11 août 2015

Les liens entre le communisme et le christianisme


Un dossier publié sur http://michel1955.fr/(lien désormais invalide) et repris à http://alainindependant.canalblog.com/archives/2008/03/01/8149699.html (larges extraits) . En regrettant que l'auteur ait tout simplement "oublié" Roger Garaudy qui fut quand même le marxiste français le plus avancé dans le dialogue avec les chrétiens...

Je tiens tout d’abord à mettre les choses au point :
Le christianisme n’a rien à voir avec l’Inquisition, les Croisades ou toutes les horreurs qu’on a pu commettre en son nom. Les personnes qui ont commis ces crimes au nom de Jésus se sont servis de la foi des gens pour s’installer au pouvoir et défendre leurs privilèges (Rois "de droit divin", Papes, Georges W.Bush...) mais elles ont en fait adopté une attitude à l’opposée même du christianisme et de ses valeurs de partage, d’amour, de paix et de tolérance.
Il s’est passé la même chose avec le communisme. Le communisme n’a absolument rien à voir avec le stalinisme et ses copies (maoïsme en Chine, Corée du Nord...).
En effet le communisme correspond à un système politique, économique et social qui est :
  • entièrement démocratique (démocratie directe avec référendums, participation de la population à toutes les décisions, autogestion des entreprises par les travailleurs et les usagers)
  • égalitaire (il n’y a pas d’un côté des milliardaires et de l’autre des SDF ou des gens qui meurent de faim)
  • propriété collective des moyens de production (entreprises, usines, infrastructures...) mais propriété collective aux mains du peuple et non pas aux mains de bureaucrates comme c’était le cas en URSS. C’est à dire : nationalisation de l’ensemble des moyens de production (entreprises, usines), des terres, des banques mais une nationalisation sous le contrôle des travailleurs et des citoyens
  • il n’y a pas de KGB, ni de Goulag et pas de parti unique comme en ex-URSS ou en Europe de l’Est.
Pour résumer, le communisme c’est un système qui défend la démocratie politique mais aussi (et c’est là la principale différence avec le capitalisme) la démocratie économique et sociale. Dans un système capitaliste la démocratie s’arrête à la porte de l’entreprise alors que dans le communisme la démocratie est présente à tous les niveaux, sans exception.

Tous les communistes et tous les partis communistes partagent cette vision du communisme.
Je tiens bien à préciser que le stalinisme est l’opposé même du communisme ainsi que du christianisme.
Staline était un dictateur que personne ne regrette et si des communistes ont pu un jour l’apprécier c’est uniquement parce qu’ils ont été aveuglés par la propagande du régime stalinien et qu’ils n’ont pas été au courant (ou ont refusé de croire) à l’existence des Goulags et de la répression, bref de la dictature qu’a constituée l’URSS sous Staline.

Ce qui s’est passé en URSS sous Staline et ce qui s’est passé dans les pays qui ont copié le "modèle" de l’URSS (Chine, Corée du Nord, Europe de l’Est, Vietnam, Cambodge...) est le contraire du communisme : dans ces pays il s’est réalisé une dictature atroce qui défendait les privilèges d’une nouvelle bourgeoisie (la Nomenklatura) et qui a instauré un capitalisme d’État mais non le communisme.
Ces régimes se sont certes autoproclamés "communistes" mais est-ce une preuve qu’ils pratiquaient le communisme ?
Car si on y regarde de plus près la plupart des dictatures du monde s
autoproclament "démocraties" et pourtant ce sont bien des dictatures. L’Allemagne de l’Est soviétique s’appelait officiellement RDA (République Démocratique Allemande). Or ce n’était pas du tout une démocratie mais une dictature ! Donc il ne faut pas forcément se fier au nom que se donne un pays, un régime ou une organisation.
En effet dans un système réellement communiste les entreprises, les terres... appartiennent à la collectivité et c’est le peuple qui gère les entreprises d’une manière démocratique (autogestion). Alors que dans les pays staliniens c’était la Nomenklatura qui dirigeait l’économie et le monde politique.
Dans un système communiste, le peuple décide démocratiquement comment doivent fonctionner les entreprises, ce qu’elles doivent produire, à quel coût, à quel prix... alors que dans un système capitaliste ce sont les actionnaires et les patrons qui décident cela (et dans un système stalinien c’est la Nomenklatura qui décide cela).
En URSS les entreprises étaient propriété de l’État mais ce n’était pas du communisme car le peuple ne gérait pas lui-même ces entreprises. De même que par exemple en France l’entreprise publique (propriété de l’État) La Poste n’est pas une entreprise communiste car les usagers et employés n’en ont pas le contrôle, c’est donc simplement une entreprise capitaliste d’État (comme en URSS).
Le communisme n’a encore JAMAIS été appliqué à part à petite échelle (monastères, premières communautés chrétiennes, autogestion en Espagne durant la guerre civile, entreprises autogérées à l’heure actuelle en Argentine, au Brésil et en Uruguay... un article à lire  sur l’autogestion en Amérique du Sud) donc les millions de morts que l’on impute à tort au "communisme" (et qui sont en fait dus aux régimes staliniens qui par définition sont non-communistes) ne sont pas la conséquence de l’application du communisme qui je le répète n’a encore jamais été appliqué.
Tout d’abord il faut s’intéresser aux valeurs défendues par le communisme et le christianisme.
En effet, les deux défendent :

- l’égalité entre les hommes

- la solidarité, la recherche du bien commun

- les pauvres, les exclus, les opprimés face aux puissants, aux riches, à ceux qui détiennent le pouvoir et écrasent les plus petits
et refusent l’égoïsme et l’attitude qui consiste à ne se préoccuper que de ses intérêts, de ses affaires sans se soucier des répercussions sur les autres.
  • Voyons maintenant la définition du communisme dans le Petit Larousse :
Doctrine prônant 1 l’abolition de la propriété privée au profit de la 2 propriété collective, et notamment, la collectivisation des moyens de production et la 3 répartition des biens de consommation selon les besoins de chacun ; état correspondant de la société
Les premiers chrétiens étaient donc communistes (ce n’est pas moi qui le dis mais la Bible) :

"La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul coeur et une seule âme ; 1 et personne ne se disait propriétaire de ce qu’il possédait, 2 mais on mettait tout en commun. C’est avec une grande force que les Apôtres portaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et la puissance de la grâce était sur eux tous. Aucun d’entre eux n’était dans la misère, car tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, et ils en apportaient le prix pour le mettre à la disposition des Apôtres. 3 On en redistribuait une part à chacun des frères au fur et à mesure de ses besoins. Joseph, que les Apôtres avaient surnommé Barnabé (ce qui veut dire : l’homme du réconfort), était un lévite originaire de Chypre. Il avait une terre, il la vendit et en apporta l’argent qu’il déposa aux pieds des Apôtres."
(Actes des Apôtres 4, 32-37)
Un autre extrait :
"Les apôtres font beaucoup de choses extraordinaires et étonnantes, et les gens sont frappés de cela. Tous les croyants sont unis et ils mettent en commun tout ce qu’ils ont. Ils vendent leurs propriétés et leurs objets de valeur, ils partagent l’argent entre tous, et chacun reçoit ce qui lui est nécessaire. Chaque jour, d’un seul coeur, ils se réunissent fidèlement dans le temple. Ils partagent le pain dans leurs maisons, ils mangent leur nourriture avec joie et avec un coeur simple."
(Actes des Apôtres 2, 43-46)
Le "au fur et à mesure de ses besoins" est très important. En effet, selon Karl Marx la société communiste sera une société "de chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins".
Les deux formules sont étrangement proches...
 
  • Parfois on fait la remarque suivante : "le marxisme est incompatible avec le christianisme car la Bible ne condamne pas la propriété privée".
Cette remarque est fausse.
En effet la Bible recommande la propriété collective intégrale ("ils mettent TOUT en commun"). Qui plus est les premiers chrétiens ont aboli la propriété privée ("personne ne disait propriétaire de ce qu’il possédait").
  • De plus, le capitalisme en tant que système économique est contraire au christianisme.
Je m’explique.
Quand un salarié produit quelque chose (un bien ou un service), il crée une richesse et reçoit en contrepartie un salaire. Or le salaire est inférieur à la richesse produite (la différence s’appelle profit, ou bénéfice).
Ce profit, fruit du travail des salariés, devrait normalement être restitué aux salariés ou, s’il est réinvestit dans la production, être réinvestit par ces salariés qui décideraient de la façon dont il doit être réinvestit.
Mais dans les faits c’est le patron qui s’accapare ce profit. Et qu’en fait-il ?
- il s’en sert pour se payer un salaire immense (les grand patrons ont des salaires de plusieurs millions d’euros soit l’équivalent de 100 ou 1 000 fois le salaire d’un ouvrier)

- une partie importante du profit est reversée en dividende aux actionnaires de l’entreprise. Or les actionnaires n’ont pas participé à la production et ont donc ainsi un revenu qu’il n’ont pas mérité (ils reçoivent de l’argent sans même travailler)

- le reste du profit qui est réinvestit pour améliorer la production est géré par le patron alors que ce devraient être les travailleurs qui gèrent ce profit puisque ce sont ces travailleurs qui ont réalisé par leur travail ce profit.
Le fait que les patrons et les actionnaires s’accaparent le profit, fruit du travail des salariés, est donc une forme de vol.
Or le vol est interdit par le VIIIème commandement ("Tu ne déroberas point." Exode 20, 15).
Le système capitaliste est basé sur une violation d’un des 10 commandements.
En outre, le fondateur du capitalisme, l’économiste Adam Smith, proposa ce que l’on a appelé une "morale de l’intérêt" : chacun doit poursuivre son intérêt égoïste et, de la sorte, l’intérêt de la société dans son ensemble sera servi. Par exemple, Smith écrit "nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme" (Richesse des nations - chapitre 2 : Du principe qui donne lieu à la division du travail).
Ainsi, il faut privilégier d’abord son intérêt personnel avant celui des autres, de l’ensemble de la communauté.
Mais nous voyons bien que cela ne profite pas à l’ensemble de la société puisqu’il y a toujours des centaines de millions de personnes dans le monde qui n’ont pas accès à l’eau potable, n’ont pas assez à manger... De plus, cette mise en avant de l’égoïsme au détriment de l’humanisme est contraire avec ces paroles de Jésus :
"Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes"
(Évangile selon Matthieu 22, 37-40)
Un autre fondement du capitalisme se trouve donc être contraire à l’un des deux plus grands commandements du christianisme !
  • Voyons maintenant quelques exemples de liens entre christianisme et communisme :
Attention : les mots "socialisme" ou "socialiste" utilisés parfois dans ce dossier n’ont rien à voir avec le social-libéralisme gauche-caviar du Parti Socialiste Français ! Ici ces mots sont plus ou moins synonymes de "communisme".
La théologie de la libération, mouvement chrétien d’Amérique Latine qui a cherché à lutter contre la pauvreté et les injustices durant les années 60. Ce mouvement a notamment soutenu Salvador Allende au Chili ainsi que le gouvernement Sandiniste au Nicaragua (tous deux démocratiquement élus mais qui ont été renversés par les États-Unis).
Un exemple concret des idées de la théologie de la libération : en 1973 les évêques et supérieurs religieux de la région Centre-Ouest du Brésil publièrent un document intitulé "Le cri de l’Église" dont la conclusion est la suivante :
"Il faut vaincre le capitalisme : c’est le plus grand mal, le péché accumulé, la racine pourrie, l’arbre qui produit tous les fruits que nous connaissons si bien : la pauvreté, la faim, la maladie, la mort. Pour cela, il faut que la propriété privée des moyens de production (usines, terre, commerce, banques) soit dépassée."
Source : Obispos Latinoamericanos, 1978, p.71
Parmi les précurseurs du communisme moderne, beaucoup sont chrétiens.
Une recherche de Jean-Pierre Lassale, maître-assistant agrégé à Toulouse, établit que le mot "communiste" a été employé dès le début du 18ème siècle : un fils fait l’éloge de son père qui vient de décéder le 25 juillet 1706 : "il a vécu en parfait homme, bon chrétien, fort charitable, estimé et aimé de tous, homme de bon sens, bon communiste" (l’Humanité daté du 9 février 1982).
Tout un symbole : traditionnellement, la mairie de Nazareth est détenue par les communistes chrétiens. (Pour rappel Joseph et Marie étaient originaires de Nazareth !)
Ainsi aux élections de 1998, le communiste chrétien Ramez Jeraisy est réélu comme maire avec 52 % des suffrages. Il est toujours maire de Nazareth à l’heure actuelle.
Autre symbole fort : le maire communiste (PCF) d’Ivry-sur-Seine Pierre Gosnat a inauguré le 17 septembre 2005 une église qui a été restaurée par la ville. Cette église se trouve... rue Lénine !
Source ici
   
Marx a écrit (Mega I.2-441) "l’amour du prochain que prêchait le christianisme antique, que certains reconnaissent comme la révolution du communisme, est une des sources d’où découle l’idée des réformes sociales".
 
Engels (communiste ami de Marx et qui a écrit avec lui le Manifeste du Parti Communiste) a écrit, dans la Circulaire contre Kriege, qu’en 1844 "les communistes français, alors qu’ils appartiennent à une nation notoire pour son incrédulité, sont eux-mêmes chrétiens".
Il a également évoqué dans Études philosophiques (éditions sociales - 1961 - p.132) "un élément primitif d’antagonisme chrétien de classe susceptible de devenir un jour dangereux pour les richards".
Dans sa correspondance avec Marx (Correspondance - T IV - éditions sociales - 1974 - p.148) il dit que "l’histoire du christianisme primitif offre de curieux points de contacts avec le mouvement ouvrier moderne. Comme celui-ci, le christianisme était à l’origine le mouvement des opprimés. Il apparut tout d’abord comme la religion des esclaves et des affranchis, des pauvres et des hommes privés de droits, des peuples subjugués ou dispersés par Rome. Tous deux, le christianisme aussi bien que le socialisme ouvrier, prêchent une délivrance prochaine de la servitude et de la misère".
Dans Sur la religion (éditions sociales-1972-p.111) il note qu’au 16ème siècle encore la Bible "est une arme puissante les paysans avaient utilisé cette arme en tout sens contre les princes, la noblesse et le clergé".
Page 336 il reconnaît que le message chrétien insuffle à ses porteurs une ardeur combative qui se manifeste par "l’active propagande, la lutte sans relâche contre l’ennemi du dehors et du dedans, le fier aveu de ses convictions révolutionnaires devant les juges païens, le martyre courageusement enduré dans la certitude de la victoire".
Enfin, page 204, il précise que "comme tous les autres grands mouvements révolutionnaires, le christianisme est l’oeuvre des masses".
Marx et Engels sont athées. Cependant, en 1871 Marx critique le programme de Bakounine qui prescrivait l’athéisme comme dogme aux membres de l’organisation ouvrière (Critique des programmes de Gotha et d’Erfurt - éditions sociales - 1972 - p.142). Et plus tard Engels s’oppose à l’inscription de la reconnaissance de l’athéisme dans le programme du Parti ouvrier.
Ainsi, quand l’Union Soviétique et la Chine Populaire ont décidé d’inscrire l’athéisme dans leur Constitution et de le déclarer doctrine officielle, ils n’ont pas respecté les recommandations de Marx et Engels.
Quand aux prêtres-ouvriers, ce sont des prêtres en France qui ont décidé de devenir ouvriers (tout en restant prêtres) pour être en contact avec le monde ouvrier. Beaucoup de ces prêtres ont adhéré au Parti Communiste.
Le prêtre-ouvrier Jo Lafontaine a dit (Prêtre-ouvrier insoumis-éditions du Cerf-page 79) : "croyant catholique au Christ dans l’Église, je pense que la foi peut coexister dans la conscience d’un homme, avec la conscience révolutionnaire et avec tout progrès de l’humanité".
Pierre Dupuy, un prêtre-ouvrier militant au PCF s’est même présenté aux élections régionales en 1992 sur une liste du PCF.
À lire son interview
 
Un autre exemple c’est celui du père Camillo Torrez, un prêtre Colombien. Il a crée un mouvement de guérilla armée et a d’ailleurs été tué au combat. Ce mouvement appelé ELN (Armée de Libération Nationale en espagnol) est un mouvement de guérilla d’inspiration castriste et marxiste-léniniste qui existe toujours aujourd’hui et qui a été dirigé jusqu’en 1999 par un autre prêtre : le père Manuel Pérez. Plusieurs prêtres ont rejoint l’ELN. L’ELN est un mélange de guévarisme et de Théologie de la Libération. L’ELN défend les pauvres de Colombie et pratique la démocratie directe dans les municipalités où elle est implantée. Malheureusement elle est férocement combattue par le gouvernement Colombien et les États-Unis.
Camillo Torrez disait : "Le devoir de tout chrétien est d’être révolutionnaire et le devoir de tout révolutionnaire est de faire la révolution". Il disait aussi "si Jésus était vivant aujourd’hui, il serait un guérillero".
À lire deux articles très intéressants sur ce sujet :
Premier article
Deuxième article
Et ici le site internet de l’ELN.
Le père James Carney (1924-1983), un jésuite, se décrit comme étant un marxiste-chrétien.
Voir sa biographie.
François Houtart (né en 1925) est un prêtre et sociologue belge. Il est marxiste.
Voir sa biographie.
Chris Hani, compagnon de Nelson Mandela, martyr du mouvement de libération en Afrique du Sud. Il était chrétien et secrétaire général du Parti communiste.
A la mort de Lénine, Léon Trotsky publie ses souvenirs. Ce recueil devait servir de matériau à un livre plus fouillé qui ne sera pas publié. Extrait de ce texte : "Dans un Congrès des Soviets, on vit monter à la tribune un représentant assez connu d’une secte religieuse, un communiste chrétien (ou quelque chose dans ce genre), très débrouillard et madré, qui, aussitôt, entonna une antienne en l’honneur de Lénine, le disant "paternel" et "nourricier" ".
Source ici
 
En Angleterre aux 14ème et 15ème siècles, se trouve le mouvement communiste chrétien des Lollards dans lequel on affirme que "Quand Ève filait et Adam bêchait", il n’y avait ni riches ni nobles.
Des mouvements similaires, les Frères Moraves et les Frères suisses (surnommés "Anabaptistes"), communistes, féministes et pacifistes, se manifestent sur le Continent aux 15ème, 16ème et 17ème siècles, et ont des groupes en Grande-Bretagne.
De même, d’autres prédicateurs Baptistes, civils ou militaires, fondent une Commune de squatters : les Diggers qui se nomment ainsi en l’honneur d’un groupe de travailleurs révolutionnaires de 1608. La fondation de ladite commune doit n’être qu’une étape dans l’édification de la République Chrétienne Communiste Universelle. Ils mettent tout en commun.
À cette époque un certain nombre de Quakers sont communistes.
Un certain nombre d’anabaptistes avaient des vues révolutionnaires sur l’organisation politique et sociale, alimentées par la misère extrême des classes populaires d’alors. Luther, d’après eux, n’avait réalisé que la réforme religieuse ; il fallait mettre celle-ci en application dans la société même, et réaliser le communisme religieux prêché, selon eux, par l’Évangile.
Une tentative d’application de cette doctrine a eu lieu à Münster en Westphalie (Allemagne) en 1532 sous la direction d’un tailleur, Johann Bockhold (1509-1536) aussi appelé Jean de Leyde. La ville fut pendant trois ans aux mains des révoltés qui y instituèrent la communauté des biens. Finalement, la révolte fut noyée dans le sang en 1535.
Un autre anabaptiste célèbre fut Karlsatadt.
Mais le plus célèbre de ces anabaptistes est sans nul doute Thomas Münzer. Page 114 de son livre Sur la religion (éditions sociales-1972) Engels parle de la guerre des paysans de l’Europe Centrale dirigée par le théologien Thomas Münzer (1489-1525) dont le programme "était moins la synthèse des revendications de plébéiens de l’époque qu’une anticipation géniale des conditions d’émancipation des éléments prolétariens en germe parmi les plébéiens, exigeait l’instauration immédiate sur terre du Royaume de Dieu".
Engels dira en outre de lui que "son programme politique frisait le communisme". Engels le qualifiera également de "prophète de la Révolution".
Thomas Münzer a dis que pour lui "le royaume de Dieu n’était pas autre chose qu’une société où il n’y aurait plus aucune différence de classe, aucune propriété privée, aucun pouvoir de coercition indépendant des membres de la société".
Des groupes animés en Toscane entre 1860 et 1878 par David Lazzaretti, paysan et ermite, qui, allant d’une congrégation de type franciscain primitif à une sorte de tiers ordre, constituent "une société communiste de travail et de consommation".
Source ici et ici
À lire un article sur ce sujet
 
Engels a constaté l’existence de plusieurs communautés chrétiens communistes notamment les shakers. Ces communautés (une dizaine) ont été crées aux États-Unis au début du 19ème siècle. Elles mettent tous leurs biens en commun.
Un autre exemple est celui de la communauté luthérienne des rappites qui date de la même époque. Elle fut créée en Pennsylvanie (États-Unis). Voici quelques-une des règles de cette communauté :

- chacun met en commun ce qu’il a, sans prétendre à aucun avantage en retour

- dans la communauté tous sont égaux

- chacun travaille uniquement pour le bien-être de toute l’association et non pour soi

- la communauté s’engage à fournir à chaque membre et sa famille les denrées nécessaires à la vie, et à apporter les soins adéquats aux malades et aux vieillards ; si les parents meurent ou s’en vont en laissant les enfants, c’est la communauté qui pourvoira à leur éducation.
À lire la description de ces communautés par Engels
Les Moines et surtout les Franciscains du Moyen-Âge étaient un mouvement chrétien farouchement anticapitaliste ayant pour but la restauration du communisme chrétien des premiers siècles de l’Église. Et François d’Assise, qui sera déclaré saint par l’Église catholique.
Les protestants baptistes et les piétistes au 17ème siècle étaient souvent niveleurs (communistes protestants).
Le mouvement chrétien Réveil piétiste allemand au 18ème siècle était lui aussi un mouvement communisant.
L’historien Arthur Bestor a fait le recensement des témoignages écrits sur les communes socialistes chrétiennes des dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles aux États-Unis et ces témoignages faits par des Américains et par des visiteurs concordent presque tous pour dire que ces communautés socialistes étaient des réussites au niveau économique. Ces communautés ont été fondées par les Mennonites, les Piétistes, l’Église protestante de Moravie. En Moravie (actuelle République Tchèque) justement une communauté communiste et protestante a été créée au 17ème siècle : la communauté des Huttérites. Les huttérites ont ensuite émigré en Amérique du Nord pour fuir les persécutions à leur encontre. Leurs descendants vivent encore en petites communautés où la propriété privée n’existe pas et où l’argent est mis en commun.
Dans les communautés Jesus People de Chicago qui existent toujours à l’heure actuelle tous les revenus sont mis en commun.
Source ici et ici
En 2004 l’évêque de Soissons, Marcel Herriot, a fait bataille avec le Parti Communiste Français contre le licenciement par l’entreprise multinationale Michelin de 450 ouvriers.
Source ici
Dans les premiers siècles de l’Église, la grande majorité des défenseurs de l’orthodoxie évangélique, fait de la mise en commun des richesses, une norme de la Vraie Foi.
Le Réveil de John Wycliff au 14ème siècle, est à l’origine du socialisme britannique (tout comme les Méthodistes Primitifs seront à l’origine des syndicats socialistes britanniques du 19ème siècle). Wycliff et ses partisans en effet, prônent comme beaucoup d’autres avant eux, l’abolition de la propriété privée, pour restaurer la Foi évangélique.
Source ici
Saint Simon (1760-1825) est un communiste et un chrétien. Marx s’est notamment inspiré de ses écrits et de sa doctrine.
Du 16ème au 18ème siècle en Amérique du Sud des religieux Jésuites ont fondé des "reducciones". Ce sont des communautés d’indiens vivant selon le mode de vie communiste où chacun reçoit "selon ses nécessités" (à rapprocher de la formule marxiste "à chacun selon des besoins"). Ces reducciones ont concerné 180 000 personnes. Alors que les colons espagnols et portugais massacraient et réduisaient en esclavage les indiens, dans les reducciones ces derniers étaient libérés de l’esclavage et protégés des colons.
Source ici
En Europe du 10ème au 13ème siècle, nous avons les Albigeois (plus connus sous le nom de Cathares). Ce mouvement chrétien lutte contre la richesse du haut-clergé et condamne le droit de propriété.
Thomas More, savant, juriste, théologien et homme d’État anglais (1478-1535) a, dans son livre l’Utopie (c’est d’ailleurs de cet ouvrage que nous vient le mot "utopie"), tracé les contours d’une société où la propriété privée est abolie, ce qui est pour lui la condition de bonheur humain. Il a été béatifié par l’Église Catholique en 1886 et canonisé en 1935 (déclaré Saint).
Jean Chrysostome, Évêque de Constantinople, (407 après JC - il sera déclaré Saint et Père de l’Église par l’Église catholique). Il vante la communauté des biens de l’Église primitive et prêche son rétablissement. Pour résoudre les problèmes de pauvreté de Constantinople il propose aux habitants de cette ville de mettre en commun tous leurs biens. Il déclarera : "Si on revenait au communisme primitif, ne ferait-on pas un ciel de la terre ?". C’est lui qui a inventé la formule qui sera reprise par Proudhon "la propriété c’est le vol".
Les premiers Pères de l’Église étaient de fervents "partageux", adversaires de la propriété privée, favorables à la communauté des biens.
Les Donatiens, un groupe chrétien en Afrique du Nord du 4ème au 6ème siècle de notre ère. Exprima les intérêts des esclaves et des petites gens et tendit vers la communauté des biens.
En Bohème, nous avons les Taborites. Les Taborites s’inspirent de Jean Hus. Celui-ci, qui était né vers 1369 est devenu prêtre et prédicateur, il ne se prononce pas seulement pour la réforme de l’Église, mais pour une transformation de la société dans un sens égalitaire. Certains Taborites revendiquent même une égalité totale des biens et la suppression de l’État. Ils s’appellent mutuellement frères et soeurs. Ils partagent entre eux jusqu’aux oeufs et croûtes de pain, veulent vivre dans l’imitation de l’Église primitive et mettent tout en commun.
Source ici et ici
Au 17ème siècle, le dominicain Campanella, précurseur du communisme, souhaitait la réalisation du Royaume de Dieu sur terre sous la forme d’une cité utopique qu’il appelle la Cité du Soleil. Il préconise la propriété collective des moyens de production.
Au Brésil, Armando Ziller, l’un des principaux syndicalistes employés de banque jusqu’à 1964. Élu représentant à l’Assemblée de l’État du Minas Gerais par le Parti Communiste, il a gardé la religiosité chrétienne méthodiste (protestante) pendant tout son parcours syndical et partisan.

Voici des extraits de son autobiographie :

"Cette idée communiste est née de la lecture de l’Évangile et des privations que nous souffrions à la maison. Parce que, si j’avais eu de la nourriture à la maison, la bonne table et tout le reste, ces idées ne m’auraient pas concerné. Mais, comme j’avais dit à la maison que Jésus Christ était toujours du côté des pauvres, en demandant de partager je-ne-sais-pas-quoi, et les riches de l’Église ne partageaient pas, j’ai dit : Ces gens ne font pas ce qui est écrit là. Moi, qui n’avais jamais entendu parler de Marx, ni de Lénine."

"Je n’avais jamais entendu parler de Parti Communiste, comme j’ai dit, ni des leaders, ni des créateurs de l’idée du socialisme scientifique. Et je pensais même que j’étais en train d’adapter le christianisme à l’âge moderne, en faisant une espèce de christianisme social, de façon que personne n’ait faim, que personne ne garde le ventre creux, que personne ne souffre des privations quand un ami a dit : Mais ça c’est le communisme."

"Jai reçu le Manifeste communiste de Marx et Engels. Et cela a produit en moi la même opération que j’ai ressentie, le même effet que j’ai ressenti, quand j’ai lu les Évangiles pour la première fois."

"La lecture de la Bible, à mon avis, conduirait le peuple au socialisme il y a deux mille ans Jésus Christ a demandé d’aimer le prochain."
 
Au Brésil toujours, nous avons également Olivio Dutra, gouverneur de l’État du Rio Grande do Sul. Il se définit lui-même comme étant un marxiste-chrétien.
Source ici
Le français Constantin Pecqueur (1801-1887) élabore une doctrine, sorte de communisme religieux, qui réclame la socialisation du sol et des instruments de production, l’éducation intégrale et la formation d’une association universelle où chacun aura sa fonction bien définie, ses droits, ses devoirs, sa part de bonheur, cette association devant, en se développant aboutir à la "République de Dieu", c’est à dire le gouvernement de tous par tous, l’exploitation du globe au profit de tous et de chacun.
Ses ouvrages ont influencé Karl Marx lors de la rédaction de son livre le Capital, où Pecqueur y est souvent cité au travers de ses publications.
Source ici
L’ancien évêque de Lyon et ancien supérieur du Prado de Lyon (fondation pour orphelins), Monseigneur Alfred Ancel a dit : "Je me sens plus proche d’un communiste incroyant dévoué à ses camarades que d’un croyant résigné à l’injustice et qui reste en dehors de tout combat pour la justice" et "Il y a beaucoup de vérités que j’ai découvertes grâce au marxisme et il y a une recherche que je n’aurais jamais faite si je ne l’avais pas rencontré".
Maurice Thorez, secrétaire national du Parti Communiste Français de 1930 à 1964 a écrit (Oeuvres
- T XIV - p.166) "les monastères constituent des groupements communistes d’intention, de fait et d’action".
De plus, en 1936 il a prononcé le célèbre discours de la "main tendue" aux catholiques, les invitant à soutenir le Front Populaire et à s’allier avec les communistes face au fascisme et au nazisme qui grandissaient en Europe (Hitler est arrivé au pouvoir 3 ans plus tôt en 1933).
Du 26 octobre au 1er décembre 2000, le PCF a organisé une exposition intitulée "Jésus-Christ et l’humanité, troisième millénaire" qui a rassemblé les oeuvres de trente peintres et sculpteurs contemporains sur Jésus.
À cette occasion Antoine Casanova, responsable de la Commission des relations avec les milieux et mouvements religieux du PCF, a déclaré "Ne pas commémorer la figure du Christ serait un obscurantisme" et il a expliqué que "L’athéisme n’est pas au coeur du communisme" (Actualité des religions novembre 2000).
Extrait de la présentation de cette exposition par le PCF :
"Nous avons choisi le type de réponse qui puisse être la plus décapante pour tout le monde : confessions religieuses diverses, courants idéologiques pluriels y compris nous-mêmes, en demandant à trente et un artistes contemporains de construire pour les visiteurs de la Place du Colonel-Fabien (le siège du PCF) une image contemporaine de Jésus de Nazareth et de son message universel d’égalité et d’espoir.

Dans les complexes processus sociaux et culturels du 1er siècle de l’Empire romain s’opère une innovation historique alors lumineuse et capitale : avec Jésus de Nazareth et son mouvement, Dieu est désormais pensé et vécu comme venu vivre en humain pauvre, persécuté, debout, apportant le salut à tous -quels que soient leur communauté ethnique, leur rang ou leur sexe- source vivante et provocante de l’appel à l’inaltérable dignité de la personne, base d’incessants ressourcements des actions pour la fraternité, l’égalité des droits, la justice."
Article sur cette exposition
Robert Hue, secrétaire national du PCF de 1994 à 2001 et candidat du PCF aux élections présidentielles de 1995 et 2002 souhaite une société "de partage pas au sens des "partageux" mais bien plutôt au sens où mes amis chrétiens emploient ce mot : pour dire la fraternité et la solidarité" (Communisme, un nouveau projet - 1999).
Il a déclaré également :
"La religion catholique, avec son humanisme, a été un élément important, une source de résistance."
"Je considère que la participation des structures religieuses dans le débat politique est une intervention citoyenne."
"Ceux (les textes des évêques) consacrés à la crise de la politique sont remarquables de lucidité. Ils apportent des réponses qui doivent être celles de toute la société."

Source : Témoignage Chrétien mars 2002
À la mort de Jean Paul II, il a fait mettre en berne les drapeaux de la ville dont il est maire (Montigny-les-Cormeilles).
En outre il a participé comme invité à une émission spéciale en hommage à Jean-Paul II sur KTO, la chaîne de télévision catholique française.
Au 19ème, les socialistes utopiques comme Fourrier ou Wilhelm Weitling se réfèrent au Christ. Weitling était un théoricien du communisme "chrétien" et "égalitaire" (utopique). Marx loua ses "écrits géniaux" et Engels le qualifia de "fondateur du communisme allemand".
Étienne Cabet (1788-1856) écrit que "le communisme c’est le christianisme dans sa morale et sa pureté, avant qu’il ait été dénaturé par le catholicisme". Cabet a fondé une colonie communiste aux États-Unis (Nouvelle-Orléans).
La biographie de Weitling
En Irlande l’IRA (Armée Républicaine Irlandaise) et son aile politique le Sinn Féin est catholique et marxiste.
Site internet du Sinn Féin
Le journaliste allemand Kriedge se réfère à la religion pour construire un "socialisme vrai". Il veut donner la religion comme assise au socialisme, et réaliser le socialisme dans le christianisme.
À l’inverse, pour les socialistes utopiques français c’est le christianisme qui doit se révéler dans le communisme.
Jacques Roux, vicaire de Notre-Dame des Champs à Paris, est inspirateur et organisateur des soulèvements populaires contre la grande bourgeoisie. Dans un discours à la Convention le 25 juin 1793, il déclare "La Liberté n’est qu’un vain fantôme quand une classe d’homme peut affamer l’autre impunément. L’Égalité n’est qu’un vain fantôme quand le riche, par le monopole, exerce le droit de vie ou de mort sur son semblable".
Jean Jaurès, socialiste et fondateur du journal l’Humanité mais également chrétien anti-clérical, dira de lui "c’est jusqu’au bout le mélange de libre exaltation chrétienne et de ferveur révolutionnaire" (Histoire socialiste de la Révolution française - éditions sociales - 1972 - VI - p.174/32).

Jean Jaurès qui a déclaré "La Bible fait bondir la tête et le coeur des hommes, tressaillir les collines. C’est le livre des sursauts, des images grandioses et tragiques, des grandes revendications sociales, des prophéties annonçant l’égalité fraternelle des hommes, amenant la disparition de la guerre entre les peuples, l’apaisement des nations irritées et de la nature elle-même".
La Commission épiscopale du monde ouvrier, dans une note du 1er mai 1972, remarquait que "des éléments importants du marxisme ont été assimilés par des travailleurs chrétiens. Ils ne leur semblent pas incompatibles avec leur foi".
Le pape Jean-Paul II, pourtant opposé au communisme, a déclaré dans le journal Le Monde daté du 3 novembre 1993 qu’il y avait "des graines de vérités dans le programme socialiste" et qu’il ne fallait pas "fermer les yeux sur les bonnes choses réalisées par le communisme : la lutte contre le chômage, le souci des pauvres".
Extrait du rapport de l’Action Catholique Ouvrière (ACO) de 1977 : "Dieu, nous croyons qu’il est vivant aujourd’hui et qu’il nous précède tout spécialement parmi les plus démunis, les plus écrasés, qui n’ont pas la puissance, l’argent, les relations, mais qui cependant réagissent contre l’injustice, même si cela n’apparaît pas toujours dans l’action collective".
À noter : l’ACO, créée en 1951 par l’Église Catholique, a vu un certain nombre de ses membres entrer au Parti Communiste dans les années 1960.
Une organisation semblable, la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC), fondée en 1927 par l’Église Catholique, a vu et voit encore un certain nombre de ses membres adhérer au Parti Communiste. Le 1er octobre 2006, Marie-George Buffet (secrétaire nationale du PCF) a participé aux États-Généraux de la JOC pour l’emploi des jeunes.
Le pasteur Lucius Walker, directeur du mouvement FSCO-Pasteurs pour la paix, organisation qui organise régulièrement dans divers pays des "Caravanes pour la paix" et qui est allée à Cuba, y a déclaré à La Havane le 1er mai 2003 (à l’occasion de la Journée Internationale des Travailleurs, en présence d’une foule d’un million de cubains et du président Fidel Castro) :
"nous affirmons les belles valeurs et les beaux principes auxquels le peuple cubain adhère"
"le monde a besoin de Cuba"
"aucune nation ne fournit autant d’aide gratuite à la santé au reste du monde ; aucune nation n’envoie autant d’éducateurs gratuitement"
"face à toutes ces injustices (le blocus américain sur Cuba), vous avez maintenu, peuple cubain aimé et beau, une position morale élevée, vous êtes restés disciplinés et vigilants. Vous devez continuez à conserver une morale élevée. Le pasteur qu’il y a en moi me pousse à croire que Jésus décrivait Cuba de 2003 dans son Sermon sur la montagne de Galilée"
"Cuba, vous êtes un peuple béni. Vous êtes un peuple que l’humanité aime ; vous êtes béni dans le monde. Vous êtes la lumière du monde"
"résistez dans vos rêves, résistez dans vos valeurs, résistez dans votre révolution"
Le 22 janvier 1998 le pape Jean-Paul II a fait une visite officielle à Cuba. À la mort de Jean-Paul II Fidel Castro est allé à une messe en son hommage et a décrété 3 jours de deuil national à Cuba.
Fidel Castro a déclaré il y a quelques années que Jésus était communiste. Fidel, bien qu’athée, se considère "chrétien sur le plan social".
Un groupe de jeunes cubains, la brigade "Frank Païs", est composée de chrétiens et de membres de l’Union des Jeunes Communistes de Cuba. Une pasteure baptiste (chrétienne) cubaine, Estela Hernandez a expliqué que ce groupe démontrait que l’entente entre chrétiens et marxistes est parfaitement possible et que chrétiens et révolutionnaires ont des objectifs communs, dont la défense des droits des plus démunis, clairement exprimée dans les idéaux prônés par Jésus-Christ.
La célébration des 30 ans de ce groupe a regroupé le révérend Raul Suarez (directeur du centre cubain "Marin Luther King" et fondateur de la brigade) et Caridad Diego, responsable du Bureau des Affaires religieuses du Comité central du Parti Communiste de Cuba.

À partir des années 1980 l’Église catholique cubaine a reconnu les aspects positifs du régime castriste, notamment sur le plan social et a condamné l’embargo américain sur Cuba.
En août 2006, suite à l’hospitalisation de Fidel Castro, près de 300 protestants cubains ont prié dans un temple de La Havane (capitale de Cuba) pour le rétablissement de Fidel Castro.
L’Église catholique cubaine a de son côté appelé à prier pour que Dieu accompagne le président Fidel Castro dans sa maladie.
Quand au président du Venezuela Hugo Chavez, très à gauche et proche du communisme, il est très chrétien. Ainsi il a toujours avec lui une Bible et un crucifix.
Voici quelques extraits de son discours annuel le 14 janvier 2005 :
"je commence par invoquer Dieu le Tout-Puissant, créateur de l’univers, le Christ, rédempteur des peuples, militant illustre et plus grand martyr des siècles"
"Merci à Dieu et merci à notre peuple pour ce 2004 !"
"Je demande à Dieu, et faisons tout ce que nous devons faire nous autres, que l’économie vénézuélienne continue sa relance et continue aussi de récupérer sa souveraineté et sa capacité d’engendrer du bonheur pour tous les Vénézuéliens"
"Je demande toujours l’aide de Dieu. Fidel, comme il est athée, m’écrit quand même : "Chavez, que Dieu t’aide, toi et tes amis." Fidel Castro est chrétien sur le plan social, oui, il le précise toujours : sur le plan social. Donc, je demande à Dieu de nous aider, et je demande de l’aide à toute la nation, car ce n’est pas la seule responsabilité du gouvernement"
Et voici un extrait d’un autre de ses discours :
"À certains moments, Martin Luther King parlait de Jésus, le roi des peuples, le seigneur du Venezuela, de Jésus, mon commandant, de Jésus, celui de Bethléem, de Jésus, celui de Nazareth, de Jésus, celui de la Croix, de Jésus le ressuscité, de Jésus le Rédempteur. Martin Luther King était chrétien. Nous aimons toujours plus le Christ, et chaque jour, laissez-moi vous le dire, je comprends plus le Christ, sa passion, son amour, chaque jour je suis plus chrétien et je loue mon Seigneur, mon commandant en chef.
Je vais vous lire un passage et je me retire. Écoutez bien, parce que c’est la parole de Jésus, pour nous ses disciples c’est un ordre qui vient depuis presque deux mille ans, pour le clairon de la patrie appelle, même les pleurs de la mère cessent."
Chavez a dis aussi :
"le premier socialiste de notre ère fut le Christ. Je suis chrétien et je pense que le socialisme doit se nourrir des courants les plus authentiques du christianisme"
"Judas était le premier capitaliste... Il a vendu Jésus, le premier socialiste"
"les vénézuéliens doivent choisir entre le capitalisme qui est la route pour l’enfer, et le socialisme, pour ceux qui veulent construire le Royaume de Dieu sur terre"
"Parmi les éléments qui pourraient définir le socialisme du XXIème siècle, je dirais que la première caractéristique est l’élément moral. Il faut commencer par cela, par la conscience, par l’éthique. Le Che a beaucoup écrit sur la morale socialiste. Quelle que soit la vision du monde que l’on a, il faut nous réapproprier le sens éthique de la vie. Ce que je dis là tient sans doute beaucoup du christianisme : "Aimez-vous les uns les autres" ou "Aimez votre prochain comme vous même". En réalité, il s’agit de ceci : de la solidarité avec le frère."
"Il faut aussi rappeler le Christ et ce qu’il a dit à l’homme riche qui voulait aller au ciel : vends tout ce que tu possède et partage-le entre les pauvres. L’homme s’est mis à pleurer parce qu’il n’était pas capable de faire cela. Le Christ a alors lancé cette phrase célèbre : "Il est plus facile pour un chameau de passer par le trou d’une aiguille que pour un riche d’entrer dans le royaume des cieux"."
Il a également dis :
"Plus que jamais nous avons besoin de Jésus Christ"
Et il a loué le ’’Christ, le Christ rebelle, le Christ révolutionnaire, le Christ socialiste’’.
Les nombreux programmes mis en place par le gouvernement vénézuélien pour lutter contre la pauvreté sont regroupés sous le nom de "Mission Christ".
Environ la moitié des militants du Parti Communiste du Venezuela (l’un des membres de la coalition qui soutient Hugo Chavez) sont chrétiens.
Source ici, ici, ici et ici
Mikhaïl Gorbatchev, ancien président de l’Union Soviétique et prix Nobel de la Paix, a dit : "L’idée socialiste elle puise son origine dans le christianisme, aussi bien que dans des courants philosophiques...".
Suite à la rencontre entre Gorbatchev et le pape Jean Paul II en mars 1990, l’ambassadeur de l’Union Soviétique auprès du Vatican, Youri Karlov, explique "nous commençons seulement à comprendre à sa pleine mesure que le marxisme se fonde sur les mêmes racines que le christianisme, sur une expérience séculaire commune à toute l’humanité" (La Croix daté du 19 septembre 1990).
Il a dit que "Jésus était le premier socialiste".
Madeleine Delbrêl, écrivaine et poétesse chrétienne a écrit dans son livre Espoir marxiste et espérance chrétienne ceci : "Dans le Parti communiste, je suis persuadée que le mobile le plus puissant qui fasse agir un militant est, très souvent, pour ne pas dire le plus souvent, l’amour... L’expérience communiste, qui est une grande expérience, est l’expérience d’un amour. C’est un amour qui espère quelque chose. Je prétends que la plupart des communistes ne sont communistes que parce qu’ils aiment les hommes, parce qu’ils n’ont pas voulu prendre leur parti de ce qui, dans le monde, est souffrance évitable".
Dans un autre livre Nous autres gens de la rue (1966-Éditions du Seuil-page 311) elle écrit : "travaillant de plus en plus avec les communistes, de plus en plus d’accord avec eux sur le monde scandaleux où nous vivons ensemble et l’efficacité qu’exigeait la suppression de son scandale, j’arrivais à envisager une décision qui me paraissait harmonieuse : je leur laissais leur athéisme, je gardais notre Dieu, et ensemble nous luttions pour la justice humaine".
Dans l’hebdomadaire Témoignage Chrétien n° 3121 du 9 septembre 2004, un dossier a été consacré aux communistes-chrétiens. Son titre : "Chrétiens et communistes : il était une double foi".
On y voit notamment le témoignage de Pierre Dharéville, membre d’une équipe de l’Action Catholique Ouvrière, ancien journaliste à l’Humanité et actuel collaborateur de Marie-Georges Buffet (secrétaire générale du Parti Communiste Français).
Celui-ci pense que son engagement au PCF est "en phase avec la radicalité du message du Christ". Il rajoute :
"mon engagement politique est le fruit de ma foi"
"il n’y a pas pour moi d’incompatibilité entre le fait d’être chrétien et le fait d’être communiste. Il y a même complémentarité en ce qui me concerne. L’amour, ça doit être quelque chose de palpable, aujourd’hui. Et dans les luttes sociales, il y a quelque chose de l’amour de Dieu qui se révèle".
Dans ce même article, nous avons le témoignage de Claire Godezenne. Elle est issue de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne et membre du PCF. Dans l’article, elle a notamment déclaré "Je pense qu’il y a plus de croyants qu’on ne croit au parti communiste".
L’historien catholique Pierre Pierrard, spécialiste de l’histoire des rapports de l’Église et de la classe ouvrière a dit que "sans sacrifier au syncrétisme, chrétiens et communistes peuvent et doivent travailler ensemble au service de l’humanité, les chrétiens mettant à profit la science des marxistes, ceux-ci tirant profit du dynamisme de la foi, chrétienne et fortement vécue".
Flèche Voici un extrait du journal Le Populaire (journal français du 19ème siècle, journal officiel de la SFIO, Section Française de l’Internationale Ouvrière - ancêtre du Parti Socialiste mais bien plus à gauche car à l’époque était quasi-communiste !) :
"Est-ce que vous n’avez pas vu dans l’Évangile que Jésus, ce Jésus adoré comme un Dieu, proclamait la Fraternité et l’Égalité, qu’il condamnait l’opulence et la richesse, qu’il concentrait tout son intérêt sur le pauvre et l’opprimé, qu’il recommandait l’association fraternelle, qu’il vivait en Communauté avec ses apôtres, en un mot qu’il était communiste ? Oui, Jésus était communiste, et ses apôtres, et les Pères de l’Église, et les premiers chrétiens étaient communistes."
Durant l’automne 1878, Tommy Fallot (1844-1904), pasteur à l’Église évangélique libre de la Chapelle du Nord et animateur d’une salle de la mission Mac All dans le quartier de La Villette, prononce onze sermons qui constituent la première expression publique d’un discours chrétien social visant à "établir la royauté du Christ dans tous les domaines" : le socialisme "a emprunté à l’Évangile une bonne partie de son programme. Il veut constituer la société sur les bases de la justice, l’Évangile le veut aussi ; à cet égard blâmer le socialisme serait condamner l’Évangile et les prophètes".
L’écrivain Henri Barbusse (1873-1935), issu d’une famille paysanne protestante, devient directeur littéraire de l’Humanité. Paul Vaillant-Couturier (1892-1937), fils de bourgeois protestants libéraux glisse également vers le pacifisme puis le bolchevisme, il a été rédacteur en chef de l’Humanité. Dans les années 1927-1936, André Gide voyait dans le communisme la relève du christianisme, infidèle à ses origines évangéliques.
A l’autre marge du socialisme chrétien protestant, apparaît dans la décennie 1900 un noyau de huguenots anarcho-communistes, d’abord à Paris, puis dans les "Solidarités" du Nord. Ernest Armand (1872-1962), militant de l’Armée du Salut (de 1889 à 1897) après une conversion, lance avec sa compagne Marie Krugel un périodique, L’Ère Nouvelle, tribune libre du prolétariat rédigé par des disciples du Christ, qui se propose comme but de répandre "l’Évangile
intégral" et avance le mot d’ordre d’"évangélisation des prolétaires par les prolétaires eux-mêmes". Il s’agissait de vivre ici et maintenant le Royaume à venir en transgressant les institutions (famille par l’union libre, armée par l’insoumission, propriété par le collectivisme) édifiées par Satan pour faire obstacle à l’avènement de la "Terre Nouvelle". L’Ère Nouvelle devient Revue d’émancipation intégrale et du communisme pratique en 1903.
"Un vrai chrétien doit devenir socialiste (s’il désire la réforme du christianisme) ; un vrai socialiste doit être un chrétien (si la réforme du socialisme le préoccupe) " a dis Karl Barth (surnommé le "pasteur rouge") en 1915.
En 1906 est fondée l’Union des Socialistes Chrétiens. Elle se divise en 3 tendances :

- À "droite", ceux qui craignent l’inféodation de l’USC à la Section Française de l’Internationale Ouvrière et répugnent à toute action politique active

- Au "centre", ceux qui veulent à la fois retourner à la vie évangélique des premiers chrétiens et hâter le Royaume en contribuant à l’écroulement du capitalisme "chef d’oeuvre d’habileté satanique" comme R. Biville et P. Passy, et Jules Jézéquel (1870-1963), alors secrétaire général des Églises réformées

- À "gauche", ceux qui sont prêts à établir le Royaume par la violence révolutionnaire comme H. Tricot. Ils formeront en 1927, lors d’une scission au sein de l’USC, l’Union des Communistes Spiritualistes.
Ces socialistes chrétiens diffusent des tracts à la sortie des églises au moment des élections, invitant les fidèles à voter socialistes pour "libérer les âmes de ceux qui étouffent sous le capitalisme oppresseur, donner à tous du travail et du pain, une place au banquet de la vie et au soleil de Dieu" . Lors de la grève générale, les socialistes chrétiens se rangent aux côtés de la classe ouvrière.
L’USC va se fondre dans la Fédération Protestante du Christianisme Social. Lors de son congrès de Chambon-sur-Lignon (septembre 1933), la FPCS se prononce pour une économie planifiée et dirigée et "l’appropriation collective des moyens de production".
L’ex-USC deviendra ensuite la "Fédération des socialistes chrétiens - branche française" (FSC-BF).
Cette dernière deviendra en 1935 le Front des Chrétiens Révolutionnaires, animé par Philip et le catholique Maurice Laudrain. En mai 1935, le mouvement se dote d’un mensuel : Terre Nouvelle. Cette publication du pasteur Tricot essaie d’associer christianisme et communisme. La revue atteindra 50 000 exemplaires. Le FCR sera l’une des deux organisations chrétiennes à adhérer au Front populaire. Endetté, il cessera de paraître en 1939.
À noter que les socialistes chrétiens vont subir, comme l’ensemble du mouvement socialiste, les effets de la grande scission du mouvement ouvrier au moment de la création de la Troisième Internationale. Les socialistes chrétiens "de gauche" quittent à la fois la Fédération romande et le Parti socialiste (Suisse) pour rejoindre le mouvement communiste.
L’USC comptera dans ses rangs des suisses et des belges, quelques catholiques comme l’abbé André Vral, et se dotera d’un
mensuel L’Espoir du monde.
À la suite d’une avance sur héritage, Paul Passy (1859-1950 - linguiste français, fondateur en 1886 de l’Association Phonétique Internationale, qui regroupait à l’origine des professeurs de langue. Il a participé à l’élaboration de l’Alphabet Phonétique International) crée en 1909 près de Fontette (Aube) la colonie de Liéfra (Liberté, Égalité, Fraternité) qui fonctionne selon la "loi de Moïse". Basée sur les principes du socialisme chrétien et du collectivisme, la terre, propriété collective inaliénable, est exploitée en commun. Des problèmes divers entraînèrent la fin de Liéfra à la veille de la Première Guerre Mondiale.
Sources ici et ici
James Keir-Hardie (1856-1915). L’un des principaux fondateurs du mouvement ouvrier britannique. Militant ouvrier écossais, puis mineur dans le Lancashire. Dirigeant de la première grève de mineurs dans cette région (1880), puis secrétaire de la Scottish Miners’ Federation (1886). Converti au christianisme, Keir-Hardie aura néanmoins à cette époque de nombreux contacts avec Engels.
Dans le cours de son activité, Keir-Hardie réalise rapidement que les travailleurs ont besoin de leur propre parti après avoir tenté de s’appuyer sur le parti libéral. A la fin des années 1880, il est socialiste et participe à ce titre au congrès de l’Internationale de Paris (1889).
Source ici
René Santraine est prêtre de la Mission de France. Il n’est pas communiste. Pourtant, c’est sur une liste affiliée au PCF qu’il a été élu il y a une dizaine d’années conseiller régional d’Île-de-France. Après quelques hésitations, la Mission de France lui a donné l’autorisation de se présenter sur cette liste.
Victor Considérant, l’une des grandes figures du "socialisme utopique" du 19ème siècle écrit :
"Le Christ glorieux est ressuscité et vous ne le retuerez pas, car il est esprit. Le Christ est une IDÉE, et cette IDÉE a pris possession de la conscience des peuples. Cette Idée, c’est le SOCIALISME."
Joseph Proudhon (1809-1865), célèbre anarcho-communiste français écrit dans son journal Le Peuple :
"Le conseil d’administration de l’Église chrétienne primitive prévient ses frères qu’un banquet fraternel aura lieu le 25 décembre, jour anniversaire de la naissance du Christ, fondateur du christianisme rationnel et social que nous professons. Banquet religieux et social présidé par le citoyen Chatel, fondateur de l’Église française, en mémoire de la naissance de Jésus-Christ, le grand apôtre du socialisme"
"Jésus est une individualité à retrouver, à restituer"
Albert Gandonou, écrivain, militant du Parti Communiste du Bénin, est également chrétien. Il est même un ancien séminariste catholique
Au Chili, Pedro Pinones Diaz est un chrétien membre du Parti Communiste Chilien. Il avait été envoyé en prison par le dictateur Augusto Pinochet à cause de son engagement communiste.
Source ici
Jean-Paul Boré, vice-président du Conseil Régional de Languedoc-Roussillon et membre du Parti Communiste, est également chrétien. Il est également le responsable des relations avec les croyants au sein du Parti Communiste.
Loys Masson (1915-1969), poète et Résistant français. Il était chrétien et communiste.
Voir sa biographie
Félix-Marcel Castan (1920-2001), écrivain qui a lancé la Biennale de poésie de Montauban puis le Festival de Montauban et fondateur du Centre international de synthèse du baroque, était catholique et communiste (membre du PCF).
Le cinéaste Jean-Claude Brisseau est chrétien et marxiste.
Source ici
Anton Brenner, professeur allemand, est communiste et catholique. Aux élections municipales de 2000 en Bade-Wurtemberg (länder allemand), il a été élu conseiller municipal sur une liste unitaire PDS-DKP (Parti du socialisme démocratique - Parti communiste allemand).
Un article sur lui
Simone Weil (1909-1943), philosophe française était anarcho-communiste et chrétienne.
Un article sur elle
En 2003, Rosario Crocetta, candidat de Refondation communiste (le parti communiste en Italie), est élu maire de Gela en Italie (75 000 habitants). Il est également catholique.
Toujours en Italie, en 2005 Nichi Vendola, candidat de Refondation communiste (le parti communiste en Italie), est élu président de la région italienne de Pouilles (4 millions d’habitants). Il est également catholique.
À lire également cet article qui parle d’un excellent livre ...: "Chrétiens et communistes dans l’histoire, construire ensemble".
Le site d’un petit groupe aujourd’hui disparu : le Parti Communiste Chrétien.
Le site personnel d’un communiste-chrétien (avec forum de discussion).
Le site personnel d’un autre communiste-chrétien.
"Il y a en Russie beaucoup de sectes (ici il faut comprendre le mot secte comme un groupe religieux et pas comme une secte actuelle du genre les raëliens ou la scientologie), dont les partisans, conformément à leurs doctrines, s’efforcent depuis longtemps de mener une existence communautaire, communiste, plaçant à la base de cette aspiration les mots des Actes des apôtres : "Et personne ne disait que ce qu’il possédait fût à lui en particulier  ; ils mettaient tout en commun"."   
Octobre 1921, texte relu, amendé et approuvé par Lénine, extrait d’un appel diffusé à 50 000 exemplaires aux paysans membres des organisations religieuses russes.
Cet appel invitait les membres de ces Églises à s’installer sur des terres en friche, des domaines non partagés ou dans les sovkhozes alors moribonds pour y faire de l’agriculture.

Source  : A. Etkind, Rousskie Sekty i Sovetski Kommounism, Minouvcheie, n°19, pp. 310-341.
J’ai envoyé un courriel à l’Église Réformée de France (protestante) pour leur proposer de regarder mes recherches sur les liens entre communisme et christianisme. Voici leur réponse :
"Bonjour,
Merci de l’info.
Vous serez intéressé d’apprendre que l’une des expositions que nous avons organisée en l’an 2000, intitulée "Bible et art contemporain", avait été à l’époque parrainée, subventionnée, accueillie, par le conseil général de l’Allier, qui était à l’époque communiste.
Les protestants italiens travaillent également très bien avec le Parti Communiste Italien.
Cordialement"
Et bien évidemment n’oublions pas, même si c’est de la fiction, les livres et films de Don Camillo et Peppone.
Ces deux personnages vivent dans un petit village italien, Don Camillo est un prêtre et Peppone un militant communiste (maire puis député). Même s’ils se jouent des tours et se bagarrent souvent ils s’apprécient. À la fin du dernier film (Don Camillo en Russie), Peppone devient lui aussi prêtre mais il reste communiste (dans la dernière scène on le voit lisant le Manifeste du Parti Communiste de Karl Marx !).
George Sand (1804-1876), écrivaine française féministe et communiste a dit "le communisme est l’application de l’Évangile à la vie réelle".
Le cardinal italien Ersilio Tonini, invité à la fête du journal du parti Refondation communiste (le parti communiste en Italie), a déclaré que si il vivait aujourd’hui Jésus pourrait être communiste : à la question de savoir si Jésus, s’il vivait aujourd’hui, serait membre de Refondation communiste, le cardinal Ersilio Tonini a répondu : "N’exagérons pas, mais je crois qu’au moins il y penserait".
Source ici
Tertullien (150-230), chrétien tunisien, théologien qui sera déclaré Père de l’Église par l’Église catholique. Il était pour la mise en commun des biens.
Basile de Césarée (329-379), chrétien turc qui sera déclaré Père et Docteur de l’Église par l’Église catholique. Il écrit : "Comment s’enrichissent les possédants, sinon en accaparant les choses qui appartiennent à tous ? Si chacun ne prenait que selon ses besoins, laissant le reste aux autres, il n’y aurait ni riches ni pauvres".
Félicité de Lamennais (1782-1854), écrivain, prêtre et philosophe français. Il était communiste et chrétien.
Philippe Buchez (1796-1865), écrivain et homme politique français, fondateur du mouvement coopératif français. Il était communiste et chrétien.
Le comte Charles de Coux (1787-1864), économiste français. Il était communiste et chrétien.
Thomas J. Haggerty, prêtre américain. Il était marxiste. Il était l’un des fondateurs du syndicat Industrial Workers of the World (travailleurs industriels du monde). Ce syndicat est anticapitaliste et très radical. Haggerty a été suspendu par l’Église catholique pour avoir soutenu une révolte de mineurs au Colorado.
La Ligue des Justes a été fondée en 1836 à Paris par des communistes allemands en exil. Elle était communiste et son but était "l’établissement du Royaume de Dieu sur Terre, basé sur les idéaux d’amour de son prochain, d’égalité et de justice". En 1847, Marx et Engels l’ont rejointe, l’ont laïcisée et l’ont transformée en la Ligue des communistes (qui fut la première organisation marxiste internationale)...
Les esséniens, communauté juive dont est peut être issu Jésus, vivaient en communautés où les biens étaient mis en commun.
En France au 13ème siècle les partisans d’Amalric de Chartres (Frères et Soeurs de l’Esprit libre) rejettent la propriété privée.
Angleterre 1381 : la révolte paysanne de Wat Tyler dont le but avoué est d’instaurer une société égalitaire. Sous la direction de l’artisan Tyler, ce mouvement a pour idéologue le prêtre John Ball. Ce dernier prêche que la division de la société en classes sociales, riches et pauvres, n’était pas dans les desseins de Dieu puisqu’Il ne l’a pas instituée lors de la Création.
L’ancien prêtre Sebastian Franck publie son Paradoxa (1534) dans lequel il dit que la propriété est contre la nature et contre la loi de la création. Il écrit "ce qui est « en commun » est pur  ; ce qui est « à toi » et ce qui est « à moi » est impur".
France 1776 : l’Abbé Mably historien et économiste français qui a dénoncé dans De la législation ou Principe des lois la propriété privée comme cause d’injustice et d’oisiveté.
Jean Kanapa, ancien membre du Bureau Politique du PCF, a dit : "Nous ne parviendrons à construire le socialisme en France que lorsque nous saurons intégrer réellement les données positives de la culture chrétienne à celle du marxisme".
Source ici
Au Brésil, Heloísa Helena, candidate du Front de gauche (regroupant le parti communiste brésilien, un parti trotskiste et un autre parti de gauche) aux élections présidentielles de 2006. Elle est trotskiste et chrétienne.
Renaud, le célèbre chanteur français, a déclaré dans une interview à l’Humanité : "on ne peut que regretter que les démocraties, même quand elles sont de gauche, mènent globalement une politique capitaliste qui entretienne l’oppression, l’exploitation de l’homme, la loi du plus fort au détriment de la justice et du partage, bref, au détriment de tous ces beaux idéaux de la Bible et du Capital réunis". Le Capital est un livre de Karl Marx.
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  • Et maintenant quelques extraits de la Bible :
"Si quelqu’un possède les biens du monde et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ?"
(Première Épître de Jean 3, 17)

 
"Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs ; et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ; j’étais nu, et vous m’avez vêtu ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi. Les justes lui répondront : Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, et t’avons-nous donné à manger ; ou avoir soif, et t’avons-nous donné à boire ? Quand t’avons-nous vu étranger, et t’avons-nous recueilli ; ou nu, et t’avons-nous vêtu ? Quand t’avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi ? Et le roi leur répondra : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas vêtu ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité. Ils répondront aussi : Seigneur, quand t’avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t’avons-nous pas assisté ? Et il leur répondra : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites. Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle."
(Évangile selon Matthieu 25, 31-46)
"Jésus disait à ses disciples  : "Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé parce qu’il gaspillait ses biens. Il le convoqua et lui dit : "Qu’est-ce que j’entends dire de toi ? Rends-moi les comptes de ta gestion, car désormais tu ne pourras plus gérer mes affaires." Le gérant pensa : "Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gérance ? Travailler la terre ? Je n’ai pas la force. Mendier ? J’aurais honte. Je sais ce que je vais faire, pour qu’une fois renvoyé de ma gérance, je trouve des gens pour m’accueillir." Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au premier : "Combien dois-tu à mon maître ? - Cent barils d’huile." Le gérant lui dit : "Voici ton reçu  ; vite, assieds-toi et écris cinquante." Puis il demanda à un autre : "Et toi, combien dois-tu ? - Cent sacs de blé." Le gérant lui dit : "Voici ton reçu, écris quatre-vingts." Ce gérant trompeur, le maître fit son éloge : effectivement, il s’était montré habile, car les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière. Et bien moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec l’Argent trompeur, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. Celui qui est digne de confiance dans une toute petite affaire est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est trompeur dans une petite affaire est trompeur aussi dans une grande. Si vous n’avez pas été dignes de confiance avec l’Argent trompeur, qui vous confiera le bien véritable ? Et si vous n’avez pas été dignes de confiance pour des biens étrangers, le vôtre, qui vous le donnera ? Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera le premier, et aimera le second ; ou bien il s’attachera au premier, et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent."
(Évangile selon Luc 16, 1-13)
"Et voici, un homme s’approcha, et dit à Jésus : Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ?
Il lui répondit : Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ? Un seul est le bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. Lesquels  ? lui dit-il.
Et Jésus répondit : Tu ne tueras point ; tu ne commettras point d’adultère ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; honore ton père et ta mère ; et : tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Le jeune homme lui dit : J’ai observé toutes ces choses ; que me manque-t-il encore ?
Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel.
Puis viens, et suis-moi.
Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s’en alla tout triste ; car il avait de grands biens.
Jésus dit à ses disciples : Je vous le dis en vérité, un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux.
Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.
"
(Évangile selon Matthieu 19, 1-24)
"Écoutez-moi, vous, les gens riches  ! Pleurez, lamentez-vous, car des malheurs vous attendent. Vos richesses sont pourries, vos vêtements sont mangés des mites, votre or et votre argent sont rouillés. Cette rouille vous accusera, elle dévorera vos chairs comme un feu. Vous avez amassé de l’argent, alors que nous sommes dans les derniers temps ! Des travailleurs ont moissonné vos terres, et vous ne les avez pas payés  ; leur salaire crie vengeance, et les revendications des moissonneurs sont arrivés aux oreilles du Seigneur de l’univers. Vous avez recherché sur terre le plaisir et le luxe, et vous avez fait bombance pendant qu’on massacrait des gens. Vous avez condamné le juste et vous l’avez tué, sans qu’il vous résiste."
(Épître de Jacques 5, 1-6)
"Heureux, vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous.
Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés.
Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez.
"
"Mais malheureux êtes-vous, les riches  ! car vous avez votre consolation.
Malheureux êtes-vous, qui êtes repus maintenant ! car vous aurez faim.
"
(Évangile selon Luc 6, 20-25 - Cet extrait est plus connu sous le nom de Béatitudes)
"Mon âme exalte le Seigneur,
et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur,
parce qu’il a jeté les yeux sur l’abaissement de sa servante. Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse,
car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Saint est son nom,et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent.
Il a déployé la force de son bras, il a dispersé les hommes au coeur superbe.
Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles,
Il a comblé de biens les affamés et renvoyé les riches les mains vides.
Il est venu en aide à Israël, son serviteur, se souvenant de sa miséricorde,
selon qu’il l’avait annoncé à nos pères - en faveur d’Abraham et de sa postérité à jamais !
"
(Évangile selon Luc 1, 46-55 - Cet extrait est plus connu sous le nom de Magnificat)


"Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie.
Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d’ulcères,
et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche ; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères.
Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham
(le paradis). Le riche mourut aussi, et il fut enseveli.
Dans le séjour des morts, il leva les yeux ; et, tandis qu’il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein.
Il s’écria : Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue ; car je souffre cruellement dans cette flamme.
Abraham répondit : Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne ; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres.
D’ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire.
Le riche dit : Je te prie donc, père Abraham, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père ; car j’ai cinq frères.
C’est pour qu’il leur atteste ces choses, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments.
Abraham répondit : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent.
Et il dit : Non, père Abraham, mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront.
Et Abraham lui dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait.
"
(Évangile selon Luc 16, 19-31)
"Tu n’exploiteras pas ton prochain et ne le spolieras pas : le salaire de l’ouvrier ne demeurera pas avec toi jusqu’au lendemain matin."
(Lévitique 19-13)
"Aux yeux de Dieu notre Père, voici la façon parfaite de pratiquer la religion : prendre soin des orphelins et des veuves dans leur malheur, ne pas se laisser salir par les choses du monde. La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde.
Mes frères et mes soeurs, vous croyez en Jésus-Christ, notre Seigneur plein de gloire. Alors ne faites pas de différence entre les gens.
Mes frères, que votre foi en notre glorieux Seigneur Jésus-Christ soit exempte de toute acception de personnes.
Prenons un exemple : un homme vient là où vous êtes réunis. Il porte une bague en or et des habits très beaux. Un pauvre vient à la même réunion, il est mal habillé.
Supposez, en effet, qu’il entre dans votre assemblée un homme avec un anneau d’or et un habit magnifique, et qu’il y entre aussi un pauvre misérablement vêtu ;
Vous montrez plus de respect à l’homme qui porte les beaux habits et vous lui dites : « Vous, asseyez-vous ici, à cette bonne place  ! » Au pauvre, vous dites : « Toi, reste debout ! » ou bien : « Assieds-toi là, par terre, à mes pieds ! »
si, tournant vos regards vers celui qui porte l’habit magnifique, vous lui dites : Toi, assieds-toi ici à cette place d’honneur ! et si vous dites au pauvre : Toi, tiens-toi là debout ! ou bien : Assieds-toi au-dessous de mon marchepied !

Quand vous agissez ainsi, est-ce que vous ne faites pas des différences entre vous ? Est-ce que vous ne jugez pas avec un coeur mauvais ? ne faites-vous pas en vous-mêmes une distinction, et ne jugez-vous pas sous l’inspiration de pensées mauvaises ?

Écoutez, mes frères et mes soeurs très aimés ! Est-ce que Dieu ne choisit pas justement ceux qui sont pauvres aux yeux du monde ? Il veut les rendre riches en leur donnant la foi, il veut qu’ils reçoivent le Royaume promis à ceux qui ont de l’amour pour lui.
Écoutez, mes frères bien-aimés : Dieu n’a-t-il pas choisi les pauvres aux yeux du monde, pour qu’ils soient riches en la foi, et héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment ?

Mais vous, vous méprisez les pauvres ! Pourtant, qui vous écrase ? Qui vous traîne devant les tribunaux ? Ce sont les riches, n’est-ce pas ?
Et vous, vous avilissez le pauvre ! Ne sont-ce pas les riches qui vous oppriment, et qui vous traînent devant les tribunaux ?
Ce sont les riches qui se moquent du beau nom que Dieu vous a donné.
Ne sont-ce pas eux qui outragent le beau nom que vous portez ?

(Épître de Jacques 1, 27 - 2, 7)
"Parmi les frères, l’homme de basse condition pourra s’enorgueillir de ce que Dieu l’élève, et le riche de ce que Dieu l’abaisse."
(Épître de Jacques 1, 9-10)
"L’esprit du Seigneur Yahvé est sur moi, car Yahvé m’a donné l’onction ; il m’a envoyé porter la nouvelle aux pauvres, panser les coeurs meurtris, annoncer aux captifs la libération et aux prisonniers la délivrance, proclamer une année de grâce de la part de Yahvé et un jour de vengeance pour notre Dieu, pour consoler tous les affligés, pour leur donner un diadème au lieu de cendre, de l’huile de joie au lieu d’un vêtement de deuil, un manteau de fête au lieu d’un esprit abattu."
(Isaïe 61, 1-3)
"Je peux avoir le don de parler au nom de Dieu, je peux comprendre tous les mystères et posséder toute la connaissance. Je peux avoir une foi assez grande pour déplacer les montagnes. Mais si je n’aime pas les autres, je ne suis rien !
Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien."
 
(Première Épître de Paul aux Corinthiens 13, 2)
"Beaucoup de premiers seront derniers et les derniers seront premiers."
(Évangile selon Marc 10, 31)

"Jésus leur dit : "Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir. Il ne doit pas en être ainsi parmi vous : au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l’esclave de tous. Aussi bien, le Fils de l’homme (Jésus) lui-même n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude."
(Évangile selon Marc 10, 42-45)
"Là, il n’est plus question de Grec ou de Juif, de circoncision ou d’incirconcision, de Barbare, de Scythe, d’esclave, d’homme libre ; il n’y a que le Christ, qui est tout et en tout."
(Épître de Paul aux Colossiens 3-11)
"Ne vous faites point appeler maîtres, car un seul est votre Maître, le Christ ; pour vous, vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la terre votre père, car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Et qu’on ne vous appelle point chef, car un seul est votre Chef, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé."
(Évangile selon Matthieu 23, 8-12)"Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n’en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même."
(Évangile selon Luc 3-11)
Au fait, le capitalisme et la société de consommation utilisent abondamment le prêt à intérêt (crédit).
Mais que dit la Bible à ce sujet ?
"Si tu prêtes de l’argent à un compatriote, à l’indigent qui est chez toi, tu ne te comporteras pas envers lui comme un prêteur à gages, vous ne lui imposerez pas d’intérêts."
(Exode 22, 24)
Ne faudrait-il pas revoir notre système bancaire ?
"Si un frère ou une soeur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un d’entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez ! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ?

Il en est ainsi de la foi : si elle n’a pas les oeuvres, elle est morte en elle-même."
(Épître de Jacques 2, 15-17)