Hitler a gagné la guerre d'abord en
France et avec facilité par
la ruée de ses politiciens vers la
servitude. La déchéance
actuelle de la Vème République
ressemble étrangement à la
décomposition de la III éme.
La parallélisme est saisissant entre
le passage des abandons de Munich à la capitulation de
Rethondes, et le chemin qui mène des abandons de Maastricht aux
capitulations
d'Amsterdam et de l'Euro [j'ajoute du Traité de Lisbonne, faisant entrer par la fenêtre une "Constitution rejetée par le peuple - NDLR], qui
marquent l'abdication de toute
indépendance de l'économie et de la
politique françaises
devant le diktat des Banques et des
multinationales enlevant
à la France le signe le plus évident
de la souveraineté : le droit
de battre monnaie afin de rester
maître de sa législation sociale
comme de sa politique extérieure
d'exportation.
Le parallélisme est saisissant entre
le reniement de de Gaulle
et de la Résistance française en une
seule phrase prononcée
par le chef de l'État sous la
pression du lobby américano-sioniste
(et sous la Présidence du Grand
Rabbin Sitruk, celui qui
assurait à Shamir, le 12 juillet 1990
: « Chaque juif français est un
représentant d'Israël ») Le chef actuel de l'État français [Jacques CHIRAC, NDLR],
se
réclamant du gaullisme, déclare : « La
folie criminelle de l'occupant
a été secondée par les français
et par l'État français. »
Le contraire exact de ce que disait
de GAULLE de notre
peuple : « Fût-ce aux pires
moments, notre peuple n'a jamais
renoncé à lui-même » (Mémoires III, 194) et de ce qu'il
disait de
Vichy « écume ignoble à la surface
d'un corps sain. » (III, p.142) :
« j'ai proclamé l'illégalité d'un
régime qui était à la discrétion de
l'ennemi » (1,167), « Hitler a créé Vichy. »
(I, 389)
Le lobby organisateur de la
manifestation salue avec enthousiasme
ce reniement par lequel était
reconnue : « la continuité
de l'État français entre 1940 et
1944. »
Même retournement en ce qu'il est
convenu d'appeler la
gauche, dont les dirigeants socialistes,
tournent le dos à Jaurès
et au socialisme (comme d'autres à De
Gaulle et à la
Résistance française), par leur
ralliement à l'Europe des banquiers,
sans souci (sauf en paroles) du
chômage et des inégalités
qui découlent de ce ralliement, et de
la perte de toute
indépendance en matière de politique
sociale et de politique
tout court.
La similitude entre les deux
décadences de la République ne
s'arrête pas là : alors que des
journaux fascistes, comme
Gringoire, ne cessaient de vilipender la France,
sa culture, son
peuple, sa morale, jusqu'à voir dans
Hitler un élément de
régénération et écrire : « Plutôt
Hitler que le Front Populaire ! »
et qu'un autre considérait la défaite
comme une divine surprise,
aujourd'hui Bernard-Henri Levy
considère que le régime
de Vichy est la résultante nécessaire
de l'histoire et de la culture
de la France dans sa totalité. Selon
lui, de Voltaire à la
Révolution française, de toute la
tradition chrétienne à Péguy,
sans épargner même Bernard Lazare,
l'analyste juif de l'antisémitisme
et en l'égratignant au passage, tout
notre passé fait
de la France « la patrie du
national-socialisme. » (L'idéologie française
p. 125). Il insiste : « la culture
française ... témoigne de notre
ancienneté dans l'abjection. » (ibidem p. 61). De cette France « Je
sais son visage d'ordure, la
ménagerie de monstres qui y habitent. »
(p. 293) comme si la France était
avant tout la patrie de Pierre
Laval, de Philippe Henriot et de la
milice.
Dans la décomposition de l'oligarchie
politique, au lieu du
« ni à gauche, ni à droite : la
France »,
qui fut l'appel de de Gaulle
à la Résistance et à la Résurrection,
l'on voit aujourd'hui,
comme hier à l'Assemblée de Bordeaux,
se mêler les voix de
tous ceux qui se ruent à la
servitude. Ce fut autrefois l'honneur
du Parti Communiste de pouvoir dire
qu'il n'était pas
« un Parti comme les autres » ; aujourd'hui, avec les contorsions
politiciennes traditionnelles, il se
rallie, avec le Parti
Socialiste, à l'Europe, c'est à dire
à la trahison des espérances
de tout ce qui, en France, travaille
au lieu de spéculer.
Le même phénomène se produit à droite
[…]
La réaction de rejet du système, dans
le peuple français, est
significative : il commence à
percevoir l'imposture de la
démocratie déléguée, aliénée, et le
front du refus des équipes
politiciennes se renforce chaque jour.
Roger Garaudy, L’avenir
mode d’emploi, 1998