...en trois citations !
(après la parution des "Mythes fondateurs de la politique israélienne" et la violente polémique consécutive, NDLR)
(après la parution des "Mythes fondateurs de la politique israélienne" et la violente polémique consécutive, NDLR)
De ton nouveau livre il m’est
impossible de parler avec tous les soins que réclament non seulement son sujet
fondamental, mais aussi l’étonnante et éclatante érudition, scrupuleuse, sur
laquelle chaque propos se fonde, comme j’ai pu le constater en le parcourant.
Autour de moi quelques personnes dont
les exigences et la compétence sont grandes et qui l’ont entièrement lu me
disaient l’importance de ce qu’elles en ont reçu.
Il faut tout faire, et je m’y emploie,
pour que bientôt des historiens vrais, de la même passion du vrai qui est la
tienne, s’attachent à en débattre avec toi.
Les insultes contre toi que j’ai pu
connaître (jusque dans un quotidien que j’estime le plus pour son habituelle
objectivité), qui t’ont accablé de toutes parts sont déshonorantes pour ceux
qui, comme à la légèreté, t’en accablent.
Lettre
à Roger Garaudy, extrait.
(15
avril 1996)
Ce
n’est pas sans quelque douloureux tremblement et grande humilité que
j’évoquerai l’autre de mes convictions relative à la portion juive de l’univers
humain. Tout a commencé, pour moi, dans
le choc horrible qui m’a saisi lorsqu’après des années d’études théologiques,
reprenant pour mon compte un peu d’études bibliques, j’ai découvert le livre de
Josué. Déjà un trouble très grave m’avait saisi en voyant, peu avant, Moïse
apportant des Tables de la loi qui enfin disaient : « Tu ne tueras
pas », voyant le Veau d’or, ordonner le massacre de 3.000 gens de son
peuple.
Mais avec Josué je découvrais
(certes contée des siècles après l’événement), comment se réalisa une véritable
“Shoah” sur toute vie existant sur la “Terre promise”.
A
crié en moi : «Si je te promets ma voiture,
et si toi, dans la nuit, tu viens tuer le gardien, forcer les portes et
t’emparer de la voiture promise, que peut-il rester de la “Promesse”?» La
violence ne détruit-elle pas tout fondement de la Promesse ?
Lettre à Roger Garaudy,
extrait.
(15 avril 1996)
« Pour moi, au monastère, j’ai pu au calme
lire et annoter le livre incriminé. Je n’y ai rien trouvé de blâmable »
Lettre à
Roger Garaudy, extrait.
(16 juin 1996)
Nous avons souligné en gras [...] trois mots
importants, sur lesquels ont beaucoup glosé certains commentateurs médiatiques
pour affirmer que les positions « délirantes » de l’abbé tenaient à
une amitié ancienne avec Garaudy, et à rien d’autre.
Ces trois mots auraient aussi bien pu s’analyser
comme une précaution de langage, pour ne pas trop heurter de front les
consciences des croyants caméralisés, ou préparer une « défense
élastique ».
Ils se
trouvent totalement dépassés par la citation, ci-dessus en gras, qui elle
n’a pas du tout été médiatisée, ni commentée. Pourquoi ?
S’en étaient suivis des échanges confus, d’énormes
pressions sur l’abbé, venues de toutes parts, son exclusion de la LICRA, des
tentatives de dénaturer sa pensée, dans lesquelles s’est distingué Bernard
Kouchner,[…]
L’abbé a fait
ce qu’il a pu dans la situation où il était, compte tenu de ce qu’il était…
[...]
Mais l’abbé Pierre a préparé l’avenir. Il a prouvé
qu’on peut être antifasciste, soucieux du sort des Juifs, et se poser des
questions [...]