L'Humanité le 8 Décembre 1990
Roger Garaudy a expliqué que selon lui «le Koweit est une création du colonialisme anglais confirmée en 1961 par un coup de force et entériné en 1963». D'autre part, ajoutait-il, «le rôle assigné au Koweit était de faire pression sur les prix du pétrole notamment pour le compte des Etats-Unis qui avec cinq pour cent de la population mondiale, consomment un quart des ressources en hydrocarbures».
Partant de ces prémices, Roger Garaudy a exposé son plan au président irakien. Il faut d'abord, a déclaré le philosophe, rechercher une solution arabe. Celle-ci est possible, a-t-il estimé en faisant référence aux récentes déclarations du ministre saoudien de la Défense, Soltan, qui avait proposé à l'Irak de lui concéder les îles Boubiane et Warba permettant un débouché sur la mer.
Il faut ensuite, a expliqué Roger Garaudy, une solution démocratique permettant la libre autodétermination des Koweitiens. Pour lui, il est paradoxal que le président Bush veuille imposer le retour au pouvoir de la dynastie des Sabah alors que sous leur règne, seulement huit pour cent des Koweitiens avaient le droit de vote et que les deux tiers de la population du pays étaient des étrangers «esclaves» des familles au pouvoir. Ce processus de libre détermination, a poursuivi Roger Garaudy, suppose une période intérimaire au cours de laquelle les forces irakiennes se retireraient du Koweit et seraient remplacées par celles de pays arabes «non engagés dans le conflit», comme l'Algérie, la Libye, ou le Yémen.
Le départ des ressortissants étrangers retenus en Irak étant maintenant assuré, comme chacun le souhaitait, Roger Garaudy propose qu'après le retrait des troupes irakiennes, une conférence internationale soit organisée pour entériner, d'une part, le processus arabe, et d'autre part rechercher une solution juste des questions palestinienne et libanaise.
Roger Garaudy a indiqué avoir insisté auprès de Saddam Hussein sur le fait qu'une «guerre n'est de toute façon pas la solution». Même si l'armée américaine était défaite, a-t-il souligné, «comme cela s'est passé au Vietnam, cela n'arrêterait pas la volonté d'hégémonie des Etats Unis. Ceux ci, en pleine récession, recherchent la guerre pour sortir de la crise économique».
Il s'agit, a conclu le philosophe, de décider aujourd'hui «si nous allons vers une succession de crises convulsives entre le Nord et le Sud, ou si nous nous consacrons à l'organisation d'un nouveau partage, plus juste, des richesses du monde». Roger Garaudy a indiqué que Saddam Hussein avait accepté d'étudier son projet.
Michel Muller
Roger Garaudy a rencontré jeudi soir durant deux heures le chef de l'Etat irakien, entouré de plusieurs ministres, pour leur proposer «un plan de paix». A son arrivée vendredi soir à Paris, le philosophe a souligné qu'il était allé à Bagdad «à titre strictement personnel pour faire la démonstration qu'une solution négociée du conflit du Golfe est possible.»
Roger Garaudy a expliqué que selon lui «le Koweit est une création du colonialisme anglais confirmée en 1961 par un coup de force et entériné en 1963». D'autre part, ajoutait-il, «le rôle assigné au Koweit était de faire pression sur les prix du pétrole notamment pour le compte des Etats-Unis qui avec cinq pour cent de la population mondiale, consomment un quart des ressources en hydrocarbures».
Partant de ces prémices, Roger Garaudy a exposé son plan au président irakien. Il faut d'abord, a déclaré le philosophe, rechercher une solution arabe. Celle-ci est possible, a-t-il estimé en faisant référence aux récentes déclarations du ministre saoudien de la Défense, Soltan, qui avait proposé à l'Irak de lui concéder les îles Boubiane et Warba permettant un débouché sur la mer.
Il faut ensuite, a expliqué Roger Garaudy, une solution démocratique permettant la libre autodétermination des Koweitiens. Pour lui, il est paradoxal que le président Bush veuille imposer le retour au pouvoir de la dynastie des Sabah alors que sous leur règne, seulement huit pour cent des Koweitiens avaient le droit de vote et que les deux tiers de la population du pays étaient des étrangers «esclaves» des familles au pouvoir. Ce processus de libre détermination, a poursuivi Roger Garaudy, suppose une période intérimaire au cours de laquelle les forces irakiennes se retireraient du Koweit et seraient remplacées par celles de pays arabes «non engagés dans le conflit», comme l'Algérie, la Libye, ou le Yémen.
Le départ des ressortissants étrangers retenus en Irak étant maintenant assuré, comme chacun le souhaitait, Roger Garaudy propose qu'après le retrait des troupes irakiennes, une conférence internationale soit organisée pour entériner, d'une part, le processus arabe, et d'autre part rechercher une solution juste des questions palestinienne et libanaise.
Roger Garaudy a indiqué avoir insisté auprès de Saddam Hussein sur le fait qu'une «guerre n'est de toute façon pas la solution». Même si l'armée américaine était défaite, a-t-il souligné, «comme cela s'est passé au Vietnam, cela n'arrêterait pas la volonté d'hégémonie des Etats Unis. Ceux ci, en pleine récession, recherchent la guerre pour sortir de la crise économique».
Il s'agit, a conclu le philosophe, de décider aujourd'hui «si nous allons vers une succession de crises convulsives entre le Nord et le Sud, ou si nous nous consacrons à l'organisation d'un nouveau partage, plus juste, des richesses du monde». Roger Garaudy a indiqué que Saddam Hussein avait accepté d'étudier son projet.
Michel Muller