Depuis les résultats
du premier tour acquis définitivement, on entend tous les jours et sur
tous les airs des appels à voter Macron. Généralement, on précise que ça
n’est pas de gaîté de cœur mais pour faire barrage à MLP. À partir de
là, tout est dit. Quiconque n’obtempère pas est aussitôt traité de tous
les noms .
À l’injonction
s’ajoute la culpabilisation. Toute voix qui manquerait à M. Macron, par
abstention, vote blanc ou nul (marquer sur un bulletin les raisons de
son non vote), équivaudrait, selon les donneurs de leçons à ouvrir la
voie au fascisme. Et de rappeler qu’Hitler est parvenu au pouvoir, voici
ans, de façon tout à fait démocratique. Comme disait le fameux Godwin,
quand on a plus d’argument, on invoque les mânes d’Hitler. Rien de tel
pour couper les pattes des interlocuteurs.
Qu’on se comprenne.
Les injonctions ne s’adressent pas aux électeurs orphelins de Fillon. Il
ne viendrait à l’idée de personne de demander à des sympathisants de
droite de faire barrage à l’extrême-droite et d’adopter un comportement
républicain. On ne trouverait rien à redire si un fort contingent parmi
eux votait pour MLP. Il est vrai que, de toute façon, ils sont connus
pour n’avoir pas beaucoup de scrupules ni de conscience. Donc, on n’en
parle pas.
Il en est autrement
pour les électeurs de gauche. Ceux-ci sont sommés de prendre fait et
cause, même à reculons, pour le candidat Macron. Ceux qui ont été de
tous les combats contre le fascisme et surtout contre le racisme,
entendent aujourd’hui les insinuations selon lesquelles ils seraient
tenus pour responsables s’ils ne se précipitaient pas dans les bras de
M. Macron.