[Après la lettre de Jean Ziegler , en défense de Roger Garaudy dans "l'affaire des Mythes" nous publions aujourd'hui l'article - sommaire et pauvre en argumentation - de l' Humanité qui avait été publié deux mois auparavant. L'auteur n'a vraisemblablement fait que survoler le livre incriminé, ce qui se remarque notamment à la partie où il évoque l'holocauste dans un sens qui n'est pas du tout celui de Garaudy.
Nous publierons dans les jours qui viennent plusieurs textes ou articles qui firent dates à l'époque de la parution puis du procès des "Mythes fondateurs de la politique israélienne". ]
Nous publierons dans les jours qui viennent plusieurs textes ou articles qui firent dates à l'époque de la parution puis du procès des "Mythes fondateurs de la politique israélienne". ]
Révisionnisme
La
mémoire violée
Si la loi Gayssot (qui sanctionne
les propos racistes,
antisémites et révisionnistes)
avait encore besoin
de démontrer son utilité, un
récent écrit de Roger
Garaudy, dont fait état « le
Canard enchaîné » et qui est
diffusé sous le manteau par
l'obscure revue « la Vieille
Taupe » en apporte une terrible
justification. L'auteur s'en
prend d'ailleurs à « la
monstruosité de la loi Gayssot ».
Cette loi, qui porte le nom du
député communiste, oblige
« la Vieille Taupe » à demeurer
dans l'ombre.
Garaudy parle de « mythe du procès
de Nuremberg »
allant jusqu'à soutenir : « Ce
n'est pas un tribunal
international puisqu'il n'est
constitué que par les
vainqueurs » ( !) Eût-il fallu y
adjoindre quelques juges
nazis ?
L'auteur ose parler de « mythe de
l'Holocauste ». Il
reprend les thèses des
révisionnistes qui nient jusqu'à
l'existence des chambres à gaz.
Parie de répression à
propos de Faurisson, dont la thèse
universitaire visait à
tenir pour affabulations les
exterminations nazies. Ecrit à
propos du film témoignage de
Claude Lanzmann :
« Shoah-business ». Accuse de faux
le témoignage d'Elie
Wiesel, survivant d'Auschwitz, sur
les corps d'enfants
jetés et brûlés dans les fosses.
Dans « l'Humanité », Elie Wiesel
déclarait il y a tout juste
un an : « Jamais dans l'histoire,
il y a eu ce besoin
irrésistible de se souvenir, de
tirer les leçons. (...) La seule
vengeance, la seule rétribution,
c'est la mémoire. » C'est
cette mémoire-là que les
révisionnistes voudraient tuer.
Mais combien est-il douloureux
d'avoir à dire d'un
homme, dont l'humanisme a marqué
une époque et qui
sut faire preuve de courage, qu'il
participe aujourd'hui à
une insupportable entreprise. Avec
ceux qui veulent
violer la mémoire.
Jean-Paul Piérot
L’Humanité du
26-01-1996