Article Videlier: http://www.monde-diplomatique.fr/1996/06/VIDELIER/5538
dont voici les premières lignes: Au cours d’une conférence de presse en avril dernier, M. Roger Garaudy, revenu de toutes les fois, mais connu surtout comme ancien stalinien, est apparu dans les salons du Grand Hôtel de la rue Scribe à Paris avec pour partenaire Me Jacques Vergès, ancien avocat de Klaus Barbie, réputé pour son amour des causes sulfureuses. Celle-ci l’est assurément : la promotion d’un ouvrage négationniste intitulé Les Mythes fondateurs de la politique israélienne , portant sur la couverture le nom de Garaudy. Mais Me Vergès, sur sa tribune perché, tenait en ses mains un beau gage : une lettre de soutien de l’abbé Pierre, sacré « pape des exclus » depuis trois décennies et justement respecté pour son oeuvre sociale.
Stupéfaction. Trouble dans le monde associatif. L’effet recherché était atteint. Connaissait-il, le vieux prêtre, les fréquentations récentes de son ami de cinquante ans dans les milieux d’extrême droite ? Savait-il, du fond de sa retraite, que l’opération Garaudy avait été préparée en sous-main depuis plusieurs mois par la secte négationniste oeuvrant dans l’ombre à l’enseigne de La Vieille Taupe ? Reste que, malgré les nombreux éclairages fournis par la presse, l’abbé Pierre a persisté dans son affreux soutien, faisant resurgir d’une culture catholique prémoderne les poncifs du plus terrible antijudaïsme.
« Ils sont maudits si nous sommes chrétiens » , annonçait, en 1896, pendant l’affaire Dreyfus, le quotidien La Croix, qui se déclarait alors le journal « le plus antijuif de France » , revendiquant un label très prisé à l’époque. Dans les années 1880, l’abbé Chabeauty, chanoine honoraire d’Angoulême et de Poitiers, auteur de l’ouvrage Les Juifs, nos maîtres ! Documents et développements nouveaux sur la question juive , publié par la Société générale de librairie catholique en 1882, collaborait au journal L’Antisémitique , hebdomadaire à 40 centimes, pour combattre la « maçonnerie judaïque » unie contre Jésus-Christ et son Eglise. (...)
Suite à lire sur le site du Monde diplomatique référencé ci-dessus
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La réponse de Roger Garaudy adressée au Monde diplomatique (à ma connaissance non publiée):
dont voici les premières lignes: Au cours d’une conférence de presse en avril dernier, M. Roger Garaudy, revenu de toutes les fois, mais connu surtout comme ancien stalinien, est apparu dans les salons du Grand Hôtel de la rue Scribe à Paris avec pour partenaire Me Jacques Vergès, ancien avocat de Klaus Barbie, réputé pour son amour des causes sulfureuses. Celle-ci l’est assurément : la promotion d’un ouvrage négationniste intitulé Les Mythes fondateurs de la politique israélienne , portant sur la couverture le nom de Garaudy. Mais Me Vergès, sur sa tribune perché, tenait en ses mains un beau gage : une lettre de soutien de l’abbé Pierre, sacré « pape des exclus » depuis trois décennies et justement respecté pour son oeuvre sociale.
Stupéfaction. Trouble dans le monde associatif. L’effet recherché était atteint. Connaissait-il, le vieux prêtre, les fréquentations récentes de son ami de cinquante ans dans les milieux d’extrême droite ? Savait-il, du fond de sa retraite, que l’opération Garaudy avait été préparée en sous-main depuis plusieurs mois par la secte négationniste oeuvrant dans l’ombre à l’enseigne de La Vieille Taupe ? Reste que, malgré les nombreux éclairages fournis par la presse, l’abbé Pierre a persisté dans son affreux soutien, faisant resurgir d’une culture catholique prémoderne les poncifs du plus terrible antijudaïsme.
« Ils sont maudits si nous sommes chrétiens » , annonçait, en 1896, pendant l’affaire Dreyfus, le quotidien La Croix, qui se déclarait alors le journal « le plus antijuif de France » , revendiquant un label très prisé à l’époque. Dans les années 1880, l’abbé Chabeauty, chanoine honoraire d’Angoulême et de Poitiers, auteur de l’ouvrage Les Juifs, nos maîtres ! Documents et développements nouveaux sur la question juive , publié par la Société générale de librairie catholique en 1882, collaborait au journal L’Antisémitique , hebdomadaire à 40 centimes, pour combattre la « maçonnerie judaïque » unie contre Jésus-Christ et son Eglise. (...)
Suite à lire sur le site du Monde diplomatique référencé ci-dessus
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La réponse de Roger Garaudy adressée au Monde diplomatique (à ma connaissance non publiée):
R O G E R G A R A U D Y
Chennevières /Marne
6 juin 1996
Monsieur,
Sous le titre "Zone d’ombre et coup
monté" un certain VIDELIER écrit à sa manière une critique de mon livre:
"Les mythes fondateurs de la politique israélienne".
Il est d'abord curieux de la part d'un
"historien", d'écrire une page entière sur le livre sans dire un seul
mot de son contenu, et sans apporter le moindre argument de réfutation de ce
"racisme furieux" et de ces "travaux maudits".
Je défie en effet ce Monsieur, et quiconque,
de trouver dans mon livre la moindre trace de "racisme" ou
d’«antisémitisme».
Le Tribunal a d'ailleurs déjà tranché sur ce
point lorsque avec le Père LELONG et le Pasteur MATHIOT, je dénonçais dans le
"Monde" la politique sioniste lors de la première agression
d'Israël contre le Liban: "Considérant
qu'il s'agit de la
critique licite de la politique d'un Etat et
de 1'idéologie qui 1'inspire, et non de provocation raciale... déboute la
LICRA de toutes ses demandes et la condamne
aux dépens(24 mars 1983). Jugement confirmé par la Cour d' Appel (11 janvier
1984) et par la Cour de Cassation (4 novembre 1987) qui "rejette le pourvoi et condamne aux
dépens la demanderesse."
Il est clair que le judaïsmey qui est une religion, ne peut être confondu avec le
sionisme qui est une politique.
L'auteur de 1'article procède alors par
diversion(sans rapport avec le contenu du livre que, manifestement ,il n'essaye
même pas de contester.)
Sur deux colonnes il fait un historique de
1’antisémitisme du
XIX ème siècle. (Dont, comme en témoigne son
texte et surtout
ses silences, il n'a pu trouver trace dans
mon livre.)Puis il annonce que "le coup GARAUDY était préparé de longue date."
Ses "preuves" les voici: La Revue "La Vieille Taupe" a
annoncé (comme le font toutes les revues) en son numéro précédent son sommaire
du numéro suivant, de décembre 1995. Les "preuves" de VIDELIER les
voici: un numéro de "Rivarol" "annonçait dès février 1996"(
trois mois après la sortie du texte!) son passage sur " Internet "!
et le 29 avril 1996 (cinq mois après la publication !) ses traductions à
1'étranger. C’est vraiment un complot de "longue date". Cette
inversion de chronologie relève plus de la maladie mentale que de la critique
historique.
Toujours en évitant d'aborder le contenu du
livre 1'on me
reproche une intervention au Congrès du
" Grece " en décembre
1995. J'y étais en effet invité par Monsieur
Alain de BENOIT,
dont je respecte la personne et la culture.
Il y traitait de
"La désintégration des rapports
sociaux", et moi- même du
"monothéisme du marché" qui nous
est imposé par les Etats-Unis.
Je soulignais, dans mon introduction:
"Ma présence ici ne
signifie pas une adhésion à vos
doctrines", ce que j'avais fait peu de temps avant, dans un exposé
analogue, dans l’"Humanité" y défendant la candidature
de HUE.
Monsieur VIDELIER se livre ensuite à une
exégèse des mots.Oui ,j'ai publié mon livre en "samizdat", c'est à
dire à mes
frais, et il est distribué par la Librairie
roumaine qui publiait les "samizdats" contre CEAUSESCU.
Notre "historien"(toujours sans
aborder le contenu du livre) se livre à des variations sur le mot de
"mythe": il retient
de ce vocable millénaire, le sens qui lui fut
donné par 1'hitlérien ROSENBERG à une époque où j'étais déporté dans un camp de
concentration, dès le 14 septembre 1940,(où me rejoignit le fondateur de la
LICRA (alors la LICA) Bernard LECACHE, pour notre résistance à HITLER, et à une
époque où mon camarade Georges POLITZER était torturé et assassiné par les
nazis pour sa réponse à ROSENBERG.
VIDELIER et ses semblables parlent
aujourd'hui de la "Shoah"
comme LE PEN parle de Jeanne d' ARC, de
CLOVIS ou de VERCINGETORIX pour tenter de légitimer une politique.
Sur le problème central :la "loi
GAYSSOT" condamnée en son temps par CHIRAC, JUPPE, SEGUIN, et l’ actuel Ministre de la
Justice M.TOUBON, deux lignes dans 1'article, et une note 9 évoquant la condamnation quasi unanime de
cette loi instituant un délit d'opinion et une "vérité d'Etat" que la
France avait abrogée après le Second Empire et après Vichy.
Enfin 1'auteur s'attaque à 1’ ABBE PIERRE
pour avoir évoqué les massacres de Josué datant, dit-il, d'un demi millénaire
avant notre ère, comme si la Bible distribuée
en 1996, aux
jeunes recrues israéliennes, ne mettait pas
au premier plan,
"pour stimuler 1'ardeur combattive de 1’armée)(étrange
vocation pour un texte "sacré" !),
une Bible préfacée par le
Grand Rabbin de 1’armée , GAD NAVON, dont l e
chauvinisme est
dénoncé dans le journal israélien
"Haaretz" (traduit dans
"Libération" du 21 mai 1996) par 1'
écrivain israélien ARI SHAVIT.
L'ABBE PIERRE , respectant les enseignements
des grands prophètes juifs d'Israël rappelle que la promesse était
conditionnelle, valable pour autant que les commandements(notamment: "Tu ne tueras point »)
étaient respectés, et que la violence abolit la promesse( MICHEE III, 1-12).
Reproche-t-on à 1'ABBE PIERRE de reprendre le
message des
grands prophètes juifs?
Le mensonge de Mr VIDEL1ER est d'ailleurs
attesté: il affirme
(note7) que la "lettre de 1'ABBE PIERRE
n'était ni datée ni signée."
Le manuscrit originel est à sa disposition
comme il le fut à
tous les journalistes présents à la
Conférence de presse (18
avril 1996).
De telles contre - vérités suffiraient à
déshonorer un "historien" proprement dit.
Roger GARAUDY
[Dans le Monde diplomatique tous les articles de ou autour de Roger Garaudy (accès abonnés uniquement): http://www.monde-diplomatique.fr/recherche?s=garaudy]