Historicité contextuelle de la Résurrection du Christ.
La
consternation totale qui frappait les disciples de Jésus et les femmes
chrétiennes, ne pouvait en aucun cas générer en trois jours une
mythomanie euphorique et un délire de victoire sans un fait exceptionnel
pleinement vécu par ceux qui le rapportaient. Aucune machination
n’aurait pu avoir le temps d’être montée et nul ne se donnerait à la
mort pour affirmer une chose aussi extrême que la résurrection s’il n’en
avait la preuve.
Par
delà son aspect mystique, dogmatique où elle est le socle de la foi
chrétienne, la résurrection de Jésus doit être prise et comprise dans
son contexte, où il est impossible que ce fût un mensonge de forcenés
affabulateurs ou de débiles mythomanes.
Revoyons
les faits dans cette Jérusalem où Jésus, arrêté, martyrisé, humilié par
les moins que rien de tout acabit, mort sur le gibet ignoble de la
croix à l’aube du premier jour de la semaine, au lendemain du très
strict sabbat juif, est déclaré vivant par les femmes qui disent l’avoir
rencontré en allant embaumer son corps, puis, par des disciples à qui
il a parlé et avec qui il a mangé, et qui iront prêcher sa résurrection
au péril de leur vie.
1)
Il est logiquement impossible à quelques gens sans grand relief social,
ne disposant d’aucun moyen de diffusion de message ou de conception de
thèmes de propagande, de monter en deux soirs et un jour férié, une
telle manigance de manipulation de masse.
2)
Nul ne fonde sa vie, brave la persécution, la torture, la mort, va
jusqu’au martyr pour un fait vague qu’il invente par mythomanie, comme
l’ont fait les disciples au sujet de la résurrection du Christ.
3)Malgré
toutes les fouilles et péroraisons d’historiens ou d’archéologues,
jamais aucune tombe, rien de ce qui aurait pu être une trace funéraire
de Jésus qui, quand même, avec tous ses disciples admirateurs, en aurait
eu, s’il avait été retenu dans le séjour des morts.
Ces
faits sont l’historicité factuelle, objective de cet évènement qui a
marqué les gens de ce temps. Et, que les ennemis de Jésus n’aient jamais
su exhiber son corps pour démentir ce qui serait des allégations
fallacieuses ou un complot de fanatiques, est une preuve additionnelle
de la vérité de la résurrection de Jésus.
Maintenant,
du côté dogmatique, il faut, du moins entre croyants, se rappeler que
le corps de Jésus, quoique humain ne fut jamais le corps du péché, lui
qui est né des œuvres du Verbe divin qui s’est incarné en sa personne.
Aussi, fut-il prédestiné à être le premier né d’entre les morts tout en
gardant son corps qui, en dépit de la chair et du sang, était un corps
prêt à la métamorphose spirituelle du ressuscité, voué à la
transformation acharnelle ponctuelle pour l’heure de son ascension. Car
ainsi qu’il est écrit: « la chair et le sang n’hériteront point le
royaume des cieux »… Ainsi, mort sous les coups de ses assassins
autorisés par Dieu, assassins qui accomplissaient sans le savoir ce que
Dieu avait planifié comme évènement ultime de la rédemption humaine,
Dieu qui a utilisé ces damnés, déjà condamnés, de Judas à Pilate en
passant par Caïphe, ces ordures de la damnation éternelle, pour faire la
sale besogne de victimaire de l’Agneau de Dieu que représentait - au
moment de son jugement par les scélérats - Jésus, l’homme porteur du
Verbe éternel de Yahvé, incarné parmi nous, pour être immolé sur la
croix en vue du salut de l’humanité. Comme on le sait par l’Écriture,
Dieu « utilise le méchant (qu’il laisse vivre ici-bas) pour le jour du
malheur ». Les crapules métaphysiques qu’elle soient satan, un démon ou
un humain, exécutent sans même le savoir les maudits rôles de damnés
pour que la justice divine soit respectée dans l’accomplissement du plan
divin et que nul juste ne soit sacrifié à la malédiction du mauvais
rôle.
Pour
le reste, la vérité historique de la résurrection du Christ saute aux
yeux de tout homme de bonne foi, et la main offerte du Christ ressuscité
et vivant, fort de son sacrifice expiatoire et propitiatoire, est donc
l’omnipotente bonté de Dieu même qui nous appelle à la résurrection sur
les ruines du charnel psychologique - ce mode de vie selon le monde dans
son schème du sensible et de ses illusions, où l’humain est esclave des
sens et de leurs pulsions - pour naître de nouveau dans la vie de
l’esprit ennaturé, éveillé à sa vérité et la présence de Dieu. Le vieil
homme du charnel psychologique enterré, anéanti, mort par la puissance
de la croix du Christ, ne peut plus, malgré nos faiblesses pécheresses
combien moralement terrifiantes, notre peccabilité débordante, prévaloir
contre la toute-puissance salvifique de Dieu dans l’excellence
victorieuse du sacrifié ressuscité. En Christ donc, Dieu, de toute son
omnipotence absolue et infinie, nous accompagne par son Paraclet.
Ainsi,
l'accompagnement hypostatique du Paraclet acquis pour nous par les
mérites rédempteurs du Christ mort et ressuscité, constitue une
immanence métamorphique au-delà de la peccabilité, immanence divine,
présence effective et actuelle de Dieu en nous, qui nous transforme pour
nous faire vivre selon l'esprit quoique incarné et astreint aux limites
immédiates du corps et malgré les puissances
spirituellement déstabilisatrices du sensible. Immanence métamorphique
qui assure la victoire de l'esprit sur l'immédiateté de la chair et du
monde matériel chez l'homme ennaturé, pétri de l'oeuvre christique
rédemptrice.