21 avril 2014

Le Christ est vivant chaque fois que nous apportons quelque chose de neuf à la forme humaine

L'action créatrice aujourd'hui exigée de nous par la foi comme par la révolution, repose sur trois postulats dont il nous faut prendre conscience si nous voulons comprendre la signification actuelle de la référence au Christ. Postulat de transcendance, qui affirme la possibilité de se libérer de la nature déjà existante par la création continuée de cette nature ; postulat de relativité, qui affirme la possibilité de se libérer des structures sociales existantes et de leurs aliénations par un acte révolutionnaire créant des possibles nouveaux ; postulat de l'espérance, suivant lequel l'homme et la société sont des tâches à accomplir. Ces trois postulats sont bibliques et évangéliques. Il s'avère, en effet, qu'un seuil historique a été franchi dans l'expérience de la foi en la Résurrection du Christ : l'on est passé d'une liberté conçue comme conscience de la nécessité à une liberté conçue comme participation à l'acte créateur. Le Christ est venu faire brèche dans toutes nos limites, il a inauguré un mode nouveau d'existence en cassant le mécanisme du monde. Il nous montre le chemin : non pas une autre vie, mais une certaine qualité de cette vie. Chacun de nos actes libérateurs et créateurs et, plus que tout autre, l'acte révolutionnaire, implique le postulat de la résurrection. Le Christ est vivant chaque fois que nous apportons quelque chose de neuf à la forme humaine.

Roger Garaudy. Lumière et vie, n°112