mode de penser «est d’abord une logique de la relation» (Roger Garaudy, ibid) qui me permet d’appréhender et peut-être de maîtriser ce mouvement où se niche la transcendance.

Alain Raynaud

22 juillet 2016

Liberté

Daumier. La République
Esquisse. 1848
Dans un État libre chacun peut penser ce qu’il veut et dire ce qu’il pense.

Spinoza.

20 juillet 2016

Sciences et techniques européennes et développement du monde



Sciences et techniques européennes et développement du monde (Le titre est de l'administrateur du blog, comme toujours...ou presque)

Monsieur le Président, Excellence et chers amis, le but de mon introduction est
d'essayer de situer le rôle de l'Europe dans le monde et dans l'histoire en ce qui
concerne les sciences et les techniques.
Lire aussi: http://rogergaraudy.
blogspot.fr/2012/10/reedition-du-
livre-de-roger-garaudy.htm
l
Je dois dire tout de suite et je m'en excuse, que je le ferai sans le moindre esprit diplomatique et l'intervention de M. Reverdin vous a préparé à cetteéventualité. C'est un essai pour se placer d'un point de vue mondial et pas seulement occidental, c'est-à-dire de n'oublier jamais que d'autres civilisations,d'autres cultures, d'autres sciences, d'autres techniques ont conçu et vécud'autres rapports de l'homme avec la nature, avec les autres hommes et la société, avec l'avenir et avec Dieu.
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Je n'ignore pas la difficulté, pour un européen ou en général un occidental, de considérer le monde comme un tout, c'est-à-dire nécessairement de relativiser l'Europe.
Des siècles d'ethnocentrisme, pardonnez-moi ces néologismes, disonsd'européo-centrisme ou d'occidentalo-centrisme, nous ont appris à parler de lascience et de la technique comme s'il ne s'agissait pas simplement de la science européenne, de la technique européenne, comme s'il n'y en avait jamais eu d'autres, comme si d'autres hommes n'avaient jamais poursuivi d'autres fins et pouvaient pour l'avenir en concevoir d'autres.