http://www.poesie-action.com/2016/01/le-droit-de-propriete-selon-st-thomas-d-aquin.html:
"En effet rien de ce qui est de droit humain ne saurait déroger à ce qui est de droit naturel ou de droit divin.
Or selon l'ordre naturel institué par la divine providence, les réalités inférieures sont subordonnées à l'homme, afin qu'il les utilise pour subvenir à ses besoins. Il en résulte que le partage des biens et leur appropriation selon le droit humain ne suppriment pas la nécessité pour les hommes d'user de ces biens en vue des besoins de tous.
Dès lors, les biens que certains possèdent en surabondance sont destinés, par le droit naturel, à secourir les pauvres.
Et même, en cas de nécessité évidente et urgente où il faut manifestement prendre ce qui est sous la main pour subvenir à un besoin vital, par exemple quand on se trouve en danger et qu'on ne peut pas faire autrement, il est légitime d'utiliser le bien d'autrui pour subvenir à ses propres besoins; on peut le prendre, ouvertement ou en cachette, sans pour autant commettre réellement un vol ou un larcin." (Thomas d’Aquin, Somme théologique)
Commentaire:
Nous avons pour habitude de penser que nous avons le droit absolu de disposer comme nous l’entendons des biens que nous possédons, en particulier de ceux qui sont le fruit de notre travail.
C’est pourtant ce que conteste Thomas d’Aquin, philosophe et théologien chrétien du Moyen-âge, qui affirme dans cet extrait de son œuvre Somme théologique que nous avons l’obligation de donner le surplus de nos biens à ceux qui en ont besoin et qu’autrui a même le droit d’en disposer sans notre accord en cas de nécessité vitale.
Mais comment l’auteur justifie-t-il cette limitation du droit de propriété ? Est-ce qu’il n’est pas injuste d’obliger ceux qui ont plus à prendre en charge ceux qui ont moins ? En outre affirmer l’existence d’un droit de nécessité ne revient-il pas à légitimer les transgressions de la loi et à encourager la paresse, au détriment de la prospérité et de la moralité de la société?
Posséder un droit c’est être autorisé par la loi à faire un chose ; par exemple à exprimer notre opinion sans craindre pour notre sécurité. La loi nous garantit ce droit parce qu’il est juste et utile d’autoriser un être pensant à dire ce qu’il pense. Ainsi les lois, qui sont d’institution humaine, doivent avoir un fondement qui les légitime, c’est-à-dire qui en pose le bien-fondé ou en garantit la justice. C’est ce que rappelle Thomas d’Aquin lorsqu’il dit que « le droit humain », qui est ici l’ensemble des lois en usage dans la société, c’est-à-dire le droit positif, doit obéir à l’autorité d’un principe supérieur, « droit naturel » qui se confond pour l’auteur avec le « droit divin ».
Ce qui signifie que les lois que les hommes instituent doivent être conformes à l’intention divine telle qu’elle est compréhensible dans l’ordre de la création. Or cette intention est claire pour l’auteur : les biens que la terre porte, et qui sont à l’origine de tout ce qui sera fabriqué ultérieurement par les hommes, ont été créés pour servir à tous les hommes afin qu’ils puissent satisfaire leurs besoins.
"En effet rien de ce qui est de droit humain ne saurait déroger à ce qui est de droit naturel ou de droit divin.
Or selon l'ordre naturel institué par la divine providence, les réalités inférieures sont subordonnées à l'homme, afin qu'il les utilise pour subvenir à ses besoins. Il en résulte que le partage des biens et leur appropriation selon le droit humain ne suppriment pas la nécessité pour les hommes d'user de ces biens en vue des besoins de tous.
Dès lors, les biens que certains possèdent en surabondance sont destinés, par le droit naturel, à secourir les pauvres.
C'est pourquoi saint Ambroise écrit : «Le pain que tu gardes appartient à ceux qui ont faim, les vêtements que tu caches appartiennent à ceux qui sont nus et l'argent que tu enfouis est le rachat et la délivrance des malheureux. »
Or le nombre de ceux qui sont dans le besoin est si grand qu'on ne peut pas les secourir tous avec les mêmes ressources, mais chacun a la libre disposition de ses biens pour secourir les malheureux.Et même, en cas de nécessité évidente et urgente où il faut manifestement prendre ce qui est sous la main pour subvenir à un besoin vital, par exemple quand on se trouve en danger et qu'on ne peut pas faire autrement, il est légitime d'utiliser le bien d'autrui pour subvenir à ses propres besoins; on peut le prendre, ouvertement ou en cachette, sans pour autant commettre réellement un vol ou un larcin." (Thomas d’Aquin, Somme théologique)
Commentaire:
Nous avons pour habitude de penser que nous avons le droit absolu de disposer comme nous l’entendons des biens que nous possédons, en particulier de ceux qui sont le fruit de notre travail.
C’est pourtant ce que conteste Thomas d’Aquin, philosophe et théologien chrétien du Moyen-âge, qui affirme dans cet extrait de son œuvre Somme théologique que nous avons l’obligation de donner le surplus de nos biens à ceux qui en ont besoin et qu’autrui a même le droit d’en disposer sans notre accord en cas de nécessité vitale.
Mais comment l’auteur justifie-t-il cette limitation du droit de propriété ? Est-ce qu’il n’est pas injuste d’obliger ceux qui ont plus à prendre en charge ceux qui ont moins ? En outre affirmer l’existence d’un droit de nécessité ne revient-il pas à légitimer les transgressions de la loi et à encourager la paresse, au détriment de la prospérité et de la moralité de la société?
Posséder un droit c’est être autorisé par la loi à faire un chose ; par exemple à exprimer notre opinion sans craindre pour notre sécurité. La loi nous garantit ce droit parce qu’il est juste et utile d’autoriser un être pensant à dire ce qu’il pense. Ainsi les lois, qui sont d’institution humaine, doivent avoir un fondement qui les légitime, c’est-à-dire qui en pose le bien-fondé ou en garantit la justice. C’est ce que rappelle Thomas d’Aquin lorsqu’il dit que « le droit humain », qui est ici l’ensemble des lois en usage dans la société, c’est-à-dire le droit positif, doit obéir à l’autorité d’un principe supérieur, « droit naturel » qui se confond pour l’auteur avec le « droit divin ».
Ce qui signifie que les lois que les hommes instituent doivent être conformes à l’intention divine telle qu’elle est compréhensible dans l’ordre de la création. Or cette intention est claire pour l’auteur : les biens que la terre porte, et qui sont à l’origine de tout ce qui sera fabriqué ultérieurement par les hommes, ont été créés pour servir à tous les hommes afin qu’ils puissent satisfaire leurs besoins.